Indestructible
Write by Farida IB
Eddie…
Moi : tu es là ?
Ça fait quelques minutes que je me suis énoncé et attends que Yumna réagisse.
Moi (revenant à la charge) : allô ?
Silence.
Moi : Yumna ?
Yumna (inspiration) : salut.
Moi : salut… Ça va ?
Yumna : ça va.
Silence.
Moi : euh, je me demandais… En fait, je voudrais savoir si tu n’aurais pas une fille à me brancher à tout hasard ?
Yumna : j’ai ouï dire que tu as appris à te débrouiller seul sans moi.
J’enlève la main de ma poche et m’assois sur l'une des chaises dans la salle des internes.
Moi : fort possible, mais toujours est-il que j’ai besoin des conseils de l’experte pour tâter d’autres terrains.
Yumna : qu’est-ce qu’il y a ? Adriana n’est pas assez bien ?
Moi refrénant un sourire : elle est plus que bien, c’est l’une des preuves que ton expertise n’est plus à démontrer et j’ai eu le nez creux de suivre ton instinct. Cependant, je suis un homme et…
Yumna : Eddie arrête, tu n’es pas et tu ne seras jamais ce genre de personne.
Moi souriant : ah ouais ?
Yumna : ouais.
Moi : n’en sois pas si certain, beaucoup de choses ont changé en trois ans tu sais ?
Elle reste un moment sans parler.
Moi : tu es toujours là ?
Yumna : oui… Oui oui, je viens de réaliser que nous avons fait trois ans sans parler l’un à l’autre alors qu’avant c’était impossible pour nous de rester séparer seulement une heure.
Moi : c'est bizarre, mais en discutant avec toi en ce moment, je n’ai pas l’impression qu’on ne s’est pas parlé depuis des lustres.
Yumna : c’est ce que je ressens aussi.
Moi (regardant à travers la fenêtre) : bon, ravi d’avoir eu de tes nouvelles. Je dois raccrocher…
Yumna me coupant : Eddie ?
Moi souriant : oui ?
Yumna : merci d’avoir appelé même si ça ne change rien au fait que je t’en veux toujours.
Je lève une main en direction de Marrion qui tient la porte.
Moi : je ne suis pas sans l’ignorer et pour être honnête avec toi, je pensais une fois de plus que tu ne répondrais pas.
Yumna : ah, parce que ce n’est pas ta première fois de m'appeler ?
Moi : depuis une semaine, à la même heure.
Yumna : ah ok, pourtant je n’ai jamais effacé ton numéro de ma liste d’appel.
Moi : c’est mon numéro privé.
Yumna : je vois.
Moi (regardant Marrion me faire les gros yeux) : bon, il faut que je raccroche.
Yumna : euh Eddie ?
Moi : oui ?
Yumna : tu sais, on pourrait se faire un fast-food un de ses jours histoire de nous expliquer par rapport à ce qui s’est passé.
Moi : non
Yumna : d’accord, je comprends si…
Moi : je t’invite dans un vrai restaurant, tu m’en devais une tu t’en souviens ?
Yumna riant : comme si c’était hier.
Moi : ok, choisis le restaurant, le jour et l’heure qui te convient et tu me le communiques.
Yumna : ok, mais je suis à Abu-Dhabi en ce moment. Je rentre dans une semaine.
Moi : no problem, tu me tiens au courant.
Yumna : ok great, merci.
Moi : je t’en prie, merci à toi aussi d’avoir décroché.
Yumna : au plaisir.
Je raccroche ravi et surtout soulagé d’avoir pu franchir ce premier pas avec succès. Je me tourne vers Marrion qui a un sourcil interrogateur arqué vers moi.
Moi : oui miss Perkins ?
Marrion : c’était Adriana ?
Moi (roulant des yeux) : Marrion pourquoi es-tu là ?
Marrion : oh oui, elle est prête !
Moi : la patiente que je surveille ?
Marrion : yup !
Moi (me précipitant vers elle) : non mais tu ne pouvais pas le dire plus tôt ?
Marrion : c’est ce que j’essayais de te dire (essayant de suivre mon rythme) bon il est 18 h passées, c’est l’heure pour moi de partir. Bonne chance !
Je lui réponds par un signe de main en courant vers la salle de naissance où je trouve l’équipe obstétricale déjà en besogne. Je débute ainsi ma garde en assistant le chef qui a dû prendre le relai de la sage-femme entre temps. Je gère en plus quelques urgences au service d’hospitalisation gynécologique et c’est lorsque je peux enfin me poser dans la salle des internes que je sors mon téléphone de sa cachette. J’ai plusieurs appels de Ussama, un message d’Adriana et pleins de messages de Bradley et Armel qui défilent sur whatsapp. Je m’adosse à la table bureau pour répondre à Adriana qui voulait prendre de mes nouvelles et me souhaiter une bonne nuit de travail. Je lui envoie un cœur conscient qu’elle doit déjà être endormie depuis longtemps après le vide-grenier d’aujourd’hui. Elle se prépare à déménager à Seattle (ville) dans une semaine donc nous préparons son départ. C’était prévu qu’elle fasse la seconde partie de son internat dans un hôpital chirurgical sur place. Vous vous doutez bien que ça ne me réjouit pas particulièrement cependant le projet a aboutit depuis un an déjà, j’en suis même l’instigateur ! Dans le temps, c’était pour l’éloigner de moi. Mais à présent, je veux tout sauf qu’elle soit loin de ma ligne de mire. J’aurais aimé pouvoir garder un œil sur elle à tout moment, surtout maintenant que j’ai fait d’elle mon partenaire pour la vie.
Sinon nous deux ça va dans le meilleur du possible, on se redécouvre, on s’accommode progressivement à notre vie de couple en catimini. En gros, on navigue doucement, mais sûrement. D’autant que tous mes doutes du début se dissipent peu à peu parce qu’il faut le dire, il y a une dimension romantique que je ne soupçonnais pas qui s’est subtilement glissée entre nous. Et ce n’est pas pour me déplaire ! Je sors de la discussion pour appeler Ussama, ça sonne à peine qu’il décroche d’un ton pressant.
Ussama : petit ça fait une éternité que j’essaie de te joindre.
Moi : je suis débordé ce soir, c’est le baby boom à l'hôpital.
Ussama : je vois (au tac) alors ?
Moi : RAS pour le moment, j’ai tâté le terrain.
Ussama : lol Eddie je t’ai envoyé mener une enquête et non pour draguer ma sœur.
Moi riant : lol qu’est-ce que tu racontes ? Bon, c’est évident qu’il y a quelque chose qui la chagrine. Nous avons discuté en douce pendant dix minutes sans qu’elle me sermonne, tu t’imagines ? (il rit) Mais bon, il me faut y aller pas à pas. Ça fait un peu plus de trois ans que c’est le silence radio entre nous, tu ne t’attends pas tout de même à ce que je débarque et que je commence à lui faire passer un interrogatoire ?
Ussama : tu as raison (soupire) je compte sur toi pour lui redonner le sourire.
Moi : tu peux compter sur moi, mais je ne te promets rien.
Ussama : fait de ton mieux petit.
Moi : je tâcherai.
Il prend des nouvelles d’Adriana et je m’enquiers de celles de Khadija, on se laisse sur la promesse d'arriver à galvaniser Yumna. En fait, c’est lui m’a commissionné auprès d’elle, vous l’aurez sûrement deviné. Il ne cesse de se plaindre de son humeur maussade depuis quelque temps et j’ai sauté sur l’occasion pour enfin enterrer la hache de guerre entre elle et moi. Je ne m’attends pas à ce qu’on renoue forcément notre amitié (même si j’y songe avec nostalgie) je veux juste faire la paix. Je veux que ce stupide désaccord (et oui, je le réalise aujourd’hui) fasse désormais parti du passé.
Je passe le reste de la nuit à recevoir les appels de l’ensemble du service maternité et à rendre visite aux patientes qui présentent des grossesses à hauts risques. Le matin, en rentrant, je fais un tour à la boulangerie pour prendre des viennoiseries que je pose plus tard sur la paillasse de la cuisine à la maison. Au passage, j’allume la cafetière avant de me rendre dans la chambre où je trouve Adriana enfoncée dans le lit. J’ai omis de vous dire qu’elle a libéré sa maison et ça fait deux semaines qu’elle a emménagé chez moi. Enfin, nous avons envoyé presque toutes ses affaires à Seattle afin qu’elle puisse voyager léger le jour j.
Je m’approche et pose un baiser sur ses lèvres et puisqu’elle fait semblant de dormir à poings fermés alors qu’on sait tous les deux qu’elle s’est réveillée bien avant que je franchisse le pas de la porte d’entrée vu qu’elle a un sommeil très léger, je me débarrasse de mes vêtements et mon sac sur un fauteuil et vais prendre un bain rapide. Je retourne dans la chambre dans mon plus simple appareil et me positionne silencieusement au bout du lit avant de remonter ses jambes que j’écarte ensuite de mes mains. Je promène mon majeur gauche le long de sa fente, elle tressaillit les yeux toujours fermés. Je finis par l’insinuer en elle, je trouve tout de suite l'endroit qui la rend folle et pendant que m’attèle à la turlupiner elle ouvre un œil et s’agrippe au lit en lâchant de petits gémissements. J’accélère les mouvements en souriant l’air de rien.
Moi : tu ne dors plus ?
Je n’attends pas sa réplique avant d’enfoncer un deuxième doigt, ce qui la rend pala pala. Je m’applique à fond jusqu’à ce qu’elle pousse un petit cri prise de petites convulsions, signe qu’elle n’est pas loin de la jouissance. Elle entrouvre ses yeux un moment et les garde fixés sur moi avant de se déverser mouillant ainsi le lit. Alors que son sexe palpite encore, j’enfile prestement une protection et me place entre ses jambes. En trois coups rageurs, je la pénètre de tout mon long et plaque mes lèvres contre la sienne. On s’embrasse langoureusement jusqu’à ce que je trouve un rythme qu’elle suit en ondulant du bassin. J’agrippe fermement le haut de ses cuisses d’une main et explore son corps de l’autre tout en lui donnant des coups de reins plus fermes encouragés par ses halètements. Nous avons passé le cap trois semaines après que nous nous soyons mis en couple et depuis, c’est chaud lapin autant que possible. Mais avant j’ai eu droit à des cours théoriques et pratiques (sur plusieurs sites pornographiques) avec El Professor, j’ai nommé Armel en appuie avec ses suppléants Bradley et Ian (rire). Je dois vous dire que c’était tout un cours très édifiant lol, cependant il faut reconnaître que je suis un bon élève et le fait qu’Adriana soit hypersensible partout en plus d’être une gazelle au lit me facilite beaucoup la tache. Nos ébats sont toujours hot, encore qu’en ce moment, nous renchérissons pour les prochains jours de sevrages.
Ceci dit, j’ai ses bras autour de mon cou et ses jambes croisées dans mon dos pendant que je la framponne furieusement. Quand je la sens flancher de nouveau, je me retire et pendant que je m’équipe d’un autre préservatif elle se met en posture de la vache. Je la reprends d’abord en douceur un genou posé à plat sur le lit, j’augmente la cadence au fur et à mesure que son bassin exagérément cambré me le permet. Elle geint de plus en plus fréquemment pendant que je pousse des soupirs ponctués de gémissements. Je cramponne ses fesses et pousse plus loin dans son ventre, elle se cambre encore plus pour s’offrir davantage. Lorsque je sens les muscles de son vagin se resserrer, j’introduis le bout de mon majeur dans son orifice et l’agite durant quelques secondes. Je suis pris de spasmes un moment pendant lequel elle a un orgasme fort et fulgurant. Nous venons tous les deux dans un long râle avant de nous laisser tomber sur le lit.
Adriana (au bout d’un moment) : bonjour monsieur Elli.
Moi lui caressant les cheveux : bonjour madame Elli.
Elle se tourne vers moi et me sourit, sourire auquel je réponds avant de lui capturer la bouche. Elle sort du lit après une petite gâterie et s’enferme ensuite dans la salle de bain. Je ferme les yeux et m’endors comme une souche.
Je suis réveillé par la voix doucereuse d’Adriana, j’ouvre mes yeux et la vois penchée sur moi en sous-vêtements mon téléphone à la main.
Adriana : désolée, la personne insiste beaucoup.
Moi m’étirant : j’ai dormi longtemps ?
Adriana : il est 13 h (mettant le téléphone en évidence) il faut que tu décroches cet appel maintenant.
Je tends la main pour prendre le téléphone et le décroche presqu’aussitôt.
Moi : allô ?
Je regarde Adriana qui se dirige vers l’armoire.
Yumna : bonsoir, désolé si je t’ai réveillé. J’ai tenu compte du fait que ce soit l’après-midi là-bas.
Moi : j’étais de garde.
Yumna : oh, encore désolée. Je peux rappeler après si tu veux.
Moi me redressant : pas la peine, parles, je t’écoute.
Yumna : ok.
Moi : tu ne dors pas ?
Yumna : non, j’ai une insomnie (souffle) en fait j’ai beau tourné et retourné cette histoire dans ma tête depuis tout ce temps, je n’ai jamais compris pourquoi tu m'as pris en grippe.
Je souris avant de répondre.
Moi : ce n'est pas le cas.
Adriana me jette un coup d’œil.
Yumna : sans blague !
Moi : bon un peu oui au début, mais tout le tort me revient.
Yumna : tu m’as tourné le dos, tu ne m’as même pas accordé un seul regard.
Je soupire profondément.
Moi : nous sommes vraiment obligés de parler de ça maintenant ? Enfin, on ne devrait surtout pas avoir cette conversation au téléphone.
Yumna : il le faut parce qu'avant toute chose, il faut que nous réglions d’abord nos comptes.
Je soupire, Adriana finit de s’habiller et vient me faire une bise sur la joue. Je mets Yumna en attente pour écouter ce qu’elle veut me dire.
Adriana : je vais à mon rendez-vous avec mon professeur. Le déjeuner est prêt, tu n’auras qu’à le chauffer si nécessaire.
Moi : merci Ana, ça va prendre du temps ton rendez vous ?
Adriana : j’en ai pour une heure au plus.
Moi : d’accord à toute.
Adriana : à toute.
Elle m’embrasse franchement avant de partir, je retourne à mon appel.
Moi : excuse-moi, j’avais une envie pressante. Où en étions-nous ?
Yumna : tu m’expliquais pourquoi tu es parti sans aucun état d’âme.
Moi (m’adossant) : ça nous aurait avancé à quoi que je reste ?
Yumna : nous aurions pu discuter, essayer de surmonter ce problème ensemble comme nous en avions l’habitude.
Moi : non, il fallait avancer et pour avancer, il faut tourner la page. C’est ce que j’ai fait en prenant mes distances.
Yumna : fuir n’est pas toujours la solution ! Je suis d’accord que tu aies été blessé dans ton amour propre, mais ça ne justifie pas le fait que tu aies mis notre amitié en péril.
Moi (me passant la main sur la tête) : Yumna j’étais mal, je venais d’apprendre que mon père n’était pas mon père et simultanément l’unique personne que j’ai jamais aimé de ma vie me rejette pour quelqu'un qu’elle vient de rencontrer.
Yumna : rembobine s’il te plaît, ton père…
Moi d’un trait : j’avais eu la preuve irréfutable que Fulbert Elli n’est pas mon père, en fait ils m’ont adopté à la mort de mes parents biologiques.
Yumna ton stupéfaite : tu dis quoi ? Comment l’as-tu su ?
Moi : Ian a fait un test de paternité.
Yumna : je suis sincèrement navrée pour toi, ça a dû être un coup dur à supporter.
Moi : je ne te le fais pas dire, mais bon, c’est de l’histoire ancienne maintenant.
Elle garde silence un moment avant de reprendre plus sereine.
Yumna : je tiens à ce que tu saches que je n’ai pas fait exprès de tomber amoureuse d’Elias.
Moi amusé : on ne fait jamais exprès de tomber amoureux !
Yumna : en effet ! Néanmoins, je l’aurais évité si je connaissais tes réels sentiments envers moi. Du moins prendre mes précautions pour ne pas te blesser.
Moi : comme je te l’ai dit, je ne peux que m’en prendre à moi-même. Je me suis comporté comme un lâche.
Yumna : j’ai aussi ma part de responsabilité dans cette histoire, comment j'ai pu être aveugle à ce point ?
Moi : tu refusais de voir la vérité, c’est tout.
Yumna : wallah que je n’ai rien soupçonné, quand bien même Ussama essayait s'attirer mon attention là dessus. Je le déniais parce que pour moi, c’était impossible.
Moi : bof c’était juste un malentendu, j’en ai tiré une leçon pour la vie.
Yumna : on se pardonne donc ?
Moi : je veux bien.
Yumna : bof il y a longtemps que je t’ai pardonné toutefois avant de passer outre cette histoire, tu devras m’inviter dans un restaurant étoilé.
Moi : à tes honneurs princesse Ben Zayid (m’allongeant sur le dos) alors tu me fais un débriefing de ce que j’ai raté tout ce temps ?
Elle pousse un soupir triste avant de se lancer dans un long récit, je retiens qu’elle s’est mise avec son type quelques mois après mon départ et vient de s’en séparer par crainte pour son père. Qu’elle vient de passer une longue semaine timorée par une éventuelle grossesse. J’interviens aussitôt qu’elle ait finie sa dernière phrase.
Moi : et les tests disent quoi ?
Yumna : négatif, par contre les Américaines se font toujours désirées.
Moi : ça arrive, ça peut être relatif au stress que tu vis en ce moment.
Yumna : hmmm.
Moi : c’est le spécialiste qui te parle.
Yumna : je n’en doute pas une seconde.
Moi : et ton mec ? (Il s’appelle encore comment déjà ?) Tu es sérieuse que tu vas laisser les choses en l’état quand bien que tu souffres de cette séparation ?
Yumna : je n’ai pas le choix.
Moi : je ne suis pas d’accord, depuis le début tu savais que tu allais galérer à faire accepter ton choix à ton père et tu as quand même pris le risque de t’investir là dedans. Tu as entraîné ce jeune homme avec toi, il t'a été loyal et toi tu lui as donné toutes ces années, ta virginité, tu l’as fait miroiter un avenir à deux pour ensuite le laisser en plan. Tu lui as brisé le cœur Yumna, ça ne se fait pas. C’était un homme qu’on le traiterait de tous les noms d’oiseaux à l’heure actuelle.
Yumna soupirant : j’en ai parfaitement conscience et je suis désolée pour lui, mais aucune autre issue ne s’offre à nous.
Moi : écoute, moi je crois aux couples mixtes. Mais j’y crois comme un combat, seuls contre tous. Un combat pour le droit à la différence. C’est une bataille qui se joue à deux, et je n’y crois donc que s’il y a derrière de la force, de l’amour, du courage et de la confiance. La seule chose qu’il te manque dans ce cas de figure, c’est le courage d’affronter ton père, il faut d’abord oser et doser ensuite.
Elle éclate de rire.
Yumna : j'ai presque oublié à quel point tu peux être perspicace.
Moi (de tout mon sérieux) : c’est comme je te le dis, il ne faut jamais abandonner avant d’avoir tout essayé. Il y a toujours une solution !
Yumna (après quelques minutes de silence) : on verra bien (du tic au tac) bon assez parler de moi. Et toi ? Adriana te gère bien ?
Moi : lol oui, au point où je l’ai épousé après trois mois de relation.
Yumna criant : tu déconnes !
Moi : tout ce qu’il y a de plus sérieux.
Yumna : tu l’as épousé comment ?
Moi : comme on épouse ! Enfin, ça fait deux semaines et tu es là première personne à qui je l'annonce.
Yumna : comment ça ?
Moi : on s'est marié sur un coup de tête, à deux.
Je prends une grande inspiration pour lui narrer toute l’histoire. Me marier avec Adriana n’était pas du tout dans mes plans, surtout que les circonstances ne nous sont pas favorables en ce moment. Nous étions à New York il y a quinze jours, à priori pour assister à la remise de diplôme d’Armel. Ça été une très belle cérémonie et le soir nous sommes sortis tous les six (Armel, Ian et leurs copines) pour fêter l’évènement. Nous avions dîné au restaurant, nous nous sommes fait quelques casinos ensuite les autres ont décidés de terminer la soirée en boîte et nous avons plutôt optés tous les deux pour une balade à central Park. Ce faisant on bavardait de tout et de rien lorsque le sujet de son voyage à Seattle ressurgit. Nous proposions chacun d’éventuels arrangements pour rendre la chose moins pénible, mais en dehors de cette séparation imminent elle voulait une garantie, un vrai engagement en quelque sorte. J’ai donc proposé de l’épouser et elle a accepté. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés la même nuit devant un prêtre qui a scellé notre union avec un collier chaîne nacre et croix en argent.
Elle met une minute de trop avant de réagir.
Yumna : donc où on est là, tu es marié ?
Moi : devant Dieu.
Yumna : quelle histoire de ouf !
Moi : lol tu n’es pas la seule à prendre des risques, je vais peut-être le regretter toute ma vie.
Yumna : ou soit ça peut être la meilleure décision que tu aies prise de toute ta vie !
Moi : possible, j’attends d’être à Lomé pour l’annoncer à ma famille. Les parents ne vont pas me rater.
Yumna : c’est clair ! Quoiqu'il en soit je suis heureuse pour toi, toutes mes félicitations.
Moi : merci.
Yumna : il ne reste plus qu’à espérer que sa famille t’accepte et réciproquement. Je croise les doigts pour vous.
Moi : merci !
Yumna : mais de rien, quand je pense que tu m'as rabrouer tant de fois par rapport à elle. C’est pour finir marier à la première minute.
J’éclate de rire et l’entraîne avec moi dans un fou rire, on discute encore pendant un moment et lorsqu’elle me laisse, je vais reprendre un bain et enfile des vêtements propres pour me rendre à la cuisine avec l'intention de manger un bout. Je suis surpris d’y trouver Adriana qui range je ne sais quoi sur l'étagère.
Moi : je ne t’ai pas entendu rentrer.
Adriana : je me suis faite discrète pour ne pas déranger, tu avais l’air hypnotisé par ta conversation.
Je plisse les yeux, le ton de sa voix sonne plus comme un reproche qu’une remarque.
Moi : c’était Yumna.
Adriana (coup d’œil) : je le sais.
Je m’approche pour lui faire un bisou, elle détourne la tête.
Moi la fixant : qu’est-ce qu’il y a ?
Adriana : rien, tu veux que je te réchauffe ton repas ?
Moi : Ana je te connais et je sais qu'il y a quelque chose qui te tracasse en ce moment.
Elle ne répond pas et je n’insiste pas non plus, elle parlera quand elle sera prête. Elle se saisit du plat qu’elle réchauffe au micro onde, je prends place et la regarde me servir. Elle s’installe à son tour et me regarde manger en silence, elle craque à un moment donné.
Adriana : ça y est ? Elle a refait surface dans ta vie ?
Moi (faisant genre) : tu parles de quoi ?
Adriana : je parle de l’amour de ta vie.
Je la regarde surpris.
Adriana : ne fais pas l’étonné, je t’ai vu toute à l’heure tu étais comme (cherchant ses mots) déconnecté du monde. Malgré tout le temps s’étant écoulé entre vous, vous avez gardé cette complicité que j'ai toujours envié. Tu… Tu étais heureux comme un enfant peut l’être et je n’étais pas dans l’histoire. Je me sens tellement conne, comment ai-je pu penser que…
Moi (serrant les dents) : je t’interdis de finir ta phrase.
Elle soupire et se passe une main dans les cheveux.
Adriana : on n’aurait pas dû se marier aussi précipitamment.
Moi rire jaune : attends tu es sérieuse là ? Ana, j’adore ma vie avec toi et je l’échangerais pour rien au monde.
Adriana : peut-être, mais elle…
Moi (saisissant sa main) : je ne ressens plus absolument rien pour elle, enfin il y a longtemps que je suis passé à autre chose. La preuve on est marié toi et moi, tu te souviens ? Pour le meilleur et pour le pire !
Adriana soupirant : oui, mais parfois, je pense que nous avons fait une belle connerie. D'autant plus que nous n'avons pas impliqué nos parents.
Moi : ce n’est qu’un piètre détail, on peut réunir nos deux familles plus tard pour le mariage civil et pourquoi pas organiser une grande réception ? Enfin si ça te dit.
Elle hoche lentement la tête.
Moi : on va toujours voir tes parents ce week-end ?
Adriana : oui, j’ai déjà informé ma mère.
Moi : fine, je compte en parler aux miens pendant les vacances prochaines.
Adriana : c’est encore loin les vacances.
Je l’incite à se lever et la fait asseoir sur moi.
Moi : nos vacances, c’est dans trois mois et j’ai programmé ça sur cette période pour que tu puisses venir avec moi.
Elle penche la tête sur le côté et me sourit.
Moi : tu es maintenant rassurée ?
Adriana : oh que oui !
Moi : je te promets que ça va aller.
Elle entoure ma tête et m’embrasse en pleine bouche, je pousse mon plat et nous finissons là sur la table.