LE DOUTE , 2e Partie

Write by delali

LE DOUTE,  2e partie 


J’ai manqué de faire tomber mon téléphone après la lecture du message de Blandine ; ma sœur faisait sûrement une erreur ! 

Junias ?  Mon … mon Junias ?  Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Que veut-elle dire par là ?  Non ! Ce n’est pas possible !  Jamais !

Je n’ai fait que lire et relire le message en question, sans vraiment comprendre ; j’ai tourné et retourné la question dans tous les sens…

Il faut que je garde mon calme ! Tout ça est invraisemblable !  Elle fait sûrement une fixation ! 

J’ai essayé de me détendre en me convainquant que mon amie avait des à priori ; elle aurait sûrement surpris Junias dans une position qui prêterait sûrement à confusion ; je finis par balayer et mettre tout ça de côté ; d’un coup, je me mets à regretter pourquoi je l’ai fait venir ici chez nous ; à force de s’attarder trop longtemps, on commence à avoir les yeux ouverts sur tout…

Ma puce ! Hé ?  Viens te coucher ! Me chuchote une voix douce à l’oreille.

Je me réveille d’un bond…

Oh… Junias ? Cest toi ? Tu m’as fait peur.

Ce n’est que moi ! 

Tu es là depuis combien de temps ?

Je viens à peine d’arriver. J’ai dû attendre que ta plus que sœur embarque et que l’avion décolle pour Cotonou.

Ça me rassure.

Aller…viens te coucher ! 

Je n’ai jamais douté de l’amour que Junias me porte, et aussi, j’ai toujours écouté les conseils de ma plus que sœur, mais également ceux de ma mère, dès que je serai seule, je prendrai son avis.  Je ne me suis jamais retrouvée dans une situation aussi embarrassante que celle-ci.  A peine on a posé le pied sur le lit que mes pensées ne cessent d’affluer ; je le regarde, alors qu’il me fait un câlin et s’endort paisiblement... « Le diable ? » Me dis-je intérieurement ; je ferme les yeux … je revois le message de Blandine me prier de partir de là en toute vitesse !  Mais comment douter de lui ?  Après tout ce temps passé à ses côtés !  « Elle veut semer le doute dans mon esprit ! » Non ! Je ne peux pas partir !  Nous sommes un couple solide et nous avons fondé nos bases sur l’amour mutuel et la confiance ; nous avons d’adorables bambins que nous aimons…  je rouvre encore les yeux, et je me sens plus confiante ; je me rapproche de lui et je resserre mon étreinte…

Je t’aime…  lui murmurai-je.

Il se retourne et me serre encore plus fort…

Je t’aime aussi chérie. Tu n’as plus sommeil ?

Non ! Je pensais à nous et à tout ce que nous avons de si précieux ! Nos enfants et à tout ce …

Dis-moi… me fais-tu assez confiance ?  me demande-t-il tout de go.

Pourquoi tu me demandes ça Junias ?

Blanche… je te connais depuis longtemps. 

Junias… je… tout ce que je sais c’est que je t’aime !  Je n’ai jamais douté un seul instant de toi et je…

Même s’il arrivait que je t’interdise certaines choses dès à présent ?

Attends ! Que veux-tu dire par là ? Je ne t’ai jamais …

Sois franche et répond moi ! Je ne suis pas dupe. Et j’aime être sincère avec toi !

Mais…  je viens de te le dire.  Je t’ai toujours fait confiance ! Tous ces voyages que tu fais ; tes longues absences… est-ce que tu m’as entendu me plaindre ?

Je ne te parle pas de ça chérie, c’est accessoire ! Je le fais pour que nous ayons une vie décente.  C’est mon métier. Mais je suis toujours là pour toi et les enfants. Je te soutiens et te motive dans ton métier d’écrivaine n’est-ce pas ?

Oui, tu l’as toujours fait.

Alors je te le redemande… j’ai observé la situation et je pense que je suis pris pour ce que je ne suis pas.

Que veux-tu dire ? Je ne te suis pas très bien.

Eh bien dis à ta copine que je ne suis ni un sorcier, ni un sectaire !!!  J’ai tout fait pour me retenir et ne pas lui manquer de respect. Durant tout son séjour ici elle n’a fait qu’épier mes moindres faits et gestes.  J’ai banalisé, en me disant qu’elle n’irait pas jusque-là.

Tu … tu me fais peur.

J’ai joué les ignorants et je savais que tu es de mon côté.

Je le suis !

Jusqu’à tout à l’heure…

Pardon ?

Pourquoi tu ne dors pas ?  Pourquoi tu m’épies de la même façon que ta siamoise ? Ce regard !  Ça confirme donc ce qu’elle t’a murmuré tout à l’heure à l’oreille alors que je m’apprêtais à l’accompagner à l’aéroport !

Attends… ne prends pas ça comme ça ! 

J’ai gardé mon calme, tout simplement parce que j’ai toujours pensé que je suis de ton côté ! Mais tu viens de me prouver le contraire !

Mais non !

Ta siamoise et toi vous fomentez des choses derrière mon dos n’est-ce pas ?  Je suis le diable n’est-ce pas ?

Je n’ai jamais dit ça !

Alors je vais te poser la question une seconde fois… seras-tu en mesure de me tenir la main, de la regarder en face et de lui demander d’arrêter ces accusations gratuites ?  Elle qui me prend pour un être si abject. Si oui on est ensemble et on leur ferme à tous la porte et quand je dis tous, c’est vraiment tous ; sinon chacun de nous prendra la mesure de la chose.

Je … je …suis un peu perdue.

Suite à ma réponse, il semble surpris. Il se passe une main au visage en soupirant, puis il reprend :

Blanche, si tu as le moindre doute dans ton esprit, c’est que tu es une lâche. Je suis rentré ce soir, malgré toute la peine et l’effort ultime que j’ai fait pour raccompagner ta soeur…pas un mot ! Elle ne m’a adressé aucun mot !  Je rentre ce soir et je te trouve bizarre… mais je fais fi de tout ça, je te cause je t’enlace, je te parle, je te rassure…mais tout ce qui trotte dans ta tête c’est le doute !

Je n’ai jamais douté de toi, rassure-toi.

Alors tu me donnes une réponse claire !!! Sinon je prends la mesure de la chose et le reste tu le verras juste 

Non !  Junias ! Je… je tiens à toi plus que tout.

Il se leve, furax ; il allume la lumière et il croise les bras, attendant une réponse de ma part…

En  une fraction de seconde, j’ai vu ma vie défiler ; mes parents, ma famille avec qui j’ai une si grande attache. Puis ma Blandine, son instinct ne l’a jamais trompée ; je le sais par expérience. Quand je lui avais présenté Junias, elle avait fait deux pas en arrière avant de se raviser ; elle m’avait dit…

Je sais que tu l’aimes, et lui aussi ! Mais ne le laisse jamais te voiler les yeux ! C’est bien beau tout ça, mais du moment où il ne t’aveugle pas, tu peux foncer.

Aujourd’hui, elle vient me sortir une autre version…Junias ne serait pas bien pour moi et que je cours un réel danger, dans ce couple qui est le mien, et dont ma vie en dépend…

Je le regarde, alors qu’il est toujours debout, attendant une réponse claire de ma part…

Ecoute…Junias… je … j’ai besoin de réfléchir et je…

Très bien.

C’est sa dernière phrase … il a ramassé son téléphone et il est sorti de la chambre…

Ça fait deux mois que nous ne nous adressons plus la parole, dans le vrai sens du terme ; ça fait deux mois que je suis à couteaux tirés avec ma famille. Ma mère, lorsque je l’ai mise au courant de la situation m’en a tenue pour responsable.

Voilà, quand je te parle, tu n’écoutes pas. Je te dis à chaque fois Blanche pries, pries pour ton mari pour que Dieu préserve votre foyer, non !!! Tu fais la femme émancipée.

Mais maman, le souci n’est pas là, Blandine a des doutes sur lui, et veux me préserver. J’ai bien le droit de rechercher la vérité.

Blandine ! Blandine ! Tu ne sais pas que le malin cherche la moindre petite faille pour s’introduire dans ton foyer ? Blandine, elle a les preuves de ce qu’elle avance ?

Maman, si c’est faux tout ce qu’elle dit pourquoi Junias ne m’adresse plus la parole ? Ne devrait-il pas chercher à me convaincre ?

Blanche ! C’est ton époux, tu lui dois respect et obéissance, sans preuve, tu ne dois pas prendre partis, tu dois être celle qui calme le jeu, tu dois être douce, fais ta part du contrat, et encore une fois je te dis, tu dois prier. C’est Dieu qui va te délivrer de tout mal, même si cela vient de ton Junias et non ta rapporteuse de Blandine.

Eeeeh maman, Blandine est comme ta fille aussi non ?

Oui, mais là j’ai l’impression que le diable l’utilise pour semer le doute. Et laisse moi te dire que le doute et l’amour ne font pas bon ménage. Ton mari a raison de se sentir frustré. Toi son épouse qui est sensée être de son côté, tu préfères attendre preuve d’une certaine Blandine que tu ne sais même pas ce qu’elle te veut en réalité. Toi et lui vous formez une seule chaire maintenant, tu aimerais qu’il doute de toi ?

… Non.

Alors, ne lui fais pas ce que tu n’aimerais pas qu’il te fasse…Vous deux là même, je vous ai dit aussi de faire bénir votre union, mais non ! Vous êtes tous sages par vous-même !

Suite à cette discussion avec ma mère, je m’en suis tout de suite prise à Blandine, ma plus que sœur, ma siamoise. Je l’ai accusé ouvertement de vouloir foutre mon mariage en l’air …

Tu es une briseuse de foyer Blandine.

Ma sœur, si je l’étais, il y a longtemps que je me serai opposée à ce mariage ! Il t’a voilé les yeux. Et à moi aussi quand j’étais là-bas.  Mais c’est la vérité !

Verité ! Et tu n’arrive à rien me dire !

Le calme avec lequel, elle m’avait répondu, m’inquiète, mais je décide de suivre les conseils de ma mère, parce que Junias, je l’aimais trop, et je ne voulais pas perdre mon couple.

 Ça fait deux mois que je me tue comme une malade à faire comprendre à mon mari le contraire de ce qu’il croit que je pense de lui ; c’est un dialogue de sourd qui s’est installé, si bien que je commence à baisser les bras dans la prière ; même les enfants commencent à ressentir cette atmosphère si pesante. Je ne voulais pas entrer dans une sorte de guerre ou de fuite en avant ; j’ai tenu mon rôle d’épouse malgré tout ; mais le doute…il s’est installé chez nous comme un intrus, il a pris place et il s’est mis à nous diviser, pour mieux régner.

Pendant cette même période, les affaires de Junias ont commencé à chuter ; les voyages ont brutalement cessé ; et comme un malheur n’arrive jamais seul, les ventes de mes deux plus grands chefs d’œuvre ont commencé aussi à chuter ; tout allait mal ;  on aurait dit que le sort n’a fait que s’acharner brutalement sur nous. Ma mère a essayé de lui parler, mais rien n’y fit. 

Nous n’arrivions  plus à nous comprendre et les vraies disputes ont éclaté du jour au lendemain, jusqu’à ce qu’aucun de nous ne parvienne plus à supporter la présence de l’autre ; mais moi j’étais vraiment prête au changement et à la réconciliation, malgré tout ; Junias, je le considérais toujours comme mon homme et le père de mes enfants ; alors un soir qu’il était rentré ; je l’ai entendu ; il s’est dirigé dans sa chambre ; je précise que nous faisions depuis chambre à part… j’ai ravalé tout mon orgueil cette fois ci et je suis allée frapper timidement à sa porte…

Est-ce que je peux entrer s’il te plaît ? Il… il faut qu’on parle !

Il m’a ouvert ; il était tendu, nerveux, triste ; il était tout ce qu’il y a de pas bien à la fois… j’ai eu de la peine et je me suis mise à culpabiliser.

Je peux m’assoir ?

Il m’a indiqué l’endroit où m’assoir…à peine j’ai ouvert la bouche qu’il m’a coupée de suite…

Ne perdons pas de temps… je veux divorcer ! me lance-t-il.

Quoi ? Mais … on n’a …

Ecoute… ça ne peut plus durer ! Je ne veux pas vivre comme un étranger chez moi !

Junias ! Mais qu’est-ce qui nous arrive ?

Demande à ta plus que sœur !

Tu sais très bien ce qui se passe avec elle ! Actuellement nous ne sommes plus en bons termes !  Je lui ai tourné le dos… pour toi !  J’ai pris un risque pour toi !

Quoi ? Un risque… pour moi ? Tu as pris le risque de te marier avec moi ?  C’est ce que tu veux insinuer ?  Je ne peux plus vivre comme ça ! Blanche c’est terminé !


« À très vite pour la suite et dernière partie !!!  En attendant, apprécié la situation de Blanche !  

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