Les fourmis dans mes jambes

Write by Farida IB

Nahia….


Ce matin, je suis arrivée au lycée vexée, papa est de retour de l’une de ses nombreuses missions pas content de mes dernières notes dans les matières scientifiques. Cela est juste plus fort que moi, j’essaie, j'essaie, mais toujours rien. Quand tonton Hamed (le petit frère de papa) m’explique, ça passe comme une lettre à la poste, mais comme par magie après les examens, je me retrouve avec les 4/20. Papa a franchement raison ce semestre mes notes ont chuté, cette histoire de Bil a de l’emprise sur moi plus que je ne le pensais. Il a carrément formaté mon cerveau, il s’y est installé. Quand on parle du loup, le voilà avec ses potes. Heureusement pour moi que plusieurs chemins mènent à ma classe. Bil "on se salue où on se croise", proverbe Anii.


Tiens, mon souffre-douleur ! (levant les yeux vers le ciel) Ton Dieu t’aime Nahia. 


Martine (ma voisine de banc) : djo !


Moi (relevant enfin ma tête) ah ouais ! On sent le week-end parfait que tu as passé, depuis le portail du lycée.


Tina : et comment ? Papa nous a amenés à Agbodrafo (la maison des esclaves au Togo), ce n’est pas plus fun que Sun beach, mais c’est un lieu chargé d'histoire et très émouvant, nous avons rampés dans le sous-sol où les esclaves se trouvaient, c’était à la fois triste et révoltant de savoir que beaucoup d’Africains sont passés par là.


Moi : vraiment, ma chérie les blancs nous ont fait du tort et c’est pour ça que j’irai me venger sur l’un de leurs fils. Crois-moi, je ferai de lui mon esclave personnel.


Tina (rire de gorge) : et Bil dans tout ça ? J’ai vu comment tu as une fois de plus pris la tangente devant lui tout à l’heure.


Moi : nan même, pas, je ne voulais juste pas attirer le regard sur moi, toute la bande de playboys était au rendez-vous


Tina : oui, c’est sûr ! Bref à part le fait que tu fuis ton amoureux secret, raconte-moi ton week-end


Moi : rien à raconter ma sœur, ça a été ma fête tout le week-end. Le daron est au courant pour le bulletin de notes, il voulait seulement me trucider, Amou s’est reposée cette fois-ci.


Tina : ouch Pauvre de toi ma fille ! Ta sœur doit être heureuse, la fille modèle se fait réprimander krkrkrkr


Moi : ne m’en parle pas, elle était aux anges.


Bruit de la cloche….


Nous partons tous direction l’esplanade du lycée, comme à chaque lundi la cérémonie du drapeau, après l’hymne national chaque élève regagne sa classe. Heureusement, ce n’était pas notre tour de chanter l'hymne, mais plutôt celui des Bil, l’hymne n’a jamais autant été bien chanté, je crois que je deviens folle. Ressaisis-toi ma fille ! (me parlant à moi-même)


Tina : tu devrais au moins essayer de prendre son numéro, ce serait trop facile et j’ai une idée géniale qui pourrait t’aider.


Moi : je suppose que c'est encore l’une de tes idées abracadabrantesques, pardon ne mêle pas à tes choses ! Déjà, je n’arrive pas à faire une phrase complète quand il est dans les parages, imagine, je dois lui parler. C’est le suicide direct.


M'Ali(le professeur de français) : ADJA et AMAH, le cours ne vous intéresse pas peut-être !


Tina : M, nous débattions juste sur un passage du roman "Le monde s’effondre" de Chinua ACHEBE, vous nous aviez demandé de le lire pour le cours de ce matin.


Toute la salle : roohhh Martine ! Mme la Française tsuippp


Tina (leur faisant un clin d’œil) : moi aussi, je vous aime tous.


Moi : tu as déclaré la guerre, ils ne vont même pas te rater.


M Ali : du calme tout le monde ! En voilà au moins une qui s’intéresse au cours, faites-moi le résumé de ce que vous avez retenu, je ramasse dans 1h et la note sera considérée comme note du devoir pour le semestre.


Les autres : merci Tina


Moi (écrivant sur un bout de papier) : ah ça ! Tu sais ce que font mieux les mortels ?


Tina (sur le papier) : le marathon ! Hihihi, ils survivront, soit c’est ça soit c’est le discours du surveillant. Ce beau lundi matin, ma semaine m’est trop précieuse.


A la pause…


Tina : bon, petite, je me disais comme Amou et sa sœur sont amies, tu passes par elle pour prendre le number, tu prétextes une affaire de cours la grande ne saura même pas.


Moi (commandant nos plats de riz) : rooohh Tina tu ne veux pas lâcher l’affaire, déjà toute la salle te regarde mal ça ne te suffit pas.


Tina : arrête pour toi, je veux juste t’aider.


Moi : compris miss, ça ne coûte rien d’essayer. Et s’il ne veut pas de moi ? Là, c’est à moi de faire le premier pas.


Tina : et ça fait quoi ? Le temps où l’homme est le seul tenu à faire le 1er pas est révolu. Si tu sortais un peu la tête de tes arlequins de temps à autre, tu verrais que le monde à évoluer. En plus, je ne vois pas en quoi parlez de tes sentiments à quelqu’un est mal, tu le dis, tu te libères s’il le veut tant mieux sinon tu gardes la tête haute.


Moi résignée : ook !

My pathetic love sto...