L'ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS. Chapitre 8 : L’envers du décor

Write by Le Kpetoulogue

L'ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS


Chapitre 8 : L’envers du décor


Plusieurs mois se sont déjà écoulés et Rahim s’était pleinement intégré dans cette petite famille. Il s’était même habitué à la méchanceté des gens de la ville envers eux. C’était sans doute à cause des quelques faveurs telle que les cahiers, les livres, et parfois un surplus de nourriture que recevait Rokia de la part des miliciens. Mais le plus important pour Rokia c’était des médicaments pour les deux plus petits enfants qui tombaient beaucoup malades. Mais bon Rahim s’en foutait de leurs méchancetés, et de leurs jalousies. Ils n’ont qu’à se plaindre à la nature de ne pas être canon que Rokia pour être courtisé par les miliciens. 

Aujourd’hui alors qu’il est au champ en train de travailler, Rahim sent comme des étourdissements. Au début, il n’y prête pas attention, en se disant que c’était juste à cause d’un coup de chaleur. Il va se mettre à l’ombre une à deux minutes et retourne labourer. Mais à peine il plante sa daba dans la terre, qu’il se sent tombé. Il a la tête qui tourne. Rokia qui est de l’autre côté, en le voyant tombé accourt vers lui, toute inquiète. 

Rokia : << RAHIM RAHIM RAHIIMMM >>

Rahim arrive difficilement à garder les yeux ouverts, il a la tête qui tourne. Deux soldats qui passent par la, voit de l’agitation. S’amenant pour savoir ce qu’il se passe, ils voient Rahim a terre 

1er soldat : << encore un paresseux qui veut faire semblant d’être malade ? >>

Second soldat : << ha non, c’est le petit Rahim, il est travailleur lui, qu’est-ce qu’il a ? >>

Rokia : << je ne sais pas, il s’est évanoui subitement >>

Second soldat : << bon ramène le, à la maison, il a dû en faire trop sans doute. Fais vite avant que le chef ne passe par la >>

1er soldat en hurlant aux autres travailleurs : << ET VOUS AUTRE AU BOULOT, QU’EST-CE QU’IL Y A ?? AU BOULOT ET PLUS VITE QUE CA >>

Rokia se dépêche de ramener Rahim à la maison et de le confier aux autres enfants. Elle leur qu’il doit être fatigué donc de ne pas le déranger, et le laisser se reposer. Le soir venu, ce qu’elle prenait pour une simple fatigue se transforma en fièvre. Rahim a le corps chaud, très chaud. Elle mouille un pagne qu’elle dépose sur son front.  Elle essaie un tas de remèdes de grand-mère qu’elle tient de son père pour baisser la fièvre, mais sans résultat. Les autres enfants commencent à s’inquiéter. Elle leur dit de ne pas s’en faire, qu’elle trouvera des médicaments le lendemain et que Rahim ira rapidement mieux. Pour garder un œil sur son état, elle transporte Rahim dans sa chambre. Alors qu’il est couché, ce dernier lui dit avoir froid, malgré le drap qui le couvre, Rokia entre alors sous le drap pour le réchauffer de sa chaleur. Tout en chantonnant un air. C’est en une langue inconnue pour Rahim, mais cette chanson est tellement agréable à entendre, qu’il arrive à s’endormir grâce à la chaleur et au chant de Rokia. 

Une fois qu’il est profondément endormi, Rokia sort de la maison et se dirige vers le camp de la milice. Là elle demande à voir l’un des deux soldats de tout à l’heure. Une fois ce dernier-là, elle lui demande de lui procurer des médicaments. Le soldat la prend de côté pour parler en tête à tête. Plus tard elle revient à la maison. 

Le lendemain, les deux soldats d’hier viennent leur rendre visite avec quelques jouets pour les plus jeunes enfants et un sachet contenant des médicaments. Comme a l’habitude quand Rokia recevait de la visite, les enfants devaient déserter la maison. 

Sous la surveillance d’Eyamba et Kamperipa ils avaient le droit d’aller jouer un peu plus loin dans la ville. Dans des bâtiments bien trop détruits pour qu’on puisse y habiter donc ils y sont tranquilles pour jouer, sans risquer de tomber sur les gens de la ville qui les vouent une haine injustifiée. Alors que les deux grands jouent à un jeu de réflexion, consistant à aligner 3 pions sur un carré dessiné sur le sol, les autres jouent à cache-cache. Rahim à cause de sa maladie est resté à la maison. Alors qu’il est couché, souffrant, il lui semble entendre comme quelqu’un en train de s’essouffler. S’inquiétant, il pense alors que Rokia doit avoir un souci. Il se dirige en titubant, tant bien que mal, en s’appuyant sur les murs vers la chambre de Rokia qui est entre-ouverte. De par l’ouverture de la porte, le spectacle qui se tient devant Rahim est des plus inqualifiables. Couchée sur le lit toute nue, entouré de 2 hommes nus aussi comme des vers, Rokia se fait prendre à tour de rôle. Ses hommes s’amusent à caresser son corps, lui insérer des doigts dans ses orifices, l’embrasser partout sur son corps, cracher dans sa bouche, insérer leurs sexes dans son vagin, ainsi que dans sa bouche. Cela faisait 5 bonnes minutes que Rahim assiste à ce spectacle qui lui serrait le cœur, incapable de bouger. C’était horrible à voir, il a une forte envie de vomir. L’espace d’un instant son regard croise celui de Rokia, cet instant ne dura qu’une seconde, mais pour les deux, c'était comme une éternité. Dans ses yeux, Rahim ne voit que du dégoût et de la honte envers elle-même. Rokia l’ignore et continue ce qu’elle fait, de peur d’attirer l’attention des deux soldats sur lui. Rahim fini par s’éloigner de sa chambre. L’envie de vomir devient de plus en plus intense. Ne voulant pas gerber à l’intérieur, il se dépêche comme il peut pour sortir. À peine a-t-il atteint l’entrée, qu’il tombe et vomi, encore et encore. Quand l’envie lui passe finalement, il rampe pour aller s’adosser à un mur. 

Quelques minutes plus tard, après avoir fini leurs besognes, les soldats sortent de chez Rokia, et s’en retournent à leur camp. L’un d’eux balance un bonbon par terre devant Rahim. Il le ramasse et s’apprête à le jeter sur le soldat de dos quand Rokia saisit sa main. Une fois que les soldats hors de leur cour, Rokia s’assoit à côté de Rahim.

Rokia : << tu sais je ne fais pas ça de gaieté de cœur >>

Rahim : << c’est donc pour ça que les gens de la ville te détestent et te traite de pute ? Parce que tu te vends >>

Rokia : << non … ce n’est pas pour ça >> 

Rokia lui raconte que son père était le maire de cette ville. Quand la milice était en approche, il a demandé au petit poste de police de partager des armes à tout homme capable de se défendre. Après les avoir motivé à protéger leurs familles et leurs maisons. Mais la plupart étaient inexpérimentés. Quand la milice est arrivée, le combat a duré à peine 2 heures. Ils se sont faits massacrer en un rien de temps. Plusieurs personnes ont perdu leurs pères, leurs maris, leurs frères, leurs fils. Son père a aussi été tué dans le combat. Mais étant donné qu’il est mort, les autres ont déversé sur elle toutes leurs haines. La fille de celui qui avait envoyé à la mort les leurs. C’était il y a 3 ans. Elle avait 18 ans, elle était déjà adulte. Elle a donc pris sur elle. Que pouvait-elle dire ? Que pouvait-elle faire ? Les enfants avec elle ont perdus leurs parents à cause de son père. Elle les a donc recueilli et prend soin d’eux depuis. 

Rahim : << alors pourquoi fais-tu cela ? Pourquoi acceptes-tu d’offrir ton corps à ces salauds ? >>

Rokia : << ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent de mon corps, tant qu’ils me permettent de vous préserver. Et m’offre de quoi m’occuper de vous je m’en fous de les satisfaire autant de fois qu’ils le voudront, pour moi le plus important, c'est vous. Grâce à eux j’ai des médicaments pour faire baisser ta fièvre >>

Rahim : << je n’ai pas besoin de leurs médicaments à ces porcs >>

Rokia : << Tu es bien naïf petit frère. Cette vie est dure, infernale, personne ne peut survivre seul. Ce médicament peut te sauver la vie. Peu importe comment je l’ai obtenue, l’important c’est qu’il te redonne la santé >>

Rahim semble peiné, il se dit que c’est à cause de lui qu’elle a dû faire un truc si sale. Une chose si dégoûtante, il s’en veut. Rokia le remarque 

Rokia : << écoute petit frère, que crois-tu qu’il arriverait si je leur refuse mon corps ? Ils peuvent me tuer quand ils le veulent et personne ne lèverait le petit doigt. Si j’étais seule, à vrai dire je m’en ficherais. Mais vous êtes là. Je ne peux pas et je ne veux pas vous abandonner. Au moins grâce au plaisir que je les apporte, j’ai de quoi m’occuper de vous. Ne t’en fais pas pour moi, c’est à moi de m’occuper de vous >>

Rahim : << hum … pourquoi ne pas nous enfuir ? On pourrait aller loin d’ici >> 

Rokia : << Pour aller où ? Il y a des conflits sur des milliers de kilomètres à la ronde. Si on ne se fait pas rattraper par cette milice on sera forcément capturé par une autre. En plus penses-tu qu’avec leurs santés fragiles Ketso et Nenkavu pourront tenir le coup ? >> 

En effet, les enfants ne pourraient pas marcher de longues distances s’ils devaient s’enfuir. Surtout que même si Rahim parlait de s’enfuir, Rokia avait raison. Ou iraient-ils ? 

Rahim : << un jour quand je serais grand et fort, on partira tous d’ici et je t’épouserais >>

Rokia en rigolant : << De belles paroles pour un si jeune enfant … mais tu sais je te considérerais toujours comme mon petit frère >>

Les autres enfants qui reviennent, voient Rahim assis adossé au mur de la maison. Automatiquement ils commencent à s’inquiéter pour lui, mais ce dernier les rassure en leur disant, qu’il faisait extrêmement chaud dans sa chambre. Il est donc sorti prendre de l’air frais. Au fil des jours en prenant les médicaments que Rokia lui donne, Rahim commence à aller de mieux en mieux. Une fois bien totalement guéri, Rahim s’empresse de vouloir reprendre le boulot. Eyamba et Kamperipa lui demandent d’aller doucement, sans trop forcer. Il ne faudrait pas qu’il retombe malade.

A suivre ...
L'éveil de Kama : To...