Imagination??

Write by Aura

             *************************************

- Qu’est-ce que tu as fait ? lui lancé-je tout de go alors qu’il me rejoint dans les toilettes. 

- Comment vas-tu chérie ? Qu’est-ce que tu as eu tout à l’heure ? 

- Réponds à ma question ! Qu’est-ce que la scène de tout à l’heure voulait dire ? 

- De quoi tu parles ? 

- Ne joues pas à l’innocent ! C’était quoi ça tout à l’heure ? Tu as foutu mon événement en l’air ! 

- Ah tu parles de ça !

- De ça tu dis ? Comme si c’était petite blague ! 

- Calmes-toi Maya. C’était juste un coup de pouce !

- Un coup de pouce tu dis ? C’était un coup de marteau ouais. 

- Oh Seigneur ! Tu exagères ! Arrêtes d’être aussi dramatique tu veux ?

- J’exagères tu dis ? Mais qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Tu viens de saboter ma présentation et tu veux que je reste zen ?

- Je n’ai rien saboté du tout. 

- Ah oui ? J’étais donc aveugle, sourde et muette alors ? 

- Non ce n’est pas ce que j’ai dit. 

- Alors quoi ? Pourquoi ? Pourquoi agir de la sorte ? Pourquoi me mettre les bâtons dans les roues ?

- Ah non ! Là je ne te le permets pas ! Je peux comprendre ta colère, mais ne pousse pas le bouchon trop loin. Surtout ne m’accuse pas de te mettre les bâtons dans les roues alors que si nous en sommes là c’est grâce à moi. 

- Rectificatif, c’est grâce à mon travail ! 

- Ah oui ? Je vois que tu as la mémoire courte. Qui a retrouvé le manuscrit poussiéreux qui trônait dans le tiroir du bureau abandonné ? Qui l’a retapé comme il se doit ?Qui l’a envoyé à la maison d’Editions ? Qui a organisé ce voyage pour Paris ? Qui…

- Arrêtes ! C’est bon, j’ai compris ! 

- Ah non, on ne dirait pas. Il faut que je me répète pour que tu puisses bien capter le message. 

- Pas besoin. 

- Alors avant de m’accuser de quoi que ce soit, réfléchis à deux fois à ce que j’ai fait pour faire concrétiser ton rêve. Et tout à l’heure comme je le disais, je t’ai donné un simple coup de pouces. Les gens ne posaient que des questions débiles, alors il fallait que je te mette dans une situation qui prouve à suffisance que c’est toi qui a écrit cette histoire et que tu pouvais donner ton personnelle opinion sur ce sujet.

- Et alors pourquoi dire que je donne une mauvaise image aux femmes de ma société en étant aussi naïve ? Je ne sais pas pour toi, mais là je me suis sentie insultée, humiliée, rabaissée. 

- Chérie, j’ai agis en tant que critique. Et puis c’est mieux que ce soit moi qui te mette dans cette situation que quelqu’un d’autre. 

- Je pense plutôt le contraire. J’aurais préféré que le coup vienne de quelqu’un d’autre. Là j’ai l’impression d’élever un loup dans ma bergerie sans le savoir.

- Quel sens de l’imagination ! Tu m’étonnes ! Quoi qu’il en soit, je ne veux que ton bien. Et je peux te dire que tu t’es très bien défendue et tu m’as rendu fier de toi. J’avais le cœur tellement bombé que j’ai cru qu’il allait sortir de ma poitrine. 

- Laisses-moi en douter. 

- Ne doutes pas mon ange. Tu sais à quel point je suis fou de toi. 

- Hum ! 

- Allez fais-moi un sourire. 

Je boude toujours

- Allez un beau sourire. Tu es vilaine quand tu es en colère. 

- Alors c’est tant mieux pour toi.  

- Maya….

- Excuses-moi, mais on m’attend sur scène. 

Au moment où je le dépasse pour retourner dans la salle, il me rattrape par la poignée et n’hésite pas à m’embrasser. Je refuse de répondre à son baiser, mais comme il se fait insistant, je n’ai d’autre choix que de m’y mettre. Ses lèvres comme d’habitude sont douces, elles se mêlent aux miennes et l’extase ne tarde pas à s’élever. Son baiser et emprunte de tendresse, mais aussi synonyme de pardon, comme s’il tenait à tout prix à s’excuser pour le dommage causé. Lorsqu’il ajoute sa langue, j’ai l’impression de perdre pied. Tous mes sens sont en alerte et ma petite fleur commence à se réveiller. Oh mon Dieu, qu’est-ce que c’est bon, tellement bon. 

Je mets brusquement un terme à ce baiser avant qu’il n’aille plus loin. Ah oui, Marc et moi sommes comme des lapins. Il suffit de s’embrasser pour se retrouver quelques minutes plus tard en tenue d’Adam. Pour l’instant, je ne veux pas faire l’amour encore moins lui donner l’occasion de se faire pardonner de la sorte. C’est pourquoi je le plante là, et retourne tranquillement aux côtés des éditeurs pour cette fois-ci apposer les autographes sur chaque livre. J’aurai le temps de me venger de Marc plus tard. 

                         ************************** 

Il est 19h30 à ma montre. La soirée vient de commencer il y a quelques minutes. Les gens ne cessent de venir, d’affluer. Ils viennent tous d’horizon différents et sont d’origines diverses. Des blancs aux jaunes en passant par les noirs, c’est un véritable métissage Certains sur leur trente et un, d’autres habillés de manière négligée. Certains avec un verre d’eau, de jus de fruit, de whisky quelques fois, d’autres les mains vides. Certains tristes, d’autres joyeux, d’autres encore émus ou marqués par je ne sais quelle émotion.  Je ne les connais pas et eux également ignorent mon identité, mais nous avons tous quelque chose en commun, la passion pour l’art. 

Ce soir est une première pour moi. Mon exposition a lieu. Dans la galerie KREO, rue Dauphine dans le VIème, c’est là que mes cinquante toiles sont exposées. Le galeriste, Vincent DELRUE, avec qui nous avons collaboré pendant toutes ces semaines, m’avait prévenu de la venue de plusieurs personnes, mais là je suis juste sur un nuage. Ce qui me fait encore plus plaisir c’est la disposition des toiles. Elles ont été placées par rapport aux teintes des murs et réparties dans quatre différentes pièces. L’éclairage tantôt doux tantôt agressif fait ressortir la beauté de chacune des toiles. Ces toiles sont des représentations de certaines parties d’un corps : un ventre par-ci, un bras par-là, un pied- ici, un œil là et ainsi de suite. Tout y est exposé, tout, en détails et pas en entièreté.  Bref, tout est lié à un corps masculin, au corps de celui que j’aime : Marc. Je lui devais bien ça. Ce vernissage est l’expression de mon amour pour lui et puis c’est un très beau modèle, alors pourquoi s’empêcher de le peindre dans toute sa splendeur. Je vois les gens se placer devant les tableaux et les contempler pendant de longues minutes. Je comprends parfaitement ce qu’ils peuvent ressentir. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir les fesses, le torse d’un homme aussi joliment exposés. Certains rougissent, d’autres encore s’extasient de joie. Je vois que nombreux vont sortir d’ici complètement excités. LOL !!!

La soirée continue ainsi, sans que Marc ne pointe le bout de son nez jusqu’à présent. J’aimerai tellement qu’il soit présent. Il ignore le contenu de ces tableaux, alors j’aimerai voir sa tête quand il saura que ce sont les parties de son corps qui y sont exposées. Malheureusement, l’Apollon que j’attends n’est toujours pas là. Alors Vincent me demande de me rapprocher parce qu’il est plus que temps de me présenter au public. 

Après avoir fait tinter une coupe de champagne pour attirer l’attention de tous, il me présente ainsi que l’objet de mon exposition avant de me céder la parole. Je dis quelques mots sur la source de mon inspiration et j’invite les invités à contempler de nouveau les tableaux et de poser des questions si possible. Pendant que je suis surpris par la personne qui vient de faire son entrée : Marc. Mon cœur bat la chamade. Je suis rempli de joie. Alors je quitte le groupe avec lequel je m’entretiens et m’en vais à sa rencontre. Mais là je suis frappé par la vue de quelqu’un d’autre : Maya. Ils sont tous deux-là, main dans la main, se souriant comme deux gros imbéciles. Mon sang ne fait qu’un tour. Je vois tout rouge et tout de suite je suis pris d’un violent vertige. Suis-je en train de rêver ou bien mon imagination me joue des tours ? 


L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Entre deux