L'année de victoire

Write by Farida IB

Chap 12 : l’année de victoire


Nahia…


Nous sommes en juin et comme chaque année, le rituel des examens commence toujours au Togo par le baccalauréat premier parti. Cet examen a été supprimé dans la plupart des pays en Afrique, mais le système scolaire togolais l’admet encore au programme. Parfois, elle peut être plus difficile que le baccalauréat lui-même. Tu le rates une fois c’est peut- être trois ans après tu pourras te rattraper.

Pour le dernier virage, nous avons laissé nos histoires de cœur de côté et nous nous sommes concentrés sur nos notes. Il faut que nous l’ayons, ce probatoire !

Heureusement que l’examen s’est déroulé sans incidence, nous sommes en attente des résultats qui seront proclamés dans trois semaines au plus. Le BEPC c’est dans une semaine, Mouri se donne à fond. Depuis l’avènement de l’histoire de la soirée orgie, elle s’est rangée. Elle a promis ne plus faire des coups bas et surtout obtenir son brevet cette année.

Nous sommes en train de réviser en ce moment, moi je ne peux que l’aider en français, histoire-géo, anglais. Geoffroi (un ami du quartier qui s’y connait en math, physique, svt) se charge du reste. J’ai foi en elle, cette année sera la dernière Incha Allah (s’il plaît à Dieu).


Moi (la taquinant) : ma chérie tu grossis au jour le jour, non… L’examen de cette année t’a eu ! On sent que tu l’auras


Mouri : moque-toi bien de moi, c’est parce que tu as fini non ? 

Et toi qui avais attendu la veille de ton examen pour nous faire une grosse crise? krkrkrkr, il a fallu Bil à la rescousse sinon tu déclarais forfait.


Moi : même pas ! J’avais un palu


Mouri (riant toujours) : et Bil l’antipalu hahaha


Moi : pas plus que Van (voyant sa mine), touchée !


Mouri : rabat-joie vaaa tu trouves toujours le moyen de me rappeler lui là


Moi (pouffant de rire) : rira bien qui rira le dernier ! Aujourd’hui, Van est devenu lui là, ton chocolat vanillé krkrkrkr….


Mouri : ne m’en parle pas ! Je me demande bien ce qui a bien pu m’attirer chez lui


Moi (fredonnant) : ″il t’a rendu tébé a pété aveuglé… Nalingui yo naléyiii Ivaaannn ″


Mouri me fait la moue…


****

Vive les vacances ! 

Cette année, nous avons plusieurs réussites à célébrer, les grandes ont validé leur année, Mouri a enfin eu le BEPC avec mention pour la grande joie de tout le monde. C’est la fille préférée de nos parents en ce moment lol les parents africains et les notes (une histoire d’amour rire…). Les garçons passent chacun en classe supérieure et nous les couples de l’année avons réussis notre probatoire aussi, mais en admissible. Nous avons dû passer un test oral pour combler les vides, mais nous sommes quand admis. L’Université nous attend l’année sur prochaine, Tina et moi avons trop hâte de libérer les kakis aux enfants rire….

Pour la petite histoire c’est officiel, Brady et elle son ensemble. Il a dû lui faire sa demande devant toute la bande. Après une cour assidue (invitation sur invitation, négociation au téléphone et j’en passe ! C’est de Tina nous parlons voyons lol), elle a fini par capituler. Les choses des filles, tu veux hein, mais on te le demande tu fais la tête, il suffisait que Brady l’ignore deux jours qu’elle ne cessait de se plaindre chez moi. Je vous dis, j’ai trop subit rire…..

Avec Bil… (Soupire d’aise) c’est trop le pied. Je deviens de plus en plus amoureuse de lui, je ne respire que par lui. Quand il est dans les parages, mes yeux brillent de mille feux, je vois les étoiles plein les yeux, Esso se moque de moi à chaque fois « mèdè sèrii (ma sœur en patois), ce Bilal te rend folle, ouais ! Même à distance on sent les éclairs que tu lui lances ». Je manque chaque fois de rougir….

Cet après-midi nous nous sommes embarqués à la plage d’Avepozo, chacun sa chacune. C’est un jour ouvrable donc pas d’affluence, nous sommes venus avec une des voitures du père de Brady, l’avantage d’être un fils de député. 

Là nous sommes assis B et moi sur le capot du véhicule écoutant le son des vagues. Tina et Brady se promènent tout le long de la plage, ces deux-là vont trop bien ensemble, des têtes de mule chacun, personne ne veut se laisser faire. Ils se disputent tout temps et en même temps ne peuvent vivre l’un sans l’autre.

Nous sommes ensemble depuis 3 mois, mais j’ai toujours cette gêne quand suis trop proche de Bil. Je suis secouée, mon cœur bat la chamade et une chaleur dont j’ignore l’origine envahit tout mon corps. Et voilà que ça recommence, malgré la fraîcheur de la plage pffff.


Bil (brisant le silence) : le voyage de ta sœur est prévu pour quand?


Moi (essayant tant bien que mal de cacher mon malaise) : septembre, mais avant elle doit soutenir.


Bil : je vois, tu dois être bien triste, tu n’auras plus de confidente et personne pour réclamer son droit d’aînesse. 


Moi (détendue) : rire... En même temps il y a le téléphone et puis elle ne fera que trois ans là-bas. Pour mes histoires de cœur Tina et Mouri s’en chargent lol


Bil : ah bon ? Donc ces deux là ont toute ma doc ?


Moi (riant) : et comment ! Elles en savent plus sur toi que tu ne le saches toi-même.


Bil : oui peut-être, mais elles ne savent pas à quel degré je t’aime


Pause… « Il vient de dire qu’il m’aime ou j’ai mal entendu ? »


Bil (poursuivant), tu es trop belle quand tu es toute timide comme ça, mais j’aime mieux quand tu souris, c’est ce qui me rend encore plus fou de toi


Moi (souriant de toutes mes dents) : toi aussi tu es beau quand tu fais moins le Donjuan. Je t’ai vu parler à Ayélé et sa copine (Christelle) dont je préfère taire le nom le jour de la proclamation des résultats.


Bil : ah oui, mon grand amour Christelle …


Moi: alors va la retrouver (descendant de la voiture) ta grande chérie


Bil (me rattrapant par la taille) : tu vas où comme ça ? (Il me retourne et me regarde dans le fond des yeux comme s’il lisait mon âme), tu es encore plus belle quand tu fâches (je fonds), Christelle c’était ma grande chérie, mais elle n’est rien comparé à toi. Je suis littéralement tombé amoureux de toi, de ta timidité, de ton sourire, de tes mimiques quand tu parles (il sourit et je fonds complètement), je t’aime Nahia et rien que toi.


Je le regarde complètement éblouie ne sachant quoi dire (disons que j’ai la langue paralysée), seuls mes yeux s’exprimaient. Bil l’avait compris, les battements accélérés de mon cœur parlaient à ma place.

Il empoigna mes mains moites, me soulevant ensuite pour me faire assoir à nouveau sur le capot toujours en me regardant droit dans les yeux.

D’une petite voix, j’ai enfin réussi à articuler quelques mots.


Moi : je t’aime aussi B, tu es tout pour moi.


Il se passe la langue sur ses lèvres, la distance entre nous n’était à présent qu’un mythe, nos cœurs battaient à bâton rompu. D’un geste vif, il plaque ses lèvres contre les miennes et m’embrasse (waouh, quelle douceur !), il titille le bout de ma langue avec la sienne ensuite et la tourne tout doucement contre la mienne. Je sens comme une décharge à travers mon être, un picotement dans mon intimité.

Tout mon corps était parsemé de frissons, je me contente de mettre les mains autour de son cou et de répondre à son baiser. 

Il mordille mes lèvres encore une fois puis s’arrête quelques secondes pour me regarder droit dans les yeux et me chuchote (tu as de magnifiques lèvres), je ne réponds rien et cette fois c’est moi qui capture ses lèvres et nous reprenions de plus belle notre baiser langoureux…

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