Les frasques de ma vie

Write by Farida IB


Armel…


Ding Dong ! Ding Dong ! Toc Toc ! Gboun Gboun ! Clac Clac Clac !


C’est respectivement le bruit de la sonnerie puis de la porte d’entrée qu’on toque, frappe, cogne avec je ne sais quel objet, mais ce n’est sûrement pas une main humaine. 


Voix furieuse depuis l’extérieur : Armel Elli, je sais t’es là. Ouvres cette porte ou je te jure que je la défonce !!


Je me tourne vers la miss que j’étais en train d’embrasser langoureusement (honnêtement, je n’ai aucune idée de son prénom) qui me lance un coup d’œil paniquée.


Miss : qu’est-ce qui se passe ? Qui ça peut être à cette heure ?


Moi : je vais vérifier (louchant sur ses belles boules) ne bouge surtout pas.


Elle me regarde pas trop convaincue, mais acquiesce tout de même. Je sors du lit dans mon plus simple appareil et vais chercher un bas de jogging dans l’armoire que j’enfile avant d’aller vers la porte que j’ouvre avec précaution.


Moi ébahi : Debbie ?? Que fais-tu là ?


L’agent de sécurité (derrière elle) : monsieur, je n’ai pas pu…


Debbie (lui criant dessus) : toi la fermes ! (se tournant vers moi) Où est la pute que t’as embarqué ici ?


Moi faisant l’étonné : hein ?


Elle bondit sur moi alors que j’use de toutes mes forces pour caler la porte.


Debbie : pousse là ouais ! Ce n’est pas pour toi que je suis venue, mais pour la pétasse qui se tape mon mec. 


Moi calmement : je ne sais pas ce que tu viens chercher, mais tu ne vas rien trouver. Je suis seul ici !


Debbie (rire jaune) : toi ? Seul ici la nuit ? Lol laisse-moi seulement passer que je vérifie ça de moi-même.


Elle me bouscule et se glisse  dans l’entrebaîllement de la porte comme une furie sans que je n’ai le temps de réagir, je soupire et me passe la main sur la tête en refermant la porte. Je la vois foncer vers les escaliers en faisant un boucan pas possible. Mais frère, il n’y a pas à être agressive comme ça pour une meuf. C'est amusant cinq secondes, mais il est 4 h du matin en fait. Pufff et dire que je m’apprêtais à faire mon troisième round avec la miss qui m’a fait du rentre-dedans cette nuit pendant la fête pour célébrer mon bac.


Debbie (ouvrant et refermant les portes en haut) : hooo la pute je sais que tu es là, viens qu’on règle ça tout de suite et maintenant.


Je dévale les escaliers deux à deux et vais à sa rencontre. Quand j’arrive, je l’empoigne par derrière et la saisit à bras le corps. Elle s'est mise à se débattre  dans tous les sens.


Moi doucement : hey bébé arrête, il n’y a personne ici comme tu peux le constater.


Debbie : constater ? Je n’ai rien constaté encore ! (serrant les dents) Laisse-moi passer s’il te plaît ! Laisse-moi passer.


Elle le dit en m'envoyant un coup de coude que je bloque d'une main. Elle en profite donc pour se dégager brutalement de mon emprise puis se met à déambuler  dans le couloir en grandes enjambées. Je la suis dans deux autres chambres qu’elle fouille de fond en comble. Lorsqu’on accède à celle que j’occupe avec la miss, je me mets devant la porte pour l’empêcher de passer.


Debbie : c’est ici qu’elle est hein ?


Moi : non !


Debbie (très en colère) : si !!! Fais de l'air, je vais y entrer.


Moi : pas avant que tu te calmes !


Debbie : me calmer ? Tu me demandes de me calmer ?


 Elle lève le genou replié qui se retrouve dans mon entrejambe. 


Debbie : là, je suis calme !


Je m’empare de mes joyaux et pars dans un hurlement de douleur pendant qu’elle se rue à l’intérieur.


Debbie : c’est à ton tour pétasse, vient me voir. Vient me dire ce que tu fous à coucher avec le mec des autres.


Elle reprend son inspection et moi, je la suis en boitant. Elle regarde sous le lit, dans la salle de bain, l’armoire où elle finit par la retrouver. 


Misère !!


Debbie : sors d’ici pétasse !


La miss : arrêtes tu me fais mal, et je ne suis pas ta pétasse .


Debbie la tourne de sorte à ce qu’elle lui fasse face avant de lui mettre une claque. 


Debbie : déjà tu te tais ! Ici c'est moi qui parle.


J’ai juste le temps de m’interposer avant que la miss ne réplique.


Moi : les filles, vous n’allez quand même pas vous battre ?


Debbie (essayant de lui envoyer un autre coup de poing) : laisse-moi corriger cette pétasse, voleuse de mec va.


La miss : si c’était ton mec, je ne serais pas ici à passer la nuit avec lui !!!


Debbie : lol tu n’as rien compris. Lui, il est comme un porc. De temps en temps, il faut qu’il aille traîner son museau dans la boue.


La miss et moi parlons en même temps.


Moi (lui faisant de gros yeux) : hey là tu m’insultes carrément !


La miss vexée : c’est moi la boue  là ? C'est moi la boue ?


Debbie la pointant du doigt : oui toi, avec les brindilles de balai qui te servent de pieds…


Pafff !


C’est le coup-de-poing que viens de lui envoyer la miss comme un éclair. Je n’ai rien compris, Debbie s’est retrouvée à terre comme du n’importe quoi. La miss porte son poing à sa bouche et souffle dessus.


La miss : sa mère ne l’a pas circonci pour toi seule idiote ! 


Debbie prend quelques minutes pour se relever et fonce sur elle pour riposter, je fais vite de me mettre entre les deux.


Moi : les filles arrêtez de vous battre, tout ça n’est qu’un malentendu ridicule. C’est à moi que vous devez vous en prendre. Debbie, toi t’es ma copine depuis les couches, elle c’est juste hier que ça a commencé. C’est une aventure d’une nuit.


La miss (visiblement vexée) : hey…


Moi : façon de parler miss.


Debbie rappant : tu entends ça négresse ? Tu n’es que son aventure de cette nuit ! Gneugneu…


La miss : il a dit que ça a commencé, et faut que je te dise qu’avec ton attitude de chienne mal baisée là tu n’es pas partie pour finir avec inh.


Debbie (fonçant sur elle pendant que je la retiens) : parle-moi bien pétasse, espèce de pute de Dékon.


La miss : weh j’assume, faut être belle pour faire le trottoir.


Moi (criant pour me faire attendre) : MAIS TAISEZ-VOUS   À  LA FIN !! (silence) Vous allez continuer ça jusqu’à quand ? 


Debbie : c’est elle là…


Moi la coupant net : Debbie, tu rentres chez toi.


Debbie (croisant la main sous la poitrine) : il n’est pas question que je te laisse avec cette pétasse.


La miss : pétasse toi-même !


Moi (passant mon regard entre les deux) : shuutttt uuppp ! (à la miss) Toi vas t’habiller, je te ramène chez toi.


Debbie : tu ne bouges pas d’ici ! C’est ton pied mon pied.


La miss : il n’ira nulle part avec toi.


Moi : bon puisque personne ne veut m’écouter, je vous laisse régler ça entre vous.


Je fonce vers l’armoire et prends le haut que je trouve en premier. Je vais ensuite chercher téléphone, tablette et clé de voiture tout ça pendant qu’elles sont là à se chamailler. Je m’éclipse tout doucement et c’est lorsque j’arrive au pied des escaliers que je constate qu’elles m’ont suivi.


Debbie : mais tu vas où ? Attends !


Moi : si dans cinq minutes vous êtes encore là l’agent de sécurité se fera une joie de vous virer à coup de matraque. Moi, je rentre chez moi (le domicile familial).


Le reste, je n’entends même plus, parce que je viens de démarrer. Je sors de la villa, une des garçonnières de mon père à Bè pour Golf (quartiers). C’est pour des broutilles pareilles que ma mère m’a interdit de ramener mes copines chez nous et je dois dire qu’elle a bien vu. Le boss allait faire ma fête aujourd’hui. 


En parlant de fête, hier c’était la mienne. Je viens de décrocher le bac et avec mention s’il vous plaît ! Ma mère a tenu à le célébrer dignement parce qu’il faut le dire personne ne s’y attendait, même pas moi même. J’ai rendu tout le monde fier en tout cas, bon sauf mon père. Mais bon lui, c’est normal.  Il trouve qu’avec mes 20 piges, je devrais lui ramener une licence ou ne serait-ce qu’un diplôme universitaire comme mes frères à cet âge. 


Ça c’est lui qui le dit, moi je dis que chacun va à son rythme dans la vie, chacun son domaine de prédilection. Il y en a qui excelle dans les études, d’autres dans des métiers divers, moi mon truc, c’est les filles. Enfin, c’est un don que j’ai depuis l’enfance. J’ai une côte d’enfer auprès des filles, et même avec les plus grandes. En disant cela, je ne sous-entends pas que je suis le genre Casanova qui aime séduire tout ce qui bouge, ce que la plupart se tue à penser. Nan, pour ça je peux compter sur mon légendaire charme qui opère tout seul. Avec une once de modestie, je dirai que je suis plutôt le genre BCBG, avec le truc en plus. Du coup, plus chaude les unes aussi bien que les autres, s’arrangent toutes seules pour se retrouver dans mon lit et moi, je ne sais pas briser les cœurs. D’autant plus qu’il y a ce célèbre adage qui dit que « la balle qui vient de l’adversaire n’est jamais hors jeux. »


En arrivant à notre domicile officiel, je gare à la devanture et me faufile dans ma chambre. Je ferme à peine les yeux que j’entends la maîtresse de maison hurler après moi. 


Maman : Armel, tu sors bientôt de cette chambre ou tu préfères que je prenne la peine de t’y rejoindre !??


J’ouvre les yeux direct avant de lâcher un long soupir de frustration. Il est hors de question que ma mère s’invite dans ma chambre, c’est trop le bazar ici. Enfin, je suis bordélique de naissance. Ranger me fatigue et personnellement, je me retrouve dans mon bazar. Ce sont les autres que ça dérange.  


Mais plus sérieusement elle veut ma mort la daronne. Il est 7h moins le quart, on est samedi et la cerise sur le Kpédigaou (pizza togolaise) j’ai dormi deux heures à peine cette nuit. 


Dring dring…


Je me laisse tomber sur les taies d’oreiller en soupirant de nouveau. Apparemment, je n’ai pas fini de baver.


Moi décrochant : bonjour,


Sacha (une autre de mes copines sèchement) : ce n’est pas sûr que ce soit une bonne journée pour toi.


Je soupire avant de répondre calmement.


Moi : je vois qu’on s’est levé du mauvais pied.


Sacha : il y a de quoi non ? T’étais passé où hier ?


Moi (me grattant la tête) : il a fallu que j’aille régler un souci.


Sacha : ah ouais ? Celui qui implique la pimbêche en robe bambou ? 


Moi : tu parles de quoi ?


Sacha (haussant le ton) : du fait que tu m’aies abandonné hier à la fête organisée en ton honneur pour filer en douce avec je ne sais quelle bitch ! 


Seigneurrrrr !!! Je ne vais pas en plus me taper une autre crise de jalousie matinale ! 


Moi : hey calme-toi, je peux tout expliquer.


Sacha : n’essaie même pas de me mentir, ta sœur t'a vu partir avec la garce qui te tournait autour tout au long de la soirée.


Rappelez-moi de taper la bouche à la balance qui me sert de sœur.


Moi : de quelle garce tu me parles ? Je ne connais pas de garce moi. J’ai dû raccompagner mon frère qui était ivre mort. Il habite Ségbé (quartier) au loin là-bas, j’ai dû rester dormir.  


Sacha : ne me prends pas pour une conne Mel, je te signale que c’est ton frère qui m’a escorté (insistant sur les mots) pour pas que je me fasse agresser en pleine nuit.


Moi parlant vite : mon autre frère, lui tu ne le connais pas. Enfin, c’est un cousin mais chez nous on ne fait pas de différence.


Sacha : tu n’as pas honte de mentir matin bonne heure. 


Moi : pas du tout bébé (ton conciliateur) si ça te dit, on peut rattraper au calme tous les deux. Hier avec mes parents dans les parages, je ne voulais pas trop m’afficher.


Sacha (parlant plus à elle même) : d’autant plus que nous étions nombreuses.


Moi : hein ? Vous qui ?


Sacha : enfin bref ! Tu disais qu’on allait se voir.


Moi : oui, on va faire le programme dans la semaine.


Sacha : pourquoi pas ce soir ou demain ? Il faut qu’on cause.


Moi : impossible, j’ai des plans avec mon frangin pour le week-end. Mais vas-y on peut causer là tout de suite.


Sacha : je préfère attendre qu’on se voie.


Moi : c’est toi qui vois.


Je consulte mon téléphone qui signale un double appel. 


Moi : euh, je peux te rappeler plus tard ? J’ai justement mon grand frère à l’autre bout du fil. 


Sacha : hmm, je n’en ai pas fini avec toi !


Click !


Elle raccroche elle-même, ce qui me permet de décrocher sans attendre l’appel ma petite du quartier. Elle c’est la douceur en personne. Rien que sa voix te redonne de la pêche.


Moi (voix suave) : bonjour ma jolie, que me vaut l’honneur ce matin ?


Akila : hello boy, rien de particulier. Je voulais prendre les nouvelles de mon chéri ce matin. On ne s’est pas trop vu hier à la soirée.


Moi : ça, c’est vrai et je suis désolé…


Akila (m’interrompant) : je comprends t’inquiète, c’était ta fête et tu devais t’occuper de tout le monde. 


Moi (souriant) : merci pour ta compréhension ma belle et je te garantis qu’on aura notre fête toute la période des vacances durant. À présent que je n’ai plus d’examen à passer, j’ai tout le temps pour toi.


Akila : ça tombe bien parce que je voudrais qu’on discute tous les deux. 


Moi : je suis tout à toi ma belle, laisse moi consulter mon agenda  et je te reviens.


Akila : d’accord, on s’écrit plus tard ?


Moi : sans faute !


Akila : à plus bé.


Moi : à plus ma belle.


Maintenant que j’ai reçu la dose de motivation qu’il me fallait, je sors de mon lit pour le coin de ma chambre que j’ai aménagé pour ma séance de fitness. Je commence par les étirements, puis un peu de saut à la corde avant de finir par faire deux, trois, trente pompes. Je pense, il faut que je m’achète de vrais appareils de musculature. Je dois être au top de ma forme avant la rentrée universitaire. Pour le moment je n'ai rien décidé de la filière dans laquelle m'inscrire ni de l'endroit où je poursuivrai les études. Je sais juste que je vais beaucoup beaucoup beaucoup m'amuser.


Je termine ma course sous la douche et en ressors très vite  pour rejoindre ma mère et ma sœur dans la cuisine. 


Maman (m’avisant) : enfin voilà notre étudiant.


Moi (souriant toutes mes dents) : dis-le encore ! Bonjour mama E.


Maman : bonjour mon chéri.


Je m’approche pour lui faire une bise sur la tempe ensuite je l’enlace par derrière. 


Moi (risquant une main vers son ventre rond) : bonjour petit frère. 


Maman (tapant ma main avec une spatule) : bas les pattes.


Marianne : c’est une fille déjà.


Moi (en la fixant) : tu n’en sais rien ! (à maman) D’ailleurs, c’est quand qu’on découvre le sexe ? 


Maman : à la naissance, ton père préfère qu’on ne sache rien cette fois.


Marianne : mais c’est forcément une fille. J’en ai marre d’être la seule fille dans cette maison.


Je souris en secouant la tête et maman la regarde simplement. Quand je pense qu’elle a fait une doléance spéciale à Noël rien que pour ça. Je vais prendre place près d’elle et pique une tartine aux sardines dans son assiette pendant que maman dépose une tasse devant moi. 


Marianne : rhoo Armel ! Attends qu’on te serve ta part.


Moi : je ne peux pas attendre, j’ai une faim de loup.


Maman (ton ironique) : la soirée a été torride (me fixant droit dans les yeux) hin Elli ?


Je fais un sourire en coin le regard à peine levé sur elle.


Moi : maman, je n’ai rien fait.


Maman : oui je te crois, quand bien même tu as délaissé ta fête pour suivre cette demoiselle au décolleté vertigineux et aux jambes exagérément longues. 


Moi (avec enthousiasme) : tu as vu ça ? 


Elle me toise.


Moi : il fallait bien qu’on fête notre réussite comme il se doit.


Elle me toise et tchipe avant de remettre une tartine dans le plat de Marianne et me compose un vrai plateau de petit déjeuné que je dévore en chatant avec Magnime et Djifa (l’une ma belle-sœur et l’autre sa copine, toutes deux mes bonnes potesses) qui m’ont capté sur Houseparty  pendant que Sacha me prend toujours en grippe sur whatsapp.


Le problème avec ces filles, elles pensent toutes détenir la clé de mon cœur. C’est vrai qu’avec moi, personne n’est lésé. Je m’arrange toujours pour leur donner de mon temps et de mon attention autant qu’elles sont, mais ohh personne ne m’apprivoise moi. Je suis le seul maître du jeu, c’est moi qui distribue les cartes. On ne me surnommerait pas El Professor pour rien.


Je lève ma tête de l’écran pour répondre au boss qui nous a rejoint depuis toute à l’heure.  


Papa : Armel, c’est à toi que je m’adresse.


Moi : le temps d’envoyer ce message papa.


Maman (me grondant) : tu me ranges ce téléphone ou je te l’enfonce dans la gorge.


Je le verrouille et le pose sur la table puis lève mes mains en signe d’apaisement conscient qu’elle en est capable. 


Moi : ce n’est pas ma faute si je suis beaucoup sollicité.


 Maman : tchhrrrr, tais-toi là-bas ! Ton père a quelque chose à te dire.


Moi (me tournant vers lui) : ah ouais ? C’est flippant ça !


Marianne amusée : ça c’est sûr !


J’éclate de rire en même temps qu’elle, c’est le regard de chien enragé que fit papa qui nous calme direct.  


Papa : ta mère et moi tenions à te féliciter une fois de plus pour ton diplôme et… (soufflant) Je vais sûrement regretter ce que je suis sur le point de dire, mais bon quand il faut y aller, il faut y aller.


Maman : chéri vas-y orrhh.


Papa : le fait est que nous avons décidé de t’offrir le voyage dont tu rêves tant. 


Maman (me tendant une enveloppe excitée) : une semaine  en Côte d'Ivoire.


Je le prends et ouvre l’enveloppe pour voir un billet d’avion et le reçu d'une chambre d’hôtel à Assinie.


Moi (sur le cul) : c’est vrai ??? C'est pour moi ?


Ils hochent la tête.


Moi (les fixant éblouit) : ah là vous parlez les vraies paroles ! (me corrigeant) C’est génial ! (me frottant les mains) Je vais faire ma valise de suite, ça va être une semaine de ouf !


Maman : seulement tu ne me ramènes pas une grossesse.


Moi : je ferai gaffe maman.


Papa : hmmm ! En tout cas profite bien de la semaine parce qu’après ça, ce sera la course aux filières.


Moi fronçant les sourcils : la course de quoi ?


Papa : je t’ai trouvé des stages de vacances, deux semaines maximum par filière. Ça te permettra de choisir ta filière à la rentrée. Tu commences par mon cabinet.


La poisse !! 


Moi secouant la tête : ça non, tout sauf ton cabinet.


Papa : essaie d’abord, si ça ne te convient pas, tu as trois autres choix.


Moi : est-ce que ça vaut la peine ? Je sais ce que je veux faire.


Maman (me fixant l’air surprise) : vraiment ?


Moi : euh enfin je trouverai.


Maman : ça m’aurait étonné.


Papa : les filières, c’est un conseiller pédagogique qui les a suggérés en fonction de tes notes, tu n’auras qu’à choisir le domaine où tu te sentiras le plus à l’aise. 


Moi : hmmm.


Maman : tu devrais te réjouir, tes frères n’ont pas eu cette chance eux.


Moi (pas du tout content) : You-pieeeee.


Je finis par soupirer. Mon père et son art de rabattre la joie aux autres. J’étais censé vivre ma best life ces vacances et là, je vais devoir les passer en entreprise. Pfff Gorbatchev (ne lui dites pas que je l’ai surnommé ainsi) a encore sévi. Ce n’est pas vraiment un despote, mais parfois il abuse de son autorité paternelle. Il veut faire de nous des hommes exemplaires. Il a déjà deux fils exemplaires, qu’il s’en contente. Moi, j’ai toujours fait ce que je veux et ce n’est pas faute de n’avoir pas essayé de me rendre docile. Il est même allé jusqu’à m’envoyer au printanier, mddrrr c’était amusant quelques années. Mais nan, trop de règles à respecter, trop peu pour moi. 


Mes parents,  je ne vais pas vous faire la genèse de l’apocalypse de leur vie hein. Ce n’est pas non plus comme si vous les découvrez pour la première fois, vous savez qui ils sont. Juste pour rappel, le boss c’est un avocat dans la cour des grands et ma mère c’est juste une mère quoi. Par contre es el amor de mi vida, c’est l’amour de ma vie. Bien sûr, tous les enfants aiment leur mère à la différence qu’elle c’est mon amoureuse.


J’attends que mon père se lève de table pour faire de même.


Moi : bon je vous laisse, je vais faire un roupillon.


Maman : ok, mais après j’ai besoin que tu m’accompagnes faire des courses.


Je m’arrête brusquement devant la porte et la regarde les sourcils haussés.


Moi : pourquoi moi ? Il y a le chauffeur pour ça !


Maman : je veux passer du temps avec toi avant que tu mettes le cap sur la Côte d'Ivoire.


Moi : lol je pars juste pour une semaine maman, en plus j’ai prévu passer l’après-midi avec les potes.


Marianne : tu n’en as même pas !


Moi (lui lançant un regard en biais) : qu’est-ce que tu en sais ?


Marianne : des tas de choses !


Moi : toi je vais taper ta petite bouche un jour pour que tu apprennes à me respecter. Je suis ton ainée de 7 ans n’oublie pas.


Marianne : 6 ans et demi déjà !


Je fais mine de foncer sur elle, elle court pour se réfugier derrière maman. 


Maman : Armel laisse-moi l’enfant.


Marianne me tire la langue.


Moi : lol, maman pour tes courses, tu n’auras juste qu’à appeler Tina (ma belle sœur). Elle sera ravie de t’accompagner.


Maman (me toisant) : un paresseux comme ça, va là-bas ! C’est pour ça que Eddie, c’est mon fils préféré. Il ne rechigne jamais à faire les courses avec moi.


Moi : lui dans son cas, c’est normal.


Maman : qu’est-ce que tu veux dire par « dans son cas » ?


Moi : je voulais dire  par là que c’est une chochotte, mais je ne le dirai pas étant donné que ça risque de dérailler. La manière dont tu me fixes en ce moment ne me dit rien qui vaille.


Maman (me montrant une spatule): y a intérêt.


Je me caresse le menton en souriant. Je sors à peine de là que je déverrouille mon téléphone pour consulter mon téléphone. Il y a Debbie qui m’a bombardé au moins dix mille messages. Celle là vaut mieux la laisser se calmer toute seule, je verrai son cas plus tard. Il y a aussi deux appels en absence d’un numéro inconnu que je rappelle aussitôt. 


Moi : bonjour, vous avez essayé de me joindre…


Voix de fille m'interrompant : Armel c’est Keyla.


Moi : pardon ?


La dénommée Keyla : la fille d’une nuit.


Moi : ooups ! Miss, je suis désolé pour ce matin et pour t'avoir laissé en plan. La situation dégénérait et...


Keyla : ça va, je ne t'en veux. Par contre, il fallait me dire que tu as une madame pour m’éviter de m'échauffer le matin inutilement.  


Moi : qui ça, moi ? Je suis libre comme l’air.


Keyla : ce n’est pas ce que ta Debbiemochetruc laisse entendre.


Moi : elle, bof c’est un peu compliqué. Je t’expliquerai plus tard. Enfin si tu veux qu’on remette le couvert de cette nuit.


Keyla : c’est vrai qu’elle nous a coupés en pleine action.


Moi : weh et je te présente une fois de plus mes excuses. Je compte bien me faire pardonner. 


Keyla : ah oui ? En quoi faisant ? 


Moi : oui, ça te dirait de prendre l’avion ? 


Keyla : quoi ... ?


Moi : si tu es disponible pour une semaine, je t’amène à babi. 


Keyla : et comment que je le serai !


Moi : tu es sûr que tes parents ne vont pas poser de problème ?


Keyla : je trouverai quelque chose à leur dire. Tu as bien dit Abidjan ?


Moi : oui ma belle, on va prendre des sièges en première. Tu verras, tu vas kiffer.


Keyla : ce n’est rien de le dire, on part dans combien de jours ? 


Moi : dans deux jours.


Keyla (avec une pointe d’excitation dans la voix) : je serai prête !!!


On discute encore un moment ensuite, je raccroche le sourire aux lèvres et c’est avec la même humeur que je me retrouve entre les quatre murs de ma chambre à répondre à une de mes gos qui m’invite ce soir au restaurant. Ce que j’accepte avec bon cœur. Une fois qu’elle ait raccroché, je m’installe confortablement dans le lit pour rattraper ma nuit. Tout en cherchant le sommeil, je me mets à imaginer le genre de semaine que je vais passer sur le sol Abidjanais et surtout en  compagnie de miss Keyla. Elle, c’était la fille la plus belle, mais aussi la plus inaccessible de toutes les terminales D jusqu’à ce qu’elle me sorte des mouvements rénaux dignes d’un ventilateur dans ma salle de bain hier soir. L’euphorie du moment, je dirai et ce n’était pas pour me déplaire. Je l’ai donc emmené à la villa pour terminer la soirée en beauté surtout qu’il y avait toutes mes copines au taquet. 


Le seul détail qui manque à mon plan, c’est que je n’ai pas le deuxième billet. Enfin je n'ai pas encore, mais je trouverai. Que dis-je ? Je dois trouver.


Vous avez une idée vous ?


No mind, je sais exactement à qui demander.


Devinez donc ! 




 À Dimanche…










  

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