Les jours sels

Write by Saria

***Abuja, Nigeria***

***Halik***

J'étais dans une rage terrible! Comment votre parente là m'a traité là?! Moi Halik Bouraïma! Dès la première difficulté, elle jette l'éponge. Je suis à Abuja depuis quelques jours, je travaille comme un fou et j'engueule mes employés pour un oui ou un non.

C'est dur hein! J'étais là plongé dans mes pensées quand Yèmi entre. Yèmi, c'est mon alter ego, mon autre moi. Nous avons grandi ensemble, fait les mêmes études et nous travaillons ensemble. C'est la seule qui me comprend sans que je n'ai à ouvrir la bouche et c'est la seule qui m'affronte aussi sans peur.

Sans un mot, elle m'enlace de dos et me serre fort.


Yèmi : Retournes à Cotonou régler tes problèmes et arrêtes de faire trembler les gens ici.

Moi : Je ne peux...Elle ne veux plus de moi

Yèmi : Non...elle a agit sous la peur...elle a besoin de gâcher les choses entre vous parce qu'elle a peur.

Moi : Je lui ai montré à quel point elle compte pour moi donc...

Yèmi : Halik?

Moi : Humm?

Yèmi : Retournes à Cotonou...ne me force pas à te botter le derrière!

On éclate tous les deux de rire et j'avoue que ça me détend.


***Cotonou***

***Maya***

Je suis devant ma gynécologue et je suis assommée par ce qu'elle me dit : je suis enceinte! Je sors de là comme dans un état second. Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Cet enfant, c'est l'enfant de Halik...Je touche mon ventre même s'il est encore tout plat. Je me souviens exactement à quel moment il a été conçu : c'était la seule fois où on l'a fait sans préservatif...le matin de notre départ précipité de Ouidah. Après avoir récupérer le petit-déjeuner, Halik m'avait demandé de le rejoindre au lit, je faisais mon malin alors il m'a soulevé et ramener au lit...Puis il m'a immobilisé et s'est mis à me chatouiller, ça faisait longtemps que j'avais autant ri aux éclats...Ensuite nos regards se sont croisés puis le rire s'est arrêté. Il m'a pénétré d'un coup sec et s'est mis à bouger en moi c'était bon, court et intense. Après aucun de nous n'y a plus fait attention.

Je ne sais pas quoi faire mais je ne compte pas avorter. Je compose le numéro de Halik mais ça ne passe pas. J'appelle alors son bureau et on m'annonce qu'il est en déplacement. Je raccroche sans laisser un message. Et s'il était parti pour de vrai? Mon Dieu! Je l'avais viré de ma vie et là nous allons avoir un enfant! J'appelle alors Kyra pour lui demander de venir me chercher. J'avais eu ma dose de grosse émotion, je pouvais pas gérer ça.


***Quelques jours plus tard***


J'étais assez secouée ces temps-ci, Kyra essaye de prendre soin de moi comme elle peut. Les fois où je croise Karl il me regarde d'un air bizarre...Mais je vous jure c'est le dernier de mes soucis. Je suis à 15 semaines de grossesse et rien de ce que j'avale ne reste. La seule chose que je bois c'est du coca avec des glaçons. Sans compter l'angoisse qui monte. Je ne sais pas encore comment gérer les choses.


Ce soir, j'ai accompagné ma mère à un gala du Lions Club, dès que nous arrivons la bonne dame était dans son élément. Nous nous installons à peine que je vois Halik faire son entrée, à son bras une très belle jeune femme, habillée d'une belle robe fourreau noire. Nos regards se croisent et j'avale difficilement ma salive. Ainsi, il m'a vite oublié...Toute la soirée je n'ai pu ôter mes yeux de là où il était placé...en même temps je ne pouvais pas ne pas le voir, il me suffisait juste de lever les yeux. Lui? Bah le bon monsieur n'a d'yeux que pour sa cavalière : lui souriait, lui parlait au creux de l'oreille, lui tenait la main. Pas une fois il ne m'a regardé. J'avais tellement mal! Il faut que je sorte de là! Je me lève pour aller me passer de l'eau au visage.

A peine je finissais que j'entendis la porte se refermer, je regarde dans le miroir c'était lui...Je l'ignore royalement...Sauf qu'il se tenait adossé à la porte d'entrée qu'il venait de refermer.

Moi : laisse moi passer!

Halik : Tu as maigri

Moi (haussant le ton) : Halik s'il te plaît laisses moi passer!!

Halik (imperturbable) : Tu as maigri...

Moi (exaspérée) : Va t'occuper de ta nouvelle conquête et fiche moi la paix!!! Je vois que malgré tes beaux discours tu m'as très vite remplacé

Halik (haussant le ton) : Je te rappelle que c'est toi qui m'a jeté! Alors arrête de jouer les martyrs!

Moi : Ce n'est pas une raison pour...

Halik : Stop! Arrête d'être égoïste! Je t'ai traité comme une reine! Je t'ai tout donné et toi ? A la première difficulté tu m'as jeté! Alors garde tes leçons pour toi.


Je ne sais pas si c'était le fait de le voir avec une autre, le fait qu'il m'ait manqué, la grossesse, l'angoisse de ce qu'il fallait décidé ou le fait qu'il m'engueule? Je m' effondre, les larmes coulaient, je hoquetais incapable de placer un mot. Il me prends dans ses bras, c'est tout ce dont j'avais conscience! C'est tout ce dont j'avais besoin!


 

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