Le club des 3 "M" (2)
Write by Amazona
Je n'avais pas dormis de la nuit. J'avais passé en boucle dans ma tête l'issue de cette rencontre avec le frère en Christ de Mélissa.
Mais surtout, était ce qu'il fallait faire?
Je ne me voyais pas vivre enceinte dans la maison d'un inconnu. La seule solution réaliste pour moi était l'avortement, seulement "la sainte nitouche" ne l'entendais pas de cette oreille. Hier encore au téléphone, elle me l'avait rappelé.
---Tué un bébé qui ne demande qu'à vivre? Et de plus qui est un don de Dieu ? Tu n'y penses sérieusement pas? On va le garder, tu verras, ça ira.
N'oublie pas, je passe te prendre demain après midi pour notre rendez vous avec Jason.
---Ok.
C'est ainsi que le lendemain, le vague à l'âme je me rendais dans la maison de Jason.
J'étais surprise de découvrir une grande bâtisse. C'était comme dans un rêve. Je n'avais jamais vu une maison aussi belle. Je commençais même à m'imaginer vivre à l'intérieur.
Jason fît son entrée à ce moment là. Il devait avoir au moins le double de notre âge. Melissa m'avait brossé son tableau en chemin. Il était pilote d'avion, l'unique enfant d'une riche famille, il vivait là avec ses cousins et ses parents.
---Jason, voici mon amie dont je t'avais parlé. Magalie? Jason.
Les présentations étaient faites. Je serrais la main du bel étalon en face de moi. Elle avait oublié de me dire qu'il était beau, très beau! Je trouvais que c'était un gâchis qu'une telle marchandise se gaspille à l'église.
Ouf, il fallait que je me reprennes, je parlais de Jason comme s'il s'agissait d'un vulgaire morceaux de viande. Que j'aurai aimé manger soi dit en passant.
---La bible nous demande de pratiquer l'hospitalité. C'est avec plaisir que nous la recevrons chez nous jusqu'à ce qu'elle accouche. Mes parents ont donnés leur accord.
---Merci, Jason.
Chuchotais-je.
---Super! maintenant, la question est de savoir quand est-ce que tu amenageras?
Reprit Mélissa.
---J'aimerais pouvoir réfléchir encore un peu.
Répondis-je
---Bien sûr, prends tout le temps qu'il te faudra, mais pas trop quand même.
Renchérit Jason, sous le ton de la rigolade.
Finalement les choses ne s'étaient pas trop mal passés. Il fallait juste que je prennes le temps de la réflexion.
Je devais avouer que Jason m'avait parut sympathique, et c'était un bon point qui pesait beaucoup sur la balance en faveur de Mélissa.
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Très vite, contre toutes attentes, Jason et moi, nous nous étions rapprochés. Il m'avait appelé pour prendre de mes nouvelles quelques jours après notre entretien. Et comme il avait sentit que je n'avais pas le moral, il avait insisté pour venir chez moi m'apporter des patisseries.
---Merci, mais ce n'était pas franchement nécessaire de venir avec tous ça.
Je croulais littéralement sous le poids de la nourriture. Des croissants, des beignets, des gâteaux. Il n'avait pas fait les choses à moitié.
---Je risque de me transformer en baleine si j'avale tous ça.
---C'est pour le bien du bébé. Mange, tu as besoin de forces. Il me mit un donut dans la bouche pour joindre le geste à la parole.
---Je sais me nourrir toute seule tu sais.
Dis-je en souriant.
Notre amitié était ainsi née. J'avais découvert au fil du temps un homme complètement à l'opposé de ce que je croyais.
Il était a la fois riche et humble. Lorsqu'il venait me voir, il apportait sa guitare et nous passions nos soirées à chanter à la terrasse de ma maison.
Même ma mère était tombé sous le charme. Elle ne s'opposait pas à ses visites. Je lui avait dit que c'était un "frère en Christ", ce titre était suffisant pour justifier sa présence auprès de moi, et il ne s'en privait pas.
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---Il faut que tu viennes avec moi chez Jason. Je passes te prendre dans cinq minutes.
C'était dit, comme d'habitude Mélissa ne me laissait pas le choix. Il fallait faire ce que madame voulait au moment où elle le voulait.
J'étais quand-même curieuse de savoir la raison pour laquelle elle souhaitait qu'on y aille maintenant. Nous avions prévus une rencontre en fin de semaine, or nous n'étions que lundi. Je devais donner ma réponse définitive à ce moment là. Cependant au fond de moi, je n'avais pas encore décidé si j'étais prête à garder ce bébé ou pas.
Au pas de la porte de la maison de Jason, elle éclaira enfin ma lanterne sur le but de notre visite.
---J'ai besoin de ton aide.
---Quoi?
---Il faut que tu demandes de l'argent à Jason.
---Quoi? Et, pourquoi ? Et surtout je n'oserais pas le faire. Que pensera t-il de moi?
---C'est pour moi en fait. J'en ai besoin.
---Si, c'est toi qui en a besoin, pourquoi ne les lui demande tu pas toi même ?
---Parceque je sais qu'il les donnera si c'est toi qui en fait la demande.
---Et qu'est-ce qui te fait dire ça?
---C'est bon, tu peux arrêter de faire semblant avec moi. Je sais que Jason à un faible pour toi.
C'était dit d'un ton mauvais. On aurait dit qu'elle m'enviait presque.
Elle dû voir l'étonnement dans mon regard car elle se reprit aussitôt d'une voix mielleuse.
---S'il te plaît ma puce.
C'était dit si gentiment.
---En résumé, je dois demander de l'argent à Jason pour toi, en lui faisant croire que c'est pour moi?
---Oui.
Et ce n'était pas un mensonge ? Donc un péché ? Cependant, je me gardais bien de lui en faire la réflexion vu les circonstances.
Quelques minutes plus tard. Nous sortions de chez Jason avec une belle somme. Deux cent mille francs CFA précisément que je lui tendit en totalité.
---Merci.
---Je peux au moins savoir à quoi te servira ces sous ?
---Non, pas pour l'instant. Je te demande juste de me faire confiance.
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Le lendemain Jason me rendit visite comme à son habitude. J'avais peur qu'il s'éloigne de moi après lui avoir demandé cette argent pour Mélissa. J'avais peur qu'il pense que j'étais une profito-situationiste.
Mais non, il était encore plus doux que les autres fois. Je commençais à me demander si Mélissa n'avait pas raison.
Je me faisais sûrement des illusions, un homme pareil pouvait-Il tombé amoureux d'une pauvre fille comme moi?
Et puis, c'était un chrétien, ce que je n'étais pas.
Fallait-il ajouter que ma grossesse n'arrangeait pas les choses ?
Mais, Je devais avouer que j'étais tombée amoureuse de Jason au moment où je l'avais vu la première fois. Je ne pouvais pas me permettre de le perdre. J'avais décidé de prendre les choses en main pour laisser une chance à mon rêve de se réaliser.
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Karl avait dit qu'il ne souhaitait pas être père. Il m'avait proposé tout de suite l'avortement.
---Je connais une femme qui le fait clandestinement mais sans risques.
Au début j'étais reticente alors j'avais refusé.
Il s'en était offusqué.
---Tu veux garder cette enfant? Ok, mais ce sera sans moi. m'avait t-il dit avant de tourner les talons.
Je n'avais plus eu de nouvelles depuis. En poussant la porte de sa maison, j'espèrais pouvoir le convaincre de relancer la procédure.
---Tu es sûr que c'est ce que tu veux maintenant ?
----Oui
Il ne se fut pas prier. Apparement il avait gardé au chaud l'argent nécessaire pour le curetage.
Quelques heures plus tard, nous étions dans la maison de la fameuse dame.
---C'est ici que ça va se passer ?
Dis-je craintive.
---Oui, mais n'ai pas peur. C'est une infirmière de métier.
J'observais attentivement la femme assise en face de moi. Elle avait un visage fermé qui lui donnait un air sévère.
---Tu as combien de mois
---Quatres moi
---Quatres mois? tu étais où depuis là? Me gronda t-elle.
S'adressant à Karl,
---Ce ne sera pas le même montant qu'on avait prévu au départ. C'est une intervention risqué que je m'apprête à faire.
---Y'a pas de problème maman, je vais payer. J'ai assez d'argent sur moi.
C'est ainsi que je me retrouvais nu allongé sur un lit de fortune dans une des chambres de la maison.
---Ecarte les jambes. Ma fille, ici on ne crie pas, faut pas alerter les voisins.
Elle me présenta une cuillère.
---Tu la mettras dans la bouche tout à l'heure, tu pourras mordre dedans quand tu auras mal. Mais avant, on va prier...