Il n'a pas osé!
Write by Farida IB
Mouriath…
Papa nous a réunis ce soir pour nous annoncer notre déménagement. Etant un inspecteur des impôts, ce genre de mutation survient à tout moment. Ça me fend le cœur de me savoir désormais loin de ma juju. Le départ est prévu dans un mois et tellement les jours s’envolent sans arrêt de nos jours, nous y serons dans pas longtemps. Trop triste
Nahia (s’asseyant sur une des chaises sur la terrasse) : yoo quoi de neuf petite ?
Moi : jiii ! Ma fille toi, tu as passé une bonne soirée.
Nahia : ouais (voix de robot avec des gestes qui vont avec) Bil aimer Nahia, Nahia embrasser Bil
Moi (excitée) : sérieux ? !!! Tu blagues, j’espère.
Nahia : moi pas blagué (rêvassant), je peux encore sentir ses lèvres sur les miennes en ce moment même. C’était ouuhhh !
Moi (sautillant sur place) : yeah yeah yeah ! Le gars est pris dans le filet de l’amour. Weh ! Nous avons réussi !
Et dire que tu voulais me crucifier ici, à présent qui nage dans le bonheur ? Au moins un souvenir qui restera coller à ta peau quand je partirai (oups, j’ai parlé trop vite.).
Nahia (inquiète un coup) : que quoi ? Tu vas où ?
Moi : désolée chérie, je cherchais les mots adéquats pour te l’annoncer sans peine. Je m’excuse de rabâcher ainsi ton bonheur, mais papa nous a informés ce soir qu’il a été affecté à Blitta (l’intérieur du pays), nous y allons tous cette fois. Il a pu négocier qu’on reste ici au moins jusqu’à la rentrée, le temps pour nous de tout déménager.
Nahia (presque en larmes) : mais pourquoi vous tous ? D’habitude, il y va seul.
Moi : c’est pour une durée indéterminée, et il dit être fatigué des allers-retours.
Elle se lève et me prend dans ses bras.
Nahia (sanglotant) : mes sœurs m’abandonnent, vous partez toutes me laisser seule. Au moins ta présence me rassurait pour le départ d’Amou, mais là, je suis K.O. On se verra plus ma moitié me quitte.
Moi (en pleur) : snif, mais je suis encore dans le même pays que toi juste un peu plus au nord. Tu pourras venir pendant les vacances si tu veux, je promets de t’appeler tout temps, nous allons nous écrire aussi.
Nahia : il suffit qu’un petit de Blitta te mélange la tête là-bas et paf je suis passée dans les oubliettes.
Moi : jamais chérie, je dois être informée de tout entre Bil et toi, de toute façon, nous avons encore un long mois devant nous. Maintenant que l’étape 1 est achevée, reste à consommer.
Nahia : tu parles de consommer, on dirait que nous nous sommes mariés.
Je ne pense pas le faire hein, du moins pas maintenant. J’ai peur de choper une grossesse, Ma et Pa vont me déshériter chap. Tu connais Ma, depuis mes premières menstrues elle n’arrête pas avec ses « si tu touches à garçon, tu vas tomber enceinte ! ». Je ne veux pas risquer ma vie.
Moi : prends ton temps, personne ne te presse et il y a des précautions à prendre pour ça. Laisse Ma et ses choses de l’époque antique.
Nahia : quand je pense que dans un mois, je n’aurai plus qui taquiner à côté de moi. Tu me manques déjà ma petite folle adorée.
Moi : tu vas énormément me manquer aussi ma froussarde chérie, on se verra à chaque vacance.
Nahia : je serai calée piam.
Moi : alors, je veux des détails croustillants sur cette histoire de baiser.
Nahia : avec plaisir lol. Donc on était assis sur le capot et…….
Elle va trop me manquer ma Nahia.
****
Deux semaines après…
Nahia.....
Ma sœur soutient demain et nous sommes en plein préparatif. Le lendemain place à notre fête annuelle de réussite. Cette année, elle sera top. La tristesse et la joie au rendez-vous.
Bil (la main dans la poche) : depuis dix minutes que je t’attends (il me fait un smack.).
Moi : désolée chéri, nous sommes pris à la cuisine, et maman voulait coûte que coûte connaître celui qui m’appelait autant. J’ai pu m’éclipser lorsqu’elle s’est levée.
Bil : ouais, c’est ça, dis plutôt que tu ne voulais pas me voir. Ça fait deux semaines que tu me plantes.
Moi : umh, tu ne peux pas comprendre. Je suis entre deux courses. Tu sais toi-même que mes sœurs doivent voyager donc j’essaie de passer le plus de temps possible avec elles.
Avec le départ de Mouri, nous essayons de passer le plus de moments ensemble pour profiter du temps qui nous reste. Je l’aide dans ses courses et nous nous tapons l’incruste dans les fêtes justes pour nous amuser. Amou et son Saïd, c’est le grand love actuellement, je crois qu’ils font la même chose que Mouri et moi, mais avec beaucoup de piments si vous voyez ce que je veux dire.
Bil (me tendant un paquet cadeau) : c’est pour toi.
Moi (surprise agréablement) : merci B, c’est quoi ? Fallait me dire que c’était pour me remettre un cadeau, j’ai passé tout l’après-midi à réfléchir sur ce que j’ai bien pu te faire.
Bil : si je ne t’avais pas menacé ainsi, est-ce que je pouvais être là en train de faire ça (il m’embrasse.). Tes lèvres me manquaient, ton sourire aussi et ton visage et…
Moi (entre deux baisers) : en fait je te manquais !
Bil : oui (riant), je suis pris la main dans le sac lol…
J’étais morte de rire quand j’entends quelqu’un m’appeler derrière, cette voix… Si c’est vraiment lui, c’est que je suis dead.
Tonton Hamed (regardant Bil méchamment) : Na… Hia ??
Moi : bonsoir tonton
Tonton Hamed (en patois) : que fais-tu ici ?
Moi (la peur au ventre) : je suis venue raccompagner un ami.
Tonton Hamed (en français cette fois): je ferme mes yeux, je les ouvre, je veux te voir à la maison.
Je le suis simplement, je me suis quand même retourner pour faire signe à Bil qu’on s’appelle.
J'arrive à la maison le cœur battant la chamade.
Tonton Hamed (d’entrée de jeu) : dis ce que tu as fait !
Moi :….
Tonton Hamed (furieux) : Nahia, dis à ta maman où je viens de te trouver.
Maman : que se passe t-il ?
Tonton Hamed : demande à ta fille, quand je vous dis ici de les surveiller vous les laissez-faire ce qu’elles veulent (et c’est reparti !). Je l’ai trouvé en compagnie d'un garçon !
Ce qui se passe dans cette cour ne t’intéresse pas, c’est fricoter avec un va-nu-pied ton souci.
Moi : oohh
Tonton Hamed (hors de lui) : si tu oses dire quelque chose, je te gifle.
(Han !! C’est interdit de parler à un homme maintenant ? Mieux je me tais sinon, c’est ma fête ce soir. Je suis sûr que papa lui a refusé un service, c’est toujours comme ça)
Tonton Hamed (continuant) : on connaît déjà le cas de ta grande sœur, si ce n’est pas par son entre-jambe qu’elle a pu valider son année.
(Ekieeee, l’affaire si), je suis toujours debout entendant ma sentence
Maman (enfin) : c’était qui ?
Moi (la petite voix) : Bi… Bilal, le petit frère de Kamila. Sa sœur l’a envoyé pour donner une commission à Amou et comme elle est sortie, il me l'a remis (les filles, sortez souvent avec des gens que la famille connaît lol.).
Maman : Batchénè (beau frère), je le connais cet enfant. C’est le fils de la défunte Bintou (la mère de Bilal). Ne te fâche pas.
Je suis toujours dépassée par le comportement de nos mamans aux foyers. Affaire de soumission, un jeune de 28 ans vient d’insulter ta fille et par ricochet toi-même et tu le supplies en plus. Foyer deh !
Tonton Hamed (reparti comme il est venu) : quand ça va s’éclater ici, on verra bien. Je vous aurais prévenu ! N’importe quoi comme ça.
Humm, je m’en vais continuer mon travail. Je m’occupe du cadeau de Bil après !