Je jette un coup d’œil à ma montre, il est 11 heures. Je retourne à mon bureau et recommence à bosser. J’ai envie de m’occuper l’esprit avec ces histoires de confections. Je ne sais pas trop ce qui m’arrive. J’ai l’impression que mes créations ne sont pas aussi glamour que je le voulais. Je me rends à l’atelier de confection (situé à l’annexe de notre bâtiment). C’est là qu’a lieu toutes les opérations pratiques (les confections, les réalisations, les essayages, les retouches et tout le tralala). Je rencontre  Léan au passage. Celui-là me casse les pieds. C’est un de mes dragueurs. Il me fait la cours depuis je ne sais combien de temps mais je ne suis guère intéressée.
• Salut ma rose ! Je sens que tu vas auréoler ma journée
• Hun hun ! C’est ça cours toujours !
• Arrêtes d’être aussi sarcastique tu veux  et profites du beau temps à mes côtés. 
• Léan, je ne plaisante pas. Tu n’en as pas marre de me faire la cour sans succès ?
• Pour toi ma rose, je serais prête à dévaliser une banque, ou encore escalader les icebergs ou pire décrocher les étoiles dans le ciel rien que pour toi.
• Tu es sûr que tout va bien ? J’ai la ferme conviction que ton délire ne fait que prendre de l’ampleur.
•   Si tu le prends ainsi.
• Passons aux choses sérieuses maintenant. Fais-moi le topo.
• Je t’ennuis à ce point.
• Tu ne saurais à quel point.
• D’accord. J’ai essayé de suivre les modèles que tu as conçus et j’ai pensé retoucher deux ou trois d’entre eux. Il ne s’agit pas du modèle mais des tissus proposés.  J’ai passé les commandes et la livraison s’effectuera dans à peu près 1 heure. Entre temps j’ai réuni les tenues qui a mon avis n’ont aucun problème.
• Ok et où sont-elles ?
• Dans la chambre deux, dans la penderie.
• Merci !!!
• C’est tout ? Je ne mérite pas un bisou.
• Dans tes rêves.
• Ahh !!! Cela veut dire que je pourrai avoir une chance.
• Tu es ridicule Léan.
• C’est l’amour ma belle. Je suis en extase. Et cela rien que pour toi.
• Je crois qu’il faudrait que j’en parle à Mélanie afin qu’elle te remonte les bretelles.
• La bosse, je m’en fiche. Vas chercher le président si tu veux, je n’ai pas peur. Et en plus, on n’interdit pas à un homme amoureux de s’exprimer.
• Là c’est un délit. J’en ai marre de perdre mon temps avec toi. Il faut que je me bouge.
• Oh non restes un peu s’il te plaît.
• Trop tard je m’en vais. Et je le quitte aussitôt.
Lucien c’est quelqu’un de bien. Il est très doué et il prend son travail au sérieux. Il est très réservé mais aussi créatif. Ses paires de lunettes lui donnent un air d’intello non je dirais de génie scientifique. Malgré cela, je ne suis pas intéressée par ses avances. Dans ma tête il est trop gentil. Un homme doit être plus sérieux que cela. Sérieux, il ne m’emballe pas. 
Je passe une heure et demie à retoucher les modèles aux côtés de Julien afin que ce soit vraiment parfait. Je n’aime pas décevoir ma bosse, surtout quand on me confie ce genre de responsabilités. Mélanie est généreuse, entreprenante, créative mais aussi exigeante. Elle demande à ce que les tâches que nous assumons soient parfaitement réalisées. Le principe chez Azurik est de faire ses premiers pas sous la tutelle de la bosse avant de pouvoir voler de ses propres ailes. Mais pour y arriver, il faudrait passer par un jury qui devrait donner son approbation après avoir évalué l’évolution de chaque artiste.
Nous passons encore quelques heures à attendre l’arrivée des tissus, avant que Nathalie, Luce et Geneviève ne puissent chacune se charger de la confection des tenues restantes.
• Est-ce possible de les terminer aujourd’hui ? demandai-je
• Je ne crois pas Arielle me répondit Luce
• Pourquoi donc?
• Tu sais bien que cela demande du temps de suivre tes modèles à la lettre.
• Et. ?
• Et ils ne sont pas du tout facile. Prenons le cas de celui que j’ai entre les mains, il faut penser à broder le tissu afin de le faire resplendir.
• Mais je n’ai pas demandé à ce qu’il y ait des broderies.
• C’est vrai. Tu dessines et tu ne tiens pas compte de ce genre de paramètres. Mais c’est moi qui confectionnes la tenue, je suis obligée d’y réfléchir longtemps pour que cela s’accorde avec ton design. Quel type de tissu il faut utiliser, quels accessoires seraient adéquats pour faire ressortir les motifs du dessin. Excuses-moi mais c’est un travail méticuleux.
• Si tu le dis. Je crains juste d’embarrasser Mélanie avec ça. Je lui ai promis en finir dès aujourd’hui
• Navrée pour toi ma belle mais tu vas devoir la faire patienter encore jusqu’à demain au minimum.
• Bon sang !!
• Et au cas échéant amplifie Geneviève ce sera peut-être pour après-demain.