Jour 6 : Danger imminent
Write by Owali
JOUR 6
***Nathalie Meka***
Je tape mon pied sur le sable dans l’espoir de faire partir la douleur qui, heureusement, s’estompe progressivement.
- Roblin ! Roblin ! Appelé-je.
L’écho de ma voix me revient. Je frissonne et j’ai comme un mauvais pressentiment. J’avance en continuant à hurler le nom de mon guide. Je manque de trébucher sur ma valise en plein milieu de la forêt. Je tourne sur moi, scrutant les environs.
Nulle trace de Roblin.
Non ! Dîtes moi que c’est une farce ! C’est ça ! Ça doit être une de ses émissions d’aventure qui passent à la télé les soirs.
Que se passe-t- il ici ?
Je crie une dernière fois, la peur gagnant du terrain dans mon cœur. Je n’ai que le silence inquiétant en retour, au début. Puis l’écho de mon appel qui me frappe. Encore.
Je me laisse tomber sur ma valise, les mains soutenant ma tête.
Dans quoi me suis fourrée Seigneur ?
Cet endroit est tellement lugubre. Tout le contraire des images de rêve que j’avais dénichées sur Internet. Un croassement au dessus de moi me fait violemment sursauter.
Un corbeau me fixe de son œil noir. Ses plumes sombres présages de malheur luisent dans l’un des rares rayons de soleil filtrant à travers le feuillage des arbres.
Je réprime un frisson d’horreur et récite une prière pour éloigner le mal. Ehhh Seigneur ! Je préfère de loin supporter mon acariâtre d’époux que cette forêt sombre et effrayante.
Je me lève et tire mon trolley derrière moi.
Ma démarche est précipitée, je dois trouver l’hôtel le plus vite possible. Les racines et les nombreux cailloux ne rendent pas ma tâche aisée.
A cette allure je risque d’abîmer les roues de ma valise. Mais honnêtement l’état de mon bagage est ma dernière préoccupation.
Le soleil baisse progressivement et la pénombre ambiante ne fait que croître à chacun de mes pas. Le pire c’est que j’ai l’impression de tourner en rond depuis que Roblin m’a abandonnée.
Je me sens sur le point de craquer lorsque je retombe nez à nez avec le corbeau de tout à l’heure.
C’est comme s’il me narguait, posé sur sa branche, avec ses croassements et ses battements d’ailes. Je me mets à sangloter.
C’est quoi cette histoire ?!
- Il y a quelqu’un ?!! Pitié, ne me laissez pas comme ça !! Roblin… sniff... Com…Comment… on peut être… Sniff… mauvais comme ça ?!! Sniff
Mon ventre gargouille sous la faim et ma gorge me brûle. Je n’ai plus la force de tenir ma valise. Je m’écroule de fatigue au sol.
Le choc de mes fesses sur la terre dure me fait pousser un gémissement sourd. Je les masse avec vigueur en essuyant mes larmes.
Je n’aurai jamais dû venir ici.
Junior avait raison de me traiter d’égoïste. Je vais même mourir ici que personne ne le saura.
Tout ça à cause de quoi ? Hein ? Cocktails et plage… Comme si c’était ça qui manquait à ma vie !
Tous les désagréments que j’ai eus depuis la traversée dans l’avion aurait dû me mettre la puce à l’oreille.
Mais non ! Il fallait coûte que coûte que je vienne sur cette île ! Je tape du poing sur mon trolley.
Brusquement, j’entends un bruit derrière moi. Mon cœur se met à battre la chamade. Je prends mon courage à deux mains et me retourne. Rien. Je ne vois rien. Pourtant le bruit persiste. Comme des branchages qui craquent sous le pas de quelqu’un.
- Roblin ?!! Demandé-je.
Je n’obtiens pour toute réponse que le même son de pas.
Les choses de la sorcellerie comme ça ! On t’appelle et tu ne réponds pas. En pleine brousse en plus!
Je me lève et détale sans demander mon reste. J’en oublie même ma valise. . Seigneur, viens à mon aide !
Ne laisses pas le malin avoir raison sur ta fille. Je sens un nœud sur mes chevilles, mes yeux se baissent instantanément sur la partie inférieure de mon corps.
Je suis stoppée dans mon élan et avant que je n’ai pu prononcer ne serait-ce qu’un seul mot, je me retrouve dans les airs.
La tête en bas, les pieds suspendus. Ma respiration se coupe, j’ai du mal à retrouver mon rythme cardiaque. La peur panique fait trembler chaque fibre de mon être.
Le sang afflue dans ma tête. Je ne peux pas rester comme ça. A la merci de n’importe qui. Ou de n’importe quoi ! Et s’il y avait des animaux sauvages dans les parages ?
- Aaaaaaaaaaah ! M’exclamé-je.
Mes jambes sont retenues prisonnières par une liane. Mon corps balance dans le vide, je commence à avoir le vertige.
- Au secours, à l’aide, venez m’aider !
Des cris retentissent dans l’espace. En vain. Je vais mourir d’une manière ridicule. Ridicule, je dis. Je ne veux pas oo ! Mes enfants, mes pauvres enfants qui n’ont rien demandé. Avec qui vont-ils rester ? Je me remets à pleurer, pour la seconde fois en même pas une journée. Mes larmes ruissellent sur mon front, maculent des cheveux et tombent en goutte sur le sol.
Tac ! Tac ! Tac !
Junior ! Tu avais raison. Je t’écouterai la prochaine fois. S’il y a une prochaine. Et je pleure de plus belle à cette pensée. Les événements de la journée me dépassent. Je ne fais que me balancer de gauche à droite en craignant de me cogner la tête sur un arbre.
J’entends de nouveau du bruit.
Je ferme les yeux en sachant que ma dernière heure est arrivée. Seigneur, je te supplie de protéger Junior et les enfants et que ma mort ne soit pas douloureuse.
Venez ! Tuez-moi qu’on en finisse ! Je ferme les yeux pour ne pas voir ma mort imminente.
Tac ! Tac ! Tac ! Tac !
Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi, à me morfondre sur mon sort. La corde a cessé de se balancer et ma position est stable désormais. Je suis en proie à un vertige épuisant et l’afflux de sang dans ma tête accentue la pression crânienne. La mort est toute proche, je le sens.
CLAC !
Je reçois une gifle assourdissante sur la joue suivie presqu’aussitôt par un jet d’eau.
- Nathalie, c’est toi ? Entendis-je.
J’essaie tant bien que mal d’ouvrir les yeux. Ma vue brouillée m’empêche de distinguer la personne en face de moi. C’est une femme, ça au moins je l’ai deviné à sa voix douce. Mes idées ne sont pas non plus très claires. Mes lèvres desséchées tremblent dans un effort pour parler. Ma tête est si lourde et mon corps engourdie. Je ne sens plus mes jambes. Pourquoi mes mains et mes chevaux pendent-il au dessus-de ma tête. C’est étrange, tous les objets sont inversés. Je sens les bras chaleureux de l’inconnue m’étreindre et me soutenir tandis que je touche peu à peu le sol. Tous les événements de cette terrible journée me reviennent dans un flash. Je me suis retrouvée accrochée à un arbre. J’ai cru mourir.
Grâce au ciel quelqu’un m’a secourue. Le soulagement amène de nouveaux flots aux bords de mes yeux. Je suis maintenant étendue de tout mon long sur la terre recouverte de feuilles et d’herbes. Je me redresse péniblement, une main sur mon genou.
J’essaie de tenir sur mes jambes mais le tournis est trop fort. J’aurai chuté si la femme ne m’avait pas retenue.
- Calmes toi. Me conseille la dame.
- Qui êtes vous donc ?
- Tu ne te souviens pas de moi, Nathalie ? Noémie, je suis Noémie !
Noémie… Noémie… Je répète ce nom en une longue litanie jusqu’à ce que la lumière se fasse dans mon esprit épuisé. Ma vision est plus claire, j’examine chacun des traits de son visage.
- Noémie SIAR, dis-je péniblement.
- Voilà ta mémoire te revient !
- Oui ! Peu à peu. Je me souviens avoir entendue du bruit dans les buissons. J’ai crié mais personne ne m’a répondu. Dans ma fuite, je me suis pris les pieds dans une liane et j’ai été soulevé dans les airs.
- Oh ma pauvre ! Heureusement que Charles et moi t’avons trouvée. Il t’a délivrée à l’aide de son canif, m’explique-t-elle.
- Charles ? Lui demandé-je
- Mais oui ! Tu le connais d'ailleurs. Charles N'Guessan !
- Oh bien sûr ! Comment pourrais-je l'oublier ? Ne me dis pas qu'il s'est retrouvé également coincé dans cette forêt !
- Comme je te le dis. Je suis tombée sur lui par un heureux hasard. Sinon à l'heure actuelle, je devais être morte ou en train de devenir folle à tourner en rond.Mais au fait, comment t’es-tu retrouvée sur cette île ?
- Oumh ! J’ai reçu une invitation d’un certain RACH et comme une idiote j’ai bondi sur l’occasion, rêvant de sables blancs et de mer turquoise.
Noémie est toute grave. Un pli soucieux barre la peau entre ses sourcils.
- Quoi ? Parle-moi stp !
- Moi et Charles avons également été invités par ce RACH. Annonce-t-elle d’une voix morne et fatiguée.
- J’ai l’impression que nos situations sont similaires. Dans quel traquenard sommes-nous tombés ?
- J’espère de tout cœur que tout ceci n’est qu’une mauvaise blague. Attendons le retour de Charles pour adopter un plan, dit-elle.
- Où est-il allé ? Je me frotte les bras pour chasser le froid qui s’est emparé de moi.
Un bruit derrière nous nous fait tressaillir. Je me baisse et fais signe à Noémie de me rejoindre. Je mets mon index devant ma bouche pour lui dire de se taire. Elle me regarde d’un œil interrogateur.
- Nous devons rester sur nos gardes. A tout moment.
Le bruit se rapproche et je me recroqueville derrière l’arbre. Charles surgit de la pénombre des arbres, son regard se balade de gauche à droite à la recherche de… nous ? Nous sortons de notre cachette.
- Eh oooh ! Nous sommes ici, lui fais-je signe.
- Hé Nathalie content que tu aies repris des couleurs. Tout à l’heure, tu n’étais pas dans un très bon état.
- Vraiment Charles même en pleine crise, tu trouves le moyen de blaguer, répondit Noémie.
- Charles ! L'interpellé-je en courant à sa rencontre.
- Nathalie ! Il en aura fallu du temps. Le lieu n'est pas propice mais c'est bon de te revoir..
Je lui saute au cou tellement sa présence me réconforte. Il me tapote le dos maladroitement.
- Détendons nous car j’ai de bonnes nouvelles, nous dit-il.
- Qu’est ce que c’est ?
Noémie et moi sommes excitées comme des petites filles. Au moins quelque chose pour égayer ma journée si sombre.
- Les filles, je nous ai trouvé un refuge.
- Merci mon Dieu ! M'exclamé-je
Nous nous enfonçons à nouveau dans l’obscurité de la forêt. Et débouchons brusquement sur une clairière. J'aspire goulument l'air dans mes poumons et profite du spectacle du ciel à perte de vue. Charles marche en tête, Noémie et moi raccrochées au tissu de sa chemise. La nuit tombe, mon cœur n’est plus qu’un tambour battant au moindre son. Je n’en peux plus. J’ai besoin de manger, j’ai besoin de retrouver la normalité de ma vie. Avec mes enfants accrochés à mes basques, avec Junior ingrat et plaintif…
- C’est juste là. Indique Charles du doigt.
J’incline le cou pour voir la cabane. Elle me semble la plus grande des bâtisses. Nous pourrons au moins passer la nuit en sécurité. Je me mets à fureter dans tous les recoins. Mon ventre crie famine.
- Oh seigneur, il y à boire et à manger ! Lancé-je en me ruant vers ce qui ressemblait à un garde manger.
J’ai tellement faim que mes jambes peinent à me porter. C’est trop bon ! Merci Seigneur. Mais pourquoi ils restent derrière moi à me regarder ? Ils feraient mieux de venir se servir avant qu’un autre malheur ne s’abatte sur nous. En tout cas moi je compte bien récupérer des forces. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Je suis tellement occupée à me remplir la panse que je ne fais pas cas des paroles réprobatrices de Charles. Je saisis une bouteille d’eau pour faire passer la bouchée qui obstrue ma gorge. C’est comme-ci le feu de l’explosion avait envahi ma bouche et ma trachée.
KOS KOS KOS !!
J’ouvre frénétiquement la bouche pour aspirer de l’air. Mes bras battent la mesure. Je me tourne vers Noémie et me raccroche à son cou comme à une bouée de sauvetage. Elle me tapote le dos, les yeux pleins de panique.
- Charles !! Qu’est-ce qu’elle a ?! Je ne sais pas quoi faire.
Il ne pipe mot et s’approche de moi pour me prendre dans ses bras. Je lui fais signe de rester à sa place. Mon ventre se met à tourner et un relent de nourriture me traverse la gorge. Je vomis comme si j’allais mourir. Toutes mes tripes y passent, ce n’est pas beau à voir. Noémie et Charles ont un mouvement de recul devant mon corps plié et la gerbe qui macule le sol de la cabane.
- J’avais bien dit que c’était trop facile. Me sermonne Charles. Il sort une bouteille d’eau et me la tend. C’est la mienne, il n’y a rien dedans.
Je la prends et bois au goulot dans l’espoir d’apaiser mon estomac tourmenté. Mais les crises de vomissements s’intensifient avec le temps. Je me vide de l’intérieur, le peu de forces que j’avais récupérées avec la nourriture disparaît à vitesse grand V.
Je passe la nuit dans un état critique. Noémie s’occupe de moi comme une mère et a recouvert mes vomis de sable récupéré devant la cabane.
Le matin me trouve extrêmement affaiblie. Aucun de nous trois n’a plus osé toucher à la nourriture ni d’ailleurs à quoi que ce soit dans la cabane. Charles est sorti au petit matin chercher de l’eau. J’ai épuisé nos ressources, il devenait urgent de me réhydrater. J’aurai du être plus prudente. Je viens de loin, et si ça avait été du poison ? Je me frappe le front de mon poing. Je m’en veux tellement. En plus de tous nos soucis, il fallait que j'en rajoute avec ma gourmandise.
Charles revient une quinzaine de minutes plus tard avec des bouteilles pleines d'eau fraîche et pure. il s'enquiert de mon état de santé lorsque nous entendons BOUM.
- Que se passe t il encore ? demande Noémie d’une voix anxieuse.
- Attendez-moi ici, dit Charles.
- Non, nous venons avec toi. Ça devient flippant de rester ici seules.
- Suivez-moi alors, soupire Charles. Mais ne faites aucun bruit.
Voilà un homme courageux et protecteur. Il est en tête de notre file, moi au milieu et Noémie en queue. Mes pas ne sont pas très fermes, les autres calquent leur rythme sur le mien. Au fur et à mesure que nous avançons dans la clairière, une fumée noire s’élève au loin.
- J’aperçois de la fumée devant nous, dis-je en pointant le doigt dans le ciel.
- Oui on dirait que quelque chose a explosé, renchérit Noémie.
- Près de la plage je dirais… Assure Charles.
Nous stoppons en lisière de forêt. J’ouvre la bouche pour pousser un cri d’horreur mais la main de Charles couvre ma bouche. Il nous fait signe de reculer dans l’ombre des arbres pour nous faire discrets. J’ai la chair de poule.
- C’est pas vrai ! C'est un bateau apparemment.
- L'un de ceux qui nous ont conduits ici ? Articule péniblement Noémie.
- Aucune idée. Répondis-je, la voix chevrotante.
Mes amis se tournent vers moi, la mine soucieuse. Des morceaux du bateau sont éparpillés sur le sable blanc et fin. Le feu de l’explosion jette des teintes rougeoyantes sur le ciel ocre.
BOUM ! Une ultime déflagration vient nous assourdir. Je me couvre les oreilles et me détourne sous la rafale de sable qui me pique les yeux.
- Attention ! Prévient Charles en nous couvrant de ses bras.
Mes pupilles se dilatent d'effroi devant le morceau de coque enflammé qui traverse le ciel. Seigneur ! Il va où comme ça ?! Pas sur nos têtes j'espère ! Il finit sa course dans un tas de branches à deux pas de notre groupe. Le bois sec s'illumine et projette de petites étincelles sautillantes. Mon sang se glace devant les lettres qui barrent le bout de métal. C'est la navette qui m'a jetée sur cette île comme un vulgaire paquet.
- Ce nom... Je le reconnais. Malheureusement, c'est celui du bateau sur lequel j'ai embarqué. Annoncé-je la gorge serré par une boule de détresse.
Noémie à mes côtés ravale un sanglot.
- Et s’il y avait des gens à bord. L’équipage ?
Charles se rapproche d’elle et la prend contre lui pour la réconforter. A cet instant précis, je ne pense pas à l’équipage. La seule pensée qui me taraude est que nous venons de perdre l’unique moyen de nous échapper de ce traquenard. Je ressens une pointe de culpabilité à réfléchir de cette manière que je chasse bien vite. Chacun sa peau !
- Qu’a-t-il bien pu se passer ici, murmuré-je pour moi-même.
- On dirait que quelqu’un a voulu effacer des preuves. Venez, ne restons pas là, le coin n’est pas sûr. Nous intime Charles.
Le retour à la cabane se fait dans le silence le plus absolu. La déprime a envahi nos esprits et le doute rôde au dessus de nous. Charles nous abandonne encore une fois pour aller en quête de nourriture. Il se dévoue tellement pour nous... Sans lui, je me demande où nous en serions.
Je ressens une envie pressante d’aller aux toilettes. Je suis étonnée d’avoir encore du liquide dans mon corps après tout ce que j’ai expulsé cette nuit.
- Noémie ? Appelé-je doucement en la secouant.
La pauvre est épuisée. Elle somnole depuis un moment mais se réveille en sursaut de temps à autre pour me palper le front.
- Oumh ? Gémit-elle.
- J’ai besoin d’aller au petit coin.
- Attends je t’accompagne. Dit-elle en se levant.
Ses gestes sont ralentis par la fatigue. Elle me fait de la peine.
- Non restes stp. Reposes toi, je ne m’éloigne pas. Il y a des taillis juste à côté.
- Au moindre souci, tu cries d’accord ? Charles devrait être dans les parages.
- Ne t’en fais pas.
A pas hésitants, je sors de notre abri. Je ne sais même pas par quel miracle je parviens à tenir debout. J’avise un buisson à quelques mètres devant moi. Je m’avance, la main posée sur mon ventre devenu plat en une nuit. Vite ! Avec toutes ces péripéties, il n’est pas bon de traîner seule dans les environs. Je m’accroupis derrière les feuilles et me soulage. Ça fait un bien fou.
Une fois fini, je me relève et rajuste mon pantalon. Une ombre surgit au-dessus de ma tête. Mon cœur manque un battement. Je me mets à trembler de tous mes membres sous le regard glacial et implacable de l’homme qui me barre le passage. Je n’arrive pas à distinguer ses traits, seule sa carrure imposante est perceptible dans l’aurore. Sa main s’abat sur ma bouche avant que je n’ai eu le temps d’hurler pour avertir mes compagnons.
Seigneur, aidez-moi !