Les grandes douleurs sont muettes (10)

Write by Amazona

L'heure du bilan avait sonné Magnolia s'était promit d'aller régler ses comptes à sa mère après les révélations qui lui avaient étés faites. Et aujourd'hui était un jour propice pour le faire.


---Comment comptes tu t'y prendre ?


---Je ne vais pas y aller par le dos de la cuillère. Je ne vais pas être tendre avec elle si c'est ce que tu veux savoir.


Aude, sa cousine chez qui Magnolia s'était réfugié à sa sortie d'initiation ne cachait pas son indignation.


---Mais enfin, c'est ta mère quand-même! Tu lui dois au moins le respect !?


---Le peu de respect que j'avais pour elle s'est envolé après ce que j'ai entendu. Si tu étais à ma place, que ferais tu si on te disais que ta mère est une sorcière et qu'elle t'a envoûté pour te faire du mal?


Aude ne sut quoi répondre et préféra se taire. Elle savait sa cousine têtu. Dès que celle-ci avait une idée derrière la tête, rien ni personne ne pouvait l'empêcher de la mettre à exécution.


---Tu ne dis plus rien? C'est bien ce que je pensais. Bon, j'y vais.

Je serais de retour ce soir. Souhaite moi bonne chance, comme tu le sais, maman peut être violente mais je compte sur la présence de ma grand mère pour calmer ses ardeurs.


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Bitoli était encore sous le choc de la visite reçue cette nuit en rêve. Magnolia était venue l'avertir de l'arriver de sa petite fille et de la conduite à tenir. Cette visitation l'avait un peu étonné car la sirène ne se manifestait que rarement. Au cours de ses dernières années, c'était la troisième fois qu'elle la voyait.


La première fois enfant au bord de la rivière, c'était le jour de leur rencontre, le souvenir de cet entretient était encore frais dans sa tête. Mais des années s'étaient écoulées depuis sans plus aucuns signes de vie de l'entité. Seul la gloire connut soudainement après ça, lui confirmait que leur entrevue n'était pas à mettre sous le coup  d'une hallucination. 


En effet, Bitoli avait vue se réaliser tous les souhaits émis dans son cœur ce jour là. Finit la galère, finit le coucher le soir le ventre vide. Bonjour le succès, l'argent coulait à flots grâce aux hommes qui payaient cher pour profiter de ses charmes. Elle s'était découvert un pouvoir sur eux et en profitait gracieusement. 


Sa mère avait même arrêté de se donner au premier venu comme à l'accoutumée en échange de quelques pièces pour nourrir sa famille et ça avait été un sujet de fierté. Elle avait beaucoup souffert de se faire affubler du titre de " la fille de la prostituée". Les enfants sont cruelles, ils ne rataient pas une occasion de lui rappeler son statut. 


Cela ne l'affectait pas au début car ne comprenant pas ce que ce mot signifiait, elle avait blêmit en découvrant sa définition dans le dictionnaire. C'est à ce moment que son calvaire avait commencé car elle devait se battre désormais avec ses camarades chaque fois pour défendre l'honneur de sa mère.


Prostituée ?! Elle n'aimait définitivement pas ce terme. Cependant, n'était ce pas ce qu'elle était devenue finalement en offrant son corps aux plus offrants? 


Chaque fois que sa conscience le lui reprochait, Elle envoyait balader ses scrupules en se disant qu'en ce qui la concernait, il s'agissait d'une prostitution de luxe, et qu'en plus elle n'avait pas trop le choix. Sa mère était tombé subitement malade et tous les soins médicaux étaient désormais à sa charge. malheureusement, celle-ci était décédée à son grand regret, après quelques mois de souffrances. 


La deuxième fois, Magnolia était apparut soudainemen en plein jour, confirmant le fait que vingt trois ans auparavant, Bitoli n'avait pas rêvé. 


Cette sirène dans sa chambre était bien réelle, elle se tenant là devant elle, plus belle que dans ses souvenirs d'enfance. C'était spectaculaire de la voir onduler avec majesté avec sa queue de poisson faite d'écailles de toutes les couleurs. Elle semblait chanter en parlant. Une voix enivrante qui avait l'art de vous emporter.


---Tu vas avoir une petite fille.


Eliane n'en était qu'à quelques semaines de grossesse. Il n'était pas encore possible même pour la science de déterminer le sexe de son enfant.


---Comment le sait-tu?


---Tu sembles encore minimiser l'étendue de mon pouvoir ?!


---Tu l'appellera comme moi.


---Magnolia?


---c'est cela.


---Elle m'appartiendra, le moment est arrivé pour toi de payer la note.


---La note? Quelle note? 


Plouf, Magnolia avait disparue aussi soudainement qu'elle était apparut sans répondre à la question posée.


La réponse lui fit donné enfin par l'entité la veille dans son sommeil et cela ne l'enchentait guerre.


---Je ne peux pas faire ce que tu me demandes.


---Ce n'est pas comme si tu avais le choix!? 


Dit-elle en ricanant d'un air mauvais.


lorsque Magnolia s'était mise à expliquer le comment du pourquoi Bitoli devait l'obéir, cette dernière ne l'écoutait plus totalement. 


Elle observait la perfection de son visage sur lequel il n'y avait aucun défauts, des traits fins, des dents blanches parfaitement alignés, un nez aquilin, des lèvres pulpeuses.


Comment des lèvres aussi belles pouvait distiller un tel venin?


Comment pouvait on être à la fois l'incarnation de la beauté et de la méchanceté en même temps?


 On n'était loin du conte de fées, loin des dessins animés qu'elle regardait enfant dans lesquels on  présentait les sirènes commes des êtres gentilles, guidant les marins égarés en mer, à bon port et aidant les enfants malheureux en leur accordant des voeux de bonheur. C'était d'ailleurs sur la base de ses croyances que Bitoli n'avait pas hésiter à accepter l'aide que Magnolia lui avait proposé pour sortir de la misère. 


La réalité était bien loin de la fiction, le masque était tombé Magnolia lui réclamait maintenant l'âme de sa petite fille en échange du bonheur qu'elle lui avait apporté ses dernières années. Et pourtant,

Il n'avait jamais été question pour elle de sacrifier qui que ce soit pour posséder la richesse.


---C'est le revers de la médaille ma chère, il n'y a rien de gratuit en ce monde. 


Lui répondit-elle comme si elle avait lu dans ses pensées.


---D'ailleurs, ce ne sera pas ton premier sacrifice. Continua t-elle.


De quel sacrifice était-il question?


Bitoli ne comprenait pas, ou du moins, elle ne voulait pas comprendre. Elle essayait encore de se convaincre du contraire de ce qu'elle avait réalisé.


Tout, lui revenait d'un coup, comme une évidence. La maladie de sa mère avait été déclaré mystérieuse par les médecins, on lui avait même suggéré d'aller voir des tradipraticiens lorsque son cas avait empiré mais elle n'avait pas fait fi des recommandations qui lui avaient étés donnés. 


---Maman? Osa t-elle demandé


---Bien sûr ! Je te l'ai dit, il faut payer la note tôt ou tard.


Sans tenir compte des états d'âmes de son interlocutrice qui pleurait à chaudes larmes la mort de sa mère sacrifié sur l'hôtel de la réussite, elle ajouta.


---Magnolia viendra demain voir sa mère. Je lui ai dit qu'Eliane était la source de son malheur. Tu devras me soutenir et confirmer cette information.


Sur ce, elle disparut comme elle avait coutume de le faire, sans crier gare.


À son reveil, plusieurs questions se bousculaient dans la tête de Bitoli.  


Quand et comment Magnolia avait-elle pu parler avec sa petite fille ?


Pourquoi lui avait-elle donné la mission de semer la zizanie entre les deux femmes? 


Pourquoi avait-elle besoin de sa complicité pour le sacrifice de Magnolia?











Les grandes douleurs...