L'arrivée à Yaoundé

Write by WLynn

On m’appelle Saurelle.

J’avais 8 ans quand j’ai quitté mon village Balessing, dans le département de la Menoua, pour aller à Yaoundé passer les vacances scolaires chez ma tante, la petite sœur de ma maman. J’étais tellement contente. Je quittais ainsi mon petit village pour la grande ville pour la toute première fois. Bien que Balessing ne soit pas si petite que ça, j’étais tout de même toute contente. En effet, il m’arrivait de quitter ma petite ville pour le village de ma mère à Bamendou, tout juste situé à quelques kilomètres de chez nous. Je ne considérais par conséquent pas ces déplacements comme un quelconque voyage. Imaginez donc ma joie quand ma mère m’avait fait appeler 4 jours plus tôt, pour m’annoncer mon voyage prochain. Je me souviens avoir tellement sautillé dans la maison que j’en avais même fais des jaloux, chez mes frères ainés.

Trois jours plus tard, ma mère rentrait du marché avec un sac bandjock contenant quelques vêtements de friperie. J’étais super contente. Elle préparait soigneusement mon départ, avec le peu de moyen dont elle disposait. Il faut dire que nous vivions dans un foyer polygamique, et comme dans la plupart des cas, nos mamans subvenaient à nos besoins à partir des produits de leurs champs. Ma mère en particulier était la plus délaissée. Etant la sixième et la dernière épouse, mes frères et moi étions encore très jeunes, et ne pouvions malheureusement pas apporter d’aide financière à notre maman, contrairement à nos frères ainés d’autres lits qui étaient pour la plupart majeurs. Notre père était déjà assez avancé en âge, et retraité de surcroit.

Comme je le disais, chaque femme devait s’occuper de sa progéniture avec les bénéfices tirés de ses champs. Nos mamans s’entendaient apparemment bien, mais devenaient hostiles les unes envers les autres lorsque les intérêts financiers étaient mis en jeux.

Une semaine après l’annonce de mon voyage, c’était un samedi, je pris donc la route en compagnie de ma tante qui avait fait le déplacement. En effet, elle s’était rendue au village, et au retour avait fait un saut chez mon père pour me récupérer. Les aurevoirs étaient joyeux. Le voyage se passa avec beaucoup de difficultés de ma part, car bien que contente de faire ce déplacement, je ne supportais pas les longues distances en voiture, et donc j’avais passé une bonne partie du voyage mal à l’aise, vomissant quelquefois dans un plastique que ma tante avait sortie de son sac.

 Nous arrivâmes à Yaoundé aux alentours de 16h, étant partie de Balessing à 8h du matin. Un long voyage.

Ma tante habitait dans un nouveau secteur quelque part dans la zone de Damas. Elle venait d’aménager dans un studio qu’elle louait aux environs d’un carrefour.

Mon calvaire, contre toute attente, commença une semaine après mon arrivée.

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