Les actes qu’on pose

Write by EdnaYamba

Andy

Allongés sur le lit, je contemple encore Lia endormie, elle est tellement belle.

Quand je pense qu’elle m’a choisie moi, alors que je n’ai rien à lui offrir.

Je n’ai tellement rien à lui offrir même mon avenir est hypothéqué … Angèle à moins qu’elle ne meure ne me laissera jamais, mais je veux être égoïste, je ne peux pas laisser Liana , c’est ma part de bonheur, c’est elle qui apporte du sourire à ma vie. Je sais que si elle découvre ça, elle ne me le pardonnera jamais mais je prends le risque jusqu’ à aujourd’hui je me suis plutôt bien ensorti , j’évite de voir Angèle quand je sais que Liana.

Théoriquement je ne trompe pas Liana, vu que c’est elle que j’aime. Si j’avais le choix ça ne serait pas ainsi.

Tout ça va me rendre fou ! Il faut que je sorte de là, il faut que je trouve un moyen de me sortir de là.

Le téléphone de Lia sonne.

Anthony

Encore lui ?

Je ne comprends pas pourquoi elle ne bloque pas son numéro.

Je vais finir par croire qu’elle est elle-même aussi intéressé.

Je décide de décrocher.

-         Allo ! dis-je

-         Je voudrais parler à Lia

L’insolent, il ne se permet même pas de dire bonjour !

-         Lia dort ! je vous prierai de ne plus la perturber. Elle est en couple et elle ne veut pas de vous ! dis-je ferme

-         Kiakiakiakiakia c’est ça !

Je raccroche. Il me nargue en plus ! Et il a l’air confiant.

Et si…..

Curieux je me lance dans la messagerie.

 Eh ben pour quelqu’un qui dit qu’elle ne le supporte pas, elle ne veut pas de lui, pourquoi discute-telle avec lui, ça ressemble plutôt à un jeu de séduction ça !

Il appelle encore.

Lia se réveille.

-         C’est qui ? me demande-t-elle

Je ne réponds rien et lui passe simplement le téléphone énervé.

Elle regarde fronce les sourcils et ne décroche pas !

-         Tu ne décroches pas ?

-         C’est l’autre idiot là, non je ne veux pas lui parler ! me dit-elle

-         Tu ne veux pas lui parler ou  tu ne veux pas le faire parce que je suis là ?

-         Qu’est-ce ça veut dire ?

-         A toi de m’expliquer, répliqué je en colère. Tu es bien sa Lia non !? il te veut !

-         Tu as lu dans mes messages ? demanda-t-elle choquée

-         Ne détourne pas la conversation !

-         Ça c’est le comble, dit-elle en se levant et rangeant ses affaires, tu me reproches de quoi au juste ?

-         De continuer à envoyer des messages, tu es bien consciente qu’il te tourne autour mais tu réponds à ses messages. Tu aimes flirter avec lui c’est ça ?

-         Va te faire voir Andy ! me dit-elle en prenant son sac et en partant !

 

Liana MIKELE

Je sors de L’ENS à la recherche d’un taxi, en larmes ! Je ne peux pas croire qu’Andy puisse penser des choses comme ça de moi…mon téléphone sonne. C’est encore Arnold.

-         Ecoute fous-moi la paix ! lui dis-je aussitôt décrocher

-         Ce mec ne te mérite pas ! me lâche-t-il avant de couper.

Je fouille l’option bloqué sur mon téléphone et je bloque son numéro ! Cet oiseau de malheur ! Je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas fait avant, même si Andy a le droit d’être jaloux ça ne lui donne pas le droit d’imaginer des bêtises. Je l’entends m’appeler en courant derrière moi, au même moment un taxi s’arrête. Je propose  2000 fcfa ce qu’il accepte aussitôt et je monte aussitôt dans le taxi, je ne veux pas lui parler pour l’instant.

   

Rodrigues MABICKA

Nous sommes tous là en position SEIZA comme les pratiquants d’arts martiaux  tous de noir vêtus avec nos bougies allumées, le Grand maitre au centre du demi-cercle en noir rouge commence la cérémonie d’intronisation du nouveau sait-il seulement ce que tout ça implique ?

Quand je me souviens qu’il y a quelques années c’était moi.

Je rencontrais de graves problèmes financiers, je ne pouvais pas me confier à Marlène et l’inquiéter on venait de débuter notre vie à deux, et je ne voulais pas la perdre non plus, je me suis confié à quelques amis, ils m’ont proposé de les accompagner à leur association , pour moi c’était surement un groupe d’entraides mais une fois arrivés sur place, je me rendais compte que c’était une secte, j’étais dans le besoin, la banque menaçait de tout me prendre, et ce qu’ils me proposaient me paraissaient si simples, juste un coq et une pièce de 25F pour entrer dans le groupe et tous mes problèmes seraient résolus !

C’était si simple !

Et le lendemain quand je revins. Après avoir tué le coq et professé quelques paroles, le grand maitre se tourna vers et me demanda cette question qui m’avait donné la chair de poule comme celle que l’on pose à ce monsieur en ce moment je suis bien curieux d’entendre sa réponse :

-         Qui donnes-tu en échange du sang de ce coq ?

-         Ma mère !

 

Apparemment il savait à quoi s’attendre.

Moi ce jour-là j’avais été choqué

-         Comment ça, il fallait donner quelqu’un ? avais-je dit hébété

-         Tu ne connaissais pas les règles, s'énerva le grand maitre

-         Non, crié on ne m’avait jamais dit ça ! annulez tout !

-         Le sang du coq a été versé, la pièce a été donné aux génies on ne peut plus reculer sinon tu mourras ! me dit-il intransigeant !

 

Je venais de signer un pacte sans retour ! Je réfléchis, je ne pouvais pas donner ma mère, ni mes frères ou sœurs, non, je ne pouvais pas le faire, Marlène encore moins, il y avait ce bébé, elle était juste enceinte d'1 mois, il n’y avait pas encore vraiment d’attaches…….

J’étais resté le front contre mon volant à pleurer…. Je venais de tuer quelqu’un, mon enfant ! La culpabilité me rongea et quand Marlène se réveilla avec la grosse tache de sang le lendemain signifiant la mort de l’enfant je pleurais de plus bel, on pensait que c’était la tristesse mais non c’était la culpabilité.

Mais cette culpabilité fut vite remplacée par les bonnes nouvelles du côté financier, je pouvais au moins rendre ma femme heureuse de côté-là et puis on aurait d’autres enfants mais les génies en voulaient plus et moi aussi je ne voulais plus perdre ma stabilité alors je leur promis toute les grossesses de Marlène……..

-         Bonne arrivée dans la fraternité, frère Alain, dis-je au nouveau venu qui passait chez tout le monde pour se faire souhaiter la bienvenue !

Ce soir je rentrerais, je trouverais encore ma femme triste, elle a perdu de sa joie mais tout ça, je l’ai fait et je le fais pour nous !

-         Frère Rodrigues, tu m’as l’air bien absent aujourd’hui ? me demande Franck un autre membre du club

-         Juste quelques petits soucis madame et sa belle-mère ; mentis-je, tu vois ?

-         Oui je vois très bien ! il ne faut jamais se mettre au milieu dans ce genre de combat ! sourit-il, bien moi j’y vais ! bonne soirée.

-         Bonne soirée !

Voir ma femme se faire traiter de stérile ne me réjouit pas, voir ses larmes ou entendre ses pleurs sourds me rendent mal, mais pour éviter les soupçons parfois je dois jouer le jeu ; au niveau où je suis-je ne peux plus faire marche arrière sinon c’est moi qui meurt !

     
Ma fille, ma bataill...