L'accident
Write by leilaji
****Leila
****
Hier
quand il est parti, je me suis écroulée. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai eu
l’impression en quelques secondes d’être la reine d’un château de sables balayé
par la houle de la mer. Je ne voulais pas qu’il parte.
Alors
quand il est réapparu et qu’il m’a prise dans ses bras pour me consoler et
sécher mes larmes, une avalanche de mots est sortie de ma bouche. Je n’arrivais
plus à me retenir. J’ai parlé la voix brisée par la peine et les yeux rougis
par les larmes.
— Je t’en prie bébé, je veux que
tu restes. Je veux continuer à rêver, à être ton univers dans tes bras. Je t’en
prie, bébé, j’ai tellement besoin de toi. Je veux que ton corps me recouvre
toutes les nuits, te sentir en moi, savoir que tu es à moi. Ne me laisse pas
seule encore une fois… Je t’aime si fort et te voir partir comme ça, ça me tue.
Il
m’a serrée encore plus fort dans ses bras et je me débattais pour pouvoir lui
parler face à face, les yeux dans les yeux. Je ne m’étais encore jamais livrée
ainsi. Jamais. Et à cet instant précis, je crois que j’ai franchi toutes les
limites que je m’étais imposée inconsciemment. Je me présentais à lui sans
défense, mon cœur complètement à nu.
— Chut Lei. Chut Calme-toi.
— Reste s’il te plait, juste
cette nuit. Demain je serai de nouveau forte, et tu pourras partir mais reste,
cette nuit.
Il
m’a soulevée et déposée dans mon lit. Et ses lèvres ont commencé à parcourir
mon corps, déposant ça et là de doux baisers sur ma peau. J’ai senti comme une
urgence naitre en moi. Un désir très fort d’obtenir une satisfaction corporelle
à défaut d’un apaisement sentimental. Je lui ai quasiment arraché sa chemise
faisant ainsi sauter tous les boutons. J’ai parcouru son corps de mes mains
avides de tendresse et je lui ai susurré d’une voix hachée par le désir que je
le voulais en moi. Pour tout oublier. Oublier surtout demain, quand il s’en ira.
Il m’a bâillonnée d’un baiser tendre et cela m’a déroutée au tout début.
Xander,
c’est un désir brut. Habituellement. Une
urgence maitrisée. Et même s’il sait être doux avec mon corps, ce n’est jamais
une douceur innocente, il l’enrobe toujours de passion, de déraison parce que
mon corps lui fait perdre le contrôle autant que ses colères.
Mais
hier, il était différent. Il était tendre. Complètement et absolument tendre.
C’est
ma douleur qu’il a voulu effacer et non son désir qu’il a tenté de satisfaire.
Il
s’est placé derrière moi et j’ai senti pendant un moment son désir sur mes
fesses. Puis, il est entré en moi, sans un seul instant desserrer son étreinte.
Son bras droit soutenait ma tête tandis que sa main gauche caressait mes seins.
Ca a été l’une des sensations les plus réconfortantes de ma vie. Une pure
merveille. J’ai fermé les yeux et tenté de bouger mais il m’a aussitôt
immobilisée.
— Laisse-toi aller Lei, a-t-il
susurré. Je vais te faire du bien. Chut. Laisse-moi faire. Sens-moi juste.
Il
chuchotait au creux de mon oreille des paroles apaisantes. Je n’avais qu’à me
concentrer sur sa voix grave et rauque qui déclenchait des frissons voluptueux
sur ma peau. Mais que dire des sensations qu’il provoquait aux tréfonds de mes
reins ?
J’étais
bien dans ses bras. Je ne voulais plus que ça s’arrête. Je n’ai pas eu
d’orgasme comme ça m’arrive encore parfois. Mais je peux dire que je
n’oublierais jamais cette nuit là.
Et
aujourd’hui, je me réveille dans ce lit inhospitalier que je pensais avoir
quitté pour toujours. Je suis chez lui. Mais quand m’a-t-il emmenée ici? Je
me souviens vaguement de lui me portant. On cogne à la porte. Je me lève
rapidement pour ouvrir la porte quand j’entends la voix de Karisma. Je suis
soulagée que ce soit elle et pas la mère de Xander.
— Attends Karisma, j’arrive.
— Leilaji c’est oncle Xander qui …
J’ouvre
la porte et la fait entrer puis referme derrière elle. Est-ce qu’il va falloir
encore revivre le cauchemar de la dernière fois ? Elle va s’asseoir sur
mon lit et me regarde.
— Tu as une sale tête ce matin.
— J’ai trop pleuré hier… je
réponds sans réfléchir.
— C’est mon oncle qui t’a fait de
la peine ? demande-t-elle en fronçant les sourcils
— Non, non.
Puis
je me tais par peur d’en dire trop. Elle me regarde intensément et je baisse
les yeux. Cette petite là, il y a des moments où j’aimerai bien qu’elle soit
moins vive d’esprit.
— Et Agra ? C’était
comment ?
— Fantastique.
Avant
que des souvenirs trop chauds d’Agra me reviennent en mémoire, je bats en
retraite en prétextant une douche à prendre.
— Oncle Devdas t’attend à la terrasse pour le
petit déjeuner.
Le
petit déjeuner alors que le soleil plane très haut dans le ciel ! Il n’est
pas allé au boulot ? Je regarde à mon poignet pour y lire l’heure sur ma
montre. Il est vide. Je souris en repensant au jeune garçon rencontré à Agra.
J’espère qu’il la garde précieusement. Je prends une douche, m’habille d’un
sari tout simple de couleur jaune foncé et je sors de ma chambre.
Leila
contre la famille Khan : round 2.
Effectivement
Xander m’attend à la terrasse pour qu’on prenne notre petit déjeuner ensemble.
Il se lève pour venir à ma rencontre et me presse légèrement l’épaule pour me
dire bonjour. Son sourire atteint ses yeux verts qui pétillent. Ici chez lui,
pas de baisers sur la bouche. Les baisers sont considérés comme des actes
sexuels alors je suppose qu’il veut respecter les coutumes chez lui.
Je
m’assois face à lui sur un des fauteuils en fer forgé blanc qui orne la
terrasse et il me sert un café puis se ressert une seconde tasse de thé. On
parle en français.
— Tu as bien dormi ?
— Oui bébé… merci pour hier.
— J’y ai pris autant plaisir que
toi Lei, dit-il d’une voix douce et rassurante.
Je
détourne mes yeux et avale le reste de mon café qui me brule la langue au
passage.
— J’ai très peu dormi Lei et je
dois être au bureau dans quarante minutes. Mais je voulais te parler avant de
partir. Tu pourras aller te recoucher après.
— Je t’écoute.
J’ai
du mal a cacher mon anxiété.
— Si quelqu’un te manque de respect ici, dis le
moi. Je m’en occuperai. Je sais que tu as dépensé beaucoup d’argent à Agra.
J’ai trouvé les photocopies. Je ne vais pas te rendre cet argent parce que plus
jamais je ne veux que tu te mettes ainsi en danger pour … moi. Je sais que ton
argent te donne de l’assurance, l’impression que tu peux tout te permettre.
Mais je vais te le rappeler une dernière fois. C’est à moi de te protéger et
pas le contraire. Tu peux garder la carte de crédit pour tes achats et si t’as
besoin de plus d’argent, tu me le demandes. Quand nous aurons tout réglé, je te
rendrais tout, ok ?
— Tu me demandes de vivre à tes
dépends ?
— Tu as la carte de crédit.
— Mais ce n’est pas mon argent
qui est sur ce compte !
Il
regarde l’heure à son poignet et fronce les sourcils.
— Il faut que j’y aille. J’ai
rendez-vous avec un avocat et je veux découvrir ce que cette clef ouvre.
— Et je fais quoi pendant ce
temps moi ?
— Apprends à vivre avec ta future
belle famille.
Et
il s’en va.
*
**
Dans
le bureau de l’avocat à peine quitté par Alexander
— Allo ? Monsieur Oberoi ?
— Oui qui est-ce ?
— Je suis maître Akshay Kumar. Je
viens de discuter avec Monsieur Khan de documents pouvant vous faire le plus
grand tort ! Si je pouvais vous rencontrer pour vous exposer quelles
solutions je peux vous proposer afin de vous tirer de ce mauvais pas…
— …
— Monsieur Oberoi ?
— Rendez-vous à midi au
restaurant français du quartier des affaires.
— Merci Monsieur Oberoi, vous ne
le regretterez pas.
*
**
****Neina****
Je
tourne et retourne la clef dans ma main. Comment une simple clef peut-elle être
le tourment d’une famille aussi puissante que la mienne ? Oh papa si tu
savais ce que j’ai fait pour la récupérer, je ne sais pas si tu serais fière
d’autant de finesse de ma part ou si tu hurleras au scandale pour le choix que
j’ai dû faire. Toi tu veux seulement conserver l’argent de la famille et sa
réputation immaculée dans toute l’Inde ! Mais moi je veux plus.
Pour
qu’il ne se rende compte de rien, j’ai remplacé la clef par une autre dans
laquelle est caché un émetteur. Quand on a autant d’argent que nous, on peut
tout se permettre. La nouvelle clef n’ouvrira jamais rien, l’ingénieur me l’a
confirmé. C’est un ex-agent du contre-espionnage indien qui a démissionné pour
ouvrir son agence de détective. Mon père fait souvent appel à lui pour régler
nos « petits soucis ». Le jour où Devdas trouvera les documents, le
jour ou cette clef entrera en contact avec une serrure, je le saurai. Et je
ferai intervenir le détective.
Mais
tout cela n’a pas d’importance.
MOI
… MOI JE VEUX DEVDAS. JE VEUX QU’IL M’AIME COMME IL AIME CETTE FEMME NOIRE.
QU’IMPORTE CE QUE JE DOIS FAIRE POUR CELA.
Je
tourne une dernière fois cette clef dans la main et je la jette dans la rivière
du haut du pont où je me suis arrêtée avec le chauffeur. Elle fait un petit
bruit en percutant la surface de l’eau et coule à pique. Je souris.
Tu
ne pourras jamais rembourser les deux dernières tranches de ce crédit.
Devdas
tu seras à terre.
Et
je serai là pour te sauver.
Elle
ne pourra rien, absolument rien pour toi.
****Leila****
IL
NE RESTE PLUS QU’UNE SEMAINE AVANT LE DEADLINE !
Alexander
a pu consulter l’avocat qui lui a expliqué que les documents révélaient des
pots de vins versés par la famille Oberoi au père de Khan qui notait
minutieusement toutes les sommes reçues en liquide. Il avait aussi noté sur ces
feuilles, l’affaire qui avait fait naitre cette dette. Une des entreprises Khan
les plus fleurissantes de l’époque rachetée frauduleusement par la famille
Oberoi qui s’en est servie deux ans plus tard pour bâtir sa fortune. Khan père
a menacé de mener l’affaire devant la justice pour récupérer son bien mais
Monsieur Oberoi lui a proposé un deal en échange, en arguant du fait que de
toute manière aussi peu doué qu’il était en affaire, s’il récupérait cette
entreprise, il ne saurait ni la gérer ni en tirer les bénéfices que lui
arrivait à en tirer. Et pour sceller l’affaire, il a proposé que sa dernière
fille épouse son fils afin que le secret et la fortune reste dans la famille.
Mais Khan père pour garantir le tout, lui a son tour fait signer un autre
contrat dans le quel était stipulé que si le mariage n’avait pas lieu, son fils
pourrait porter l’affaire devant la justice et se faire dédommager par les
Oberoi pour l’achat illégale de l’entreprise et le manque à gagner de plus
d’une vingtaine d’années, ce qui représentait une bonne dizaine de millions de
dollars.
Le
problème c’était que les documents mentionnaient toutes ces informations sans
les prouver.
Où
se trouvaient les accords secrets écrits et signés par les deux
parties devant lesquels aucun juge n’aurait à réfléchir pour donner raison
à Xander? Ni moi ni Xander malgré toutes ses recherches ne savions où les
trouver. Mais je demeurais convaincue que cette clef ouvrait le coffre où se
trouvaient toutes les preuves. Le père d’Alexander était peut-être un piètre
homme d’affaires mais malgré le pacte qu’il avait passé avec le diable, il a su
protéger les intérêts de son fils alors même qu’il ne savait pas s’il allait le
revoir.
L’oncle
de Xander ignorait complètement ce deal et la famille Oberoi avait subtilement
su lui faire perdre les pédales en exploitant son gout pour les jeux d’argent
et les femmes. Alors quand il a eu l’intérim de l’entreprise principale des
Khan, ils lui ont fait signer des cautionnements pour des projets absolument
farfelus qui ont mené l’entreprise principale à la ruine.
Et
maintenant, Alexander s’échinait à essayer de tout rembourser pour sauver
l’entreprise principale, seule rescapée de toute la flottes d’entreprises Khan
transmises de génération en génération.
*
**
****Alexander.
****
JE
VAIS TOUT PERDRE.
Les
deux dernières échéances sont impossible à rembourser d’autant plus qu’on a eu
un contrôle fiscal qui a révélé des fraudes au paiement de l’impôt sur les
sociétés auquel nous étions assujettis. La somme à payer à l’Etat est au dessus
des capacités financières de l’entreprise.
Deux boulots. Une fatigue et un stress qui me font perdre les pédales,
dormir avec des migraines insoutenables. Et malgré tout ça, tous mes efforts, je vais tout perdre.
J’en
ai assez. On va rentrer chez nous Leila. J’ai fait de mon mieux comme tu me
l’avais demandé. Je vais reprendre mon job à la holding OLAM et toi le tien à
the Firm. Je vais signer un nouvel accord avec les Oberoi pour laisser tomber
toute cette affaire définitivement. Je verserai l’intégralité de l’argent à ma
mère et on s’en ira.
On
rentre à Libreville. Vivre notre vie.
Je
regarde une dernière fois la clef et je la laisse sur ma table de chevet. Je
n’en veux plus, elle pèse comme un espoir déçu dans ma poche. Savoir que cette
clef est « la clef de tous mes problème » et ne pas savoir où
l’utiliser me met hors de moi. Monsieur Oberoi m’attend à mon bureau. Pour
l’occasion, il s’est même déplacé.
A
CROIRE QUE COMME LES CHAROGNES LES PLUS MEPRISABLES, IL EST VENU DANSER SUR MA
TOMBE.
Je
sors de la chambre et rejoins Leila sur la terrasse. Elle est triste pour moi.
Triste que malgré tous mes efforts, et même malgré les documents, je ne puisse
pas sauver l’héritage de générations de Khan.
— Ca va bébé ?
— Non ça ne va pas.
— Je suis vraiment désolée. Pour
tout.
Je
la serre fort dans mes bras, pour prendre des forces.
— A mon retour il faut qu’on
parle.
— D’accord.
Dès
que je reviens, on fait nos bagages et on s’en va. Je suis sûr qu’Elle sera
ravie de l’aider à organiser un mariage. On rentre à Libreville.
— Et la clef n’a rien
donné ? Tu n’as rien trouvé ? demande Leila.
— Leila ! J’y vais, laisse
tomber.
****Leila.
****
Xander
vient de partir et tout le monde a déserté la maison, seule Karisma regarde la
télévision au salon. Génération MTV, clips et séries américains, je comprends
pourquoi elle est aussi indisciplinée.
Je
ne sais pas quoi faire de moi.
C’est
tellement injuste ce qui arrive à mon homme. Depuis qu’on est revenu chez lui,
j’ai pu comprendre pourquoi il n’avait plus de temps pour moi. Levé à 6 heures,
rentré à 21 heures pour traiter les dossiers de la zones économique jusqu’à 1
heure voire deux heures du matin. Je l’ai aidé autant que j’ai pu dès qu’il y
avait des documents en anglais. Je ne pouvais pas faire de miracles pour des procès
verbaux en hindi ! J’ai joué les secrétaires, préparé les dossiers à la
maison, programmé des rendez-vous… je lui ai donné des verres d’eau pour avaler
des somnifères quand il n’arrivait plus à dormir.
J’ai
fait tout ça sans me plaindre une seule fois, sous l’œil vigilant de sa mère.
J’ai
salué sa mère poliment tous les matins en me levant et tous les soirs avant
d’aller me coucher. Même quand j’étais fatiguée j’ai donné des coups de mains à
la cuisine alors que j’ai horreur de cuisiner. Je les ai même beaucoup amusées,
elle et ses sœurs en brulant au passage quelques marmites !
Je
crois qu’Alexander et moi avons donné tout ce qu’on pouvait. On ne peut nous en
demander plus. Je regarde ses photos posées sur la large bibliothèque de style
empire qui décore le salon.
Il
y en a une que j’aime tout particulièrement, celle où il est avec son père et
que dans le regard de celui-ci brille une fierté sans borne pour son fils alors
âgé d’à peine cinq ou six ans.
Cette
photo est tellement touchante. Je m’en rapproche. Si je la prends, elle fera du
bien à Alexander quand on rentrera chez nous. Parce qu’il ne peut en être
autrement, je suis sure qu’il va me demander de rentrer avec lui à Libreville.
Il en a assez fait. Je soulève la photo. Et un objet métallique brillant apparait
à la place où reposait la photo. Je regarde un tout petit peu mieux et … j’ai
le cœur qui bat.
Ca
ne peut pas être ce à quoi je pense… Je vais défaillir ! Ca serait trop
beau pour être vrai.
— Karisma ! Karisma, j’hurle à plein poumon
Elle
débarque paniquée par mes cris.
— Viens par là, viens par là.
— Quoi ?
— Qu’est ce que tu vois là ?
je lui demande en la poussant vers le petit objet
— Une serrure.
Je
me mets à rire de manière hystérique. Et Karisma me regarde comme si j’étais
soudainement devenue folle.
Alexander,
les pères pardonnent toujours. Un père reste un père. Malgré la colère des
Khan, il s’est surement dit, le jour où mon fils se rappellera de nous et
rentrera au pays dans sa maison, soulèvera cette photo pour la chérir : il
saura à quel point je l’aime. Je cours dans la chambre de Xander, elle est
fermée à clef. Merde. Je cours à la cuisine et appelle monsieur Shankar le
cuisinier. Il n’aime pas trop que je
l’appelle Monsieur Shankar mais j’y peux rien. Hors de question que je
l’appelle par son prénom alors qu’il a
l’âge d’être mon père.
— Vous pouvez m’ouvrir la porte du maître ?
Il
révulse les yeux et secoue vigoureusement la tête. Toucher à la porte de la
chambre du maître hors de question. Je lui fais mon plus beau sourire et je demande
à Karisma qui nous a rejoint de lui traduire ce que je vais dire.
— Je sais que vous aimez Devdas
comme votre fils. Je vous en prie c’est pour l’aider. J’ai absolument besoin de
quelque chose qui se trouve dans sa chambre. Aidez-moi.
Il
hésite puis dodeline de la tête pour acquiescer et en un tour de main ouvre la
porte. Après quelques minutes de recherche, je trouve la clef posée sur sa
table.
Mais
quand je la prends dans ma main, quelque chose me gêne. Est-ce la même
clef ? Pourtant, je la reconnais. Mais la dernière fois que je l’ai remise
à Alexander, elle m’a semblée … plus lourde, plus vieille, usée par le temps.
Celle là brille un peu trop de milles feux. J’ai un doute. Mais bon. Je suis
peut-être devenue un peu trop parano. Je
cours au salon suivie par Karisma et Shankar. Et j’introduis la clef dans la
serrure. Je la tourne.