La patience paie!

Write by Pegglinsay


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Éric

- Et comment ?

- Finis de manger et je te dirai tout. Mais je te demande une chose mon chéri.

- Quoi donc ?

- D’être ouvert d’esprit mon cœur ! 

- (Je dépose ma fourchette et la fixe) Tu penses que je suis coincé ?

- Ce n’est pas ce que je voulais dire bb. On termine de manger puis on en parle.

- (je la regarde intensément et me demande ce qu’elle va me sortir aujourd’hui, puisque ma future femme est une boite à surprise : bonne comme mauvaise) hmmmmm 

- Ne me fais pas la tête et mange petit garçon !

- (je souris en l’attendant m’appeler ainsi) oui maman !!! 



Une heure plus tard on était sur le canapé, Larissa était couchée entre mes jambes et on regardait des clips à la télé. Elle ne m’avait encore rien dit mais je voyais qu’il y avait quelque chose qui la travaillait. J’avais envie de lui demander de tout déballer, mais je voulais qu’elle me parle sans langue de bois et sans pression. Je lui procure une petite caresse au niveau du bras et lui donne des petits baisers au cou.

- Hmmmmmmm

- Je t’aime, murmurai-je à son oreille.

- Je t’aime aussi Éric ! (puis elle se redresse lentement pour s’assoir sur le canapé et me regarde)  j’ai quelque chose à te dire mon chéri ! (elle prend un pause et je me redresse en mettant un coussin derrière mon dos. Elle semble chercher des mots pour me parler. Je la sens tendue je prends sa main et embrasse ses doigts ; une façon pour lui dire que je suis avec elle et qu’elle peut tout me dire) Je sais qu’entre nous il n’y a pas de secret donc…

Elle marque encore une pause et à ce moment j’ai le pressentiment que ce qu’elle va me dire à un rapport avec Karl. Non je ne veux pas me faire des pensées hâtives ! Je ne veux pas penser qu’ils ont remis le couvert. Je ne veux même pas y penser.

- Bébé je t’écoute, lui dis-je pour l’encourager à parler.

- C’est à propos de… de Karl !

Mon cœur rate un battement et je commence à avoir du mal à respirer. J’encaisse et lui fais signe de continuer.

- Karl a laissé le pays… et maintenant il est avec sa fille. Il compte intégrer un centre pour soigner son alcoolisme…

- Bien ! 

- Avant de partir….(c’est là qu’elle me raconte que ce dernier lui a donné de l’argent pour la remercier et autres choses… je n’écoute plus. Je reste bloquer sur le mot argent)

-

- Éric ! (je la regarde sans pourvoir prononcer un mot.) 

-

- Dis-moi quelque chose chéri !!

- Pourquoi il t’a donné cette argent ?? réussis-je enfin à dire. 

- Bébé je viens de te le dire…

- Et maintenant tu veux que je te dise quoi puisque tu as déjà pris son argent !! Tu ne fais que me mettre au courant de ce que tu as fait ; tu as gardé l’argent. Comment réagir à une décision que « tu » as prise ?

- Comme je te l’ai dit  il a déposé l’argent sur mon compte sans mon consentement. C’est après une visite à la banque que je l’ai su puis on s’est parlé…

- Il a une façon très large de te remercie à ce que je vois, lançai-je en me dressant net sur le canapé et en déposant mes pieds au sol. (Franchement je ne sais quoi dire. J’aurais aimé qu’elle remette l’argent… mais pourquoi ? Parce que je sens que mon égo d’homme a pris un coup? Par ce que je ne pourrai pas lui faire un cadeau de ce genre en ce moment ? Parce que je suis jaloux de cet homme ? Parce qu’il se permet de donner à ma femme des choses que je ne peux lui offrir ? hmmmmm)

- Il a toujours été ainsi avec les personnes qu’ils aiment (voyant sa bourde elle essaie de rectifier) je voulais dire…

- Merci ! j’ai tout compris, pas besoin d’en ajouter Larissa (je me mets debout).

- Chéri, écoute (elle se met debout en face de moi). Je comprends ce que tu ressens mais sache que je n’étais pas d’accord pour empocher l’argent mais sa fille a débarqué, elle a su me convaincre et…. Tu connais le reste de l’histoire.

- (je la regarde un moment puis lui demande) Il s’est rien passé entre vous par hasard? Pendant tes visites chez lui?

- (elle me regarde stoïque et me répond) Il n’y a rien eu entre nous Éric. Tu ne me fais pas confiance à ce point ? Tu penses que j’ai couché avec lui donc en retour il me paie !!???

- J’ai rien dit de tel !!!!

- Mais tu le penses, murmura-t-elle. Pourquoi tu m’as laissée aller chez lui puisque tu avais des doutes à propos de mes visites?

-

- (elle ramasse la couverture qui était sur le canapé) Tu ne peux pas vouloir te marier à quelqu’un à qui tu ne fais pas confiance !!

- Quel rapport Larissa !!!!

- Tout Éric !!!!! Tout !!! Je n’ai jamais été une prostituée…

- Non là tu vas fort !!! Et maintenant tu dis n’importe quoi ?

- (elle me laisse planter devant le canapé et se dirige vers sa chambre)  si tu ne peux pas me faire confiance alors je ne vois pas où nous mène cette relation, me dit-elle avant d’ouvrir la porte.

Je reste dans le salon bouche bée ! Quelqu’un peut me dire ce qui vient de se produire !!?? J’essaie de me repasser la scène. Comment on a pu arriver là !? On parlait de l’argent, de confiance et maintenant elle me parle de remise en question de notre relation !!!! C’est quoi ce délire !!! C’est moi qui devrait être en colère pas elle ! Mais elle est plus en colère que moi !!!! Sans rire !! Si elle veut garder son argent, qu’elle le garde !! J’en ai rien à foutre mais de douter de notre relation à cause de ça, me met hors de moi. 

Je me rassois et zappe les chaines jusqu’à tomber sur un match de basket puis me cale dans le canapé. Je n’ai jamais été quelqu’un qui s’emporte de manière excessive pour quoique ce soit. Certes je préfère ne pas parler, me murer dans un silence de cimetière mais… Dix mille dollar comme cadeau !!!! Le mec y va fort !


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****

Rosa 

Je suis entrain de m’activer pour préparer un petit rencontre en famille, disons plutôt un barbecue pour fêter « enfin » le fait que David soit légal !!! Et oui il l’est !!! Je remercie le ciel pour tout, puisque ce n’est pas chose facile d’avoir une green card dans ce pays. Je sais que je ne pourrai pas me marier de si tôt puisqu’à n’importe faux pas on peut lui enlever la carte. Donc moi et mon chéri prenons tout en patience et attendons que David soit sorti complètement de collimateur de l’immigration avant de planifier notre avenir avec notre fils. 

Je ne fais pas grand-chose puisque ma mère ne me laisse rien faire depuis que j'ai accouché il y a deux mois . Elle a même insisté pour payer une servante afin de m’aider ; chose qui n’est pas pour me déplaire puisque James a repris du travail depuis deux semaines et que je me retrouve toute seule à la maison. Je ne fais qu’assaisonner la viande quand apparait James à la cuisine.

- Bonjour mesdames !

- Bonjour James, répond ma mère. Une bonne matinée ?

- Pas trop fatigante donc ça va, répond-il en venant m’embrasser.  Ça va toi ? (dit-il en s’adressant à moi)

- Comme tu vois, ça peut aller (puis je lui demande) J’espère que tu n’as pas oublié d’acheter la bière ?

- Zutttt…

- Non ! Ne me dit pas que tu as oublié!!!! criai-je

- (il me sourit et me dit) J’ai pas oublié chère madame. Ça m’est seulement sorti de la tête que je devrais les prendre dans le coffre de la voiture et de les mettre dans le glacier. 

- Dépêche-toi !!!!! Sinon vous allez les boire chaudes !

- (il me laisse en courant pour aller les prendre) je reviens honey !

Ma mère me regarde et sourit.

- Quoi ? demandai-je

- Je suis contente que ma fille soit heureuse en amour. (Je souris en entendant cela venant de ma mère) Il est assez difficile de tomber sur l’âme sœur. Je remercie le Seigneur, dit-elle en levant la main au ciel comme la bonne servante fervente qu’elle est. 

- Oui maman, je suis chanceuse, répondis-je amoureusement en regardant par la fenêtre et voyant  James s’activer avec les boissons. 


Deux heures plus tard on était assis entrain de plaisanter et de parler de la vie, de ses hauts et de ses bas. De nos vies de famille, de nos éducations et de nos amours.

- Je sais que tu as hâtes de rentrer chez toi voir ta famille, dit James à David.

- Tu n’as pas idée mec !!

- Et tu leur as dit  pour tes papiers ? demande ma mère.

- Non pas encore, je veux leur faire une surprise, dit David en souriant. Je me fais violence pour ne pas tout leur raconter pendant nos moments au téléphone. Je veux que mon retour soit indélébile dans notre mémoire. Près de huit ans sans se voir c’est pas une mince affaire.

- J’admire ton courage et ta force mon vieux. Tôt ou tard la nature te récompensera… me dit James.

- Elle a déjà commencé en m’octroyant les papiers d’égalisation mon pote ! répond David.

- Lolll, oh que oui, lançai-je, et je dois dès maintenant acheter mes cadeaux pour ta famille surtout pour ta femme. Pour me racheter de tous les maux de tête que j’ai pu lui causer.

- Lol, oh que oui !! Tu lui en as causé pas mal ! Je voulais vous remercier (continue David) et particulièrement Rosa qui m’a consacré deux ans de sa vie. Qui m’a aidé dans toutes les démarches quelles soient administratives et autres… Sans elle je ne serai pas là. (il regarde ma mère) Je sais qu’au commencement Mme Andrew…vous avez vu de mauvais œil cette union. Mais je vous remercie d’avoir été patient envers nous et aussi de m’avoir donné le bénéfice du doute. Je suis chanceux de faire parti de cette famille. Je vous aime.

- On t’aime aussi, répond ma mère. 

 Je regarde David et mon cœur se remplit de joie.

- Je ne regrette pas de m’être marié avec lui, dis-je en prenant la parole. Il est quelqu’un de très compréhensif, de patient et d’humble. Je peux même affirmer qu’avant notre « mariage » j’ai eu le béguin pour lui (tout le monde se mit à rire) James, dis-je en m’adressant à lui, ne soit pas jaloux mon chéri ! Il n’a jamais rien eu entre nous mon cœur (en souriant). Ce qui m’a fait apprécier David c’est cette amour fou qu’il porte à sa famille surtout à sa femme. J’ai toujours rêvé qu’un homme m’aime autant…( je regarde mon homme) et Dieu a répondu à mes prières  (Je lui envoie un baiser du bout des doigts). Je suis contente que tout se passe comme on l’a imaginé même si je ne suis pas un ange dans cette histoire. Puisque je lui ai fait payer pour ce mariage, lol.

- Ce n’était qu’une pitance dear, lance David.

- A ton bonheur ! lançai-je en levant ma bière.

- A ton bonheur, reprennent les autres en chœur.


Ma vie; une scene de...