LA FOLIE DES ILLUMINÉS - PARTIE 2
Write by Akagami
«n’importe qui peut tuer,c’est une simple question de circonstances et ça n’a rien à voir avec le caractère. N’importe qui,n’importe quand. Même votre grand mère. Je le sais»
-Patricia HIGHSMITH
Clayfe se remit debout et entreprit de bien observer ce qui se passait à l’intérieur de la salle. La chambre de Boris était juste composée que de l’essentiel en quelque sorte. Pas d’extravagance ni rien. Juste une table collée au mur qui faisait office de bureau d’où se trouvait un exemplaire de l’Ancien Testament et ainsi que de quelques effets personnels, aussi pouvait-on apercevoir une affiche de la Vierge Marie. Une natte sur laquelle était posé un drap à l’effigie de Marilyn Monroe trainait là-dessus. Ses effets de toilettes étaient entreposés au coin de la pièce de façon discrète.
Tout semblait normal jusqu’à ce que l’on prête réellement attention à ce qui se passait au milieu de la pièce et à proximité de la natte à coucher.
Boris se tenait au dessus d’une silhouette dont Clayfe avait du mal à distinguer. La personne était nue et avait les cheveux en bataille qui formaient pourtant une forme géométrique assez paradoxale. Boris versait de la poudre autour du corps de la personne. Il marmonnait certaines paroles à peine audibles. Pas de trace de sang ni rien aux alentours. L’endroit où était étendu le corps était propre.
Clayfe n’en croyait pas ses yeux. Il était certes apeuré mais il décida d’aller jusqu’au bout de sa découverte. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin après tout?
Quant à Boris,il ne semblait pas s’apercevoir de la présence de Clayfe, ou du moins,il ne laissait rien transparaître. Il commença à se déshabiller et lorsqu’il fut tout nu,il s’inséra entre les jambes de la personne. Il entreprit des mouvements totalement inconnus par Clayfe. Cette gymnastique continua pendant quelques minutes puis il prit le couteau qui était dans un pot et coupa d’abord les cheveux. Il lui fit une boule à zéro comme on le dit. C’est en voyant la texture des cheveux de la personne que Clayfe sut directement qu’il s’agissait d’une femme. Ensuite, il rangea soigneusement les cheveux puis il commença à lui trancher les membres en commençant par le pied gauche. Il le faisait de façon naturelle. De ses gestes, aucun trouble n’émanait. C’est comme si c’était une besogne comme les autres,pour lui. L’Amérique allait bientôt faire la connaissance de son Ted Bundy mais le Sénégal avait déjà pris contact avec le sien,en la personne de Boris.
Clayfe faillit vomir son déjeuner. Cette vision d’une personne en train de se faire mutiler sous ses yeux lui était insupportable. Il ne tenait plus. Il poussa un cri effroyable. Boris se retourna vers la fenêtre et lui sourit de toutes ses dents. Et ce fut tout pour ce matin-là.