LA rébellion

Write by Nellya

Partie 08

La vie reprenait son cours, et moi j'essayais de surmonter ma peine , à plusieurs reprises Mansour a essayé de me joindre, mais je ne voulais pas parler avec lui, il m'a envoyé plusieurs messages me demandant pardon, mais je ne pouvais me résoudre à le faire, je crois que c'est mon amour propre qui en a pris un coup .J'avais mis une croix sur les hommes et je me concentrais sur les études.


Je recevais encore les assauts de ma tante mais je n'en faisais plus cas car j'étais rodé.


A l'école on préparait la sortie de fin d'année, je suis partie chez ma grand mère maternelle pour qu'elle me donne de l'argent , je voulais devenir un enfant normal, faire des choses de mon âge, être insouciante,je voulais m'ôter le poids que je porte sur mes épaules.


Arrivée là bas ma grand mère me dit que Coumba, ma sœur récupéré par son père après la mort de ma mère, est malade et qu'elle était chez l'homonyme de ma mère.
Je suis allée la voir et c'était le choc, elle si joviale et si pleine de vie était couchée et regardait le vide, elle m'a appris qu'elle avait le cancer.


Je voyais mon monde s'effondrer, j'avais peur de la perdre elle aussi, certes on avait pas le même père mais je n'ai jamais su faire la différence, on s'aimait bien.
Je lui ai apporté tout le soutien morale que j'ai pu , on a pleuré ensemble pendant un bout de temps.


La vie est éphémère, la vie est cruelle, la vie est traîtresse, les jours passaient et ma sœur souffrait, je me sentait impuissante face à cette situation.
Je l'appelais tous les jours au téléphone, même à la sortie de classe , je n'ai pas profité, je suis restée scotchée sur mon téléphone avec ma sœur.


Le lundi 09 juin, j'avais un devoir de physique et chimie, j'étais angoissée parce que Coumba devait subir une intervention, je n'arrivais pas à réfléchir, j'aurai voulu en ce moment être avec elle , lui prendre la main , la consoler car c'était la plus peureuse d'entre nous , elle pleurait pour un rien, même après la mort de maman il suffit qu'elle me regarde pour se mettre à pleurer, elle disait qu'elle avait pitié de moi parce que j'étais la plus proche de maman. Donc j'ai bâclé mon devoir et je suis sortie.


On s'est parlé encore et encore avant son intervention 


- tout ira bien petite sœur, tu sais quand je serai guérie je partirai près de maman 


-près de maman ? Mais....


-oh excuses moi , je voulais dire à Fatick 


- tu ne reste pas avec nous ?


- non c'est mieux ainsi, et s'il te plait prend soin des petites, elles n'ont que toi maintenant, n'oublie pas de veiller à leur bien être, recueillez vous dans la prière , je vous aime

 
- tu me fais peur là, tu parles comme si tu n'allais jamais revenir, promet moi que tu tiendras le coup 


Je commençais à pleurer 


- arrêtes de pleurer , je veillerai toujours sur vous quelque soit l'endroit où je me trouverai


- tu as promis, bon je te rappelle dans dix minutes,mon crédit va s'épuiser , je vais recharger 


- d'accord , prends soin de toi 


Je suis allée à la boutique acheter du crédit, arrivée devant la maison je vois mon père avec un visage soucieux qui me dit :


- va répondre à ta grand mère 


- qu'est ce qui se passe papa ?


- je ne sais pas vas y seulement 


Ça a fait un tilt dans ma tête, toutes mes pensées étaient tournées vers ma sœur, j'ai composé son numéro et je suis directement tombée sur sa boîte vocale, mon cœur battait la chamade, j'ai réessayé encore encore et encore mais rien, je commençais à pleurer.


J'ai composé le numéro de ma tante, sa voix était brisé à l'autre bout du fil 


-allô!

 
- allô tata qu'est ce qui se passe ?


- c'est Coumba , elle est ......


-woyyyyyyyyyy


J'ai commencé à pleurer avant de savoir ce qu'elle avait à me dire 


- calme toi chérie c'est la volonté divine , de lui nous venons et à lui nous retournerons 


Ma tante venait de confirmer mes doutes , ma sœur s'en est allée, sur la pointe des pieds et sans crier gare elle nous a quittée


- elle m'avait promis de rester avec nous 


Ma tante a essayé de me calmer , je devais les rejoindre le plus vite possible, je ne sais même pas comment j'ai fait pour arriver à bon port.
J'avais mal , la douleur était atroce, elle qui disait tout le temps que le jour de son mariage il y'aura beaucoup de monde ne savait pas que ce serait à ses funérailles, les gens venaient de partout.



Dans la famille on pleurait toujours Coumba, j'étais en rage car aujourd'hui sa meilleure amie est venue à la maison et elle nous a raconté ce qu'elle vivait chez la sœur de son père.


Elle me mangeait jamais à sa faim, on la battait et quand elle était malade on disait souvent qu'elle faisait semblant , pourquoi devrions nous vivre comme des misérables? pourquoi le destin s'acharne tant sur nous? pourquoi n'avons nous pas le droit d'être heureux? Qu'à ton pu faire pour mériter cela? 


Je me posais des tant de questions n'écoutant plus Ndiémé, je n'avais plus goût à rien , je me demandais si Dieu ne m'avait oublié et pourtant je ne ratais jamais la prière, et pourtant je l'implorant tout le temps de me sortir de cette misère mais on dirait qu'il est resté sourd à mes implorations.


Les vacances étaient terminées et ce sont les pires vacances que j'ai eu à passer de ma vie.
J'étais triste et je n'avais plus la force de me battre, je ne voulais qu'une seule chose mourir, abandonner , aller me reposer auprès de ma sœur et de ma mère, ma fois a commencé à basculer, mes notes ont terriblement chutées à l'école, je voyais souvent ma mère en songe qui me disait de ne pas abandonner mais je n'avais simplement plus la force de me battre, j'étais épuisée.


Un soir alors que je m'apprêtais à aller me coucher j'entends ma badjène qui criait mon nom dans la cour, moi qui croyais qu'avec cette histoire qu'on m'avait oublié et que j'avais droit à un répit, mais non ces cris se faisaient beaucoup plus insistant 


- Nelly Ndiaye


- oui badjène 


- viens ici tout 
de suite 

J'ai couru comme j'ai pu pour ne pas l'énerver davantage 


- je suis là badjène 


- ne me regardes pas comme ça , Nelly t'a-t-on dit que mes enfants sont tes égaux ?


elle avançait et moi je reculais 


- non badjène , qu'est ce que j'ai fait ?


- haha tu as le toupet de me demander ce que tu as fait, et ben moi je vais te dire ce que tu as fait, comment as tu osé aller dire à Cheikh que ma fille Mariama l'a trompé hein réponds 

-ce n'est pas moi badjène je te jure que ......


-tais toi fille de pute, dévergondée , ça ne m'étonne pas ta mère était une pute 


BAM BAM


Je venais de gifler ma badjène, j'en avait marre de subir leurs assauts, marre de me faire battre pour un oui ou pour un non, marre qu'on m'insulte à longueur de journée , marre qu'on me piétine et qu'on me traite comme de la merde.


-plus jamais je ne laisserai qui que ce soit m'insulter ou me taper plus jamais.


-haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa


Ma tante avait crié tellement fort que toutes ses filles étaient arrivées , elle leur a dit que je l'ai insulté et battu, sa plus grande fille Mariama a commencé à m'insulter 


- espèce d'imbécile , d'où tu te permets de taper ma mère , dis moi sale vermine 


- toi tu la fermes, vous m'avez insulté j'ai pris sur moi , battu jusqu'au sang la encore je n'ai rien dit mais je ne vous permettrais jamais de traiter ma mère de quoi que ce soit, et laisses moi te dire de toi à moi qui est la salope? Ben c'est toi la salope , toi qui te fait récupérer et déposer par plusieurs hommes, toi qui passes presque toutes tes nuits dehors , toi qui dis travailler alors qu'en réalité tu te prostitues aux Almadies.


Elle a écarquillé les yeux mais ne disait toujours rien alors j'ai continué


- c'est pas la peine de me regarder avec tes gros yeux tout ce sait ici, alors vous avez intérêt à me foutre la paix parce que j'en sais beaucoup plus que vous ne pouvez l'imaginer.


Elle se sont ruées sur moi et m'ont battue , cette nuit là j'ai fugué, avec l'aide de Codou j'ai pu avoir 500 francs pour me rendre chez ma grand mère .
J'en avez ras le bol, plus jamais je ne subirai d'injustices, je me battrai pour me protéger et plus jamais je ne reviendrai dans cette maison quitte à mourir.

Nelly: A la recherch...