La gaffe

Write by Farida IB

Amouchka ADJA


J’ai pris le vol ce matin pour Lomé, seule Fao était au courant. Je n’ai rien dit à Nahia, elle allait déserter son cours. Avec Bruxelles Airlines, nous avons atterri un peu plus tôt autour de dix-neuf heures donc je suis rentrée seule. Je n’ai pas envie de longues accolades interminables comme à mon départ. J’ai retrouvé maman seule à la maison, comme à son habitude, elle s’affairait à la cuisine. Elle était surprise, mais c’était agréable de la voir sourire autant. Papa est en voyage et Nahia chez sa copine, la voilà qui vient d’ailleurs.


Nahia (sautant à mon cou) : la sister !!! Quelle frayeur tu nous fais ?


Maman : c’est maintenant que tu rentres ? Ton cours d’aujourd’hui est très spécial.


Moi : Ma, laisse l’enfant (tirant Nahia dans mes bras), viens là toi, comme tu m’as manqué pucette (scrutant son corps), on dirait que les parents ne te nourrissent pas assez c’est quoi tous ses ossements sur ton corps ?


Nahia : c’est la terminale ma chère, je n'y peux rien.

(elle me fait tournoyer sur moi-même.), faudrait que nous échangions nos places, regarde-toi par contre. C’est tonton Saïd qui en sera ravi.


Moi : oui, c’est ça ! 


Après quelques minutes avec maman, nous regagnons notre chambre.


Moi : alors raconte-moi tout avec les détails croustillants.


Nahia : y a rien à raconter Sis, les cours, la maison, Pa, Ma, tonton Hamed. Bref, la routine quoi.


Moi : sûr sûr ? Il y a quelque chose de changer en toi, tu ne me dis pas tout.


Nahia : comme quoi ? Je suis toujours la même (essayant de changer de sujet), et tu ne m’as pas dit hier que tu t’apprêtais à rentrer. J’allais te faire un menu spécial Nahia et décorer la maison.


Moi : tu essaies d’esquiver ou bien ? Ne t’inquiète pas, je t’aurai !

Je voulais vous faire une surprise, je savais que tu allais vouloir t’échiner pour moi.


Nahia : et tu es partie laisser Paul-Gauthier tout seul, tu n’es pas une bonne collègue.


Moi : il va bien, ton futur beau.


Nahia (surprise) : quoi ? J’ai raté quel épisode du film ?


Moi : Saïd et moi ne sommes plus ensemble.


Elle écarquille les yeux.


Son attitude envers moi dernièrement m’a beaucoup fait réfléchir et j’ai décidé d’enquêter puisque la communication ne résolvait rien. Il y a de cela trois mois, un soir, j’ai essayé de le joindre en vain. À la troisième tentative, c’est une femme qui se dit sa « femme » qui décroche, elle me dit que son mari était en voyage et qu’il a laissé son téléphone au cas où elle serait en travail parce que madame attend leur troisième enfant.

Nahia, il est marié et il a trois enfants ! Depuis, je ne prends plus la peine de décrocher ses appels. Je l’ai bloqué de partout.

Nahia (pas l’air surprise du tout) : ah les hommes ! Lui aussi, comment a-t’il pu te faire ça ?


Moi : Pourquoi j’ai l’impression que tu le savais ?


Nahia :…


Moi : depuis quand es-tu au courant de cette histoire ? Réponds, purée !


Nahia (pleurnichant) : ne te fâche pas, je l’ai su, il n’y a pas longtemps. Je ne voulais pas que tu aies mal.


Moi (énervée) : tu te rends compte de ce que tu avances ? Tu as osé me cacher une pareille chose, chaque fois que je te demande si tu n’as rien vu, tu fais l’ignorante. Je croyais que nous étions sœurs, tu t’es associée à lui pour me poignarder dans le dos.


Nahia : tu ne peux pas me dire ça, j’estime que c’est votre problème à vous deux, tôt ou tard, tu l’aurais su que je te le dise ou non. Comment voudrais-tu que je t’appelle et que je te dise que l’homme en qui tu as mis tous tes espoirs est un mythomane ? Avec tout le stress que tu gères déjà là-bas ?


Moi : peu importe (je me lève et m’avance vers la porte.), je vais prendre de l’air.

Je sors de la maison furieuse, comment a-t-elle pu me faire ça ? Si je ne peux pas compter sur ma petite sœur, sur qui compter sur cette terre ?


**** 


Nahia….


Shit je suis mal, j’essayais de la protéger voilà qu’elle me met dans le même bateau que tonton Saïd. Pffff, ce n’est pas juste !


Tina (via sms) : ça été chez Bil ? Tu es rentrée à quelle heure ? 


Moi : vingt heures, Amou est rentrée et elle sait pour tonton Saïd.


Tina : waoohh, comment l’a-t-elle su ? Ne me dis pas que c’est toi qui lui as dit.


Moi : même, pas, elle l’a su par sa femme. Elle m’en veut de le lui avoir caché, j’ai mal actuellement.


Tina : laisse la digérer, elle comprendra. Que faisiez–vous Bil et toi durant trois bonnes heures ? Tu as la chance que ta sœur soit revenue ce soir, ça aurait été ta fête.


Moi : vraiment ! Elle voulait parler quand Amou est intervenue pour me sauver.

Bil et moi ? Des choses qui font trembler les pieds


Tina : ah bon ? Vous l’avez fait ?


Moi : non, juste avec le doigt, mais je t’assure, j’ai failli hurler. C’était trop bon, à un moment donné, c’est comme si j’allais uriner sauf que ce fût un liquide bizarre à la place de l’urine.


Tina : hahaha, tu as eu un orgasme. C’est bien ça, il t’a fait prendre ton pied sans qu'il t’ait pénétré, imagine si c’était le cas.


Moi : si tu promets que c’est pareille pour le grand saut, j’hésite même plus une seconde, je me lance immédiatement. Ça m’a vraiment fait du bien, toute la fatigue que je ressentais s’est dissipée en un clin d’œil.


Tina : c’est plus intense que ça, ça fait mal, mais après, c’est plus que du goût, c’est ÉNORME !


Moi : c’est bon, je ne veux plus. Je ne veux pas me faire du mal, je suis bien comme je suis.


Tina : c’est comme tu veux ma fille, alors ta sœur nous a rapporté quoi ?


Moi : pour le moment, je ne sais pas, il faudrait que la paix revienne entre nous d’abord.


Tina : vous deux, vous êtes pire que mes sœurs et moi. Elle fait un an loin de toi et à peine arrivée vous vous disputez.


Moi : c’est le sang !


(à Amou qui vient de rentrer) Ah, tu es là, tu nous as rapporté quoi ?


Amou : rien pour les traites


Moi : rorhh, la grande oublie cette histoire. Ça fait parti des expériences de la vie, il ne te méritait pas de toute façon. Tu verras, tu le remplaceras en un rien de temps, ta beauté est irrésistible.


Amou : oui, flatte-moi bien !


Moi : sérieux


Amou : peu importe, de toute façon, je suis enceinte. Ça ne compte plus qu’il soit marié ou pas


Moi : quoi ? Répète ce que tu viens de dire.


Amou : je suis enceinte Nahia…

My pathetic love sto...