Le_Père_Parfait!!

Lionnida

Épisode 5

Je me laisse choir dans le canapé et je commence à pleurer à très haute voix. J'ai crié si fort qu'il se sent obliger de se retourner.

Je n'ai même pas su lorsqu'il fit son entrée. Je l'ai juste vu devant moi et il m'a tendu les bras.

Je ne me fais pas prier et je m'y réfugie.

Il me sert fort et me dit:

- Je suis là Tina ! Tout ira bien t'inquiète !

Alors là, je me détache brusquement de son emprise et je lance:

- Non c'est faux! Tout n'ira pas mieux. Tu le dis parceque tu ne connais pas la vérité.

 Il me regarde avec perplexité. Je respire un grand coup et comme piquée par une mouche, je relance

- Tu es là parce-que tu as pitié de moi pour ma mauvaise passe. Combien de temps vas-tu rester? Resteras tu avec moi si tu apprends que je suis une mère célibataire qui se fait passer pour une jeune fille ? Que ma famille ne m'aime pas sauf mon Père ?

Il reste figer un instant et me demande :

- Tina c'est tout? 

- Oui!

- Je croyais que tu me diras que tu as tué, que quelqu'un est mort, ou d'autre mauvaises nouvelles. Ton enfant va bien ? Et son père ?

Cette douceur avec laquelle il m'a posé les questions m'a fait comprendre que je suis dans le déni, que j'ai pas accepté mon histoire, qu'il y'a une partie obscure de moi, que j'ai un fantôme que je dois affronter. Je dois me surpasser, affronter cette peur d'être rejeté. Je dois faire face à la réalité et l'accepter. 

C'est ainsi que je me mets à lui raconter avec détails toute l'histoire.

À la fin, il m'ouvre ses bras à nouveau et me dit, 

- Viens ici! 

J'exécute et il me dit:

- Merci de t'être confier à moi. Merci pour la confiance. J'ai écouté avec attention toute l'histoire et j'ai compris beaucoup de choses. Je ne peux jamais te juger mais j'ai toujours su qu'il y'a une partie sombre qui se cache derrière cette joie que tu dégages. Et chacun de nous a une histoire à raconter tu sais ? quelque chose qui a blessée, qui traumatise mais qu'on traîne toujours.Tu as des blessures dans ton âme et tu dois être guérie et tu as le devoir de pardonner également beaucoup de personnes.Y'a que de cette façon que tu pourras avoir la paix intérieure. Crois-moi que c'est pas facile. Prend ton temps et décide toi! Je vais t'accompagner. Tu es une fille forte alors ne baisse pas les bras. Et parce-que ma chérie est forte, elle va rentrer dans la douche, prendre un bon bain et mettre quelque chose de léger et elle me suit.

-Morte de rire !  C'est comme ça qu'on invite une femme ?

- J'ai ma manière à moi de le faire pour ne pas ressembler à tout le monde. Je sors de l'ordinaire. Lol!

Lionnida

UNE SEMAINE PLUS TARD !!

C'est les weekends et je suis contente de sortir avec Maurice car la dernière fois était une réussite. Il a réussi à me faire changer d'humeur, j'avais ri jusqu'à oublier que j'étais triste. Alors que je m'apprêtais, mon téléphone se mit à sonner. C'est un numéro inconnu. Je décroche et c'est celui que j'imaginais : Yannick.

- Qu'est-ce que diable me tu veux? 

- <<S'il te plaît Tina, j'ai besoin de te voir, il faut qu'on parle !>>

- Hey! Tu es culotté hein Yannick. Après tout ce que tu m'as fait, tu penses que je peux encore avoir le désir de te voir ? On est où là ?

- << Je sais et je suis désolée pour tout>>

- Oui c'est très facile d'être désolé. Mais toi et moi n'avons absolument rien à nous dire. Et si tu penses que tu as quelque chose à me dire, le mieux  pour toi est de vite vomir avant que je ne change d'avis car j'ai vraiment pas le temps pour des conneries

Et c'est alors que monsieur se met à pleurer. Mdr! Larmes de crocodile ! 

- Yannick, j'ignore ce que tu as mais j'aimerais vraiment que tu pleures un peu plus et à haute voix. N'importe quoi!

Je raccroche et je bloque le numéro. Il ne faut pas qu'il me gâche encore ma bonne humeur.

Ça fait trois jours que je suis hospitalisée. J'ai été victime d'un paludisme qui ne me lâche pas les baskets. Maurice passe chaque jour me rendre visite et tout est parfait entre nous. Et comme d'habitude, il est là ce matin et je peux dire que je vais mieux. Mais j'ignore qui toque encore à la porte car je n'attendais personne. Maurice se propose d'ouvrir et c'est ainsi qu'il revient me dire que c'est quelqu'un qui voulait me voir à tout prix. Je me lève et qui je vois ?

- Yannick que fais-tu ici?

- Tina, laisse moi t'expliquer.

- C'est justement la réponse à la question que je t'ai posé.

Il se met à genoux et commence à pleurer.

- Ça fait la cinquième fois que je vais au BEPC. Partout où je vais, on me dit que personne ne me persécute. On m'a dit que j'ai fait du mal à une fille qui a trop pleurer et que ce sont ces larmes qui réclament vengeance.

Il prend le souffle et continue

- Tina, j'ai pris conscience que je t'ai offensé, que j'ai blessé ton âme et celle de Jordan. Je reconnais que je t'ai trahi, abandonné quand tu as besoin de moi, mais s'il te plaît pardonne moi.

- C'est facile de venir demander pardon après tout ce que tu m'as fait subi toi et ta famille. Tu m'as menti, tu as pris ma virginité, tu m'as trahi, abandonné, nié. Tu m'as fait pleurer. Tu as nié ton propre fils. J'ai souffert toute seule pour prendre soin de lui. Et tu viens te présenter pour demander pardon. N'est ce pas simple ça? Retourne d'où tu viens. Je crois que c'est le mieux pour toi.

  Maurice qui assiste à toute la scène me regarde avec insistance comme pour me dire 

-<< Tu es sérieuse ?>>

Bien sûr que je suis sérieuse. Les gens sont vraiment injustes. Ils croient que c'est facile de tout oublier d'un coup comme on le voit à la télé. Ça dépend d'avec qui tu as à faire.

Et je ne peux pas comprendre qu'il a agit ainsi en qualité de gamin car nous l'étions tous les deux.

- Je n'aime pas me répéter alors ne m'oblige pas à être désagréable.

Il se couche par terre et m'attrape les pieds

- Tina s'il te plaît, j'ai besoin de ce diplôme, alors pardonne moi.

Ça me reste juste trois semaines pour perdre encore l'année si tu ne me pardonne pas. Je ne te demande pas autre chose. Pardonne moi ! 

Un regard insistant suffit pour qu'il me lâche les pieds et je ferme ma porte pour aller me coucher.

Maurice n'ose pas parler.

À suivre...