La rupture
Write by Iriselom
***** Mattia *****
Je quitte de chez Magnim et me dirige chez moi.
Une voiture me fait des phares au niveau de Lomégan. C'est Léon, je me gare donc et lui aussi.
Il m'appelle au téléphone.
Moi: Allo!
Léon: Allo! Tu fais quoi à Lomé? Suis moi, on va à la maison.
Moi n'ayant aucune excuse: Ok!
Nous arrivons chez lui 10 minutes plus tard.
Je salue sa femme qui nous sert à manger.
Bon je mange un peu pour l'accompagner et surtout pas pour la queue de bœuf.
Sa femme: Comment va la belle-sœur?
Moi: Elle va bien.
Léon me regarde bizarrement
Sa femme: Mais pourquoi tu me regardes mon bébé comme ça?
Léon: Tu as entendu ma maman, arrête de me regarder!
Krkrkr!!
Sa femme: Tchipp!
Nous finissons de manger et nous éclipsons dans son bureau autour d'un bon cognac et cigares.
Mon frère est le meilleur!
Léon: Selom, tu fais quoi à Lomé?
Moi: J'avais besoin de la voir!
Léon: Pourquoi tu ne m'écoutes jamais?
Moi: Mais ce n'est pas de sa faute. Elle ne savait pas.
Léon: Elle ne savait pas avant de te dire que tu n'es pas le seul homme dans Lomé?
Moi:...
Léon: Je ne dis pas qu'elle n'est pas bien. Au contraire, je n'ai jamais vu femme plus adaptée à toi mais elle exagère. Elle ne veut pas dépendre de toi, c'est tout à son honneur mais là c'est trop. Tu la confrontes sur un sujet du genre et elle te parle mal?
Moi: Je ne sais plus Léon, elle s'est excusée. Elle est tellement fragile.
Léon: Elle t'a manqué de respect, point barre! Tu deviens mou, c'est pas une bonne chose. Tu es amoureux, ok!
Moi: Krkrkr!! Je suis quoi?
Léon: Toi même tu penses quoi? Tu es amoureux de cette fille. Je ne veux même pas discuter de ça, je me rends compte que c'est nouveau pour toi mais attention!
Moi: Mais donc je devais faire quoi? La bouder jusqu'à quand?
Léon: Ce n'était pas à toi d'aller vers elle. Elle est fragile et puis? Toi tu n'es pas fragile? Elle, je la comprends; c'est maintenant qu'elle prend conscience de son pouvoir de femme, elle l'utilise à outrance. C'est toi qui l'as réveillée, c'est toi qui dois la recadrer.
Moi: Je le ferai juste que je n'arrive pas à rester fâché avec elle. Tu te rends compte que l'autre con était là bas?
Léon: Et tu as fait quoi?
Moi: Je n'ai pas affaire à lui, c'est une grande fille.
Léon: Une autre erreur, c'est pas une grande fille. Elle vient de découvrir les plaisirs de la chair, c'est pire qu'une adolescente maintenant. Si tu ne fais pas attention, le gars va la manger devant toi.
Moi: Arrête tes blagues donc je devais faire quoi?
Léon: Tu es un grand Mattia, range seulement un peu ton cœur. Même voir ses parents, impossible.
Moi: Elle dit que ses parents ne veulent pas me voir, je voudrais prendre rendez-vous avec son père.
Léon: Mets tout ça en stand-by, l'histoire de seul homme à Lomé là, n'est pas encore finie. Elle doit prouver qu'elle a bien compris avant toute chose. Tu es trop impatient, laisse la se languir un peu de toi. Il n'y a pas meilleure manière pour se rendre compte que quelqu'un est important pour soi.
Moi: Je ne suis pas comme ça, Léon!
Léon: C'est bien ça ton problème. Pour toi "ou c'est blanc ou c'est noir, je veux tout, tout de suite". Elle est en train de te prendre pour acquis. Change un peu sinon tu seras surpris.
Moi: Ok!!
Léon: De la même manière que tu m'as dit ok ce matin et te voilà ici! Il ne fallait même pas me raconter cette histoire de "seul homme à Lomé", ça me fait trop mal. Elle va dire ça à mon frère pourquoi, elle est tombée sur la tête?
Moi: Elle s'est excusée, je devais lui tenir rancoeur? Et puis on a déjà impliqué les enfants!
Léon: Ne la calcule plus, elle change de maison c'est bon, elle ne change pas c'est bon! Ça n'affectera en rien les enfants! Elle te présente sa famille, parfait, sinon on s'en fout. Elle veut se taper l'autre, c'est bon!
Moi: Tu sais que je ne pourrai pas.
Lèon: Moi, je t'aurai prévenu.
Nous causons encore un peu de choses et d'autres puis je prends congé.
Le lendemain, je me retrouve avec Magnim pour visiter des maisons.
Elle arrive comme à son habitude, dans une robe très élégante. Elle est vraiment sobre aujourd'hui, je ne veux pas la perdre. Je ne veux même pas passer une seconde, fâché avec elle; je n'y arrive pas.
Elle me fait la bise et je me surprends à espérer plus, bien plus. Peut être suis je vraiment amoureux.
Bon concentrons nous sur les maisons, aucune n'est à son goût. L'agent nous rassure en disant que c'est normal et que c'était pas évident de trouver aussi immédiatement.
Moi, je n'arrive pas à détourner les yeux d'elle qui ne rate pas une occasion de me toucher ou de me frôler.
J'ai bien remarqué que c'était fait exprès, elle pense pouvoir me faire capituler. Nous nous séparons de l'agent, je la dépose devant chez elle et fuis loin!
C'est décidé, je la veux pour moi tout seul, au vu et su de tous! Je veux l'épouser à n'importe quelle condition.
J'appelle un de mes informateurs pour obtenir le numéro de téléphone.
5 minutes plus tard, je lance l'appel.
-Allô, bureau du Général Tchaa!
-Bonjour, je suis Mattia Vassi. J'aimerais parler avec le Général.
-Bonjour Mr Vassi, pourrais je vous demander à quel propos s'il vous plaît?
Je veux épouser sa fille, il y a quoi?
-C'est personnel.
-Gardez l'écoute s'il vous plaît?
2 minutes d'appel.
-Le Général ne peut malheureusement pas vous répondre, il est à une réunion. Je vous souhaite une excellente journée, Mr Vassi.
- Pareil à vous!
Il refuse de me parler. Ce petit manège a duré de mardi à jeudi, matin et après-midi.
Je me suis renseigné, je sais que le Général va avec son épouse dans un restaurant précis chaque jeudi soir.
Me voici tiré à quatre épingles, l'estomac noué devant la table du général qui a déjà fait signe de la main à un de ses gorilles qui voulait m'arrêter dans mon élan.
Moi: Bonjour madame/ monsieur
Sa femme: Bonjour monsieur
Général Tchaa me fixant d'un regard qui me fait froid dans le dos: ...
Moi: Je suis vraiment navré d'interrompre votre diner mais j'aimerais pouvoir avoir une entrevue avec vous.
Général Tchaa: Vous avez déjà entendu parler de stalking? Arrêtez de me persécuter! Le délai est passé.
Moi: Le délai?
Général Tchaa: Ma femme et moi venons ici pour avoir un peu d'intimité.
C'est on ne peut plus clair mais je n'arrive pas à me résoudre à laisser leur table.
Je risque un regard vers sa femme qui est impassible. Pff, famille bizarre!
Je suis en train de frôler le ridicule là.
Moi: Je veux épouser Magnim!
Je ne sais pas ce qu'il a fait mais un gorille est venu se mettre à côté de moi me faisant comprendre que c'était terminé.
J'ai jeté un autre coup d'œil vers son ingrate de femme qui a oublié que je l'ai un jour, aidée avec sa valise. Mais rien, toujours sereine.
Je me dirige vers la sortie, escorté.
Je rentre directement à la ferme, j'espère juste qu'ils ne diront rien à Magnim. Peut être se fâchera t-elle vu que je ne l'ai pas écoutée.
Le vendredi matin à 4h, je reçois un appel.
-Ici Tchaa! Vassi, 6h du matin chez moi.
Clic!
Oh!
Le temps de réaliser, je saute en voiture et appelle directement Léon en route.
Léon: Rho! 4h20 du matin, Selom!? Je suis marié, tu sais?
Moi: Accompagne moi, je dois aller voir le père de Magnim!
Léon: Elle s'est finalement décidée?
Je le laisse croire ça sinon bonjour les remontrances!
Moi: À 6h, on doit être chez lui.
Léon: Quel 6h?
Moi: 6h de maintenant, j'arrive de la ferme comme ça.
Léon: Ça commence à bien faire, eladjivi n'a mi loo (elle nous fera des enfants hein)!
Moi: Krkrkr!!
J'arrive chez Léon à 5:47, il est déjà dans sa voiture avec son chauffeur. Je pense avoir défié toutes les lois de la vitesse.
Ils me suivent.
Heureusement que j'ai amené Magnim ici, le jour de la réunion.
À 5h57, nous sommes devant la maison.
Nous descendons et sonnons exactement à 6h.
Je vois le chauffeur de Léon ouvrir le chapeau pour faire sortir des liqueurs.
Je n'y avais même pas pensé.
On nous ouvre!
Nous attendons le chauffeur qui porte juste un carton et laisse le reste des boissons dans la voiture.
Nous entrons et sommes conduits dans une espèce de dépendance qui fait apparement office de bureau. Le chauffeur nous laisse le carton et ressort.
Le Général est avec un autre homme et ils se lèvent pour nous accueillir.
Général Tchaa: Bonjour!
Nous: Bonjour Général. Bonjour Monsieur.
Général Tchaa: Prenez place! Je vous écoute.
Je regarde Léon qui prend la parole.
Léon: Bonjour Général, je suis Léon Vassi et voici mon jeune frère Mattia Vassi. Nous sommes désolés de venir vous déranger aussi tôt le matin et surtout de venir aussi tard.
Ami Général: Nous avons compris vos noms mais ceci ne nous explique pas encore votre présence dans notre maison.
C'est quoi ces bêtises?
Léon: Vous avez raison, pour aujourd'hui, je dirais que nous sommes juste venus vous saluer. Nous nous sommes permis de ramener quelques bouteilles pour vous remercier d'avoir accepté de nous recevoir.
Conneries. Dis lui que je veux épouser sa fille, on va avancer.
Général Tchaa s'adressant à Léon: J'ai compris et vous remercie pour les bouteilles même si je ne peux pas les accepter. Je vois que vous êtes un beau parleur, Vassi, moi je n'en suis pas un. J'irai droit au but. J'ai eu vent d'une relation entre ma cadette et votre frère. J'ai attendu en vain qu'il vienne se présenter; la dernière fois, j'ai été jusqu'à donner un délai à ma fille pour qu'elle dise à votre frère de se présenter s'il a des intentions honnêtes. J'ai compris qu'il n'en a pas parce qu'il ne s'est pas présenté. Le délai est maintenant bel et bien passé, c'est ma femme qui a insisté à ce que je vous reçoive pour au moins vous dire que nous ne sommes pas intéressés.
J'ai échangé un regard avec Léon et j'ai pu lire de l'incompréhension dans ses yeux même moi je suis largué.
Général Tchaa: S'il n'y a rien à ajouter, je ne vous retiendrai pas plus.
Lèon: J'avoue être surpris, et mon frère avec moi. Chez nous l'on dit, que "quand votre enfant chie sur votre cuisse, vous ne taillerez jamais au couteau la partie qu'il a souillée". Nous vous demandons humblement pardon et vous assurons que plus jamais un épisode de ce genre ne se reproduira. Nous vous prions d'accepter les bouteilles pour le dérangement de ce matin.
Général Tchaa: Surpris? Chez vous, on ne se présente pas aux parents d'une femme qu'on courtise?
Moi: Votre fille m'a dit
Léon me fusille du regard tout en prenant la parole: Général
Général Tchaa levant une main: "On ne prend jamais un médicament à la place du malade". Laissez le parler!
Moi: Votre fille a dit que vous ne vouliez pas me voir, nous sommes même ici aujourd'hui à son insu.
Général Tchaa: Ce qui me conforte dans ma réponse, vous n'êtes pas l'homme pour elle. Elle s'en est rendue compte. Je n'ai pas pour habitude de me répéter: restez en dehors de mon chemin et gardez en tête que "quand l'œuf tombe sur la pierre, c'est l'œuf qui se casse et quand la pierre tombe sur l'œuf, c'est encore l'œuf qui se casse".
Ami Général: Merci de votre visite, je vous raccompagne.
Nous sortons de la maison, dépités.
Un domestique vient nous trouver avec le carton que nous avions, nous le récupérons.
Léon: Au revoir Mattia.
Moi: Tu vas directement au boulot?
Léon: Mattia c'est quoi cette humiliation? Je ne t'avais pas dit de parler avec elle avant toute chose? Moi j'y vais!
Il s'engouffre dans sa voiture et ils partent.
Je me retrouve, je ne sais comment devant chez elle.
Je sonne, c'est elle même qui vient ouvrir. Il est assez tôt, Selom est surement déjà parti.
Moi: Bonjour!
Magnim: Bonjour! Ça va bébé?
Elle est comme d'habitude, belle comme un ange!
Moi: Hum! Est ce qu'on peut aller à l'intérieur?
Nous entrons, je décline son invitation à boire!
Magnim: Chouchou, je finis de préparer Abi et on va la déposer à la maternelle, ok?
Moi: Ok.
J'attends tranquillement, je m'étonne du calme dont je fais preuve. À force, on finit par se fatiguer, ça doit être ça!
Elle sort 15 minutes après, avec Abi.
Magnim: Abi, va faire un câlin à tonton.
Pff!!
Magnim: Tu m'accompagnes ou tu m'attends?
Moi: Non, allons y. On se fait le petit déjeuner en ville. Je te suivrai avec ma voiture enfin à moins que tu aies d'autres programmes.
Je préfère que ça se déroule dans un endroit neutre.
Magnim s'approchant pour me toucher le front: Non non, c'est bon. Tu es sûr que ça va? Tu n'as pas l'air dans ton assiette, chouchou. J'espère que tu ne couves rien.
Donc elle n'a pas envie de prendre soin de moi, comme ça pendant toute notre vie?
Nous arrivons vite au Cafe Mattino!
Nous prenons place et entamons notre petit déjeuner. Quand nous avons terminé,
Moi: Magnim, c'est vrai que ton père a dit qu'il ne veut pas me voir?
Magnim: Euh oui. Pourquoi?
Moi: Il m'a parlé d'un certain délai.
Magnim les yeux en panique: Tu l'as vu où?
Moi très calme: Chez lui, ce matin. J'étais avec Léon qui en passant, est très remonté. Je voulais t'épouser Magnim parce que je pense que je suis amoureux de toi.
Magnim avec les larmes: Je vais t'expliquer, Mattia.
Moi: Efface tes larmes, évitons de nous donner en spectacle.
Elle se tamponne les yeux avec un mouchoir en papier.
Magnim: À la dernière réunion quand ma sœur était là, je lui ai dit que tu voulais les connaître. Il a dit que tu avais deux semaines pour te présenter avec ta famille pour m'épouser. Je lui ai fait comprendre qu'on en était pas encore là mais Il n'en démordait pas.
Moi: Magnim, tu gardes trop de choses pour toi. Si tu me l'avais dit, on aurait trouvé une solution vu que m'épouser t' horripile tant. Ton père dit que tu ne m'en as pas parlé parce que tu as surement compris que je ne suis pas l'homme pour toi? C'est vrai?
Magnim: Bien sûr que non. Je ne voulais pas que tu te sentes obligé de m'épouser. Je n'aurais jamais pu être heureuse en sachant que tu y as été contraint.
Moi: Non, tu es plutôt heureuse de me faire passer pour un irresponsable doublé d'un mal éduqué chez tes parents. Qu'est ce qu'on fait Magnim?
Magnim: Comment qu'est ce qu'on fait? Je t'aime Mattia, je ne veux pas te perdre.
Moi: Pas assez apparemment! Moi je t'aime mais je ne peux plus continuer. J'ai fait trop de concessions dans cette affaire, je n'en peux plus.
Ses larmes de crocodile coulent, mon cœur se serre!
Magnim: S'il te plaît Mattia, ne m'abandonne pas! Je vais dire quoi à Selom?
Moi: Mais non, je ne t'abandonne pas. Chez moi, un homme ne quitte pas une femme; on pourra continuer à se fréquenter sans souci. Bon, on y va?
Magnim: Je vais tout avouer à mes parents, Mattia. Ils comprendront, s'il te plait! Tu ne m'as jamais dit que tu voulais te remarier, au contraire.
Moi: Tu ne devais pas décider à ma place. C'en est de trop, même venir habiter chez moi, tu n'as jamais voulu. C'est parce que j'ai été malade, tu as peur que je rechute ou que je ne sois pas complètement guéri?
Magnim pleurant franchement: Qu'est ce que tu racontes Mattia? Je viens même aujourd'hui!
Moi: L'offre n'est plus valable. Quand je trouverai une femme qui voudra vraiment de moi, elle viendra s'installer chez moi. Je voulais juste que tu saches. Je retourne de ce pas à la ferme, on s'écoute Magnim!
J'ai laissé quelques liasses de billets sur la table et l'ai laissée là bas.
Je monte en voiture et attends qu'elle sorte et monte dans la sienne.
Je la suis jusque devant chez elle, elle rentre dans son garage et je mets le cap sur le bureau de Léon.
J'entre sans même me faire annoncer.
Moi: Léon, je suis désolé.
Léon: Qui t'a laissé entrer? J'ai donné des ordres.
Moi: ils savent que je suis ton petit frère préféré.
Léon: Selom, tu vas faire l'enfant jusqu'à quand? Tchipp! Je veux une nouvelle voiture!
Moi: Tout ce que tu veux, j'ai parlé avec elle.
Léon: Fais moi deviner, elle a pleuré, elle est tellement fragile que tu as craqué. Ce n'est pas de sa faute.
Moi: Non, je lui ai fait comprendre que je n'étais plus dans les mêmes dispositions.
Léon:...
Moi: Je n'ai pas mal Léon, je me sens juste vide. Peut être que je ne suis pas amoureux comme tu dis. On va continuer à se voir. Je voulais juste m'excuser.
Léon: Tu es mon frère, je ne veux que ton bien. Je t'ai déjà dit que ces personnes sont dangereuses, souviens toi de son proverbe: ce n'est surement pas lui l'œuf, entre vous deux.