LA FIN
Write by Pegglinsay
FIN
Léa
Je suis couchée sur sa poitrine et lui caresse le bras. Il est entrain de ronfler et moi je souris bêtement en l’écoutant. Je repense à ma vie ; à ces moments de bonheur et aussi à ceux de détresse. Ces moments où j’ai perdu la foi, où j’étais découragée ; engloutie par le désespoir et le manque de patience. Cette dernière année, le Seigneur m’a permis de tenir ferme et de ne pas jeter mon dévolu sur quelqu’un d’autre.
Ces années n’ont pas été faciles mais j’ai tenu bon. Je me considérais comme une mère célibataire puisque mon mari n’était pas présent pour nous. Certes il apportait son aide économique mais cela ne suffisait pas ; j’avais besoin de lui, besoin de sa présence.
Il est là à présent, même si je sais qu’il nous reste encore du chemin à faire mais je suis confiante et crois en ce Dieu d’amour qui lui a permis d’avoir les papiers même s'il a du tricher. Je sais que Dieu nous le pardonnera.
Deux semaines depuis qu’il est là et j’ai toujours ce sentiment que je vais me réveiller et me retrouver dans un rêve. Je n’arrive toujours pas croire qu’il est de retour. Trois jours depuis qu’on est dans ce chalet situé à Fermathe. La première semaine on l’a passée en famille, on a fait des sorties familiales et les garçons apprennent à vivre avec leur père. Mais cette semaine n’est rien que pour nous deux ; sans avoir les garçons dans nos baskets.
Je souris en regardant son visage détendu par le sommeil et mon cœur fait un bond dans la poitrine. Je me souviens que j’ai failli perdre cet homme à cause de mon orgueil démesuré. Je ne regrette pas de m’être mariée avec lui. Il n’est pas parfait mais qui l’est ?
Je considère ma vie comme une scène et les problèmes comme des péripéties que deux personnages (moi et David) doivent affronter. Il y a plusieurs actes dans cette pièce mais je sais qu’on a passé le premier acte avec brio et le reste est à venir.
Je laisse le lit en faisant attention à ne pas le réveiller et vais m’installer sur le balcon en prenant ma robe de chambre au passage. Je regarde cette immensité de verdure qui nous entoure ; quand on est heureux on ne voit que de belles et magnifiques choses. Et en ce moment je ne vis qu’une vie idyllique et je ne veux pas que l’effet magique s’estompe.
David
Je passe une main sur le lit et remarque qu’il est vide. Ou peut elle bien être ? Je me réveille et vais dans la deuxième pièce qui nous sert de salle-a-manger ; elle n’est toujours pas là. Mais je remarque que le cuisinier a laissé du chocolat chaud, des croissants,du fromage et une salade de fruits. Je prends deux tasses et nous sert du chocolat. Puis je me suis mis à l’appeler.
- Je suis sur le balcon chéri, me répond-elle.
Je la retrouve assise entrain de regarder la montagne imposante qui surplombe l’endroit où nous sommes. Je la regarde et je souris fièrement et me sens heureux d’être chez moi, d’être avec ma famille, d’être avec la femme que j’ai toujours aimée. Celle qui a toujours été là dans les bons comme dans les mauvais temps.
Je sais que notre relation n’a jamais été rose, j’ai fait des choses que je ne suis pas fier mais la seule chose que je suis sûr en ce moment , c’est que l’amour que je porte à ma femme est assez fort pour traverser les zones de turbulence, les vents et marées. Je me place près d’elle et lui donne l’une des tasses.
- Merci mon chéri !
- Je t’en prie madame Martin ! murmurai-je en souriant. Je t’ai cherchée au lit…
- Je me suis réveillée tôt, je n’arrivais pas à dormir.
- Ah je vois (elle me sourit) tu sais que je t’aime !
- Vraiment !?
- (je me lève de la chaise et vient me mettre à genoux devant elle et dépose ma tête sur ses jambes) tu n’as pas idée Léa ! je t’aime à un point tel où je suis prêt à faire n’importe quoi pour toi. Ce qui me tracasse c’est que souvent je n’ai pas été à la hauteur de cet amour, parfois j’ai été égoïste et je te demande pardon mon amour.
- Tu n’as rien à te faire pardonner mon chéri. Le passé est derrière nous. On ne doit penser qu’à l’avenir. Le futur de notre famille, voila la chose la plus importante. Tu as pu enfin rentrer au pays ce n’est que le premier combat maintenant ils nous restent un long processus pour qu’on puisse te rejoindre là-bas.
- Oui je sais dear. Mais je suis confiant. Si je dois traverser au Canada afin que le processus soit moins long et pénible je le ferai.
- Dieu nous guidera, murmura-t-elle.
- Oui, et nous avons la foi, dis-je en prenant ses deux mains et les portant à mes lèvres.
- Je t’aime aussi David !
- Pour le meilleur et pour le pire, dit-elle en prenant mon visage en couple.
- Ni toi sans moi, ni moi sans toi ma chère femme !