le procès J-2
Write by EdnaYamba
RICHARD MAGANGA
- Papa tu as vu le portrait qu’ils ont dressé d’ Arnold durant le proçès ? me dit Loic
- Hummm
- A cette allure , cette fille va etre acquitée ! c’est hors de question elle a tué mon frère !
- Il faut reconnaitre qu’ Arnold était violent, dit Alain , il a du lui en faire voir de toutes les couleurs c’est pas comme si nous ne le savions pas
- Arrete Alain de quel camp es-tu ? elle a tué ton petit-frère , lui reproche Loic
- Je sais mais je sais aussi que quand elle évoque la légitime défense , elle dit vrai
- Elle n’avait pas besoin de le tuer ! Diane a vécu avec lui 4 ans durant et on a jamais rien entendu
- Peut être que Diane était plus forte mentalement qui sait mais on se souvient bien tous ici que Diane a pris la fuite dès qu’elle a pu pour ne plus jamais revenir !
- Tu agaces ! papa tu ne dis rien !
J’écoute mes deux fils se disputer ! et là je revois mon garçon en face de moi ! Arnold , la dernière image de lui que j’ai est celle d’un garçon furieux sortant de la salle de réunion ! c’est comme ça qu’on s’est quittés ! Arnold a toujours été très violent, très excessif depuis son jeune age nous le savons tous ! mais c’est difficile à accepter je n’ai jamais voulu qu’on dise de mon fils qu’il avait des problèmes psychologiques c’est pourquoi j’ai refusé qu’ils continuent ces thérapies , c’était un garçon comme tous les autres !
Lauriane MIKELE
J’arrive toute remontée à la maison ! cette famille commence à me faire chier !
- Calme toi chérie ! me dit Marc, calme toi !
- Marc il faut qu’on aille voir cette Diane , tu as pu contacter Anne
je sais que ce que je lui demande est pénible mais au point où nous en sommes a-t-on vraiment le choix ?
Marc prend son téléphone et appelle Arlette c’est elle qui est amie avec Anne !
Elle nous recontacte quelques temps plus tard nous disant qu’ Anne acceptait de nous rencontrer !
(…)
Anne est là, le sourire moqueur, le regard méprisant !mais je peux tout supporter aujourd’hui si ça peut aider à sauver ma fille de la prison ! sa cousine nous regarde et ne dit mot !
- Donc aujourd’hui après l’humiliation que tu m’as infligé tu peux me demander un service ? rit elle, eh ah NZAME, tu ne dors pas !
- Anne , tu peux mettre tes rancœurs de coté s’il te plait , lui dit Marc, l’humiliation dont tu parles tu l’as toi-même cherché non
- Réfléchis bien à la façon dont tu me parles Marc , menace-t-elle, je vais dire à ma sœur de témoigner pour vous pourquoi ?
- Parce que mon enfant risque la prison, lui dis-je
- Et je m’en fous où est notre problème là dedans ? si elle est aussi sauvage que son frère peut etre que la prison est ce qu’il faut !
- Lauriane lève-toi, me dit Marc, on ne va pas écouter ses folies sous prétexte qu’on a besoin d’aide ! lève-toi on part !
- Non marc, lui dis-je
Je mets à m’agenouiller, quitte à me faire humilier j’ai dit je suis prete à tout pour que ma fille ne vive pas l’enfer de la prison ! me voici agenouillée devant la cousine d’Anne ! la suppliant de témoigner sur ce qu’elle a vécu avec Arnold !
- Vous êtes des femmes, un jour vous serez mères si vous ne l’ êtes pas déjà et je ne vous souhaite pas ce que j’endure ! je suis aujourd’hui à genoux je ferais même pire si vous me le demandez pour sauver mon enfant !
- Lauriane, lève-toi stp, me murmure Marc
- Hummm , ça ne nous émeut pas ! dit Anne ! ce n’est que le revers de la médaille ! les assassins vont en prison !
- Anne ça suffit ! dit la jeune fille qui était jusqu’à présent restée silencieuse, levez vous madame je vous en prie , levez vous !
Elle vient m’aider à me lever !
- J’ai vécu avec Arnold et je sais de quoi il était capable ! dkit elle ; les yeux brillants de larmes , je vais témoigner pour votre fille !
- Merci, lui dis-je , merci beaucoup !!!
(…)
- Mr Loic MAGANGA , dit l’avocat de l’accusation , vous avez grandi avec le défunt ?
- Oui c’est exact
- Comment pouvez vous nous décrire vos rapports ?
- Bien , nous avons grandi comme des frères entre amour et disputes et surtout beaucoup d’amour
Liana MIKELE
j’écoute LOIC mentir ! je suis sur que même dans sa tombe Arnold n’en revient pas de tous les éloges que son frère fait à son sujet, il doit surement se retourner dans sa tombe ! frère aimant, patient, sans rivalité ! qu’est-ce que je ne vais pas entendre ça aurait été Alain, j’aurais peut etre dit oui mais venant de Loic ce n’est que du mensonge ! ils étaient en éternelle compétition ! et là il brosse le portrait d’un Arnold calme !
- Monsieur MAGANGA, dit maitre METOGO, vous avez dit que vous et votre frère vous entendiez très bien et que votre frère ne manifestait pas d’accès de colère ?
- Oui c’est exact il pouvait se fâcher comme tout le monde mais jamais à l’ extrême au point de taper sur sa femme, il l’adorait , il nous l’avait lui-même dit
- D’accord ! vous allez me répondre juste par oui ou non ! votre frère ne s’est il jamais emporté pour une petite blague ?
- Non
- Non ! alors cet événement vous rappelle-t-il quelque chose , vous étiez en famille, vous avez fait une blague à votre frère sur la sois disant fille qu’il aurait à vous présenter et il s’est énervé et vous a donné un coup de poing ?
- Euh… faut dire que je l’avais poussé à bout !
- Répondez par oui ou non svp ! vous a-t-il donné un coup de poing oui ou non ?
- Oui
- Vous arrivait-il de vous battre ?
- Oui , répond Loic en serrant les mâchoires
- Finalement votre frère n’était pas aussi doux que ce que vous avez tenté de nous faire croire ! j’en ai fini votre honneur !!!
Loic se lève en me jetant un regard mauvais ! maître METOGO invite maman Antoinette à la barre , elle se met à raconter tout ce qu’elle m’a vu endurer tout au long de mon ménage, je baisse les yeux en sachant que maman doit être dévastée d’apprendre que j’ai subi tout ça sans jamais lui avoir rien dit !!!
Puis c’est au tour de Diane OBIANG de passer à la barre ! enfin je la vois !
Nos regards se croisent et dans ces yeux je vois de la compassion, on se comprend d’un regard car elle a aussi vécu le même enfer que moi à la différence qu’elle a su y échapper contrairement à moi ! son témoignage émeut la salle !
- Quand Arnold n’était pas content c’était les coups ! dit-elle, toujours des coups !
- Mlle OBIANG , lui dit l’avocat des MAGANGA , vous êtes tout de même restée 4 ans avec celui que vous décrivez comme un bourreau !
- Parce que je l’aimais , c’est fou à dire mais je l’aimais au-delà des coups, dit-elle en me regardant, Arnold avait un truc qui faisait qu’on lui pardonnait aussitôt !
- Mais vous êtes tout de même partie malgré que vous l’aimiez ? réplique-t-il
- Je suis partie partie parce que mes sœurs en ont eu assez , un jour alors qu’il m’avait permise d’aller avec elles en vacances je me demande encore ce qui l’avait incité mais je crois juste que c’est Dieu qui a eu pitié de moi, mes sœurs m’ont convaincu de ne plus retourner et c’est comme ça que je le quittais ! je n’aurais jamais réussi si j’étais restée dans la meme maison que lui !
- Vous m’excuserez si je peine à vous croire, ajoute l’avocat de la partie adverse , y a-t-il une quelconque preuve de ce que vous avancez ?
- Non malheureusement ! je n’ai que mon témoignage !
- Merci monsieur le juge !!!
Puis maître METOGO dit qu’il a encore un témoin à faire passer à la barre ! je suis étonnée d’entendre le nom de maman !!
Elle va à la barre et décline son identité en jurant de ne dire que la vérité et rien que la vérité !
- La première fois que j’ai rencontré ce jeune Homme, c’est le jour où ils revenaient de voyage , ils s’étaient mariés en cachette, j’ai tout de suite senti que ce n’était pas un homme pour Liana, un homme épouse-t-il la fille des gens sans avoir rencontré ses parents avant ? j’ai eu Liana je n’étais qu’une enfant mais je l’ai aimée dès la première minute qu’elle est sortie de moi, je me suis jurée de la protéger envers et contre tout ! J’ai fini par accepté ce mariage pour ne pas perdre ma fille, j’ai reçu ce garçon chez moi mais j’ai vite compris que quelque chose n’allait pas , tous les rêves de Liana semblaient éteints avec lui, elle n’existait plus que pour lui, je l’aime maman m’a –t-elle à chaque fois répétée !
Elle éclate en sanglots !
- Excusez moi, dit-elle alors que maître METOGO, lui donne un mouchoir, un soir elle est arrivée tard dans la nuit avec des bleus ! en pleurs ! elle n’a rien dit mais son père et moi avons compris ce qui se passait ! mais le même jour son mari revenait lui demander pardon elle retournait , il la contrôlait
- Madame LEYIBI , lui dit l’avocat des MAGANGA , vous dites que vous avez compris, vous avez compris quoi ?
- Qu’il la battait !
- Ben voyons a-t-elle affirmer ça ?
- Non ,elle ne voulait jamais rien dire de ce qu’il faisait parce qu’elle ne voulait pas admettre qu’elle avait eu tort de ne pas avoir écouté ! les enfants ne veulent jamais admettre que les parents ont raison !
- Supposons qu’il l’ait vraiment frappé , qu’avez-vous fait ? et a-t-il recommencé ?
- Marc est allé le voir et il a juré qu’il ne le referait pas ! mais ce n’était que des mots
- Pourquoi ne l’avoir pas dénoncé ?
- On est en Afrique monsieur , quel policier irait arrêter un monsieur qui bat sa femme ?
- Ça aurait pu commencer par vous, sait-on jamais !
Cet avocat me sort par les pores !mais ce qui me fait mal à ce moment c’est de voir ma mère ainsi vulnérable, de savoir que je suis responsable de sa douleur, si seulement je l’avais écoutée , mais avec des si on peut refaire un monde et ce n’est pas ce qui changera la situation !
J’ai été pour beaucoup égoïste ! je n’ai pensé qu’à moi sans penser aux autres ! et me voilà payant les conséquences !
- La séance est levée nous nous retrouvons la semaine prochaine !
Contrairement à hier, le départ se fait sans embûches ! les MAGANGA sont calmes de leur coté , je crois que toutes les révélations qui ont été faites aujourd’hui sont pour beaucoup mais ces révélations au fond ils le savent tous ! ce n’est pas de les écouter qui leur fait c’est de savoir que c’est étaler sur la place publique ! tout le monde sait qu’Arnold MAGANGA était violent !
(…)
Je vais trouver maman dans sa chambre alors que Richard junior est au salon avec papa ! elle est assise avec une paire de ciseaux en main !
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je veux couper mes cheveux ! m’annonce-t-elle
- Hein !? mais pourquoi ?
- Juste comme ça ! je veux changer de tête peut être que ça apportera aussi du changement , sourit-elle, tu veux bien me les couper ?
- Mais papa ?
- Il va s’y faire ! tiens !
Elle me passe les ciseaux pendant que je coupe non sans avoir un pincement au cœur ses si beaux cheveux ! c’est papa qui va faire une crise quand il va la voir !
- Maman , commencé-je
- Oui mon cœur
- Pardonne –moi, pardonne moi !!!
Je n’ai pas besoin d’ajouter d’autres mots qu’elle me comprend et me prend dans ses bras !!! je ne sais pas si je peux m’amender pour toute la souffrance que je lui ai causé et que je lui cause !
- Je t’ai pardonnée depuis longtemps mon bébé , mon amour pour toi est plus fort que ça !