La vie active

Write by deebaji

ÉPISODE 03 : La vie active.   Il était absolument et formellement hors de question qu’une seule seconde, j’accepte de faire ce qu’ils me demandaient. Je n’étais pas leur domestique, s’ils voulaient un agent de nettoyage ils n’avaient qu’à aller le chercher, moi je venais pour étudier pas pour nettoyer de la crasse et balayer des salles de classe. Je le leur avais franchement expliqué, je ne ferais pas ce qu’ils me demandaient, quel qu’en soit la sanction encourue, il était hors de question que j’accepte d’être leur petit domestique sur une semaine sans que je ne sois payé. Si j’avais voulu être concierge, je ne me serais pas aventuré dans un milieu éducatif. Ils avaient bu quelque chose de très fort eux, s’ils croyaient vraiment que j’accepterais de faire gentiment ce qu’ils désiraient comme un vulgaire toutou a qui on tend un bout d’os. Il n’y avait pas rantanplan inscrit sur mon front et même si c’était le cas, je n’acceptais pas de me faire punir pour un être aussi vil et vulgaire que Monsieur Blaise, le professeur d’espagnol, il me dégoûtait déjà énormément, encore plus maintenant avec ce qu’il s’était passé. Il devait se sentir doublement honteux, premièrement de se mettre à hurler parce qu’un gamin de treize ans lui avait enfoncé un stylo dans la main d’une et deuxièmement devait aussi se sentir honteux de mentir et d’insister en sachant pertinemment qu’il était le principal coupable. Bref, tout cela m’avait suffisamment débecté alors tout simplement j’ai abandonné l’école. Après tout, à quoi cela sert de passer toute sa jeunesse sur les bancs, de perdre son temps à obtenir un diplôme qui ne servira que de décoration ? Rien, l’école me débectait, c’était une véritable escroquerie et j’en avais marre. Il fallait bosser dur pour donner un coup de mains à ma mère qui s’échinait à ramener de l’argent et nous éduquer. Je ne pouvais être dans un établissement pareil, aucune règle, aucune morale, aucun principe aucun respect pour la jeunesse infantile, ce n’était vraiment qu’un ramassis de pervers et de vendu. Quoique, de cette situation catastrophique, j’avais au moins pu faire amplement connaissance avec Candice. Un mal pour un bien comme on le dit si bien. Il fallait encore que je puisse lui reparler étant donné que j’avais décidé d’abandonner l’école, il fallait également que je fasse suffisamment d’argent pour ne pas qu’elle me voit comme un vulgaire paria ou un inutile, un cas raté non, il fallait trouver de l’argent maintenant. Cet argent servirait à la fois pour me vêtir, vêtir mes frères, nourrir ma famille, soulager ma mère de ses innombrables tâches en lui apportant un soutien financier et être indépendant. Je n’avais que treize encore mais je voulais déjà assumer des responsabilités, j’ai donc cherché de gauche à droite puis, j’ai trouvé mon tout premier travail en tant que plongeur dans un restaurant du nom de Kitchen Wells. Le travail n’était pas de toute joie, il était harassant et très faiblement payé, je travaillais dix et huit heures par jour pour ne percevoir que quelques maigres dollars qui ne suffisait même pas pour m’acheter un caleçon. Le travail n’y était pas de tout repos et l’argent que je percevais ne m’arrangeait pas non plus. Par-dessus tout il y avait ce mec, Chef Richmond. C’était le chef du service comme son nom l’indique et il était vraiment fatiguant comme individu. Il trouvait toujours qu’une assiette n’avait pas été bien lavée ou encore qu’il y eût trop de savons ou trop d’eau, ses remarques se multipliaient à mesure que le travail évoluait et j’en avais vraiment marre de lui et de son travail. Non seulement le salaire que je percevais était catastrophique, c’est-à-dire que c’était à peine si je pouvais me nourrir avec mais en plus de tout cela, c’était infaisable et invivable. On aurait dit qu’il avait un microscope dans les yeux celui-là. Il pouvait faire laver de quatre à cinq fois une assiette juste parce soi-disant il avait aperçu une tâche et, pour couronner le tout, c’était quelqu’un de très arrogant. Il parlait mal à tout le monde dans le service et passait ses journées à gueuler sur tout et n’importe quoi. On racontait même qu’il avait déjà été surpris en train de d’engueuler une fourchette parce qu’à son goût elle n’était pas suffisamment attrayante pour les clients. C’était également un pervers qui s’amusait à dire des vacheries aux femmes dans son service, il leur faisait des avances par moment ou se comportait en pure misogyne, de nombreuses fois il leur mettait même des fessées qu’elles aient un petit ami ou non, ce mec il n’en avait vraiment rien à faire, il faisait ce qu’il voulait et avait de quoi ne jamais se faire prendre. Il se sentait intouchable et au-dessus des autres, il aimait ça, ce sentiment de se sentir supérieur aux autres lui procurait une sensation étrangement agréable et ce n’était que là que l’on pouvait l’apercevoir en train de rigoler. Bref ! Nom de Dieu ! Quel travail épuisant ! Je le savais qu’il n’y avait rien à gagner à rester focalisé sur un seul travail. Je devais redoubler d’ardeur et trouver d’autres emplois au cas où celui-là capoterait ou deviendrait trop épuisant pour ma personne. À mes heures vacantes, j’allais donc chercher du travail pour compléter avec celui-là. Je paraissais mur physiquement. Donc, les gens ne s’apercevaient pas que je n’avais que treize ans et cela m’arrangeait beaucoup que ça se passe comme ça. J’enchaussais boulot sur boulot et je me faisais passer pour un adolescent de dix-sept ans. Mon physique était assez trompeur, je ne faisais pas mon âge physiquement alors je pouvais tromper les visages et continuer de travailler. Malheureusement, ça ne suffisait toujours pas, il y avait toujours plus de dépenses, toujours plus de travail à faire. C’était exténuant, mes efforts ne servaient pas à grand-chose, ma mère continuait de souffrir et de travailler d’arrache-pied, elle sortait tôt et rentrait tard. Mes petits frères continuaient de se faire insulter dans la rue, de se faire mal regarder, de se faire rabaisser en cours parce qu’ils étaient pauvres, tout le temps en retard et qu’ils avaient toujours les mêmes vieux vêtements sur eux. Je ne pouvais pas le supporter, je ne pouvais abandonner, je n’en avais pas le droit, pour eux je devais lutter, pour ma famille, pour ma mère, pour mon père mon grand frère et mes frères, je devais réussir dans cette vie et cela par n’importe quel moyen tant que cela me rapportait de l’argent. Travailler légalement et d’arrache-pied comme ma mère ne suffisait pas, l’argent manquait, nous travaillions plus que nous ne gagnions de ce travail «légal» qui ne rapportait rien, je me demandais toujours comment ces gens qui avaient étudiés qu’on voyait sur notre vielle télévision avaient fait pour s’en sortir et réussir légalement. C’était clair, la tâche n’était pas facile au contraire, c’était un véritable problème. Mais pendant combien de temps ? Pendant combien de temps est ce que j’allais continuer à galérer de boulots en boulots sans pour autant ne pouvoir aider ma famille à sortir la tête du gouffre dans lequel nous avions été jetés depuis notre naissance. Il ne fallait pas baisser les bras, il fallait lutter, l’argent rentrait bien que trop maigre et c’était uniquement ça qui comptait. D’un autre côté, ma mère ne savait toujours pas que j’avais abandonné l’école et, il valait mieux qu’elle ne le sache pas pour encore longtemps, j’imaginais l’immense détresse dans laquelle elle plongerait si jamais elle apprenait que j’avais abandonné l’école. Mais en même temps, je n’avais pas si tort que ça d’avoir pris cette décision bien que trop jeune pour pouvoir le faire, ma décision était sensée et il y avait une raison tangible derrière elle. Après tout ça ne servait pas vraiment d’aller à l’école, on nous apprenait des théories, toujours des théories, qui n’avaient rien à voir avec comment gagner de l’argent et s’en sortir dans la vie. Aucune pratique tout n’était que pure théorie et écriture dans les cahiers. Ce que moi je voulais, c’était ne pas perdre mon temps et l’utiliser pour faire un maximum d’argent. M’assoir dans une salle de classe pendant huit heures était un sacrifice qui ne m’enchantait guère et je comptais bien ne jamais remettre pied dans une école. De plus, son frère, mon oncle avait lui aussi travaillé dur tout au long de sa vie, tout comme mon père, il s’était investi corps et âme à la tâche, il avait charbonné toute sa vie pour obtenir des diplômes et avait finalement réussit. On se dit sans doute que tout allait bien se passer pour lui, et bien non. Au contraire, il a trouvé un travail certes mais, On racontait que son patron lui avait fait la cour, et avait même tenté de le violer à de nombreuses reprises. Exténué et dégoûté le pauvre avait donné sa démission et depuis il n’avait pas pu retrouver d’emploi. Connerie ! Et c’est malheureusement comme ça qu’est faite la vie, il en avait bavé toutes ces années pour atteindre son objectif et trouver un emploi mais, tout cela avait été balayé par les goûts étranges et pervers de son employeur, je n’insulte personne, je dis juste ce que je pense. Nous on n’était pas comme ça, on ne nous avait pas éduqués comme ça et il était normal qu’une fois au cours de sa longue vie, il dise enfin non et rappelle qu’il était lui aussi un homme et qu’il avait sa dignité. Malheureusement, le prix de la dignité il coûtait cher pour des pauvres rats comme nous. Encore une des nombreuses et innombrables Raisons de plus pour ne pas perdre mon temps dans une école. L’école, étudier, avoir des diplômes, tout ça promettait certes une vie heureuse avec un gros salaire dans un bureau tout le temps cravaté avec une grosse maison et des grosses voitures mais, ce n’était pas ce que moi je voulais, ça ne m’intéressait guère de rester là sur des heures assis à lire la vie de penseurs ou de philosophes des lumières. Je ne juge pas l’école et je ne déniais pas non plus son utilité mais, je n’y voyais aucune passion. Moi ce qui me passionnait c’était, travailler et voir l’argent jaillir. Tout le reste n’était que bavardage et plaisanteries. Il n’y avait aucune forme d’intérêt donc à rester une minute de plus dans un quelconque établissement scolaire. Mais comment tromper la vigilance de ma mère afin qu’elle ne s’aperçoive pas que j’avais arrêté les cours ? Je faisais semblant de me rendre avec mes frères en classe et j’attendais qu’ils soient tous dans les leurs pour faire un détour ni vu ni connu et retourner à mon travail. Je ne savais pas vraiment combien de temps est ce que cela pouvait durer ce qui compte c’est que je devais le cacher suffisamment longtemps pour atteindre l’objectif d’économie que je m’étais fixé. Je travaillais dur et sans relâche mais je ne voyais toujours pas les fruits de mon dur labeur, de plus je finissais souvent par me faire virer c’était comme si on m’avait jeté un sort, tout portait à croire qu’une malédiction ou qu’une présence maléfique occultait sur notre famille. Dans mon arbre généalogique, il n’y avait que des femmes qui avaient réussi à s’en sortir dans la vie. Les hommes quant à eux n’avaient jamais rien accomplis d’extraordinaire, comme s’il fallait que tous les males de famille Brown vive dans la pauvreté et la misère. Mais pour moi, Caleb Brown, il était hors de question qu’une supposée malédiction m’empêche d’atteindre mon but de réussir et de devenir immensément riche et cela j’étais prêt à l’accomplir, qu’importe les moyens et les occasions qui seraient à ma portée pour y arriver. Le temps passait, les jours passaient, les mois passaient, les années passaient et j’étais bientôt âgé de dix et neuf ans, rien avait vraiment changé en six ans si ce n’est que ma mère avaient finalement apprit que je n’allais plus en cours et qu’elle était tombée gravement malade, que mes frères avaient eux aussi grandis et finis par abandonner l’école et que nous étions toujours aussi pauvres qu’au départ. Il fallait que cela change…

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