Malheur et compagnie
Write by Fleur de l'ogouée
On devait aller tous ensemble à la plage, mais Marc, Lydia et leur meute, ont été invité à manger chez la grande sœur de Marc, elle a apparemment une grande nouvelle à annoncer à sa famille, Sandra s’est faite invité par son gars ministre, les jumeaux et maman sont à une fête de l’église à laquelle je ne voulais pas participer, je me retrouves seules. Un bon dimanche après midi comme ça il faut que je trouves quoi faire, j’appelle Jérôme pour prendre de ses nouvelles en espérant qu’il me propose une sortie. Monsieur Minko ne me déçoit jamais, il me propose de passer déjeuner chez lui ce que j’accepte volontiers, je me douches, me maquilles légèrement, enfiles une robe légère. Quand j’arrive chez lui, je suis accueillies par une odeur agréable, puis j’aperçois les sachets d’un resto, pris la main dans le sac
- Je pensais que monsieur Minko savait tout faire, apparemment la cuisine ce n’est pas dans vos cordes
- Mais ça oui, dit-il en m’embrassant
Un baiser en entraînant un autre, nous nous retrouvons bien vite tout nus dans ce grand lit froid, qu’elle délicieuse manière de creuser son appétit, après toutes ses galipettes, nous mangeons un bon poisson braisé devant un documentaire sur l’Indonésie, on aime tout les deux se cultiver et apprendre des choses, donc c’est un bon moment que l’on passe ensemble, une bonne heure l’un dans les bras de l’autre, à se caresser et se faire beaucoup de petit bisous. Il reçoit un appel qui le met de mauvaise humeur, il me dit qu’il doit y aller et me propose de l’attendre ici, je déclines et me rhabilles pour retourner chez moi, je détestes quand il est mystérieux comme ça, parfois j’ai l’impression que nous sommes connecté et l’instant d’après il devient froid et distant. En rentrant je reçois un appel de Sandra mais quand je décroches, c’est un homme qui est à l’autre bout du fil
- Allô, vous êtes un parent de la dame à qui appartient ce téléphone?
- Oui pourquoi?
- Je suis le docteur Yann Ntsame, la propriétaire de ce téléphone qui selon ses papiers se nomme Sandra Ariette Mbourou a été agressée et se trouves ici à l’hôpital général, il y a pas mal de frais à régler, venez au plus vite
Sans réfléchir je fais demi tour et prends la route de l’hôpital, j’espère de tout cœur que c’est une blague, Sandra allait bien ce matin, c’est quoi cette histoire d’agression. Je me gares comme la plus mauvaise conductrice et je cours vers le service d’accueil, la dame m’envoie aux urgences
- Docteur Yann Nstame, cries-je
Tout le monde se retourne tellement mon cri était fort, un homme d’un certain âge s’approche de moi, il m’explique un peu ce que les riverains qui ont transportés Sandra lui ont raconté, c’est une histoire de fous.
Sandra Mbourou
Je n’arrive pas à bouger, ni à parler j’ai mal partout, je n’arrives ni à ouvrir les yeux, ni à ouvrir la bouche, certaines parties de mon corps me font mal, d’autres je ne les sens plus. J’ai l’impression d’être à l’hôpital, je sens l’odeur de l’alcool et des médicaments, je ne sais pas comment j’ai atterrie ici, il y a deux minutes mon corps était sur le sol, elles étaient au dessus de moi, j’ai sentie ceinture, bois et peut être une barre de fer, et elles frotter du piment partout sur mon corps notamment dans les yeux.
Après le restaurant, monsieur le ministre et moi marchions sur la plage, il a privatiser tout le restaurant annexe pour moi, je passais un agréable moment, cocktails bien alcoolisés et fruit de mer frais, que demander de plus. Quand il a reçu un appel de sa fille lui disant de rentrer urgemment, il m’a confier à un de ses aide de camps, pendant que lui retournais avec la voiture principale, j’ai à peine eu le temps de faire deux pas que quatre femmes dont la femme du ministre que j’ai reconnue me sont tomber dessus, elles se sont mis sur moi et on commencé à me frapper, tout en m’insultant.
J’ai froid, je grelotte un peu, mais écouter sa voix me réchauffe, c’est la Meli. Je ne la voit pas, mais je reconnais immédiatement sa voix.
-Ça va mon bébé?
- Pour toute réponse des larmes s’échappent de mes yeux, j’ai mal partout, je vais mourir, si je meurs je ne laisses rien, aucune empreinte sur cette terre, Seigneur je ne te demandes pas souvent grand choses, mais je t’en prie laisse moi au moins accomplir quelque chose, je ne veux pas disparaître dans l’insignifiance.
Lydia Maganga, née Mbourou
Ma belle sœur nous a réuni pour nous annoncer qu’elle a été nommée gouverneur de la province de la Nyanga, c’est la joie immense et elle nous a permis de revoir tout le monde, j’ai une belle famille assez aimante dans l’ensemble, j’ai eu des accrochages avec certains mais rien de bien grave. On boit et on mange jusqu’à être gavé, les plus jeunes font la vaisselle, pendant que nous les mamans buvons dans la cours arrière, c’est un dimanche comme je les aimes. Une des tontines nous raconte comment elle a connu son mari, c’est une histoire qui nous tord de rire, l’appel de Mélanie me ramène à la réalité, je suis sans voix, je me lèves comme un robot et j’attrape mes clés, quand je dis à Marc ce qui se passe, il propose de conduire, c’est dimanche la route est libre, nous arrivons vite. Je tournes en rond dans l’hôpital avant qu’on me renseigne mieux, quand je trouves enfin les urgences Marc qui garait la voiture y est déjà, Mel sors de la pièce et vient vers nous
- Son état est un peu stable, il lui ont mis des antalgiques et d’autres médicaments, voilà l’ordonnance et l’infirmière va lui recoudre les plaies ouvertes et on attend aussi le résultat de la radio
- Tu as pris des photos
- Oui j’ai tout pris, et j’ai enregistré ce que le monsieur et la dame qui sont venus la déposer m’ont dit
- Elles vont regretter de s’être attaquer à une Mbourou
J’ai eu du mal à joindre maman et ce n’est pas plus mal, je préfère qu’on gère d’abord ici avant qu’elle ne vienne ici, son cœur est fragile, je ne veux pas en rajouter. Je fulmines de colère, Marc essaye de me calme mais rien n’y fait, les photos m’ont donnés des envie de vengeances, elles ont dévisagés mon bébé, elle est méconnaissable, en plus le médecin ne nous laisse plus la voir, ils l’ont emmenés en réanimation, je pensais au pire, mais apparemment c’est seulement pour mieux faire leurs soins, après les sutures, il faut qu’ils aillent réparer les fractures et un ophtalmologue doit venir examiner ses yeux, pour voir si il n’y a rien de grave. Les minutes deviennent des heures, je n’arrive pas à arrêter de tourner en rond, mais au final ils viennent nous annoncer que son état est stable, le scanner est normal et a priori il n’y a pas de saignement interne, les fractures du menton et des deux côtes ont été prise en charge, pour les nombreuses contusions il y a un traitement mis en place, elle est sous antalgique et anti inflammatoire, il a dit qu’on pourra la voir dans une heure. Je suis soulagée.
J’ai envoyé Marc récupérer les enfants à la fête pour les déposer chez maman et revenir avec elle, son chauffeur a pris sa journée et avec le stress je ne veux pas qu’elle aille emprunter un taxi.
Sandra Mbourou
Je recommence un peu à sentir mon corps, les douleurs aussi se sont un peu estompés, mais mon estime de moi est en chute libre, je me sens inutile sur cette terre. Quand elles rentrent mon cœur se remplis de joie, les seules personnes qui pleureront si jamais je meurs, mes vies. Maman s’approche et commence à pleurer en me prenant dans ses bras, je suis tellement contente, au moment de l’altercation je ne pensait qu’a elle, celle qui m’a donné la vie, en me réveillant je pensais à mes neveux et nièces, qu’es ce qu’ils auraient fait sans leur tante préférée. Personne ne dit rien, on est juste contente d’être toute ensemble. Le médecin m’a lavé les yeux avec un sérum, mais je n’arrive toujours pas à les rouvrir, j’ai peur.
Catherine Mbourou
Qui aimerait voir sa fille dans cet état, elle est défigurée, son corps est enflé de partout, je ne l’ai jamais vu si vulnérable, elle ne parle pas et garde les yeux fermés, ma fille mon bébé ma dernière né. Il fallait s’y attendre, elle n’a jamais voulu suivre le même chemin que ses sœurs, elle n’en a toujours fait qu’a sa tête, je suis partagée entre la colère et la tristesse, elle aurait pu éviter ça en restant tranquille , en vivant une vie rangée, elle a choisi un chemin sinueux et elle a fini par tomber, ainsi va la vie. Tout ce que je souhaite, c’est qu’elle se rétablisse et passe à autres choses, la vie est la meilleure conseillère qu’on peut avoir, elle aura besoin de notre soutien à tous, c’est une étape à surmonter.
Je l’a prends dans mes bras et la laisse pleurer, tout ira bien. Les médecins nous font signe que les visites sont terminés, je vais rester ici cette nuit, elle a besoin de quelqu’un à ses côtés.
Mélanie Mbourou
Je suis dépitée, nous allons chez maman récupérer nos enfants, mais les jumeaux et le derniers de Lydia sont déjà couchés, donc se proposes ici, j’ai toujours des vêtements ici et honnêtement, je n’ai pas la force de conduire jusqu’à chez moi, je m’allonge dans ma chambre d’ado, je ne peux m’empêcher de pleurer, elle aurait vraiment pu mourir, si les vaillantes personnes qui l’ont transportés à l’hôpital n’avait pas réagi, elle ne serait peut-être plus là, j’ai déjà perdue mon père et mon mari, je ne m’en remettrais pas si il fallait encore enterrer un être chère à mes yeux. Je finis par m’endormir épuisée par cette journée maudite.
Ce matin je suis exténuée, je dépose les enfants vite fait à l’école et je me rends à l’hôpital, maman est en pleine prière, Sandra aussi à l’air de prier, je ne l’ai plus vu prier depuis notre adolescence, je m’assois le temps qu’elle finisse, j’ai apporter des vêtements, draps et le petit déjeuner. Quelques minutes plus tard c’est une Lydia en tailleur gris qui fais son apparition. Nous mangeons en silence, personne ne sait trop ce qu’il faut dire, puis Lydia brise ce silence “ on va les attaquer en justice, madame le ministre et ses sœurs, elles ne vont pas s’en tirer comme ça ”. Sandra et moi on acquiesce de la tête, ses sorcières doivent le payer, ma petite sœur ne peut même pas se servir de son corps, elle ne peut pas manger, pas parler, pas marcher, elles doivent le payer. Maman qui semblait réfléchir a pris la parole
- Porter plainte à la femme d’un homme marié, alors que c’est ta sœur qui a détruit le foyer d’autrui, elle n’a fait que protéger ses intérêts
- Maman, sans vouloir te manquer de respect tu as perdu la tête, Sandra a failli mourir on ne parle pas d’une gifle, on parle d’une agression, maman elles l’ont frappés comme si c’était une meurtrière, je ne sais pas si tu te rends compte.
Elles se sont longtemps regardés sans rien dire avant que maman ne dise
- C’est la femme d’un ministre, elle a l’immunité non? Et ces sœurs aussi vont bénéficier d’un traitement de faveur, dans ce pays là elles n’iront pas en prison
- Maman je suis passée associée du plus grand cabinet d’Avocat de l’Afrique sub-saharienne, nous sommes dans le top 100 mondial, crois mois j’ai les côtes solides, je peux tout encaisser, même pas peur.
- Tu es une bonne avocate et je suis fière de toi, mais un ministre de la République a les bras infiniment long dans ce pays.
Avant que Lydia ne puisse ajouter quelques chose le gardien est passé nous prévenir que dans 15 minutes les visites du matin sont terminés. On fini de manger, je prends les affaire sale qu’il faut ramener à la maison ensuite Lydia et moi nous allons.
Au niveau du parking Lydia brise le silence
- Tu penses que j’ai tord de vouloir faire un procès à ces sorcières?
- Lyly tu as raison, elles doivent être punis pour ce qu’elles ont fait, mais maman aussi à raison, les politiciens de ce pays se croient tout permis, ce ne seras pas de tout repos.
- Tu me conseilles quoi? Sandra semble d’accord avec moi, mais ce que maman m’a dit m’a refroidi
- Écoutes tu es la plus brillante de cette famille, j’ai confiance en toi. Si tu dis que tu peux y arriver, tu y arriveras
C’est sur cette note positive que nous nous séparons, après un gros câlin, chacune retrouve sa voiture. Je fais un tour au boulot, histoire de voir si tout va bien, je n’ai pas trop la tête à bosser, je veux seulement revivre une journée comme celle de samedi avec Jérôme, mais je suis un peu en colère contre lui, donc je ne lui dis rien, il ne m’a pas appelé depuis hier et moi aussi je restes dans mon coin, je n’aimerais pas qu’il croit qu’il peut me manipuler comme une marionnettes, il doit se monter franc avec moi, dans le cas contraire nous deux ça n’ira pas plus loin.