LE TALENT A L'OEUVRE DE L'ART (suite et fin)

Write by Sandra Williams

Nous regagnâmes la boutique. On s’installa et mangeâmes pendant que Max expliquait à son ami ce qu’il attendait de lui. Il fit sortir deux toiles que je reconnaissais puisque c’étaient celles que j’avais endommager dans un moment de colère. Je me sentis très mal à l’idée de l’avoir mis dans de ce problème. Jérémy se leva pour examiner les tableaux et son verdict n’était pas vraiment satisfaisant. Selon lui on ne pouvait pas faire grandes choses. Max lui expliqua qu’il s’agissait de beaucoup d’argent et qu’il ne pouvait pas prendre le risque de perdre ce client. Le fameux client était un grand collectionneur qui avait été séduit par ces deux tableaux. Max avait vu une grande opportunité s’offrir à lui. Et maintenant ses espoirs volaient en éclats. Il lui fallait une issue de secours. Je compris que s’il était en fait triste la veille c’était par ma faute.

 Après avoir mangé, Jeremy nous laissa et s’en alla. Max était plutôt bouleversé par la nouvelle. Jérémy devait être sa dernière chance. J’étais coupable et je ne savais pas comment arranger les choses. Je ne connaissais rien dans le domaine et selon ses dires le client se présentera d’ici quelques heures. Je lui demandai alors de me faire voir les tableaux. Il se leva nonchalamment et je le suivis. Tout ce que j’avais pu remarquer c’était une toile remplie de peinture de différentes couleurs qui j’imagine à cause de l’eau ne ressemblait plus à rien. Les couleurs étaient entremêlées et on pouvait clairement voir la tâche d’humidité. Je n’aurais même pas déboursé cinq francs pour me le procurer. Enfin de compte il avait raison de voir ses espoirs volés en éclats. Je regardais toujours les tableaux quand quelqu’un entra dans la boutique. Son parfum était si fort qu’en une fraction de minute, il emballa toute la pièce. Je me retournai pour regarder l’auteur de ce désastre quoi que le parfum sentait incroyablement bon.

Max se dirigea vers lui très heureux de le voir et lui tendit la main pour le saluer. L’homme était d’une élégance à couper le souple. Son accent était plutôt français et il avait tout d’un homme riche. Il se dirigea vers moi pour me saluer respectueusement sans manquer de me mater. J’espérais juste lui avoir fait un bon effet. Il se présenta à moi et je fis pareil. Il ne perdit pas le temps et se retourna vers Max.

  • Alors cher ami, mes tableaux sont-ils prêt ?

Max avait du mal à répondre et je compris tout de suite qu’il s’agissait là du fameux collectionneur dont il parlait. Il devait être super riche pour être un collectionneur. Vu que mon ange ne savait pas quoi répondre, je pris la situation en main. Les riches en costard ne me font pas peur.

  • Vous aimez les œuvres d’arts tout comme moi apparemment ! lançai-je pour couper l’atmosphère qu’il régnait.

  • Je les adore et je me permets de dire que je suis un grand collectionneur d’œuvres d’arts.

  • J’adore les hommes qui ont un faible pour tout ce qui relève de l’inspiration. Moi-même je suis un fan et j’ai beaucoup entendu parler des œuvres de Max, c’est le meilleur et je me suis décidée à m’en procurer pour mon anniversaire qui est pour très bientôt. Cependant, il vient juste de m’annoncer que ces deux tableaux pour lesquels j’avais eu un béguin étaient déjà réservés, dis-je suis un ton admirateur en fixant droit le Richman

  • Oh ! c’est rare de voir des femmes qui aiment les œuvres d’arts. Vous êtes souvent bijoux et chaussures, dit-il fasciné par ma prestation (le pauvre)

  • Pour la majorité d’entre nous. Moi je préfère sortir du lot et explorer d’autres horizons. Suis une femme pleine de surprises, dis-je en détournant mon regard vers Max qui m’admirait (il fut un temps c’était moi qui le regardait comme çà et là il venait juste de récupérer ma place en coulisse)

  • Max n’est-ce pas charmant ce qu’elle dit ? Je suis fasciné Mlle Angéla, vous venez de gagner mon cœur, dit l’homme (sauf que le cœur que voulait gagner était celui de l’homme qui se tait juste derrière lui)

  • Absolument répondit Max, mais le souci c’est qu’elle a été très séduite par les tableaux qui vous intéresse.

  • Ah bon ? vous êtes celui qui a commandé ces merveilles ? dis-je en jouant les surprises

  • Oh oui très chère, c’est pour les ajouter à ma collection, reprit-il

  • Oh bien évidemment, votre salon est bien plus important que mon anniversaire. Je les avais déjà imaginés dans ma chambre, installés juste devant mon lit. Quel dommage ! dis-je exaspérée

  • Je lui ai dit que vous avez déjà payé une partie de la somme et que c’était en seul exemplaire, ajouta Max qui comprit très vite mon jeu.

Je fis exprès de décrocher un appel afin de rendre plus crédible mon histoire.

  • Oui allô maman, oui j’ai trouvé les tableaux que je voulais mais j’ai un souci (après un instant de silence) non je ne peux pas les avoir pour mon anniversaire. Un collectionneur les veut pour son salon. Oui, je suis très déçue et mon anniversaire est raté maman. Je rêvais d’un truc rare et unique pour cet évènement. T’inquiète pas je rentre dès demain en Côte d’Ivoire.

Je raccrochai et me retournai vers les deux hommes. Visiblement, ils avaient gobé mon histoire. Enfin notre cher collectionneur avait tout avalé et s’en voulait presque à mort. Je sentais monter l’adrénaline en moi. Il allait craquer dans un instant. Trop de galanterie l’empêcherait de laisser une pauvre femme comme moi sans des tableaux qui n’allaient servir qu’à orner son salon.

  • Max se fut un plaisir, je vais m’en aller et merci pour tout, dis-je avant de me retournai vers Dine pour lui faire une bise, ravie de vous avoir rencontré Mr Dine.

  • Moi aussi Mlle Angéla ! je crois que ce serait une erreur de vous en allez sans vos tableaux.

  • Quoi ??? mes tableaux vous dites ?

  • Oui miss Angela, je vous les offre les tableaux plus une visite de mon salon chez moi puisque nous sommes tous deux des fans d’œuvres d’art. Je crois que ces tableaux seront à leur place dans votre chambre plutôt que dans mon salon.

  • Oh merci beaucoup Mr Dine !!!

  • Appelez-moi Dine tout cour…ravie de vous connaitre, tenez voici ma carte, dit-il en tendant sa carte de visite, j’y jetai un léger coup d’œil.

  • Cher max je vous enverrai le reste de la somme comme convenu sur votre compte comme d’habitude. Vous avez une nouvelle commande alors. Je vous attends dans ma modeste demeure pour une visite guidée.

  • Vous pouvez compter sur moi, dit Max encore sous le choc.

  • Dine, je suis très honorée par votre invitation et je vous remercie pour ce geste qui signifie beaucoup pour moi.

  • Oh ! ce n’est rien Angéla vous méritez bien plus et vous savez pourquoi ? parce que vous avez fait un bon choix en matière de loisir.

  • J’en suis bien plus convaincue ! je vous raccompagne Dine.

Je le raccompagnai jusqu’à son véhicule et avant de monter il insista sur le fait que je l’appelle. Je le lui promis en affichant un sourire coquin. Max nous observait depuis l’enceinte de la boutique. Je savais que je venais encore de le surprendre. Je lui avais sauvé deux fois la mise. Dine monta dans son véhicule puis démarra. Je rejoignis Max dans sa boutique. Il était là debout à me dévisager avec un excès d’estime. Il était encore plus sexy que tout à l’heure. Je lui souris et refermai la porte derrière moi.

  • Tu m’as carrément sidéré ! comment tu as fait ?

  • J’ai improvisé et apparemment ça a marché, tu as ton argent et moi les tableaux.

  • Non non, ces tableaux n’ont aucune valeur alors…

  • Alors rien, je n’ai fait que t’aider.

  • Tu as fait un miracle, tout ce que je voulais c’était de ne le pas perdre comme client et tu as réussi à le faire rester alors l’argent te revient.

  • Ok, mais à la condition que tu acceptes le garder en guise de donation pour ta boutique

  • T’es vraiment sympa !

  • Allez ça va ! rappelle-toi juste que tu m’en dois une et maintenant je dois m’en aller.

  • Tu ne veux plus écouter mes problèmes ?

  • Je viens d’en guérir bon nombre, alors oublie le reste et crée une merveille pour Dine, il le mérite..

  • Ah bon ? vous êtes devenus copains c’est ça ?

  • (Sourire) qui sait ? dis-je avant de lui faire un câlin et sortir de sa boutique. Il me rattrapa par la main avant que je ne mette pied au dehors.

  • Merci mon petit ange ! me dit-il en me fixant droit dans les yeux.

  • Je suis capable de bien plus pour toi, lui dis-je avant cette fois-ci de m’en aller pour de vrai.

Je pouvais sentir dans mon dos, le poids de son regard pendant que je m’éloignais. Cette journée fut très productive pour moi. Reste à savoir si j’avais réussi à marquer ma proie comme je l’aurais souhaité. Une chose était sûre, Max venait de faire la connaissance d’une Angéla pleine de surprise et talentueuse. Rien avoir avec la jeune ado surexcitée qu’il voyait en moi. Il n’était plus question d’être sous-estimée dorénavant. Je veillerai bien à cela. Ce soir, ma sœur et moi sommes conviées par Max et sa chère épouse. J’entendais bien faire fort. Chaque détail pour atterrir dans le lit de mon prince charmant comptait. Il avait vu à point je suis intrigante et déterminée reste à lui montrer combien de fois je pouvais être belle et séduisante. Il me fallait mettre le paquet aujourd’hui. Si Max résistait encore, je savais que ce ne serait qu’une question de temps pour qu’il soit à mes pieds. Temps dont je ne disposais plus parce que les vacances étaient bientôt finies et je n’étais pas encore dans son lit. Ma première approche avait fonctionné et la suite de mon stratagème promettait beaucoup. J’ai eu tout le temps nécessaire à Abidjan pour en apprendre sur les hommes et surtout sur comment les domestiqués. Bientôt je n’aurai plus besoin des services de d’autres Max puisque j’aurai le vrai et l’unique.

Je rêvais de ce moment depuis le jour où je l’ai rencontré. Le jour de mon arrivé ! J’ai su à l’instant que cet homme était le mien et rien ni personne ne pouvait dire le contraire. Cette lueur que je vis dans ces yeux m’a enflammé et kidnappé mon cœur. Max est à moi et bientôt, il s’en rendra compte. Je n’ai pas peur de ce qui pouvait se passer puisque j’en serai la cause. Ce futur mariage avec Louise risquait d’être compromis parce que la femme dont il avait besoin à ces côtés ce que n’était moi. Je le rendrai heureuse, célèbre et envié de tous. Pour son bonheur j’étais capable de tout même de le débarrasser des mauvaises herbes qui empièteraient sur son territoire.

Louise devrait commencer à se préparer, la première dont je comptais me débarrasser c’était elle et pour ce faire je lui réservais une surprise ce soir. N’a-t-on pas dit de s’unir à son ennemi pour mieux le vaincre ? Je comptais bien défier ma rivale sur son propre terrain et cela n’avait rien d’effrayant pour moi.

L'AMANT INTERDIT