Le direct de Stella

Write by elsa

Chapitre 20: Le direct de Stella


***Victor OVONO***


Hélène descendait les escaliers avec une grâce infinie. Ses courbes étaient parfaitement mises en valeur par cette guêpière en latex conçue sur mesure. Le décolleté pigeonnant me laissait entrevoir le galbe parfait de sa poitrine. Je me sentis durcir davantage.


«  Dieu qu’elle est magnifique ! »


 Le contraste de sa peau claire et le noir de sa tenue est tout simplement excitant. Elle s’arrêta à quelques pas de moi, le regard envoûtant.


-Viens ici ! Lui ordonnai-je.


Elle s’exécuta sans broncher. Lors de nos rapports, c’est moi qui mène la danse. Hélène n’a pas le droit de s’exprimer sauf si je le lui autorise. Je l’attirai vers moi et écrasai un baiser sauvage sur ses lèvres douces et humides.


Je me déshabillai à la hâte. Quand je fus complètement nu, je l’attirai vers moi d’un geste brutal. Mes doigts creusaient sa peau, dans une caresse bestiale. Je palpais sa poitrine proéminente à travers le latex, tandis que de mes dents, je lui mordillaient le lobe de l’oreille. Elle étouffa un cri.


« Hélène n’a pas le droit de gémir bruyamment sauf si je le lui autorise ».


Comme un assoiffé, je sortis ses seins de sa tenue en latex et tirai avec mes dents sur ses tétons durcis tandis que mes doigts tentaient de se frayer un chemin, dans la forêt luxuriante de son sexe doux et tiède.


-Dis-moi que tu aimes ça ! 


-…


Je tirai fort sur ses poils, elle poussa un cri aigu.


-Dis que tu aimes ça ! Ordonnai-je


-J’aime ça...


-Oui…C’est bien…


D’un mouvement sec, Je lui écartai les cuisses pour avoir accès plus librement à sa chatte. J’enfonçais mes doigts à l’intérieur de son vagin chaud. Les petits battements internes que je percevais pendant que je la doigtais m’encourageaient à me perdre encore plus en elle. Instinctivement elle se mit à onduler du bassin, accompagnant chacun de mes mouvements. Puis s’arrêta soudainement.


-Qu’est-ce qui qu’il y a ?


-Rien…


-Alors pourquoi tu t’arrêtes ?!


-C’est rien…


Je frottais ma barbe naissante contre sa joue et continuait à aller et venir en elle avec mes doigts, pour ne pas chanceler, Hélène s’agrippa  sur mes épaules.


-Oh qu’est-ce que tu es chaude... Tu es tellement étroite ….Hélène…C’est la preuve que tu m’es toujours fidèle…Je ne supporterais pas qu’un homme pose ses mains sur toi…


Les battements de son cœur s’accélérèrent.


-Si un jour je venais à apprendre que quelqu’un d’autre que moi te touche…Je ferai un vrai carnage ! Grondai-je.


Mes doigts autoritaires et audacieux allaient et venaient dans sa chatte.


Pendant que je la baisais fortement avec la main je l’entendais haleter de plus en plus fort.

 Elle luttait de toutes ses forces pour ne pas crier. Habituellement Hélène crie pendant l’acte. Je vois qu’elle fait un effort presque surhumain pour ne pas exprimer ce qu’elle ressent … 


-Vas y crie lui ordonnai-je.


Comme elle n’obéit pas tout de suite, je tirai sur ses cheveux d’un coup elle se mit à gueuler. Plus elle criait plus  mes doigts s’activaient à un rythme de folie au fond de son sexe qui perlait.


-Plus fort ! 


Je continuais mon exploration en zone profonde. Les râles de ma femme me faisaient bander comme un taureau. La bite durcie à souhait, je ne tenais plus.


-J’ai envie de te posséder tout de suite ! 


Je retirai mes doigts de son sexe et suçai son nectar. 


-Mets-toi à quatre pattes ! 


Elle s’exécuta immédiatement.  


« Dans cette position, elle m’offre le plus beau des spectacles ».


-Tu n’as rien oublié ? 


-…


Elle me regardait de ses yeux brillants dont l’émotion oscillait entre peur et envie de baiser.


-Réponds ! Gueulai-je


-Non…Enfin…Je…


-Silence ! Tu ne parles que si je t’y autorise !


-….


-Où est mon martinet ? 


-Je  l’ai oublié…  en haut…bégaya-t-elle


-Tu oublies ce que je préfère le plus ?


-Je peux...aller le chercher….


-Tu ne vas nulle part Hélène… Tu restes là,  à quatre pattes. 


J’ai retiré la ceinture de mon pantalon. Je l’ai pliée en deux.


-Je vais te fesser avec ça, dis-je en brandissant la ceinture sous ses yeux…Je suis certain que tu apprécieras la chaleur du cuir sur tes fesses….Oh oui  tu vas aimer !


(…)


***Hélène OVONO***


La ceinture de cuir s’est abattue sur ma peau avec ardeur. Victor faisait pleuvoir les coups de sur mes fesses, qui je devine avaient dû virer au  rouge écarlate, tellement il frappait fort.


Pour ne pas crier, je serrai les dents. Je n’avais pas le droit de crier sauf pour flatter l’égo de mon sado de mari et là encore, il fallait que ce soit lui qui me l’ordonne. Essoufflé il s’arrêta un moment. Je l’entendais respirer bruyamment.


Il se tenait debout derrière moi, entièrement nu.  Son désir était stimulé par la douleur qu’il m’infligeait. Plus il me faisait, mal plus ça l’excitait.


Ayant repris son souffle, Victor s’approcha à nouveau de moi, tenant toujours fermement la ceinture dans sa main droite. Les coups se mirent à pleuvoir à nouveau sur mes fesses nues. Quelques instant plus tard, comme pour m’accorder un moment de répit, il se mit à dessiner sur ma peau bouillonnante, des formes dont lui seul maitrisait les contours.


-Ecarte les jambes Hélène ! Ordonna-t-il.


Je m’exécutais aussitôt. Au contact de la boucle froide de la ceinture le long de la raie de mes fesses, je me raidis.


« Il ne va pas me…Pas là !...Je déteste ça ! »


Mon cœur s’affola dans ma poitrine. Je fis un effort surhumain et rassemblai tout ce que j’avais comme courage pour dominer la douleur au cas où Victor voudrait réellement me prendre par là…


-Je veux te baiser tout de suite…


Sans perdre une seconde, Victor me pénétra d’un coup sec, m’arrachant un cri strident au passage.


-Tu es tellement étroite Hélène !


« Ma pommade est magique ! »


Il allait et venait en moi comme une brute. Il me labourait sans ménagement et je me laissais faire. Mais je le maudissais intérieurement. Il saisit fermement mes cheveux dans son poing et plaqua ma tête sur le sol. Joue gauche sur le carrelage.


-Cambre-toi davantage ! 


 Il laissa échapper un râle de satisfaction ce qui m’incitait à m’ouvrir encore plus.


« Quand il est occupé a son plaisir, il oublie de me faire souffrir »


-Vas-y ondule du bassin ! 


Je me pliais à la moindre de ses exigences pour qu’il se doute de rien concernant ma liaison avec Yannick…


Pris par le tourbillon du désir, Victor  lâcha la ceinture, dont la boucle en acier cingla sur le sol à carreaux blancs, il m’agrippa  fermement les fesses et se retira avant de jouir.


-Mets-toi à genoux devant moi et suce moi !

Je pris son sexe dans ma bouche.  J’activais ma langue en faisant de petits cercles sur son gland avant d’engloutir entièrement son pénis jusqu’au fond de ma gorge. Je me concentrais sur le plaisir de Victor que je sentais monter à toute vitesse.


-Je veux que tu te masturbes pendant que tu me pompes. Vas-y touche toi Hélène !  


Je m’exécutai, sans broncher 


« Pardon Victor, jouis et libère-moi ! »


Comme s’il m’avait entendue, je le sentis vibrer et accélérer la cadence dans ma gorge. D’un mouvement rapide il se retira de ma bouche, frotta son pénis entre mes seins. Quelques secondes plus tard, il jouit.

Un sourire de satisfaction étira ses lèvres. L’espace de quelques secondes je cru voir le Victor que j’avais épousé.


-Vas te nettoyer !  Et fais toi belle, nous sommes invités chez Gian.


Je me suis levée et je me suis diriger vers ma chambre. Quand je fus toute seule je me suis mise à pleurer à chaudes larmes.


UNE SEMAINE PLUS TARD 


**Yannick  MIKALA**


Je n’ai pas eu de nouvelles d’Hélène depuis une semaine. Elle m’en veut toujours à cause de la réflexion que je lui ai faite par rapport à son mari et elle.


« Purée  qu’est-ce qui m’a pris ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas su garder mon calme ? J’ai agi comme un minable jaloux…. Et si j’essayais à nouveau de lui l’appeler ? »


J’ai pris mon téléphone j’ai commencé à taper un message puis je me suis ravisé.


« Pfff ! C’est trop gnangnan … »


On a prévu de se voir cette semaine. Car son mari sera absent pendant quelques jours. Vu comme c’est parti, je crois que ce n’est même pas la peine que j’y songe. Hélène est capricieuse doublée de rancunière. Il est vrai qu’il n’a jamais été question pour elle de divorcer, mais je reconnais que j’ai laissé parler mon cœur or le cœur est parfois dépourvu de raison.


« Ah...Hélène…Hélène…Elle me fait perdre le nord !... »


A quarante-cinq ans, c’est encore une très belle femme et elle continue de plaire aux hommes. Avant moi elle n’avait jamais eu d’amant.

Elle a beau être mariée, mais elle est très souvent seule. Son mari favorise plus ses affaires au détriment de leur vie de couple. Au début elle arrivait à gérer ce manque parce que ses filles étaient près d’elle. Maintenant qu’elles étudient toutes les deux en France, ce n’est plus pareil… Moi je lui apporte l’attention et l’affection que son mari ne lui donne plus. Elle ne me l’a pas clairement dit, mais je le sais. J’ai toujours été là quand elle avait besoin de s’épancher, de vider son cœur…


« Je ferais mieux de me concentrer sur le marathon, plutôt que de penser à cette femme ! »


J’ai chaussé mes chaussures de course, j’ai enfilé mon cuissard et mon débardeur. J’ai pris mon sac à dos avec sa gourde intégrée et je suis sorti de la maison.


« Courir me fera du bien ! »


(…)


***Stella  GAGNON***


Premier jour de travail.


J’avais à peine ouvert les yeux, mon premier geste fut allumer mon smartphone. Des tonnes de messages whatsapp arrivaient non-stop. 


« Ah lalala cette histoire de groupe là m’insupporte, mais bon comme c’est la famille je vais fermer les yeux,  oups !  Je vais plutôt fermer les oreilles sur les bips incessants. Bon qu’est-ce que la fratrie a bien pu se raconter pendant la nuit ? Après avoir lu rapidement les messages que Aurore, Emma, Raphaël avaient échangé, je leur envoyai un petit message. En leur racontant la soirée de bienvenue,  sans omettre les détails le plus importants : Madame Marcelle ESSO qui m’a passée le micro et l’ovation de mes collègues. A peine j’avais envoyé mon message que déjà Aurore et Emma me chambraient.


Aurore : « Huumm tu es partie là bas pour jouer à la star hein ? Kiakiakia »


Emma ! « Laisse-là Aurore, tu sais bien qu’il faut qu’elle trouve enfin un gars, moi je suis sûre que lors de sa prise de parole elle a tapé dans l’œil d’un beau gabonais mais elle n’ose pas nous le dire ! Kiakiakiakia »


Moi : «Sincèrement, je ne sais pas quoi faire de vous deux ! Ce n’est pas tout mais une longue journée m’attend. Bisous les filles ! »


Aurore : « Tu ne veux pas nous raconter le détail le plus croustillant de la soirée ? » 


Moi :  « Pfff tu es grave toi !  Bon les filles je vous aime beaucoup mais il faut vraiment que je file, je ne tiens pas à arriver en retard le premier jour ! »


Emma : « C’est clair que ça ne fera pas pro du tout si tu es en retard le premier jour. Surtout après les éloges que tu as reçu de la Big Boss »


Moi : « Merci de me comprendre Emma ! Bisous  les sœurettes ! »


Je  mis la conversation sous silence pour huit heures et je filai sous la douche.


Quand je suis arrivée dans la salle à manger, Anthony  était en train de préparer le petit déjeuner. Une agréable odeur de café flottait dans l’air.


-Bonjour Tony ! Ça sent bon dis donc !


-Salut Stella bien dormi ?


Un sourire illumina son visage.


-Oui j’ai passé une excellente nuit merci et toi ? 


Tony qui est souvent taquin, me parut bien calme ce matin. Serait-il préoccupé par quelque chose ?


Je tirai une chaise et m’assis, mon collègue s’installa  en face de moi, il prit la carafe, versa le café encore brulant en premier dans ma tasse, puis dans la sienne. Je le remerciai poliment et je me mis à préparer des tartines.


-J’ai passé une bonne partie de la nuit avec Ma mère et ma sœur au téléphone et je t’avoue que je suis un peu sur les rotules ce matin.


-Huummm ça ce n’est pas bon du tout.


-Je sais….


-J’espère qu’il n’y a rien de grave ? 


-Non…Il n’y a rien de grave…


-Ok…Tu sais Tony, si tu as besoin de parler…Sache que tu peux compter sur moi.


-C’est gentil...


Voyant qu’il n’avait pas envie de m’en dire plus, je n’insistai pas. 


Je buvais la dernière goutte de mon café au lait,  lorsque le chauffeur nous notifia sa présence en bas de l’immeuble. 

Tous nos collègues étaient déjà dans le bus lorsque nous sommes arrivés. Après des salutations accompagnées de rires et de blagues, nous nous sommes installés, avons bouclé nos ceintures puis le bus a démarré.


Libreville, Sept heures du matin le soleil éclaire la capitale gabonaise de mille feux. On roule sur le boulevard du bord de mer.  


-Anthony et Stella, vous allez sur le terrain pour votre reportage, les autres et moi nous continuons au siège d’Africa Infos +. Vous nous rejoindrez pour la pause déjeuner.


Christian, directeur des programmes d’Africa Infos + Cotonou, la quarantaine bien entamée, de taille moyenne,  assez mignon même si j’avoue que ce n’est pas mon style du tout, marié et père de famille, c’est lui qui chapeaute l’équipe depuis notre arrivée. Même si certains comme Anthony ou moi-même avons des caractères forts et avons quelques fois des problèmes avec la subordination, nous avons décidé de mettre de l’eau dans notre vin et de tout mettre en place pour que la collaboration se passe bien.


(…)


«-…c’était Stella GAGNON pour Africa Infos + Libreville »


-C’est bon ! On la garde !


-Tu en es sûr  Tony ? 


-Sûr et certain !


-Je confirme vous pouvez-la garder. Fit une voix masculine juste derrière moi. 


« C’est sûrement un marathonien venu retirer ses effets pour la course. Et comme tous les autres, il s’intéresse au tournage et n’hésite pas à donner son avis alors que mon collègue et moi travaillons sur le reportage qui passera au journal télévisé de ce soir ».

 

J’attendis qu’Anthony ait bien arrêté la camera pour me retourner et découvrir qui était cet homme qui avait osé donner son avis sur le tournage de notre émission.

 

Ma curiosité était aiguisée au maximum. Dès que le voyant rouge de la caméra s’arrêta,  je me retournai aussitôt, empressée de voir l’homme à la voix de velours. Grande fut ma surprise lorsque je vis Yannick MIKALA.


« Waouh ! C’est Yannick ça ?! Le gars au corps musclé. Dans son cuissard et débardeur qui lui donnent cette allure tellement... Sexy ?! »


Eblouie,  je battais nerveusement des paupières. Je ne saurais dire si c’était dû au soleil ou au débardeur moulant et blanc pétant de Yannick.

 Je sortis mes lunettes de soleil pour me protéger la vue.  J’avais l’impression de voir ce bel homme pour la première fois de toute ma vie.


Pour cacher mon trouble naissant, je me donnais de la contenance et décidais de jouer à la fille décontractée.


-Hé Yann ! C’est donc toi qui t’es permis de me chambrer ? 


-Bonjour Stella ! Dit-il, amusé.


-Euh…Oui bonjour, désolée je fais ma sauvage, j’oublie les formules de politesse.


« C’est la première fois que mes yeux se posent sur Yannick de cette manière ».


-Qu’est-ce que tu fais là de si bon matin ? 


-Je participe au marathon dans quelques jours donc je suis venu récupérer mon dossard et les autres effets pour la course.


-Ah oui ? Tu cours ? Fis-je agréablement surprise.


-Bien-sûr !


-C’est vrai qu’à l’époque lorsque je venais rendre visite à Francine tu courais déjà.


« Je viens d’évoquer le prénom de Francine. Et pour la première fois je ne ressens aucun ressentiment. Anthony me regarde d’un air que je qualifierais de bizarre. Il ne va quand même pas me faire le coup du collègue jaloux à chaque fois que je parle à un homme ! Ça devient épuisant à la fin. Je décide de faire les présentations »


-Yannick, je te présente Anthony DOREGO mon collègue. Il fait partie du staff Africa Infos + venu du Bénin.


Les deux hommes se dévisagèrent pendant  quelques  secondes comme si chacun voulait jauger d’un coup d’œil le potentiel de l’autre. On aurait dit deux mâles en train de s’affronter.


-Enchanté fit Yannick.


Les deux hommes se serrèrent la main.


-De même…Lâcha Anthony entre ses dents.


 Yannick reporta son attention sur moi.


-Alors tu t’y plais à Libreville Stella ?


-Bof je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion de visiter la ville…Je ne suis là que depuis. Tu as déjà oublié ? 


-Je te ferai découvrir les points clés de la ville. Si tu veux bien…


-Oh oui ! J’aimerais beaucoup que tu sois mon guide.


 On a éclaté de rire.


-En tout cas toi, tu as l’air de te plaire ici…


-Oui ça va.


-Cotonou ne te manque pas des fois ?


 Yannick prit un air un peu plus sérieux et m’a semblé réfléchir avant de me donner une réponse. 


-Ce qui me manque le plus c’est la famille. Mais quand j’ai envie de voir Maman, mes frères, mes belles-Sœurs et leurs enfants, il me suffit d’organiser des retrouvailles de toute la famille MIKALA et je fais le plein d’affection…


-En tout cas, si tout se passe bien, je serai bientôt une Librevilloise à part entière.


-Tu es douée dans ce que tu fais Stella, je t’ai souvent vue à la télévision.


Etonnée, Je levai un sourcil.


-ça te surprend ? Il m’arrive de regarder les infos tu sais…


-Les  infos  du Bénin rajoutai-je amusée.


-Et oui qu’est-ce que tu veux…C’est mon deuxième pays. J’y ai passé une bonne partie de ma vie.


-Mais oui je sais bien. Fis-je d’un ton sérieux.


En fait ce qui me surprenait le plus c’était que Yannick regarde mes reportages.


-Dites-moi Yannick, fit Anthony qui était resté silencieux depuis que Yannick et moi discutions.


Curieux de savoir ce qu’Anthony avait à dire, Yannick et moi nous- nous sommes tu.


 -Auriez-vous un lien de parenté avec MIKALA Daniel le célèbre gangster qui a été abattu froidement par son ennemi juré Nathan SACRAMENTO ?


« Mince ! Mais Anthony a fumé la moquette ou quoi ? Pourquoi parle t-il de Daniel de but en blanc ? Le connaissant, je suis sûre qu’il l’a fait sciemment ! Si je me fis au sourire en coin qu’il affiche, j’affirmerais qu’il l’a fait dans le seul but de mettre Yannick mal à l’aise ».


Je lus comme une gêne sur le visage de Yannick. Il sera ses mâchoires  pour ne pas laisser la colère prendre le dessus.


Anthony sait pertinemment que Yannick est un fils MIKALA. L’histoire avait fait tellement de bruit à Cotonou, surtout après l’arrestation du père de William. Et étant nous mêmes journalistes, nous étions aux premières loges quand cette affaire de gangs rivaux a éclatée.


Francine et les siens avaient été très affectés par la mort brusque de leur père. Francine était chez moi lorsqu’elle avait appris la nouvelle…C’était le jour de mon mariage…Nous étions toutes les deux très malheureuses ce jour là…


Daniel MIKALA n’était pas un ange certes, mais ses enfants l’aimaient. C’est d’ailleurs à sa mort que je m’étais rendue compte que tout ce qu’ils lui reprochaient tous, c’étaient ses activités louches, car dans le fond, ils l’aimaient beaucoup.


Le fait que sa mort ait été médiatisée n’a pas rendu les choses faciles. C’est sans doute pour cela que Francine et Yannick avaient préféré partir du Bénin pour vivre définitivement au Gabon.


J’ai toujours eu cette légère vague de tristesse et de colère mêlées qui s’emparent de moi à chaque fois que je pense à celle qui était ma meilleure amie…Mais là j’ai vraiment l’impression que tout le ressentiment que j’éprouvais à son égard s’est amoindri. Comme quoi le changement d’espace m’est bénéfique. Tant mieux alors !  »


-Oui, Daniel MIKALA était mon père. Dit Yannick en regardant Anthony droit dans les yeux. Pourquoi cette question ?


Demanda Yann qui essuya quelques gouttes de sueurs qui perlaient sur son front.


« C’est tellement sexy… »


Mon attention se reporta sur Anthony qui venait de lui répondre.


-Simple curiosité. Vous portez un nom très célèbre à Cotonou et  je désirais juste savoir si vous aviez un lien avec….


-Maintenant vous savez ! Coupa Yannick visiblement excédé. Daniel était mon père. Ce n’était pas un saint, mais c’est l’homme sans qui je n’aurais jamais existé.


«Il faut que j’intervienne vite ! »


-Yannick je suis dés…


D’un geste de la main il me fit signe de me taire et poursuivit.


-Vous savez quoi ? Vous ne m’intimidez pas le moins du monde avec vos allusions sur mon père ! Si votre démarche était de me mettre mal à l’aise, je tiens à vous dire que c’est raté. Je suis bien dans ma tête et dans mon corps. Et le passé de mon père ne me colle pas du tout à la peau comme vous semblez le croire.


Le calme avec lequel Yannick venait de dominer la situation était juste surprenant. Une petite voix me soufflait de faire quelque chose. Pour calmer cette tension entre les deux hommes.


-Bien Anthony je crois que c’est l’heure de la pause. 


Yannick marmonna des excuses et se dirigea vers l’un des stands afin de récupérer son dossard et les effets de la course.


Furieuse, je tirai mon collègue par le bras et l’entrainais légèrement à l’écart afin de pouvoir lui parler aisément.


-Qu’est-ce qui t’a pris Tony ?


-Je ne vois pas à quoi tu fais allusion Stella, fit mon collègue en rangeant sa caméra comme si de rien n’était.


Je le regardais ahurie.


-Tu ne vois pas à quoi je fais allusion ? Tu ne sais pas mentir Anthony DOREGO. Fais-le à une autre,  mais  pas à moi ! Tu crois que je ne te connais pas assez pour savoir que tu as tout fait pour mettre Yannick mal à l’aise ?


-Je n’ai rien inventé que je sache ! Ce gars est le fils d’un des plus grands malfrats que le pays ait jamais connu et tu veux que je fasse l’autruche ?


-Etait-ce une raison pour ramener ça ici ce matin ?


-Ce n’est pas de ma faute si son père était un assassin ! Et puis tu as vue comment tu le regardes ? Dès que Yannick MIKALA est dans les parages tu changes d’attitude ! Tu en pinces pour lui ou quoi ?dit-il avec une pointe d’amertume dans la voix. 


-Pfff n’importe quoi !  Retorquai-je sur la défensive.


C’est vrai que j’ai eu cette impression de découvrir Yannick autrement.

 Depuis que je l’ai vu à la soirée de bienvenue organisée par le staff, je ne le perçois plus du tout comme le grand frère de Francine. Cette barrière n’a plus lieu d’exister à présent.


-N’importe quoi tu dis ? Tu t’es vue avec tes « oh Yann ! » ?


-En fait tu es jaloux Anthony ?


-C’est complètement absurde ! 


Je ris à gorge déployée. 


-Tu ne supportes pas de voir que le courant passe bien entre Yannick et moi. N’est-ce pas ? Mais tu sais quoi Tony ? Tu vas devoir t’y faire ! 


Sans lui laisser le temps de rétorquer quoique ce soit, j’ai tourné les talons et je suis allée rejoindre Yannick.


 





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