Le déjeuner

Write by Saria

***Cadjèhoun – Cotonou, Bénin***

***Adesua***

Hello world, moi c’est Maman Adesua, je souis la mère de Selma. Je suppose que vous savez comment ? Sinon, Dieu ne m’a pas accordé la grâce de porter la vie ; ce qui m’a valu pas mal de malheurs. Dépouis que mon chemin a rencontré celui de Michel et de Selma, je revis. Aujourd’hui, je souis particulièrement heureuse parce que ma fille nous ramène quelqu’un. A une certaine époque j’ai même cru que… vous savez qu’elle était d’un autre bord. Après j’ai réalisé que c’est peut-être parce qu’elle ne rencontrait pas le bon qu’elle ne nous disait rien.

Bref… Le beau spécimen que j’ai vu à Mont-Sinaï là hum ! Il est bon pour mon bébé. Comme je souis happy alors je mets les petits plats dans les grands sous le regard amusé de mon époux. Dépouis hier, j’ai prévu le menu, j’ai tout revu dans les détails. Il faut que tout soit parfait.

Michel : Humm… Les gens se décarcassent pour leur gendre. Ade chérie, tu ne trouves pas que tu mets la charrue avant les bœufs ?! Façon ta fille a hésité avant de le présenter, je sens que ce n’est pas son petit ami !

Moi : Oh chéri ! Pourquoi tou joues les rabat-joie ? Ce n’est pas toi qui te fais du souci pour elle ? Moi je sens qu’il y a quelque chose entre eux. Je vais prier Baba God pour que ce soit le bon !

Michel : Ok je me tais. Je pourrais avoir un thé s’il te plaît, tu ne m’en as pas proposé aujourd’hui !

Moi : Sorry oh love, je te l’apporte.

 

J’étais tellement occupée que je manque à tous mes devoirs. Vous trouvez que j’en fais trop ? Non ! Je dois énormément à Selma d’être avec son père. Elle m’a ouvert les bras sans hésiter et m’a aidée à m’intégrer ici dans cette maison. La seule fois où en quatre ans j’ai vu les autres enfants de Michel, cela s’est mal passé. Heureusement qu’elle était là ! Je voudrais qu’à son tour, elle connaisse l’amour, qu’elle n’attende pas aussi tard que moi pour être heureuse ! Voilà !

 

***Quelques heures plus tard***

 

J’entends sonner, je me dépêche d’aller ouvrir. Ils sont là, beaux et les bras chargés : des fleurs pour moi et une bouteille de vin pour Michel.

Moi : Ah mes enfants ! Entrez, voyons ! Selma, arrête de faire l’étrangère et guide Kader s’il te plaît. Faites comme chez vous, mes chéris. Je vais chercher mon amoureux.

Je reviens quelques instants plus tard avec mon époux. Les deux hommes se serrent chaleureusement la main. Selma, elle, embrasse son père.

Michel : Toi ça va, puce ?

Selma : Oui Pa

Michel : Ok

Nous nous mettons à table tout de suite. Le repas se déroule très bien, nous finissons l’entrée lorsque mon homme dit...

Michel : Tu sais, j’ai lu le dernier numéro de CTN Mag, je trouve que ton élément sur l’ébénisterie est excellent… Tu as dû faire de la recherche non ?

Selma : Oui… enfin… euh c’est Kader qui fait de très belles œuvres… Du coup, j’ai montré un peu comment valoriser nos maisons avec du bois. Il en a fait quelques-unes à la maison.

Michel : Ah bon ! Je voudrais bien voir ça de près, moi.

Kader : C’est quand vous voulez papa...euh Monsieur...euh

Michel : Appelle-moi papa… si tu veux.

Kader : Ok papa.

 

***Selma***

Je finis de parler avant de réaliser les implications de mes propos. Je lève un regard paniqué vers mon père qui garde un visage impassible. Ouf ! Je l’ai échappé belle !

On attaque le plat de résistance quand papa revient à la charge en parlant directement à Kader.

Papa : Comme ça, vous avez vu l’antre de Selma !

Kader : En fait, j’y vis depuis presque quatre mois environ.

Papa : Eh ben chapeau !

J’ai envie que la table s’ouvre et que je rentre dedans quand il répond. Kader et sa franchise ! Ce garçon dit ce qu’il pense, comme s’il énonçait un avis sur le temps ! Il n’a pas de filtre ; c’est l’une des choses que je sais sur lui.

Maman : Eh ben Selma, tou aurais pu nous le présenter dépouis ! Mon fils… en tout cas, bienvenue ici !

Selma : En fait ce n’est pas exactement ce que vous pensez ! Au début c’était assez catastrophique… Notre rencontre.

Papa (me coupant) : J’espère que vous êtes gentil avec elle !

Kader : J’essaye… après il nous arrive de nous accrocher.

Papa : Vous avez longtemps vécu en France ?

Kader (surpris) : Moi ?

Papa : Oui vous… En fait, je le dis à cause de votre accent ! Je me trompe peut-être ?

 

Un silence gêné s’installe… Un accent, j’interviens alors.

Moi : Tu trouves ?

Papa : Bah oui ! C’est peut-être parce que tu as le même que tu ne l’as pas reconnu ! C’est vrai que celui de Selma est légèrement chantant mais lorsque vous vous exprimez on se doute que vous avez longtemps vécu en France ! Vous en faites une tête ! J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?

Kader : Humm ! Je…

Moi (précipitamment) : Tu as raison nos deux accents s’annulent !

 

Après le repas, nous laissons les hommes discuter, pendant que nous débarrassons.  Dès qu’on entre à la cuisine, maman me serre dans ses bras.

Maman: He is the best!

Moi : Lol… Toi tu es une éternelle romantique, tu ne le connais même pas !

Maman : Tou sais… Je le sens dans mon cœur… Il est bon, ce gars. Il est gentil et ça se voit qu’il a des sentiments pour toi.

Je rigole pour cacher ma gêne ! Kader ! M’aimer ? Non, ce n’est pas possible. Le gars, j’ai l’impression qu’il a peur de s’engager. Il est merveilleux au lit et dans le quotidien mais il a été plus que clair.

- Tou as des doubts. Mais crois-moi c’est ton homme, sweety ! Et puis tou vois ses fesses ?

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