La fin
Write by Fleur de l'ogouée
Koumba
Marimar
Cette longue robe blanche, simple et près du corps, cette
mairie tout juste décorée tant la salle en elle-même est belle, un jour si
particulier pour moi. Fière je suis, après tant d’épreuve la vie semble enfin
nous sourire. Fini les expériences douloureuses de la vie, chaque chose arrive à
celui qui sait attendre, cette phrase me rendait triste, je pensais que je ne
méritais rien mais ces derniers mois j’ai compris que je mérite beaucoup plus
que je ne le pense. La marche nuptiale démarre, précédé du page et de la mage
ma Cynthia rayonne dans cette robe, derrière elle, je tiens cette petite
traine, elle qui n’aime que la simplicité j’ai dû batailler pour au moins
qu’elle accepte de mettre cette traîne. Nous nous avançons sous le regard
émerveillé de Yéno, tellement heureuse de les voir s’unir, ils sont faits l’un
pour l’autre, heureux et épanouis, ils le méritent. La cérémonie est sobre, le
maire met l’ambiance avec deux trois blagues sans trop en faire, les invités
sont détendus et les mariés sont amoureux, en tant que dame de compagnie je
crois avoir réussi ma mission, pour l’instant tout se passe pour le mieux. Une
fois déclarés mari et femme, nous sortons pour la séance photo qui sera suivi
du tour de ville. Une fois dehors mes hommes s’approchent de moi, Marc tient
Aimé dans ses bras, quel tableau magique se dresse devant moi, je suis si
heureuse. Entre nous les choses ont bel et bien repris, un homme nouveau il est,
je n’en reviens toujours pas. Malgré tout je reste sur mes gardes, on ne me
refera pas le même coup deux fois, je me concentre sur mon travail et mon
activité annexe.
-T’es magnifique madame la dame de compagnie
-Et mon fils donc ? Ce petit ensemble lui va si bien
-Ah donc moi aussi je n’ai pas droit à un petit compliment
-T’es toujours beau Moussavou laisse ce que tu veux faire
là
-Voilà, ne soit pas avare en compliment c’est gratuit
-Quitte là
-Ah chérie j’ai reçu une bonne nouvelle
-Laquelle ?
-Je peux prendre mes congés finalement dans trois semaines,
je pourrai venir à Franceville avec vous et rencontrer ta famille
-Quelle super nouvelle !
Une journée vraiment magnifique, j’appréhende un peu la
tournure de ce voyage mais je ne peux pas vivre indéfiniment dans le passé, il
a dit qu’il a changé, je vais essayer de croire en lui, de croire en nous et de
donner une chance à notre famille.
Après le tour de ville, on se prépare pour la soirée, avec
une cousine de Cy, assisent dans la chambre d’hôtel qu’ils ont pris, nous
rigolons en pensant à notre jeunesse, qui aurait cru que notre vie serait
restée aussi droite. Tout le monde nous prédestinait un avenir catastrophique,
pour beaucoup on finirait comme les autres filles du quartier, on aurait dû
tomber dans la prostitution et la drogue. C’est ce que l’avenir nous aurait
peut-être réservé si on n’avait pas rencontré les gens bien que Dieu a mis sur
nos chemins. Un travail, un mari, un ami, une maison, une voiture c’est
tellement facile de se dire qu’on mérite cela mais ce n’était peut-être pas le
cas finalement, qu’avons-nous de plus que ces personnes qui ne cherchent que
ça, rien. Après ce petit moment émotif nous sommes passés à la coiffure et au
maquillage, toujours quelque chose de très sobre. Les jeunes mariés ont pris un
petit moment à deux ensuite nous nous sommes rendus à la salle de fête louée
pour la soirée. Une fois les mariés à leurs places, bien installés, avec assez
à boire et à manger, j’ai pu rejoindre Marc à la table où nous étions
installés.
-T’es encore plus belle ce soir, et félicitation pour
l’organisation du mariage, hâte que ce soit notre tour
Je l’ai regardé un peu désorienter sans savoir quoi
répondre, Moussavou qui parle de mariage à quand la neige au Gabon ? Cet
anti mariage qui pense à se caser, j’aurais éclaté de rire s’il ne l’avait pas
dit sur un ton aussi solennel. Bien sûr que je veux me marier mais je n’aimerai
pas qu’il le fasse pour moi, je veux qu’il m’épouse en tout âme et conscience.
La nourriture est bonne, l’ambiance est bonne, je suis tellement heureuse que tout
se déroule bien. Après le repas le couple ouvre le bal sur Tonda de Serge
Egniga, ils sont si beaux. Ensuite les invités rejoignent le couple sur la
piste, Marc me tend sa main pour m’inviter à danser. Sur la piste nos corps se
mêlent l’un dans l’autre, ses bras autour de ma taille les miens sur ses
épaules, tout doucement nous dansons au rythme d’un son qui nous entraîne. Il
pose ses lèvres tout doucement sur les miennes et me prend dans ses bras, là au
milieu de la piste j’ai l’impression que nous sommes seuls au monde, je l’aime
tellement cet homme, l’avenir semble enfin s’éclaircir. Une fois les mariés
partis, nous aussi avons pris le départ, le petit dort chez Gémina donc on va passer la nuit ensemble chez lui.
Marc-André Moussavou
La soirée s’est bien déroulé, Cynthia et Yéno sont
tellement heureux, je me rends compte que j’aspire peut-être à cela. Une fois
dans la voiture elle se tourne vers moi et m’embrasse, mon corps répond
automatiquement, tant de mois sans sexe, je n’en peux plus, là sur ce parking
je sens mon corps s’emballer. Après quelques minutes nous nous décollons et je
me mets enfin en route. Ce soir le petit dort chez Mina, j’ai pris deux nuits à
l’hôtel pour qu’on puisse réapprendre à s’aimer dans un endroit neutre.
-Mais on va où ? On ne va pas à la maison ?
-Soit patiente madame
-J’ai sommeil monsieur
Quelques minutes plus tard je me gare sur le parking du
Radisson hôtel, elle me regarde étonnée, mon but était de lui faire plaisir et
je suis contente qu’elle le soit. Son sourire égaie ma soirée, elle me regarde
heureuse et là je me sens apaisé. Nous descendons et main dans la main passons
le hall d’entrée une fois la clé en main, nous rentrons dans l’ascenseur. L’atmosphère
devient humide et la tension sexuelle grandit, nos corps se collent
automatiquement, je ne sais pas pourquoi les ascenseurs ont toujours cet
effet-là. Quand la porte s’ouvre, nous sortons et nous précipitons dans la
chambre. Sur ce grand lit sont éparpillés des pétales de roses, des boîtes de chocolat, et une coupe
de champagne dans le seau. Elle me fait un câlin et me remercie
-T’as pas à me remercier, tu le mérites
-Je t’aime
-Et moi donc, je t’aime tellement
Lentement je défais les nœuds de sa robe qui tombe aussitôt
à ses pieds, elle retire ma chemise, puis ma ceinture, baisse mon pantalon et
caresses lentement mon entrejambe. Elle m’entraîne dans la salle de bain
spacieuse, ouvre le robinet et ensuite retire ses sous-vêtements, puis le mien.
Nos lèvres se collent, nos mains s’explorent, nos corps se réclament.
Ce matin c’est tout joyeux que je me lève, je suis
tellement joyeux j’ai l’impression de vivre un rêve éveillé. Elle m’enlace et
m’embrasse pour me dire bonjour, puis nous allons sous la douche. Une fois le
petit-déjeuner engloutit nous retournons dans la chambre, se lover dans ce
grand lit avec en fond un petit peu de musique. Ce week-end nous nous
reposerons, mangerons et ferons l’amour passionnément, nous sommes dans une
bulle. En ce moment je suis sur un petit nuage, travaillé sur moi a été l’un
des meilleurs choix de mon existence, grandir et mûrir il le fallait, pour moi
et surtout pour mon fils. Chercher à combler un manque d’attention en couchant
avec la moitié des filles de Libreville n’était vraiment pas l'idée du siècle, je
pensais être irrésistible en couchant avec elles mais je me faisais plus de mal
que de bien. Nous sommes dans notre petit cocon et l’envie de m’en éloigner ne
me traverse même pas l’esprit, je me sens apaisé quand elle est près de moi,
l’idée de retourner à cette ancienne vie ne me traverse pas l’esprit.
Il y a quelques semaines j’ai reçu un appel inattendu de
Nina qui m’a remis à ma place avant de me dire que cette rupture a été la
meilleure chose qui lui soit arrivé, en colère pour je ne sais quelle raison, elle
m’a traité de tous les noms d’oiseaux. Qu’elle m’en veuille d’avoir été un
connard avec elle c’est légitime mais pourquoi me le faire savoir alors qu’elle est à
nouveau heureuse et épanouie. Cet appel m’a conforté dans l’idée que cette vie
de débauche n’était saine ni pour moi ni pour mon entourage. Désormais avec un
Tim aussi très amoureux nous sortons boire nos bières et rentrons auprès de nos
dulcinées, la transition est beaucoup plus facile ensemble, on combat nos vieux
démons et on rigole de notre passé de Don Juan.
Assise entre mes jambes sur le grand lit de l’hôtel, elle
se retourne pour me faire face, ses yeux brillants sont plus qu’une invitation
à mon corps qui se met aussitôt en mode attaque. Entre amour passion et amour
charnel, nous chantons au rythme de la mélodie d’amour.
Koumba Marimar
Le week-end était plus que parfait, le mariage de ma sœur
de cœur, un doux séjour avec mon amoureux dans un cadre somptueux. Je suis aux
anges, pour une fois tout se passe bien, pas de mauvaise surprise, tout roule.
Ce matin en me levant je suis reconnaissante pour toutes les choses qui me sont
arrivés récemment. J’ai plus que goût à la vie, jamais je ne me saurais imaginé
que j’allais vivre une histoire comme celle-ci. J’ai eu neuf mois pour séduire
le père de mon enfant et les choses ne se sont pas passés comme prévu, je suis
allé de déboire en déboire, ma santé a pris un coup, mon estime de soi n’en
parlant pas. Et aujourd’hui comme par enchantement tout va super bien, j’aime
un homme qui m’aime, j’ai le plus mignon petit garçon de la terre, un travail,
des amis merveilleux, j’ai souvent peur que tout cela ne soit qu’un long rêve.
Mais je m’accroche à la réalité et je vis chaque jour comme une bénédiction.
Mon téléphone sonne et sourire aux lèvres je me rends au vestiaire du
restaurant pour décrocher.
-Allô mon amour tu vas bien, tu me manques déjà
-Ah Moussavou le grand séducteur, tu me manques aussi ce
weekend était magique, me réveiller à tes côtés c’était génial
-Tu vois pourquoi on devrait réemménager ensemble tous les
trois
-On va en rediscuter dans quelques mois monsieur, sinon et
ta journée ?
-Je suis au boulot, j’appelais juste pour entendre ta voix
avant d’aller à mon second rendez-vous de la journée et te dire que je t’aime
-Je t’aime beaucoup plus
-Je t’aime à l’infini et au-delà
-Ok, gagne à tout à l’heure babe passe une merveilleuse journée
C’est comme une gamine que je raccroche et tient mon
téléphone contre mon cœur, cet homme-là c’est celui dont j’ai toujours rêvé,
tellement heureuse que la vie nous ait donné une seconde chance. Aujourd’hui je
sais désormais que j’ai fait le bon choix, il est celui qu’il me faut. Mon fils
et lui sont mes deux trésors, j'ai désormais un avenir radieux qui se dessine à l'horizon, moi la petite Marimar comme dans le feuilleton j'ai enfin trouvé mon Sergio.
FIN….