ma belle-fille : chapitre 14

Write by Djiffa

AUTEUR DJIFA BLESSINGS

- C’est justement pour cela que nous cherchons comment faire pour l’aider ? Alors, dis-moi, est-ce sa femme qui lui cause des ennuis ? C’est quoi ce problème au point où il se soûle ?

Sandra émet un grand soupir. Je lui réponds :

- Ma fille, parle, quelque que ce que je vais entendre, n’aie crainte. Je suis confiante que malgré mes erreurs du passé, Dieu trouve toujours une solution en temps opportun ; je ne cesse de lui confier ce problème alors j’ai foi ; je sais qu’il va le résoudre ; la seule chose que je ne sais pas, c’est quand et comment. Alors vas-y, parle.

- Rudy a perdu son emploi ;

- Quoi ! Depuis quand ?

- Peu avant que je ne l’ai rencontré dans le bar ;

- Ce n’est pas possible ; Rudy travaille là depuis longtemps et son patron l’apprécie énormément ; que s’est -il passé ?

- Ah maman c’est cela qui est dur à entendre ; il pense que tu as la sorcellerie et que tu es à la base de son renvoi.

C’est vrai que j’étais préparée psychologiquement à entendre de mauvaises choses. Mais je dois avouer que j’ai été choquée par cette information selon laquelle je suis la sorcière qui lui a fait perdre son emploi; Sandra a raison : je dois m’armer de courage car en tant que mère qui s’est pratiquement sacrifié pour son fils, entendre des bêtises du genre n’est pas chose aisée. Mais je mets tout cela sur le compte de l’envoûtement. Il n’a pas toute sa raison en ce moment. Alors là, chapeau pour Mirabelle ! Elle a vraiment réussi son coup. S’il plaît à Dieu, l’enfant dans son ventre sera un garçon et un jour, elle verra ce que cela fait que son fils s’éloigne de soi et vous traite de sorcière ? Oui, je ne lui souhaite pas un malheur mais je suis convaincue que la vie nous rend toujours ce que nous lui devons. Malgré toute ma détermination et ma foi en Dieu, une larme s’échappe de mes yeux.

Sandra reprend :

- Maman Rudy, je vous l’avais dit, ce n’est pas agréable à entendre. Je vous en prie, ne pleurez pas sinon je vais pleurer aussi.

Edmond ajoute :

- Maman Rudy, n’as-tu plus confiance en Dieu ? Tu veux pleurer pour quoi ? Tu as la mémoire bien courte. Tourne-toi vers le passé afin de te rappeler toutes les merveilles que Dieu a fait dans ta vie. Même moi qui te parle en ce moment, n’est-ce pas une merveille de Dieu ? Prends courage. Ne viens-tu pas d’affirmer que malgré mes erreurs du passé, Dieu trouve toujours une solution en temps opportun et que la seule chose que je tu ne sais pas, c’est quand et comment il va résoudre ce problème ? Alors qu’est-ce qui te prend ?

- Je sais que cela va se régler, je n’ai aucun doute. C’est juste qu’en tant que mère, j’ai eu mal. Sinon, ça va ; tu peux continuer Sandra.

- Rudy est convaincu dur comme fer que tu es son ennemi numéro un ; c’est pour cela qu’il a tout fait pour te mettre hors de sa vie mais malgré tout cette précaution, tu continues de lui nuire à distance. Il dit même que tu es dans le bureau de l'association des sorciers du pays.

- Quelle sottise! Je ne reconnais pas Rudy dans ces propos aberrants. Mirabelle est en train de détruire la vie de mon fils.

- Non, s’exclame Edmond ; tu n’as rien compris ; elle est plutôt en train de détruire la sienne. Penses-tu que tout ceci restera impuni ? Quand on a ensemencé son champ, il faut s’attendre à la récolte. Et rassure-toi, semer est moins pénible que moissonner ; ce qu’elle est en train de faire doucement là, au moment de payer, tu auras pitié d’elle. Continue Sandra, qu’a -t-il dit d’autre ?

- Ce que je vais dire est le plus dur : préparez-vous.

- Vas-y Sandra, il faut que je t’entende tout pour savoir comment orienter mes prières.

- Il a dit que sa femme a amené un homme de Dieu prier pour lui et qu’il lui a révélé que tant que sa mère en vie, qu’il n’aura jamais la paix. Et qu’il faut qu’il trouve un moyen de l’ éliminer.

- Pas possible, rétorque Edmond. C’est un homme de Dieu qui dit cela ? Non, je pense que c’est quelqu’un avec qui Mirabelle est complice. Car un vrai homme de foi ne peut donner un si mauvais conseil. C’est criminel.

- Papa Rudy, reprend Sandra, il lui a même donné une parole des Saintes Ecritures pour étayer ce qu’il dit : il dit qu’il est écrit dans l’ancien testament que tu ne laisseras point vivre la magicienne.

- C’est cruel que des êtres humains utilisent la parole de Dieu dans un mauvais contexte. Il n’y aura aucune excuse ceux qui prêchent ou enseignent une fausse doctrine. Evidemment cela ne m’étonne pas car l’esprit de Rudy a déjà été préparé à croire à de telles insanités.

Je ne réponds rien car j’étais dépassée. Oui, je suis dépassée par la cruauté et la méchanceté humaine; mais malheureux est celui qui détruit les autres. On accuse l'alcool et les drogues de détruire des vies, mais qu'en est-il des personnes à la méchanceté gratuite qui peuvent détruire toute une vie? Mirabelle et sa mère sont allées trop loin; finalement, Ghislain a raison de s’être vite débarrassé de maman Mirabelle. Heureusement même que je l’ai rencontré à temps sinon il subira le même sort que Rudy.

Edmond s’adresse à nouveau à Sandra.

- Et toi ma fille, que lui as-tu conseillé ?

- Papa Rudy, je lui ai dit que tout ceci m’étonne parce que connaissant sa mère, j’ai du mal à le croire. Dans tous les cas, même si sa mère était réellement coupable, ce dont je doute, il ne lui revient pas à lui de la punir. Un homme de Dieu qui lui conseille d’éliminer sa mère est plutôt un homme du diable. Il devra faire attention et ne pas faire bêtement ce qu’on lui dit sinon il n’aura que ses yeux pour pleurer plus tard. Je lui ai également dit qu’il devrait s’attacher à Dieu dans cette situation. Je ne voulais pas lui donner l'impression de trop défendre maman Rudy. Je lui ai aussi conseillé d’investir ses économies dans une activité rentable et de se mettre à son propre compte, tout en recherchant un autre emploi ;

- Il m’a dit que son compte bancaire est pratiquement vide et qu’il ne peut rien entreprendre.

- Je lui ai proposé de vendre ses terrains nus s’il en possédait afin d’investir l’argent dans un projet rentable.

- Il m’a dit qu’il ne sait pas si sa femme accepterait.

- Je lui ai dit que dans cette situation, elle n’aura pas d’autre choix que d’accepter ; mais qu’il est bien obligé de procéder ainsi même si elle n’est pas d’accord avec lui car il faut bien qu’il se débrouille pour vivre et faire vivre sa famille. Et c’est là qu’il m’a dit qu’il faut nécessairement qu’elle accepte parce que il a mis les terrains et les autre biens qu’il possède au nom de sa femme.

Edmond s’exclame :

- Là, je ne suis pas surpris, pas du tout alors ; tu te souviens maman Rudy, je t’avais dit qu’elle vise les biens de Rudy, c’est tout. Mais elle est bien bête ; elle serait restée tranquille qu’elle en aurait eu bien plus car tout ce que je possède appartiendra à Rudy. Quelle idiote ! Evidemment, elle pouvait pas savoir.

J’interviens en demandant à Sandra si elle comptait revoir Rudy.

- Oui, je lui ai demandé de garder notre entretien secret pour ne pas que sa femme soit jalouse; je lui ai proposé de me rendre visite parce qu’entre temps j’allais réfléchir et voir si je pouvais l’aider ; mais vous savez j’ai juste un emploi convenable qui me fait bien vivre mais je ne suis pas riche ; donc en fait, je sais que c’est mal mais j’ai dû lui mentir pour l’attirer chez moi.

- Ok, et qu’as-tu en tête en procédant ainsi ?

- Pendant que j’étais à l’hôpital, l’amie de ma mère venait avec un homme de Dieu qui priait pour moi ; et jusqu’à présent, il continue de venir à la maison et de prier pour moi afin que je vois clair dans ma vie et que je ne refasse plus les erreurs du passé. Je compte lui donner un rendez-vous pour qu’au moment où Rudy viendra, il puisse prier pour lui car cet homme a vraiment l’onction divine. Je me dis que Dieu peut l’aider à travers cet homme afin qu’il puisse retrouver sa raison.

- Que Dieu te bénisse ma fille ! C’est exactement l’occasion que je cherchais. Tu as vraiment une belle âme. Tout ce que tu me fais aujourd’hui me donne des regrets amers.

- Des regrets ? Mais pourquoi maman Rudy ?

- Il faut que je t’avoue quelque chose, Sandra ; je te décevrai peut-être mais sache que l’erreur est humaine.

- Me décevoir ? Et pourquoi ? Dans tous les cas, je vous écoute, maman Rudy.


A suivre...............

MA BELLE- FILLE