Le défi
Write by Farida IB
Armel…
Je m’esclaffe pendant que Debbie me raconte le délire de ma mère ce matin. On en a parlé toute la journée, mais l’entendre de vive voix m’émoustille encore plus. Elle est terrible ma mère, un vrai cas.
Moi : donc tu as pris les sous ?
Debbie : comme si elle m’avait laissé le choix (imitant sa voix) aller prend le ma fille, n’ait pas honte. Tout ça prouve que j’ai enfanté un garçon.
Là, je ris en me tenant le ventre.
Debbie maugréant : pfff toi tu ne prends jamais rien au sérieux.
Moi : rire*, mais elle a raison non ? Kiakiakia...
Debbie : de toute façon telle mère, tel fils et tel père de surcroit.
Moi fronçant les sourcils : je peux savoir ce que tu veux dire par là ?
Debbie : ça ne te fait plus rire d’un coup inh ? Je te parle d’une situation embarrassante, tu ne fais que loler depuis là !
Moi me retenant de rire : mais c’est drôle non ?
Debbie : pffff !
Elle s’enveloppe dans le drap qu’elle a sur le dos, prête à se lever et à partir.
Moi : hey tu vas où ?
Je passe mon bras autour de sa poitrine et la ramène à moi.
Moi : Viens ici ! On n'en a pas encore fini avec nos affaires.
Ceci dit, je pose ma tête sur son épaule, pousse ses cheveux sur le côté et lui masse minutieusement l’autre épaule.
Moi : qu’est-ce qu’il y a ? (bisou dans le cou) Tu m’as l’air tendu ce soir.
Debbie : ….
Je laisse son épaule et vais pincer un bout de sein, elle penche la tête en passant le bras autour de mon cou pour se donner un point d’appui. Je continue à rouler ses tétons entre mes doigts tandis que l’autre main caresse son mont de vénus et finit sa course sur son bouton rose que je me mets à titiller, je lui murmure à l'oreille.
Moi : mi amor, dis moi ce que t’as.
Debbie se cambrant : han !
J’enchaîne avec de légers mouvements de va-et-vient en elle qui s’intensifie au même titre que ses gémissements. Comme il y a vingt minutes à peine, je place un bisounours sur sa bouche pour éviter que nos intermèdes s’ébruitent. Les murs ont trop des oreilles par ici. Elle en arrive à me serrer le cou, c’est à ce moment-là que je la bascule sous moi et m’enfonce en elle en un coup. La minute suivante, je me retrouve en dessous et elle entreprend de me faire merveilleusement l’amour. Je tiens à signaler que ce soir son inspiration est au top.
En ce moment où je vous parle, c’est moi qui serre les dents pour ne pas gémir. J’avais oublié à quel point elle était souple et douce. Elle se met à un Instant après à me caresser les couilles avec une infinie tendresse. Je grogne et reprends le dessus pris d’impatience. Au fait, son geste m’a fait penser à mes ébats avec Cassidy. Je commence à lui envoyer des coups de butoirs et de couilles rabattues rapides et brutaux pour ne plus y penser. Apparemment, Debbie s’y complaît parce qu’elle en redemande à souhait. Je ramène le Calinours et m’évertue à satisfaire ses désirs jusqu’à ce qu’on jouisse ensemble tous les deux. On s’écroule sur la moquette de ma chambre la respiration saccadée et reste ainsi pendant de longues minutes avant qu’elle rompt le silence.
Debbie : bébé, on doit parler de quelque chose.
Dans mon cœur, je dis ow ow ! Mais à elle, je dis…
Moi : vas-y, dis-moi.
Je le dis alors que mon cœur fait un salto dans ma poitrine. Il se met à tambouriner quand je l’entends soupirer. Je prends sur moi de me tourner vers elle en m’appuyant sur les coudes.
Moi : il y a un souci ?
Debbie remuant la tête : pas tout à fait.
Moi : est-ce que ça me concerne ? J’ai un tout petit peu l’impression que tu as une dent contre moi ce soir.
Elle hausse les sourcils quelques instants et j’arque les miens en attendant sa réponse. Inutile de vous dire que mon cœur bat plus fort. Depuis samedi, je me sens juste comme si c’était inscrit ″ Cassidy ″ sur mon front. Je n’ai jamais ressenti ça auparavant et je ne peux pas me l’expliquer moi-même. J’ai constamment peur que ma supercherie sonne le glas de notre couple. Il faut dire que les rêves où je la vois me quitter me taraudent constamment l’esprit. J’en ai fait pendant tout le week-end en l’occurrence le dimanche pendant que je me ressourçais. Une chose est certaine, c’est que je dois irrévocablement couper les ponts avec Cassidy. Je sais, je sais ! Disons que l’autre jour ne compte pas. Plus que jamais, je suis déterminé à la virer d’autant plus avec l’épée de Damoclès que ma chère et tendre mère a suspendu sur ma tête.
Pour la petite histoire elle m’a coincé le samedi n’ayant pas gobé cette excuse de footing. J'ai dû tout lui avouer en omettant les détails bien sûr. Elle a promis me faire castrer si jamais elle venait à me surprendre dans une mauvaise posture avec une femme outre que Debbie, simplement comme on dit bonjour. Sauf que mdr, elle ne blague absolument pas. Je l'ai vu dans ses yeux et sur le coup, j’ai regretté d'avoir révélé cette relation au grand jour. C’était d’ailleurs la principale raison pour laquelle je lui ai caché ça toutes ces années. À noter qu’entre Debbie et ma mère, c’est profond. Bien au-delà des liens du sang, et ce, depuis sa naissance parait-il.
Debbie (me sortant de mes pensées) : pourquoi aurais-je une dent contre toi ? Enfin avec tes performances depuis hier est-ce que je peux encore me fâcher après toi même si tu m’avais fait quelque chose ?
Moi (à moitié soulagé) : ah parce qu’avant j’étais nul ?
Debbie : ne me prête pas des intentions voyons ! Je remarque simplement que la période d’abstinence t’a fait un grand bien.
Moi évasif : il parait ! (changeant de sujet) Alors de quoi voulais-tu me parler ?
Elle se redresse en prenant la posture du lotus. À mon avis, ce qu’elle a à me dire est soit important soit délicat ou compliqué. Je commence à supputer et la seule chose qui me vient à l’esprit…
Moi : ton directeur arrangeur, je suppose.
Debbie : directeur artistique ! Tu supposes bien.
Moi : peu importe ! S’il te dérange, tu me le dis pour que j'aille lui parler d’homme à homme.
Debbie : lol pas besoin, je sais me défendre. De plus, il a passé la journée à m’éviter. Ce qu’il y a, c’est que… (ton hésitant) Euh je, je vais devoir passer deux semaines avec lui à Ouagadougou.
Moi plissant les yeux : ah ouais ? Pourquoi faire ?
Debbie : tata Mimi nous envoie en mission et c’est lui son homme clé.
Moi enthousiaste : mais c’est chouette ça !
Elle me regarde d’un air surprise.
Moi : quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Elle secoue la tête.
Debbie : enfin, j’avoue que je ne m’attendais pas du tout à cette réaction là de ta part. Je redoute le fait de te l’annoncer depuis hier (relevant sa tête pour me fixer) au fait, je viens de prendre la résolution de ralentir avec le travail et d’être plus présente pour notre couple. Je me sens coupable de t’avoir délaissé tout ce temps, j’ai bien vu les retombés. (prenant son souffle) Je voulais faire mes preuves au magazine vu que je suis à mes débuts et j’étais surtout mue par la volonté de foncer comme tu me l’as dit. C’est une opportunité en or que tu m’as offert et je fais tout pour te rendre fier. Mais je ne voudrais cependant pas que tu en pâtisses. D’autant…
Moi : ça va…
Debbie me coupant : d’autant plus que tu n’as plus de plans de secours.
Moi (avec un pincement dans la poitrine) : ça peut aller, ne t’en préoccupe pas. Je gère, je t’assure.
Elle souffle.
Moi : bébé t’inquiète pour moi. Je sais que ça compte pour toi, c’est tout ce dont tu as rêvé toute ta vie donc l’important, c’est d’être en accord avec toi-même. Et si par ricochet tu es heureuse, c’est tout ce qui compte à mes yeux.
Debbie me souriant : ça seulement, je le suis, enfin qui ne le serait pas avec un si bon salaire de base ?
Moi amusé : tu le mérites amplement, et ça n'a rien à voir avec moi. Tata Mimi ne fait que ton éloge. Elle trouve que tu te débrouilles pas mal pour un profane. Il va de soi, en moins de trois mois tu as décroché une mission. (la regardant dans les yeux) Je suis fier de toi, très.
Debbie sourire béat : merci mon cœur, je suis fière que tu sois fier de moi, très.
Je rigole doucement puis tapote mon torse, elle ne se le fait pas répéter et vient se lover contre moi la tête sur mon bras. Je lui fais un bisou sur la tête et me mets à lui faire des papouilles.
Debbie : hum c’est bon, t’arrête pas.
Je souris pendant qu’elle s’allonge à l’horizontale. Je ne dis plus rien et elle non plus, au bout d’un moment je pense même qu’elle s’est endormie. Je bouge un peu pour détendre mon bras quand je l’entends m’appeler.
Debbie : bé !
Moi : mmh.
Debbie : moi aussi, je suis tellement fière de toi, de tes efforts pour t’améliorer. Je sais que ce n’est pas facile, mais continue. Je dois t'avouer que c’est vachement reposant de savoir que tu ne sautes plus sur tout ce qui bouge…
Moi vexé : rhooo Deb.
Elle relève sa tête pour me fixer.
Debbie : mais c’est vrai ! Tu ne peux pas savoir combien ça fait un bien fou de dormir sur ses lauriers. J’en avais vraiment ras le bol de toutes ses filles qui essayaient d’avoir mon homme à moi. Des pétasses ! C’est mon beubeuh, on le touche pas point !
Moi biaisant : elles ne comptaient pas de toute façon.
Elle a un sourire béat en se recouchant. Il y a à nouveau un flottement que je romps à mon tour.
Moi : votre voyage est prévu pour quand déjà ?
Debbie la petite voix : après demain.
Moi : QUOI ?
Debbie mine désolée : ….
Moi (tempérant) : donc tu vas passer deux semaines avec ton ennemi juré.
Debbie soupir : tu l'as si bien dit et ça promet d'être un cauchemar en plein éveil.
Moi la charriant : hum hum, déjà, tu trouves le type jeune, beau et responsable. En deux semaines, beaucoup de choses peuvent se passer !
Debbie : on ne fera que travailler !
Moi : je sais et je sais également que je n’ai pas à m’inquiéter pour toi. Mais lui, je n’ai aucune confiance.
Debbie : je lui arrache ses couilles s’il tente un truc et tu sais que j’en suis capable.
Moi : oh que oui, je le sais krkrkr. C’est drôle, ça me rappelle quand on était en 5ème. Un gars de la B, son nom m’échappe un peu.
Debbie me renseignant : Alibo !
Moi : oui voilà, il a dit à ses amis qu’il t’avait touché la poitrine un soir pendant la semaine culturelle et la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans tout le CEG. Putain, je ne peux jamais oublier la gifle que tu lui as collée à la reprise des cours. Une gifle puissance 10.000, tu t’en rappelles ?
Debbie riant : trop bien même et je me souviens aussi que courant la même année, on a surpris la prof d’Anglais et toi en train de vous embrasser. Ça t’a valu une exclusion de trois mois. T’avais quoi ? 12-13 ans !
Moi :….
Debbie rire ironique : ah, soudain brusquement tout à coup tu ne parles plus.
Moi : pffff !
Elle a commencé à raconter d’autres anecdotes en riant de toutes mes foucades d’adolescences. Moi de fil en aiguille, je ressentais comme un malaise. Un mélange de gêne et d’amusement. J’étais surtout choqué par mon propre comportement. Faut jamais qu’un de mes enfants me ressemble, je vais lui niquer la face, grave ! Heureusement qu’elle s’est endormie un moment plus tard, et moi aussi d’ailleurs.
…..
Debbie : passe la robe saumon.
Je prends la robe et commence mon inspection.
Debbie : tu es sérieux que tu vas faire ça tout le temps ?
Moi : bah oui, il faut que je donne mon approbation.
Debbie m’imitant : bah oui, il faut que je donne mon approbation. Gneugneu ! Déjà, je porte ce que je veux frère.
Moi : ouais, c’est ça rêve toujours si tu penses que je vais te laisser aller mouler ton petit derrière sexy dans tes slims et bouts de tissus devant ton Directeur arrangeur ou peu importe sa fonction. (lui montrant celle que j’ai en main) En passant non, ça guinche trop !
Elle met sa main sur l’arrêt de son nez et pousse un soupir exaspéré.
Debbie : Armel, on n’avance pas là. Depuis une heure, il n’y a pratiquement rien dans la valise et l’autre qui n’arrête pas de faire sonner mon portable. Si je rate mon vol, tu vas voir !
Moi : je m’en fous, tu ne vas rien embarquer de sexy ici.
Elle fronce les sourcils et me regarde, je la fixe simplement. Elle se lève en fin de compte et se dirige vers la porte furieuse.
Debbie : pfff fais comme tu veux !
Moi content : merci ! J’attendais ce moment depuis longtemps.
Elle laisse échapper un soupir de frustration en sortant de la chambre. Je continue juste mon tri et remplis la valise progressivement.
Donc, là, nous sommes à trois heures de son voyage au pays des hommes intègres. Il faut dire que je ne lui ai pas vraiment laissé le temps de faire sa valise plus tôt. On était occupé voilà tout !
J’ai mis tout ce que j’ai trouvé comme potable, je lui ai quand même laissé deux ou trois robes et tailleurs. Elle s’est occupée du reste ensuite nous sommes sortis de la maison. Les adieux avec nos mères ont mis long, très long avec la mienne. Après trente minutes, on est parti pour l’aéroport. Sur place, elle tourne un regard circulaire puis pointe sa main vers deux types.
Debbie : regarde, c’est lui là-bas.
On prend donc cette direction.
Moi : c’est lequel ton collègue ?
Debbie : en smoking bleu marine.
Moi : ils sont tous les deux en smoking bleu marine.
Debbie : bah le plus efféminé.
Je secoue la tête amusé, votre copine quand tu tombes dans ses mauvaises grâces, tu es cuit. On était presque arrivés à leur hauteur quand on les voit se faire une accolade. Ensuite, ils se détachent puis l’un d’eux se retourne et vient vers nous sous le regard attentif de l’autre. Je me dis donc qu’il s’agit du collègue quand contre toute attente, il nous dépasse et son second dévie son regard vers Debbie.
Lui : enfin, où t’étais-tu cachée ?
Debbie roulant des yeux : le plus loin de vous !
J’abaisse mes lunettes pour confirmer ce que je vois, je finis par lever un sourcil dans sa direction.
Moi : c’est lui ton collègue ?
Debbie : oui
J’enlève carrément mes lunettes et fronce totalement les sourcils.
Moi m’exclamant : ah ouais quand même !
Fin elle l’avait décrit avec parcimonie. En fait, c’est l’archétype du mannequin de magazines. Le genre beau gosse, baraqué très esthète. J’ai néanmoins confirmé l’ambivalence lorsque nous sommes arrivés à sa hauteur.
Debbie : bonjour,
Le collègue : bonjour miss Deborah bravoure, j’ai cru que tu n’allais jamais venir.
Je fronce davantage les sourcils en le regardant.
Debbie ton agacé : je suis là, c’est le principal.
Le collègue (s’adressant à elle en me regardant en biais) : tu ne nous présentes pas ?
Moi la devançant : désolé (lui tendant la main) bonjour, Armel Elli. Son compagnon.
Le collègue : bonjour, enchanté. Paterson Atayi, son collègue de bureau.
Moi : effectivement, j’ai beaucoup attendu parler de vous.
Le collègue (lorgnant Debbie) : ah bon ? Alors moi, pas du tout !
Debbie le toise simplement. Ils sont partis se faire enregistrer et elle est revenue me dire au revoir.
Moi : fait un bon voyage mi amor.
Debbie : merci, tu vas me manquer.
Moi : à moi aussi…. Arrête de pleurer.
Debbie reniflant : je ne te verrai pas pendant 15 jours.
Voix : ce n’est pas comme si tu partais sur le front de l’armée burkinabée non plus inh.
C’était son collègue qui venait d’arriver, il baisse le regard penaud lorsqu’il croise les nôtres.
Le collègue : j’a… J’avais oublié mon sac.
Il le prend et repart sans demander son reste.
Moi : comme prévu, on s’appelle et on s’écrit toutes les heures.
Debbie amusée : d’accord bé.
Moi l’étreignant : n’oublie pas que je t’aime.
Debbie me souriant : je suis au courant oui. Je t’aime aussi mon amour, sois sage.
Moi : weh weh comme toujours.
Debbie : lol.
On s’embrasse brièvement avant que je ne consente à la laisser partir. J’attends de lui envoyer un bisou volant qu’elle attrape en passant les portes du terminal pour retourner rattraper mon dernier cours de la matinée. A la sortie du cours, je rejoins directement Romeo qui fait son master en gestion de projet dans une autre université privée pas loin. On met le cap sur Campus Plage (restaurant plein air) où Alex nous retrouve plus tard pour le déjeuner. Il nous raconte comment ça s’est terminé pour lui le vendredi et nous mangeons nos plats en riant de sa mésaventure. En gros, il s’est effectivement trouvé une meuf avec qui le courant est vite passé selon lui. Seulement que c’est allé trop vite au moment de passer à l’acte. Entre nous (ne lui dîtes surtout pas que je vous l'ai dit) il a joui avant même que les choses sérieuses ne commencent.
Moi mort de rire : elle t’excitait à ce point-là ?
Romeo (dans le même état) : ça semble parfaitement normal, c’était sa première fois de connaître les vraies sensations.
Moi : et t’as carrément foutu le camp de chez elle.
Alex moue dégoûtée : j’ai eu peur et je suis parti, je ne savais pas trop quoi faire.
Moi : mec, tu me déçois beaucoup. Je t’ai filé tous les tuyaux pourtant.
Romeo : son problème, c’est qu’il fait une fixation sur Djifa.
Il regarde la serveuse qui vient poser les desserts sur la table.
Alex : encore cette histoire ! C’est bon, on peut l’oublier deux secondes ?
Romeo (haussant l’épaule) : si tu veux.
Moi : sinon elle t’a plu au moins cette fille ? Elle était bonne ?
Il suit la progression de la serveuse vers une autre table quelques secondes avant de répondre.
Alex : ouais, le genre de fille avec qui je sortirais. Elle était amusante, cultivée, parfaite pour tout dire. J’ai tout de suite accroché.
Romeo : mais tu l’as laissé filer au lieu de l’entretenir !
Moi fixant Alex : comment ça ? Tu n’as pas pris son numéro ?
Il se gratte la nuque.
Moi souriant dépassé : enfin Alex, c’est le premier truc à faire quand tu rencontres une meuf qui t’intéresse.
Alex simplement : c’est noté.
Moi (avec un mouvement de tête vers ma gauche) : bah, tu peux commencer avec elle.
Il arque le sourcil et je précise.
Moi : la serveuse qui vient de partir, j’ai vu comment tu la reluques depuis toute à l’heure.
Il la regarde encore une fois avec son air idiot.
Romeo : ah oui, on voit bien qu’elle lui plaît.
Moi : sans doute, t’attends quoi pour tenter le coup avec elle ?
Alex : rien.
Je lui lance un regard aigu.
Alex : en-enfin une prochaine fois. Il faut que je retourne en amphi pour ne pas risquer de perdre ma place.
Romeo : tu es juste un looser Alexandre.
Alex : fais chier mec.
Romeo : ouais, tu n’as que ça en bouche de toute façon.
On se check et il s’en va.
Romeo : j’espère que toi au moins tu as bien terminé ta soirée avec ta Cassidy ?
Moi parlant vite : ce n’est pas ma Cassidy et je ne veux pas parler d’elle.
Romeo : ouais c’est ça mon œil. Tu l’as viré de la piste de danse parce que d’autres mecs la reluquaient.
Moi : plutôt parce qu’elle faisait n’importe quoi, elle était pompette.
Il me lance un regard goguenard.
Romeo : mais tu as remis le couvert avec elle n’est-ce pas ?
Moi (ne cherchant pas à nier) : oui, mais c’est la dernière fois aussi.
Soit dit en passant, elle m’a encore appelé ce matin. Enfin, elle essaie de me joindre depuis la dernière fois sans succès. Je tiens à préciser qu’elle est toujours sur ma liste noire.
Romeo (me donnant une tape) : je savais que tu n’allais pas pouvoir résister. Tu es foutu petit. Finalement, tu rejoins Alex dans la bande des loosers.
Moi : je te défie de résister à une chaudasse menue et qui plus est doué au lit, par ailleurs trop douée à mon goût.
Romeo : wesh, j’en sais quelque chose.
Je lui jette un coup d’œil pointu.
Moi : ah ouais ? Sois plus explicite.
Romeo : en fait, j’ai déjà eu affaire à ce type de femme.
Je le regarde surpris.
Romeo : weh, c’est la version féminine du misogyne. Des misandres, on les appelle. C’est le genre de filles dominatrices sans cœur et qui a une aversion rédhibitoire pour les hommes. La plupart du temps, c'est des blessées de guerre. Elle, ta vie ne l’intéresse pas encore moins ton fric, bon plus ou moins. Elle veut seulement baiser. Excuse-moi le terme, mais en général, c’est ça. Elle t’utilise jusqu’à ce qu’elle tombe sur plus performant et là elle te lâche à tes risques et périls.
Je hausse les sourcils bluffé par son speech, mais en même temps, je réalise qu’il a peut-être raison.
Moi : et comment t’en es-tu sorti ?
Romeo : et bien, j’ai tapé un poing sur la table un beau matin. Je l’ai prise à son propre jeu. Tu dois savoir qu’il ne sert à rien de la fuir comme tu le fais parce qu’elle te retrouvera toujours. Apprends tout d’abord à contrôler ton érection pour ne pas tout le temps céder à ses avances.
Moi : ça, je sais bien le faire.
Romeo : fine ! Il ne te reste plus qu'à lui montrer qui est le chef. Quand bien même c'est ta grande sœur, Rire.
Je souris et bloque un moment silencieux en prenant la mesure de ses dires. Ça ne sera pas mal d’essayer.
Moi : ok, je vais le faire.
Romeo plissant les yeux : faire quoi ?
Moi : bah l’affronter, je suis très déter à me débarrasser d’elle.
Romeo rictus narquois : et bien je suis curieux de voir ça, vas-y appelle la. Mieux, tu la prends par surprise. Ça marche encore plus.
Moi scandant : quoi ? Je n’ai pas dit tout de suite, enfin, il faut d’abord que je me prépare à l’affronter.
Romeo (sur le ton de la dérision) : dis plutôt que tu te dégonfles !
Moi : même pas ! Ce serait tenter le diable, je risque de mourir dans mon propre film si je vais la voir sur-le-champ.
Romeo : et bien vois ça comme un défi à relever. T’es cap ou pas cap ?
Là, il vient de toucher un de mes points sensibles. Les défis je les relève toujours peu importe.
Moi : cap, allons-y.
Romeo : top !
Nous nous retrouvons sans tarder devant l’immeuble de Cassidy et pendant les dix minutes qui suivent, j’ai le dos calée contre mon siège, les mains croisées derrière la nuque à réfléchir à un plan d’action.
Romeo : alors, pari non tenu ? Tu abandonnes ? Je gagne !?
Moi : je n’ai jamais dit ça (ouvrant la portière) pfff j’y vais.
Quelques minutes après je me retrouve devant l’appart, je n’ai pas le temps d’appuyer sur la sonnette parce qu’elle vient d’ouvrir la porte un seau d’eau à la main. Elle me regarde avec les yeux tout ronds.
Cassidy : Armel !?
Moi : euh bonsoir,
Cassidy tout sourire : bonsoir, entre.
Elle dépose le seau dans un coin et se décale.
Cassidy : j'étais trop sûr que tu reviendrais me voir, mais pas si tôt.
Moi d’un trait : je ne suis pas venu rester, je voulais juste te dire d’arrêter de m’appeler. J’ai été clair avec toi, je ne veux plus rien savoir sur toi. L’autre jour, c’était une erreur de plus et ne compte pas sur moi pour récidiver. Fous moi la paix une bonne fois Cassidy, laisse-moi vivre ma vie tranquille ! Voilà, c’est tout.
Cassidy haussant les sourcils : tu es donc venu jusqu’ici juste pour me dire ça ?
Moi sans conviction : oui, c’est ça oui. Je suis venu te le dire en face pour que tu voies à quel point, je suis sérieux.
Elle s’approche de moi un sourire sarcastique aux lèvres, je fais exprès de reculer d’un pas.
Cassidy : pourquoi je ne te crois pas ?
Moi : ce n’est pas mon problème si tu me crois ou pas.
Elle jette un coup d’œil à droite et à gauche pendant qu’elle me fait signe de venir avec le doigt.
Cassidy : bah, viens plus près pour me le dire.
Comme je l'espérais, elle m’attrape par la cravate et me bascule à l’intérieur. Elle referme derrière nous puis me roule une pelle de façon très sensuelle pendant qu’elle me bloque fermement par sa poitrine qu’elle frotte contre mon torse. Sa main s’aventure rapidement vers mon entre jambes.
Cassidy : on fait de la résistance inh ?
Elle prend mes boules en otage et les masses un moment, mais ça ne me fait absolument aucun effet. Elle tente le tout pour tout. Au bout du compte, elle s’arrête. Je pense qu’elle a compris que quoi qu’elle tente, quoi qu’elle fasse, je ne durcirai pas. Elle ouvre seulement les yeux et me regarde hébétée.
Moi : tu as fini ton manège ? Je peux m’en aller ?
Cassidy : qu’est-ce qu’il y a ? Je ne t’excite plus ?
Moi : je ne sais plus dans quelle langue tu veux que je te le dise pour que tu comprennes. Je ne veux plus jamais coucher avec toi Cassidy.
Cassidy (revenant à la charge) : moi, je le veux et tu vas…
Je la plaque brusquement contre la porte et relève son menton d’un doigt très ferme. Elle pousse un cri, surprise.
Moi ton dur : tu comprends lorsque je dis que c’est fini ou non merde à la fin ! Je suis en couple, tu peux comprendre ça ? Tu ferais bien de te trouver un mec au lieu de vouloir foutre le couple des autres en l’air. Non mais putain, tu dégoûtes à faire la pute !
Cassidy l’air choqué :….
Moi la jaugeant du regard : c’est finit Cassidy, finit, game over.
Je la prends fermement par le bras et l’écarte puis je la plante là. Je referme précipitamment la porte derrière moi pour relâcher la pression, je prends une grosse inspiration et pousse un ouf de soulagement. Si vous voulez tout savoir, j’ai dû bloquer mes pensées (on dit merci à la méditation au passage) pendant ces quelques minutes pour ne pas bander. Je suis sûr que ça doit vous rappelez un truc ça n’est-ce pas ? Oui, je sais, je sais ! J’étais chao frère. De toutes les manières, je n’allais pas pouvoir assurer ce soir-là. Mais bon boff, je pense que celle-là a compris et espérons qu’elle me lâche la bride.