Impuissant
Write by Farida IB
Cassidy…
Il me dévisage d’un air courroucé et je souris l’air de rien. Qu’est-ce que je fais là ? Eh bien ce soir, j’ai envie de sensations fortes et comme je sais exactement où et vers qui me tourner, je suis venue me servir. Outre ce fait, l’enfant qu’on appelle Armel me doit des explications. Ça fait pas moins de trois semaines qu’il filtre mes appels. Pourtant, on était bien, on s’amusait bien et tout donc je veux comprendre ce qui se passe.
Deux mois, deux semaines, ce n’est pas long. Mais beaucoup de choses ce sont passées entre nous si vous voyez ce que je veux dire krkrkr. À vrai dire, je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris quand je lui ai forcé la main le jour du départ de Saliha. Je sais juste que je n’étais pas bien, je ressentais un mélange de mélancolie, d’ivresse et d’enthousiasme et j’ai fait n’importe quoi. Sauf qu’il s’est avéré plus performant que Koffi et du coup, j’ai vite fait de le virer pour m’en tenir à Armel. Aussi bizarre soit-il, sans faire abstraction à mon expertise dans ce domaine, il est mon meilleur coup. De toute ma putain de vie, je n’ai jamais connu autant de sensations, de plaisirs, de jouissances… La liste est longue. Alors j’en profite au maximum avant mon expatriation imminente. Tout est fin prêt pour le voyage, notamment le visa. J’ai déjà réservé le billet aux frais de pépé Gilbert malgré sa réticence sur le projet, départ prévu pour la mi-décembre. Je suis lancée dans les préparatifs qui avancent bien grâce au fond de Elli le père. En fin de compte je ne regrette plus du tout que nos chemins se soient croisés. A contrario, je bénis chaque jour sa vie pour l’Apollon dont il nous a gratifiés.
Moi : vous allez me laisser debout comme ça comme une folle ? Tout le monde me regarde là.
Ami 1 (je cherche encore son prénom) : toutes nos excuses, euh…
Il lève un regard interrogateur vers Armel qui n’a toujours pas décroché son regard haineux.
Le même ami : vas-y, assois-toi.
Moi (prenant place à côté d’Armel) : merci ! Alex, c’est ça ?
Alex l’air interloqué : tu as retenu mon prénom depuis la dernière fois ?
Moi : mais bien sûr !
Alex : impressionnant.
Ami 2 (murmurant dans sa barbe) : sale fayote !
Moi le fixant : par contre celui de la gueule d’ange m’échappe un tout petit peu. Ro... Voilà Roger !
Ami 2 (l'air désarçonné) : Romeo.
Moi : désolée Romeo, je confonds toujours les deux.
Romeo : c’est compréhensible.
Moi : sinon on t’a déjà dit que tu es trop beau ?
Il arque ses lèvres d’un charmant rictus gêné. C'est trop un cœur ce Romeo avec ses cheveux hirsutes et sa peau mat. C'est un beau spécimen pour le dire en un mot. Seigneur, voilà que je commence à délirer comme Saliha. La puce me manque horriblement, terriblement je dois avouer. Je soupire intérieurement et du coin de l’œil, je peux voir le regard horripilateur que me lance Armel, je le regarde.
Moi : beh quoi ? C’est vrai qu’il est tout mignon.
Romeo : euh merci.
Armel sortant de son silence : tu n’as toujours pas répondu à ma question.
Alex : mais petit, c'est comment ? Elle vient d’arriver, laisse la souffler quelques minutes.
Moi : merci Alex.
Il me lance un drôle de regard que je soutiens simplement. Alex appelle le serveur qui me ramène ma bouteille de Guinness en un aller-retour ensuite, un vendeur de grillades arrive avec un plateau garni.
Moi lorsqu’il s’en va : je vois qu’on se met bien.
Romeo : c’est vendredi ma belle.
Moi lorgnant Armel : et même pas inviter la sister.
Armel bourru : on n'a pas besoin de t’inviter puisque tu sais très bien taper l’incruste dans la soirée des gens.
Moi ignorant son attaque : les gars, on dit quoi ? C’est quoi le programme.
Alex qui répond : posey, on se fait une soirée tranquille entre testiculaires.
Moi : j'espère que vous ne verrez pas d’inconvénients à ce qu'une ovulaire se joigne à vous.
Alex amusé : aucunement, ce serait un réel plaisir pour nous de passer la soirée avec toi.
Armel subitement debout : parle pour toi ! Cassidy vient, il faut qu’on cause.
Moi le fixant : on ne peut pas le faire ici ?
Armel ton dur : Cassidy s’il te plaît !
Moi : bon ok ok, ne prends pas si vite la mouche. Excusez-nous les gars.
On se retrouve entre les engins garés sur la piste cyclable, il entame la conversation sans transition.
Armel : dis-moi franchement ce que tu fous ici ?
Moi : toi dis-moi pourquoi tu fais le mort ?
Armel : parce que ! (souffle) Écoute, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi ! Je ne veux et ne peux plus continuer notre... Fin ce qu'il se passe entre nous.
Moi haussant les sourcils : il ne se passe rien entre nous, on prend juste du bon temps à nos heures libres.
Armel : exactement, je veux que ça s’arrête.
Moi arquant le sourcil : juste comme ça, sans préavis ?
Armel : oui juste comme ça.
Il se passe la main sur la tête et prend une inspiration.
Armel : Cassidy, j'ai besoin de reprendre ma vie en main, tu peux comprendre ? Nous sommes partis sur une mauvaise base et tout est allé si vite que j'ai perdu le total contrôle. Une chose dont je suis certain en revanche, c'est que nous fonçons droit vers un mur parce que j’ai ma copine à qui je tiens et je ne veux pas foutre mon couple en l’air pour une histoire de sexe. Debo...
Moi le coupant : je ne t’ai jamais demandé de quitter ta copine. D’ailleurs, elle ne sait pas ce qui se passe réellement entre nous.
Armel : peut-être ! (soupire) Mais je me sens mal, tout ça me perturbe vraiment, ça m'angoisse. Je m'en veux surtout, car Debbie est vraiment une fille bien, parfaite. Et je lui ai promis (s'interrompant) enfin, je ne veux plus lui faire de mal.
Je pique du nez pour ne pas exploser de rire. La situation est assez tendue comme ça. Ce n'est même pas comme si je lui proposais un date lol. Je veux juste tirer un coup par pitié.
Moi jouant le jeu : ok ! D’accord, c’est très clair.
Armel : merci de me comprendre.
Moi : sans souci ! Seulement, je voudrais bien me faire pardonner.
Il arque le sourcil et j’ajoute.
Moi : pour le trouble semé dans ton couple et le viol.
Je me retiens de sourire. Appelez ça comme vous voulez, mais ce n’est pas un viol. Il répond du tac au tac.
Armel : tu es pardonnée !
Moi sourire en coin : ce n’est pas comme ça que ça se passe habituellement.
Armel avec humeur : peu m'importe ! Cassidy, c’est fini basta, évorh, the end, ciao ! Tu as pigé ?
Je lève le sourcil.
Moi : c’est ainsi que tu le prends ?
Armel : oui, et cette conversation vient de prendre fin. Je dois y aller.
Sur ce, il fait demi-tour et s’en va. Je le regarde traverser la route au bord de l’exaspération. L’enfant-ci s’amuse, on ne me la fait pas à moi. Nan, c’est moi qui ai commencé ce jeu, c’est moi qui distribue les cartes et c’est encore moi qui décide quand c’est fini. Je ne l’ai pas encore décidé donc que la fête continue !
Je me recompose un visage digne avant de les rejoindre. Il était en train d’annoncer son départ quand j’arrive à leur hauteur.
Moi extrapolant : laisse-moi terminer ma bouteille au moins avant de me raccompagner.
Alex me fixant : tu pars déjà ?
Romeo à Armel : elle s’en va ?
Armel : oui, elle s’en va et je n’ai jamais dit que j’allais la raccompagner.
Romeo : bah, c’est la moindre des choses que tu puisses faire.
Armel : nous n’allons pas dans la même direction, je n’ai pas envie de faire des détours.
Alex : petit, on t’a connu plus galant que ça.
Il soupire agacé et j’ai un sourire malicieux.
Une bouteille ? Tu parles ! Nous avons commandé deux autres tournées au bout duquel il revient sur sa décision de partir. Je peux de nouveau compter sur ses amis pour l'en dissuader. Il est 22 h-23 h. Pour les Loméens qui maîtrisent le secteur Limousine Avédji, vous savez que le club Miami 228 se trouve juste en face du bar où nous nous trouvons actuellement. Du coup, il m’est venu une idée.
Moi : les gars ça vous dit d’aller danser ?
Alex jubilant : shouuuooohhh on y va !!
Romeo : je suis partant !
Moi : je vois qu’il y en a qui sont en pleine forme.
Armel : moi non, je…
Alex le coupant net : Armel, tu gazes avec tes « je rentre ».
Il soupire de reddition et à deux, ils le relèvent de sa chaise et l’obligent à nous suivre pour ma plus grande satisfaction. Il y a " C’est moi " d’Arafat qui nous accueille dès l’entrée du night-club. Je me rue sur la piste sans réfléchir. Moi dès que j’entends une musique, je deviens barjo. En fait entre la musique et moi, c’est fusionnel. J’ai le rythme dans la peau et je suis hyper légère quand je danse. Je suis en train de lancer mes meilleures phases au moment où Alex et Romeo m’y rejoignent. J’ai vu qu’ils ont pris un salon et deux Belaire à peine entamé trônent sur la table au milieu. Je vais boire un coup et enclenche ainsi de faire des tours entre la piste et le salon. Armel est concentré sur son téléphone en buvant sa canette de Corona. De temps à temps, je lui envoie des signaux pour attirer son attention sans y parvenir pour autant. À un moment, je vais le chercher pour l’entraîner sur la piste. Étonnement, il se laisse faire et me laisse même twerker sur lui.
Alex criant pour se faire entendre : là, on te retrouve petit.
Il sourit sans répondre. Le beat change sur " Tramadole " de Tony x, je me laisse juste guider par le flow quand ça passe sur le refrain, je m’incline carrément un peu sur la droite et place mes mains sur mes genoux pour mouver mes fesses au rythme de la musique en vrillant. Il balance sur Break and Lace. Là, c’est chaud ! Ma chanson de jeunesse quoi ! Du dancehall, du ragga en passant par le twerk, tout y passe. J’étais le centre d’attention, tout ce que j’aime. Ça criait, ça ovationnait et ça me motivait à sortir des freestyles d’enfer. J’étais à fond dans mon délire lorsque je sens quelqu’un me saisir brutalement par mon vêtement puis je suis extirpée de la piste sans ménagement. Au moment de me rendre compte qu’il s’agit de mon Apollon, on était déjà dehors.
Moi : mais arrête ! Lâche-moi, tu me fais mal !
Armel : on rentre, il me semble que tu es bourrée.
Moi : mais pas du tout ! Je suis très lucide même.
Armel : avec tout ce que tu faisais sur la piste toute à l’heure, on ne dirait pas.
Moi (faisant genre de dandiner) : krkrkr, c’est le mood non ?
Armel : c’est ce que je disais, tu t’es prise une cuite.
Moi : mais non, aïeuhh orrhh fait belek à ma perruque.
Il tchipe et vérifie la voie pour nous faire traverser ensuite. On arrive à sa voiture et il me fait monter avant de contourner pour faire de même. Ses amis débarquent tout essoufflés.
Romeo : vous rentrez ?
Armel : oui
Alex : mais pourquoi ? La fiesta commence à peine.
Armel : vous pouvez continuer sans nous.
Il prend de l’argent dans la boite à gants qu’il remet à Alex.
Armel : la prochaine tournée est pour moi et en passant, attrape-toi une gonzesse.
Alex sourire en coin : merci, je compte bien. Il faut que je fasse comme toi.
Armel : ce n’est absolument pas ce que vous croyez.
Alex : ah bon !?
Moi : ah oui ??
Rome : ah ouais ?
Il nous considère d'un air hostile, soupire et démarre. Un bon moment plus tard, nous étions garés devant l’immeuble qui abrite mon appartement. Je détache ma ceinture, mais au lieu de descendre, je m’agite sur mes fesses et cale mon dos contre la portière pour le regarder. Il me regarde avec un sourcil interrogateur.
Armel : tu ne descends pas ?
Moi : tu passes la nuit avec moi ?
Armel : NON !
Moi : rhololo un non catégorique en plus.
Armel narquois : tu as vu inh ?
Moi : donc tu veux sincèrement mettre fin à nos moments plaisants.
Armel : c’est ce que j’ai dit oui.
Moi : je commençais à t’apprécier pourtant.
Il me jette un coup d’œil.
Moi : en effet, tu es l’homme le plus généreux, attentif, honnête et intelligent que je n’aie jamais rencontré. Et tu embrasses trop bien.
Armel : c’est ce que je disais, tu n’es pas dans ton état normal.
Moi : oh que oui, je peux te le prouver si tu veux.
Armel secouant vigoureusement la tête : saoule ou pas saoule, je t’ai ramené à bon port. Maintenant, tu peux te gérer toute seule.
Moi doucereuse : moi, c’est toi que je veux gérer.
Il n’a pas le temps de répliquer que j’enroule mon bras autour de son cou pour l'incliner vers moi et force la barrière de nos lèvres.
Vu qu’il ne réagit pas, je quitte mon siège pour m’asseoir sur lui et klaxonne par mégarde. C’est là qu’il se met à riposter, je pars rapidement à la recherche du trésor caché. Il gesticule de plus en plus, mais le fait qu’il soit encore attaché ne lui laisse pas trop le choix.
Armel : Cassidy s’il…
Il s’est interrompu parce que je viens de passer délicatement ma main en massant sa poutre de Bamako, il le dégage.
Armel : tu ne veux pas rebeloter le viol ?
C’est avec sourire que je reviens à la charge. Là, je me saisis directement de ses bijoux que je caresse à travers son jean histoire qu’il lâche la bride.
Armel ton suppliant : non, pas ça, pas ça s’il te plaît. Cass…
Je viens de capturer sa bouche à nouveau tout en ouvrant sa braguette. Je dis entre deux baisers.
Moi : je préfère Cannelle.
Armel : Cassidy…
Il grogne lorsque je glisse ma main de son long et le masse en faisant pression sur le bout. Lorsque je le sens bien tendu, je viens murmurer à son oreille.
Moi : tu veux qu’on monte ?
Il hoche simplement la tête et je souris seulement dans mon cœur. Je descends et fais le tour pour ouvrir sa portière avant de me pencher sur lui. Il me regarde.
Armel : que comptes-tu faire ?
Moi : laisse-toi faire simplement.
J’enfonce mes bras sous ses cuisses et le tire vers moi, il secoue la tête de gauche à droite et s’accroche à mon cou pendant que je referme la portière. J’actionne de verrouiller la voiture et le porte à l’étage. C’est mon petit beubeuhh ! Il ouvre la porte de l’appartement que je referme. C’est en s’embrassant que je le pose sur le canapé, je m’assois sur lui et remonte sa mâchoire pour approfondir le baiser. D’un geste rapide, il ôte mon haut et se met à titiller mes tétons. Je les libère pour lui, je sais qu’il raffole de ma poitrine. Il pose juste sa main dessus que je le stoppe.
Moi : attends !
Armel voix rauque : pourquoi ?
Je descends et lui donne le dos.
Moi : donne-moi cinq secondes.
Armel : pour quoi faire ? Tu vas où ?
Je lui envoie un baiser volant du bout du doigt.
Moi : juste cinq secondes et je te reviens. Ne sois pas si pressé !
Je vais dans la cuisine chercher un pamplemousse frais que je découpe sur les deux extrémités et à l’aide d’une petite bouteille, je fais un trou au milieu. Je prends de la crème glacée, je vous laisse deviner le parfum. Je nous embarque dans la chambre avec tout ça. Je l'allonge en travers du lit et me mets à ses pieds. J’entreprends ensuite d’insinuer délicatement le pamplemousse jusqu’au beau milieu de son membre. J’ai vu ça dans un film et je veux vérifier si ça fait vraiment l’effet sous-tendu. Pendant que je suce le bout, je presse et tourne le fruit en même temps sur le reste de son membre. Il était comme un fou en criant Cannelle, Cannelle ! Ses gémissements ont envahi tout l’appartement je suis presque sûre que ça fuite chez les voisins.
Cannelle 1 Armel 0.
Bon, on se revoit toute à l’heure.
…..
Brrrrr brrrrr… Musique… Brrrr bbrrr
Je reconnais la sonnerie qu’il a attribuée à sa Deborah. J’ouvre l’œil et soupire bruyamment. Je viens tout juste de m’endormir, la nuit a été agitée pour tout dire. L’appel se coupe et sitôt ça reprend.
Moi : Armel !
Armel : mmh
Moi : téléphone !
Armel : mmh quoi ?
Moi : appel, Deborah !
Il se redresse subito paniqué.
Armel : hein Deborah ? Elle est où ?
J’arque le sourcil et le regarde perplexe pendant un intervalle de temps.
Moi posément : téléphone, elle t’appelle.
Il prend une grande inspiration et se passe la main sur la tête. L’appel s’est encore coupé entre temps. Quand ça reprend, il fonce au salon pour le prendre.
Armel : putain 7 h !
Moi criant : Armel bon sang !
Armel : shuuutt je vais décrocher là.
Moi : tchhrrrr et puis quoi encore ?
Debbie…..
Moi : allô bé.
Je l'entends éclaircir sa voix.
Armel : allô, tu es chez moi là ?
Moi mentant : j’étais, tu es où ? Tu n’es pas rentré cette nuit ?
Armel : euh si (il se racle la gorge à nouveau) si si… Je me suis levé très tôt pour faire un footing.
Hein ? Je bloque un instant silencieuse pour l'intégrer dans ma tête.
Armel reprenant : tu t’en vas déjà ?
Moi : oui oui.
Armel : dommage, je ne pense pas pouvoir rentrer avant ton départ.
Moi : no problem, je te laisse continuer ton footing.
J'insiste sur le Footing.
Armel avec empressement : attends, ne raccroche pas s'il te plaît !
Moi : ok je t'écoute.
Armel : je suis vraiment désolé d’avoir manqué notre soirée en tête-à-tête, je ne savais pas que les choses allaient prendre cette tournure.
Moi : ok, est-ce qu'on peut…
Armel continuant : les gars ne me voulaient pas me laisser partir ensuite, ils m’ont traîné en boite, ils n’arrêtaient pas de boire. Tu sais que Alex a un lourd goumin en ce moment et…
Moi (un ton au-dessus du sien) : bébé, bébé ce n’est pas grave. J’ai passé une agréable soirée en compagnie de ta sœur et ta mère. Nous l’avons aidé à préparer son sac d’hôpital.
Armel prenant son souffle : encore ?
Moi : sourire* encore, elle est convaincue que c’est le bon.
Armel : espérons ! Par rapport à la soirée, nous pouvons nous rattraper aujourd’hui si tu es libre.
Moi : d’accord, j’ai du temps libre cet après-midi. On se retrouve où tu sais pour déjeuner ?
Armel : c'est une excellente idée, on fera comme ça.
Moi : ok, je dois te laisser. J’ai des choses à faire avant de partir.
Armel : d’accord bon cours à toi.
Moi : merci mon chéri, on se voit à 13 h hein ?
Armel : sans faute.
Moi : muaahhh.
Armel : bisou.
Je raccroche et regarde l’écran du téléphone un moment dubitative. Footing hein ? Depuis quand il fait du footing lui ? Je veux bien le croire même si je doute qu'il ait dormi ici cette nuit. Ça fait deux heures que je suis là en fait. Je voulais lui concocter un petit déj' surprise que je viens de poser sur sa table. Encore que son nouvel équipement de sport que j’ai fait sortir des cartons et ranger hier soir pendant mon ménage de fond en comble est toujours intact. Mais bon, je vais lui accorder du crédit parce qu'il faut le dire depuis l’histoire de 'entre guillemets' Sacha il n’y a plus trop d’ambiguïté entre nous. Plus du tout de messages ni d’appels encore moins de comportement qui me rendent insecure. Enfin à part sa doyenne que je trouve beaucoup trop vieille pour lui soit dit en passant. Nous avons brièvement discuté de son amitié ou peu importe sa relation avec elle. Il m’a expliqué de quoi il en retourne réellement. A priori un simple rapprochement lié à des concours de circonstances, rien à signaler en tout cas.
Je range le téléphone dans mon sac et sors de sa chambre pour regagner celle de ses parents munie d’un plateau pour sa mère. Avec elle aussi, j’ai eu à discuter, du moins elle m’a convoqué expressément après que son fils lui ait révélé la nature exacte de notre relation. Elle m’a fait passer un vrai interrogatoire agrémenté par des remontrances, rien de bien méchant quand même. Ensuite, elle m’a prise de court en m’avouant qu’elle a toujours souhaité nous voir ensemble juste qu’elle avait peur que j’en sorte blessée vu la réputation donjuanesque de son fils. Mais comme moi-même, j’aime les maux de cœur (rire) qu’elle nous souhaite bon vent. Elle semblait même aux anges. Ça me fait un bien fou de ne plus avoir à me cacher, surtout d’elle. Autant dire que nous sommes sur la bonne voix. On n’est pas loin de la bague là. (loleuhh)
Moi entrant : toc toc, le petit-déjeuner est servi !
Maman Eunice : merci, seigneur mon ventre gargouille depuis une heure avec ce mélange d’odeur succulent qui flotte en l’air.
Moi : c’est très loin de l’odeur de tes pains perdus, tes pancakes et ton thé à la menthe.
Maman Eunice : ne fais pas ta modeste, tu ne peux que bien cuisiner. Tu as été formé par ta mère et ta belle-mère qui sont toutes les deux d’excellentes cuisinières.
Moi souriant : ça c’est vrai, surtout ma deuxième maman pour la vie.
J’appuie sur le pour la vie, elle lève ses yeux au ciel.
Maman Eunice : je vais faire comme si je n’ai rien entendu.
Je souris en posant le plateau sur la commode.
Maman Eunice (pendant que je l’aide à se redresser) : tu n’es pas sans ignorer que nous t’avons épousé depuis le ventre de ta mère.
Je lui serre une tasse de thé secouée de rire.
Moi (prenant place) : il n’était même pas né quand je suis venue au monde en plus, mon père n’a jamais reçu une quelconque dot.
Elle réplique par un cri de douleur et s’attrape le dos la mine froissée.
Moi paniquée : maman Eunice ça ne va pas ? Tu veux que j’aille chercher le sac ?
Maman Eunice sourire jaune : fausse alerte.
Quelques secondes après, elle se redresse comme si de rien n'était. Je la fixe un moment perplexe.
Moi : moi cette affaire-là me fait déjà peur. Avec tout ce que je vois là, je commence sérieusement à baliser.
Maman Eunice (pince-sans-rire) : c’est vrai que c’est pour les vaillantes.
Je rigole.
Maman Eunice : mais il n'y a pas de quoi avoir peur. Le plus dur, ce sont les 9 mois de grossesse pour le reste tu es plus que rodée. Tu en sais plus que moi sur la puériculture.
Moi remuant la tête : hum hum trop peu pour moi !
Maman Eunice arquant le sourcil : tu ne comptes pas me donner des petits enfants ?
Moi : évidemment, mais je suis encore trop jeune pour l'envisager.
Maman Eunice (faisant la moue) : jeune de quoi ? Je suis là pour t’aider à le garder, ta mère en sera sans doute aussi ravie. Tu devrais profiter du fait que Armel ait calmé ses ardeurs pour te placer définitivement et je trouve que c’est un excellent moyen de le coincer.
Moi pas d’accord : han han, l’enfant n’a jamais retenu un homme. Enfin du peu que j’en sais, on ne force pas un homme à rester avec soi s’il ne le veut pas lui-même, qu’importe le nombre d’enfants que tu lui feras. La preuve mon père.
Maman Eunice (balayant l’air de la main) : ce qui arrive à Adjo n’arrive pas forcément à Abla. Armel, c’est moi qui l’ai accouché et je sais de quoi il est fait.
Moi : humm ok, je vais y penser.
Je dis ça pour couper court à cette discussion. J’ai relégué cette idée de faire un enfant au tout dernier plan étant donné mes nouvelles obligations. En réalité, j’ai débuté au magazine sur le pied de guerre. J’ai juste suivi une formation d’une semaine et passé une autre à parcourir tous les services histoire de maîtriser les rouages du métier pour être directement plongé à fond dans le travail. Je bosse 12 heures par jour, tous les jours même les week-ends. Avant, c’était facile pour moi de concilier deux boulots études, mais là, je ne peux pas dire que j’ai trouvé mes marques. Enfin, pas encore. Dans la foulée, j’essaie d’être un peu plus présente pour mes frères et à leur écoute de même que Armel même si ce n’est pas évident. Il s’en plaint par moments, il arrive même qu’on se prenne la tête à ce propos. Je trouve cependant que le goût quand je reçois la notification de mon virement à la fin du mois vaut le coup de se sacrifier.
Sa mère fait un mouvement de tête vers sa gauche.
Maman Eunice : il est même où ? Je ne l’ai pas entendu rentrer cette nuit.
Moi : il est parti courir.
Maman Eunice (stoppant ses gestes) : il court lui ? Depuis quand ?
Je hausse simplement les épaules et elle se remet à manger. J’attends qu’elle finisse pour débarrasser et ranger les ustensiles utilisés. Je vais à la maison pour dire au revoir à ma famille. Je termine par ma mère que je rejoins dans son kiosque.
C’est un peu tendu entre elle et moi depuis l’affaire Fo-Yéma. Elle fait un transfert sur moi, c’est le psychologue qui suit Caroline qui l’a dit. Apparemment, elle serait toujours sous le choc donc j’essaie de la gérer avec des pincettes. Entre autres, j’évite les altercations et anticipe sur ses besoins. C’est la raison pour laquelle je lui remets de l’argent pour qu’elle puisse ravitailler le kiosque qui s’est vidé comme par enchantement.
Dada : merci, mais c’est pour quoi ?
Moi : pour acheter de nouvelles marchandises, il y en a presque plus.
Dada : merci, c’est mon plus grand souci en ce moment.
Moi répondant à son sourire : eh bien, tu n’as plus à t’en faire.
Dada : vraiment, tu pars déjà ?
Moi : oui, je compte sur toi pour garder un œil sur tout le monde.
Dada : je tâcherai.
Je lui souris, sourire auquel elle répond avant de démarrer pour le campus.
…….
Après les cours, j’ai fait un saut au magazine sous la demande de tata Mimi. Un saut serait peu dire parce que j’y ai passé tout l’après-midi. C’est pour ça que je me compose une expression de culpabilité sur le visage avant de pénétrer la chambre d’Armel. Il est enfoncé dans ses draps, endormi, la clim à fond. Je remue seulement la tête, dormir ça devient un passe-temps pour lui. Je m’assois à son chevet et lui caresse la joue du dos de la main. Il gigote quelques secondes après il a l’air sérieusement épuisé. Mon pauvre chéri. Je soupire et lui fais un bisou sur la joue.
Moi : babe, hey babe réveille-toi je suis là.
Il ouvre l’œil puis le second avant de me sourire.
Armel : salut toi !
Moi : bonsoir,
Armel (baillant) : tu es là depuis longtemps ?
Je fais non de la tête. Il s’étire et bâille à nouveau. J’entends ses articulations craquées.
Moi la petite voix : tu es fâché ?
Armel clignant des yeux : je devais l’être pour quoi déjà ?
Moi : pour le déjeuner manqué.
Il pousse mes mèches derrière mon oreille et me regarde, regard que je soutiens en m’accoudant à son buste.
Armel : le petit-déjeuner que tu m’as laissé a compté pour les deux. Et je dois te remercier pour ça, pour ma mère et aussi pour ma chambre, merci mille fois. En passant, est-ce que tu sais que tu es la seule à savoir t’y prendre pour ranger ma chambre ?
Moi : bah, c’est facile ! Il me suffit d’imaginer la chambre de rêve d’un enfant.
Il hausse les sourcils d’incompréhension.
Moi : un enfant ça aime quand il y a le foutoir.
Armel : là, tu m’insultes carrément.
Moi : mais non mais non !
Je ris et il sourit.
Armel : encore désolée pour hier soir.
Moi : on va dire que nous sommes quittes.
Il hoche la tête et se redresse en grimaçant. En s’adossant au montant du lit, il garde une expression faciale de douleur.
Moi : ça va ?
Armel : pas vraiment, j’ai le corps en compote.
Moi : un peu normal, tu as groové toute la nuit et fais du footing ce matin.
Armel hochant la tête : tout à fait.
Moi : un bon massage te ferait du bien (tapotant une place vide) viens là, je vais m’occuper de toi, entièrement.
Armel : non t’inquiètes, ça ira merci.
Moi : laisse-moi faire. Tu verras, ça ira beaucoup mieux quand j’aurai appliqué mes doigts de fée sur ton corps.
Armel remuant la tête : ne te dérange vraiment pas pour moi. Tu as eu une longue journée, tu dois être fatiguée aussi.
Moi : tu ne me déranges pas voyons, et je suis en pleine forme.
Armel : Debbie…
Moi la moue boudeuse : tu veux me faire rater une occasion de jouer mon rôle ? Après ne vient pas te plaindre que je te néglige.
Armel dans un soupir : ok, t'as gagné. Vas-y.
Moi tapant des mains contente : donne-moi juste une seconde et je suis à toi.
Il secoue la tête en souriant puis finit par rire. Je vais fouiller dans un tiroir pour prendre une huile de massage. Je reviens l’aider à s’allonger et lui masse le dos un instant après avoir embaumé tout son corps d’huile. Je descends ensuite sur sa hanche quand je l’entends grincher.
Armel : ouille ! (s’attrapant la hanche) Ça fait un mal de chien !
Moi retirant sa main : laisse faire la spécialiste.
Je m’applique sur sa hanche pendant dix minutes avant qu’il ne cesse de gémir de douleur. Je le bascule alors sur le dos pour m’attaquer à son torse. Puis je m’agenouille à ses pieds d’où je pars pour remonter sur son torse, ses épaules et ses bras. Figurez-vous que le type s’est rendormi, mais on va le réveiller au calme.
D’un geste souple, je le débarrasse de son boxer et me penche sur son membre. Je le prends dans ma bouche et le branle un long moment. Je suis surprise de constater qu’il ne bande pas. Je reprends en insistant sur ses boules lorsque je l’entends soupirer profondément puis sa respiration redevient régulière. Ah, mais qu’est-ce qui se passe ? J’essaie par tous les moyens de réveiller son cornichon sans succès. Je me relève à un moment donné et le regarde interloquée.
Wanda.com