ma belle-fille : chapitre 12

Write by Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS

Edmond nous rejoint et poursuit.

- J’ai une idée ;

- Laquelle, Edmond ?

- Nous allons lui envoyer Sandra.

- Sandra ? Pour quoi faire ?

- C’est elle qui l’a aidé la dernière fois et l’a assisté à l’hôpital et elle est son ex-fiancée ; il n’aura pas de réticence avec elle ; surtout qu’il ne sait pas qu’elle a repris contact avec toi. Il sera donc ouvert et sans complexe avec elle.

- Je serai obligée de tout expliquer à Sandra alors, je voulais éviter d’exposer Rudy, Edmond ;

- Je crains que tu n’aies pas le choix, maman Rudy. Je pense honnêtement que si tu nous a revu à ce moment précis de tension avec Rudy, ta famille, Sandra et moi, ce n’est pas par hasard ; Dieu a permis cela pour que nous puissions t’aider ; ne sais-tu pas que c’est déjà le début de réponse à tes prières ? Alors, tu dois utiliser les gens que Dieu t’envoie.

- Tu as raison Edmond ;

- Habitue-toi à m’appeler papa Rudy.

Ghislain éclate de rire et intervient.

- Tu es vraiment heureux d’être papa, à ce que je constate.

- J’en suis très fier, monsieur le Comte et tu ne peux pas savoir comme j’ai hâte de serrer mon fils dans mes bras.

- Ce moment viendra très bientôt Edmond ; cela dit, Esther, je pense qu’Edmond a raison ; tu dois associer Sandra ; elle te sera utile.

Nous poursuivons un moment la discussion puis Ghislain s’en va. Immédiatement après son départ, je prends mon téléphone et j’appelle Sandra.

- Allô

- Bonsoir ma fille ;

- Bonsoir maman Rudy ; j’espère que vous allez bien ;

- Par la grâce de Dieu, je me porte bien ; est-ce que tu peux trouver un créneau pour passer me voir bientôt ?

- Est-ce que le weekend vous convient ? Car je travaille en semaine ; mais si c’est urgent, je peux passer après le boulot un soir dans la semaine.

- Non, je peux attendre le weekend.

- Ok, maman Rudy, je serai là samedi matin.

- A samedi ma chérie.

En attendant que Rudy revienne à de meilleurs sentiments, je passe beaucoup de temps avec ma famille, histoire de rattraper le temps perdu ; je suis pratiquement chez mon frère toute la journée ; parfois, j’y passe même la nuit ; j’essaie quand même de ne pas abandonner Edmond pour ne pas le frustrer ni lui donner l’impression que je l’écarte maintenant que j’ai retrouvé ma famille.

Octave est reparti en Europe en laissant papa chez Ghislain. J’aurai le temps de connaître sa femme et ses enfants plus tard. En pensant aux enfants, mes pensées s’envolent vers celui de Mirabelle encore dans son ventre ; oui, celui de Mirabelle parce que je n’ai aucune certitude qu’il soit de Rudy, vu ses infidélités. Ce bébé est certainement d’un de ses amants qu’elle aime. D’ailleurs, je prie pour qu’il en soit ainsi, afin que le jour où Rudy découvrira la vraie face de Mirabelle, qu’il n’y ait aucun lien entre eux et qu’elle puisse définitivement quitter sa vie.

Enfin ! Samedi est là et j’attends toujours la visite de Sandra. Dix-huit heures ont sonné et je ne la vois toujours pas ; elle m’avait pourtant promis de venir dans la matinée. Je me décide à l’appeler mais son téléphone ne répond pas. Je m’inquiète et je m’en ouvre à Edmond.

- Elle a dû avoir un contre temps ;

- Pourquoi ne m’a-t-elle donc pas averti ?

- Elle est sûrement dans l’impossibilité de le faire.

J’essaie et réessaie de l’appeler en vain ; je continue pendant toute la semaine sans résultat ; je me posais mille et une questions ; je ne connais même pas chez elle pour m’y rendre, encore moins là où elle travaille.

Je désespère car je ne pense pas que cette fille ait projetée une fausse image d’elle-même ; il lui est peut-être arrivé un malheur. Si tel est le cas, ce serait dommage. J’avais commencé et je continue de prier pour elle. Mais le doute commence à m’envahir.

- Papa Rudy, penses-tu que Sandra est une comédienne comme Mirabelle ?

- Non, ce n’est pas une mauvaise personne ; si tu connaissais chez elle, nous serions allés ; je suis sûr qu’il y a un problème. Tu devrais plutôt continuer à prier pour elle car je suis persuadé que ce n’est pas pour rien que Dieu l’a placé à nouveau sur ton chemin.

Finalement, trois semaines après, je reçus un coup de fil d’un numéro que je ne connaissais pas.

- Allô

- Bonjour Madame.

- Bonjour

- J’appelle de la part de Sandra ; elle me demande de vous informer de ce qu’elle est à l’hôpital.

- Hôpital ? Quel hôpital ?

- L’hôpital central.

- Dans quelle chambre ?

- Médecine, chambre 9

- Merci pour l’information.

Edmond avait raison : il était arrivé quelque chose à Sandra ; j’irai lui rendre visite sans tarder.

Je préviens Edmond puis conduite par le chauffeur, je me rends à l’hôpital central. Je repère sans difficulté la chambre 9 et j’entre à l’intérieur. Je vois Sandra, couchée sur le troisième lit au fond de la salle.

- Sandra ! que s’est -il passé ?

- J’ai fait un accident.

Puis elle se mit à pleurer.

- Pourquoi pleures-tu ? Remercie Dieu de t’en être sortie.

- Ce n’est pas pour l’accident que je pleure.

- Mais tu pleures pourquoi ?

- Je pleure parce que je me rends compte que mon père avait raison.

- Sois plus clair, Sandra ; je ne comprends toujours pas.

- Mon fiancé est une mauvaise personne.

Elle pleure encore.

- Calme -toi Sandra et raconte-moi.

Au même moment, une dame entre dans la salle. Sandra me la présente :

- C’est ma mère ; maman, voici la maman de Rudy.

Sa mère me salue avec enthousiasme.

- Ah bonjour Madame, Sandra m’a beaucoup parlé de vous ; je connais aussi Rudy.

- Je suis ravie de faire votre connaissance, maman Sandra.

- Je vais vous laisser discuter ; à plus tard.

La mère de Sandra sort de la chambre d’hôpital et je demande à Sandra de me parler.

- Que se passe t-il Sandra ?

- Le vendredi, c’est-à-dire la veille du jour où je devais passer vous voir, mon fiancé m’a demandé de venir chez lui après avoir quitté le boulot ; après avoir terminé ma journée de travail, je me suis donc rendue chez lui. Nous étions donc ensemble quand il reçut un coup de fil, comme quoi sa mère se portait mal et avait été transportée à l’hôpital ; sa voiture était en panne, alors nous avons pris la mienne ; c’était aux environs de vingt-heures. Il était tellement impatient d’arriver à l’hôpital qu’il conduisit à grande vitesse. En voulant éviter un mouton qui traversait la voie, il freina brusquement et la voiture fit un tonneau mais finit par prendre une position normale et se remit sur les quatre roues. Je n’avais pas mis ma ceinture. J’étais incapable de bouger mais j’étais mi-consciente. Mes yeux étaient fermés et je n’arrivais pas à les ouvrir malgré mes efforts ; je ne pouvais pas non plus parler, c’était la torpeur en moi. Finalement, j’entendais la foule rassemblée autour de moi qui disait « elle est morte ; appelons les sapeurs-pompiers pour dégager le corps » ; j’ai senti mon fiancé qui se penchait sur moi mais je ne pouvais ouvrir les yeux et j’étais incapable de parler. J’étais comme morte mais en réalité, j’étais juste incapable de tout mouvement, de toute parole et mes yeux ne s’ouvraient pas. Je ressentais tout ce qui se passait autour de moi mais je ne pouvais rien dire ni rien faire.

A ce niveau du récit, Sandra reprit les sanglots.

- Calme-toi, Sandra ; ce n’est pas la faute de ton fiancé ; c’était juste un accident.

- Un accident oui ! Mais ayant cru que j’étais décédée, il a fui. Il n’a même pas pris la peine d’appeler une ambulance ; le pire, c’est que le lendemain, il s’est présenté chez mes parents comme si de rien n’était disant qu’il essayait de me joindre sans succès. Evidemment, il me croyait morte et il ne voulait pas que mes parents le tiennent responsable d’avoir mal conduit et causé ma perte. Cela veut dire que si j’étais réellement morte, personne n’allait savoir qu’il était le responsable de l’accident. Comment peut-on ainsi abandonner la femme que l’on désire épouser même si elle est morte ! Maman Rudy, la moindre des choses, c’est d’informer mes parents et d’expliquer comment les choses se sont passées ;

- Quelle horreur ! Je n’arrive pas à le croire ! Il t’abandonne à ton sort pensant que tu es morte juste parce qu’il ne voulait pas être condamné ?

- Je suis la première à être étonnée, maman Rudy ; ce qui me fait encore plus mal, c’est que si quelques personnes n’avaient pas pris la peine d’appeler une ambulance, j’allais finir par mourir, là, par terre, comme une chienne.

- Et maintenant, sait-il que tu es vivant ?

- Comme mes parents ne l’apprécient pas, ils ne lui ont donné aucune nouvelle. Finalement comme il a appris par des amis que je n’étais pas morte, il a eu peur car il sait que tout se saura et qu’il était avec moi ce soir-là. Il a expliqué l’affaire à ses parents qui sont venus présenter des excuses aux miens. Mais moi, je ne veux plus le voir.

- Ne pense plus à cette histoire, du moins pour le moment ; que ton rétablissement soit ta priorité. Tu dois guérir et retrouver ta santé ;

- Je sais maman Rudy ; mais tout cela c’est la faute à ton fils ;

- Pourquoi parles-tu ainsi Sandra ?

- Nous nous aimions bien mais je ne sais pas quel diable l’a poussé un jour à me dire qu’il faut qu’on arrête de se voir !Et maintenant je suis allée rencontrer un homme sans coeur.

Eh ! La fille - ci me torture la conscience sans s’en rendre compte. Si elle savait que j’étais ce diable ! Comme je regrette d’avoir basé mon jugement sur des sentiments purement charnels ! C’est une bonne leçon que je retiens et que je vais d’ailleurs enseigner aux autres : ne jamais juger les autres, ni se fier à l’apparence. Avant de prendre une décision importante, il faut demander à l’esprit divin de nous éclairer. Je me rends compte que comme j’ai rejeté la bonne femme que Dieu a envoyé à mon fils, le diable s’est chargé de me trouver Mirabelle. Bien fait pour moi mais Satan n’aura pas le dernier mot dans la vie de mon fils.

Sandra me sort de mes pensées.

- Maman Rudy, tu vas bien ?

- Oui ma fille, ça va ; pourquoi ?

- Tu parais évasive du coup ;

- Ne t’inquiète pas, j’ai juste pensé à quelque chose.

- On dirait que vous avez des soucis ;

- Sandra, tout le monde a des soucis ; mais actuellement, tu es la priorité; tu es en vie, c’est le plus important. Tu dois remercier Dieu de ce qu’après le tonneau, la voiture s’est remise sur ces quatre roues. Mais dis-moi, pourquoi as-tu reçu un tel choc et pas lui ?

A suivre ::::

MA BELLE- FILLE