la verite

Write by Pegglinsay

Léa

Cela fait deux jours que j’ai eu la conversation avec Lucie. Elle m’a confirmée avoir vu David à ce mariage à New-York. Ce qui me turlupine c’est le silence de David sur ce voyage puisque je sais qu’il y a plus d’un millier de kilomètre entre ces deux villes.  Je ne lui ai rien raconté, on s’est parlé, il m’a trouvée distante mais j’ai rien dit. J’ai fait allusion à New-York mais rien. Monsieur est muet comme une tombe. 

Qu’est-ce-que je dois faire ? Je n’arrête pas d’y penser. J’ai essayé de passer dessus, de me dire s’il ne m’a rien dit c’est que ce n’est pas important. Mais je suis figée là-dessus. Je suis au boulot et n’arrive même pas à me concentrer pour remplir un palmarès. Je mélange les chiffres et  je n'arrive pas à garder mon sang froid et m’énerve à tout moment.

 Bon ! Ça ne peut pas continuer ainsi, je me lève et prends mon tel, je me dirige vers les toilettes. Je l’appelle, ça sonne sans réponse. Je le refais, toujours la même chose, je tombe sur son répondeur. Je lui envoie un message :  <J’espère que ton séjour à New-York a été formidable. Si formidable que tu n’as pas jugé bon de m’en parler>.  Je retourne à mon bureau et essaie de faire le travail pour lequel je suis payée, mais n'y arrive pas. 

C’était un Jeudi et il n’était pas encore l’heure du renvoi mais je ne me sentais pas apte à travailler avec ma tête qui bouillait de scénarios les uns aussi farfelus que les autres. Je pars vers le bureau de Djamal pour lui dire que je ne pourrai pas rester, j’inventerai un malaise s'il le faut.  Je frappe et il me dit de rentrer. 

- Léa, ca va ? Je vois que tu as mauvaise mine !

- C’est pour cela que je suis dans ton bureau. Je ne pourrai pas rester…

- Ah je comprends, me dit-il.

- Depuis hier j’ai une atroce migraine, ce matin j’ai pris deux comprimés. Mais ça me démange toujours. Je n’arrive même pas à remplir les palmarès.

- D’accord, je vais mettre quelqu’un d’autre sur le coup. Si tu veux je peux te raccompagner…

- Non ça va, merci.

- Au moins laisse-moi te déposer près du station bus !?

- Djamal, ce n’est pas nécessaire, dis-je en me levant de la chaise. 

- Leaaaaaaa

- Djamal !! Ce n’est pas la peine d’insister. 

- Hmmmmmm, comme tu voudras madame. Mais je ne veux pas que quelque chose de grave t’arrive en cours de route. 

- Bon d’accord, vous pouvez me déposer près de la station. 

- On y va.

Il prit ses clés et on laissa le bureau. Il se dirige vers sa secrétaire :

- Djenny, je reviens dans trente minutes. Si quelqu’un me demande, je suis allé faire une course, compris ?

- Oui monsieur. 

Je suis allée prendre mes affaires et l’attends dans le parking. 

Il ouvre la porte de sa voiture et je m’y installe. A peine mon téléphone en main que je trouve un message de Lucie.

<Ma chérie, je t’avais dit que je ne m’étais pas trompée, c’était bien David.>

Comme preuve elle m’a envoyé deux photos ; une sur laquelle David était à l’arrière plan entrain de discuter avec quelqu’un, et l’autre il y avait plusieurs personnes qui semblait être en couple et David tenait une femme noire, assez jeune. Lucie m’envoya un autre message me disant <sur celle-là, il est avec sa compagne ; la cousine de la mariée>. 

Mes mains commençaient à trembler et je respirais mal. <David et sa compagne> ses mots faisaient des boucles dans ma tête.

- Tu en es sur ??? réussis-je à écrire. 

- La fille avait montré une bague, je ne sais pas s’ils sont mariés ou fiancés. Mais je demanderai à mon amie Laurwence…

Je baisse la tête et essaie de lutter contre mes larmes. Je sais que je n’ai pas de preuves, rien ne me dit que ce qu’elle dit est vrai mais cela n’empêche pas que j’ai mal. Tout est embrouillé dans ma tête.

- Ça va Léa ? me demande Djamal.

- Ça peux aller, murmurai-je.

- Tu semble souffrante. On peut passer dans un clinique si…

- Merci mais ça va. Je dois juste me reposer.

On passe près de la station de bus et Djamal continue à rouler.

- Djamal tu peux me déposer ici…

- Désolé mais c’est non. Dans l’état tu semble être, je ne vais pas te laisser ici et retourner au travail. Je n’aurai pas le cœur en paix…

- Mais c’est loin !!!

- Je sais madame. Allonge ta chaise et repose toi. J’ai la situation en main.

- Merci, répondis-je faiblement.

Je ne pouvais plus réfléchir, j’avais une migraine pour de bon. J’avais le pressentiment que quelque chose n’allait pas depuis le jour où Lucie m’avait dit qu’il avait vu mon époux. Il ne faut pas faire de conclusion hâtive mais dans mon cas je n’ai que ça ; mes conclusion. Et David qui ne répond toujours pas. Et si mon cher époux s’était marié à mon issue ? Il connaissait ma position sur la question. J’ai peur de le perdre Seigneur !!!

Une heure plus tard, j’étais dans mon quartier. Pendant tout le trajet j’ai fermé les yeux, faisant semblant de dormir pour ne pas converser avec Djamal. Au lieu de descendre chez moi, j’ai demandé à Djamal de me déposer chez mes beaux-parents. 

- Merci Djamal, dis-je en descendant de la voiture.

- Je t’en prie Léa. C’est la moindre des choses !

- Je vais me reposer ici. J’ai pas envie d’être seule.

- C’est mieux. Ben…on se parle.

- D’accord, merci.

- Prend soin de toi Léa ! 

- Au revoir Djamal.

Il démarre et je le regarde s’en aller et là des larmes ont commencé à envahir mon visage. Rapidement je me passe un mouchoir  et frappe à la porte. Ma belle-mère vient m’ouvrir la porte et a sa vue mes larmes ont recommencé a couler.

- Ma chérie, qu’est-ce-qu’il y a ? dit-elle en me prenant dans ses bras.  

-

- Calme toi Léa et dit moi ce qui ne va pas.

- David... j’ai… appris…. qu’il…

Je ne pouvais plus émettre aucun autre son tant que je ressentais une boule dans ma gorge. Je ne savais pourquoi je pleurais au juste, c’est pas comme si David m’avait dit quelque chose mais j’avais cette envie pressante de pleurer. Comme si cela allait me soulager. 

- Oh mon Dieu ! David t’a dit pour son mariage !?

- Quoi !!??????

Je me lève brusquement du canapé et regarde ma belle-mère. Non, je suis entrain de rêver ! Non, elle ne vient pas de dire que David… non c’est une blague, elle est de mauvais gout en plus !!!

- Vous venez de dire quoi !!???

- Je… Léa… je pensais que…

- Que je savais que David s’était remarié, c’est ça !!!

Je ramasse mon sac furieusement et me dirige vers la sortie.

- Attends Léa…

- Ne me touchez pas, criai-je. Il vous dit tout pas vrai !??

-

- Je veux savoir une seule chose chère belle-mère, il s’est remarié depuis quand ?

- Léa ma chérie, écoute-moi, dit-elle en me tenant les bras.

- Si vous avez vraiment eu de l’affection pour moi…. Je vous en conjure…..je veux la vérité…

- ….

Je me tenais la tête parce que j’avais l’impression qu’elle allait exploser.

- Ma chérie…

- Il s’est ….remariée… depuis quand !? s’il-vous-plait je…….

Elle baisse la tête et me répond

- Je suis désolée ma chérie, je sais que c’est dure…

- Depuis quand ?

- Il y a six mois il m’ a appelé pour me dire que…

Je me dirige à grand pas vers la sortie. Je n’avais plus envie d’écouter autre chose. C’était trop pour moi, trop pour mes frêles épaules. Trop pour pouvoir en supporter. 

- Il n’avait pas le choix Léa !, entendis-je ma belle-mère dire. 


Cette phrase m’acheva. 


Ma vie; une scene de...