MAUVAISE BRUE

Write by Marc Aurèle

Pas de halte bière ce soir et certainement plus jamais. Je venais de passer devant l’Eglise St Michel en direction de Cadjehoun, je bifurquai sur le boulevard de l’Europe. Avec les nouvelles voies, achevées ça et là en ville, circuler est nettement plus aisé. En moins de deux, j’étais à la place de l’étoile Rouge. J’avais, en journée pris des nouvelles de Solange et des enfants et elle m’avait informé qu’ils étaient chez ses beaux parents. Entre deux tâches accomplies en automate, j’avais également discuté avec mon épouse et on avait retenu un certain nombre de choses en ce qui concerne les enfants de mon défunt ami et leur mère. J’entrepri de faire un tour les voir et aussi de passer embrasser ma grand-mère, vu qu’elle avait toujours été dans le même quartier. Ma Jeep Grand Cherokee 2013, tourna dans la rue de la pharmacie, j’entendis le doux ronflement de ce moteur v6 qui lancé en plein régime, atteignait les cent kilomètres en moins d’une minute.  Je passai ma main sur le grand écran tactile, pour lancer la boite à son de ma voiture. Le système audio Harman Kadon de 760watts, rempli l’habitacle, d’une mélodieuse chanson gospel de Kirk Franklin ‘’I wanna be happy ‘’, je me mis à la fredonner pour me rappeler combien j’avais besoin d’être heureux malgré tout. Je stationnai devant la maison des LECRI, j’écoutai une fois encore la chanson qui tournait en boucle dans ma voiture. Je me remplis de cette belle musique directement venue des cieux pour m’armer de toute la bonne humeur nécessaire pour affronter les réalités de cette demeure.

 

De l’habitacle, je pouvais voir Solange. Elle était assise sous le hangar, emmitouflé dans un pagne avec ses trois garçons autours d’elle. Je pouvais aisément entendre sa belle mère la traiter de sorcière et de malchanceuse. Justine LECRI disait tout haut, ce que la plupart des familles béninoises pensent, quand par malheur, l’époux s’en allait dans la fleur de l’âge. Elle en avait toutefois oublié, que c’était plutôt elle qui serait vue en sorcière par ses beaux parents. Je m’approchai d’elle pour la calmer. Les mots sortirent de ma bouche, sans passer par mon cerveau. Ils sortirent crus et dures.

-          Maman jules, je ne vous reconnais pas. C’est à peine si votre fils est déjà mis en biais et vous, vous en avez déjà après sa famille. Le plus important aujourd’hui devrait être Solange et les enfants. Plus que nous tous, ils ont besoin de soutien. Les vraies victimes de cette perte énormes ce sont ses quatre là.

-         

-          Je ne conçois pas que vous et vos enfants soyez aussi méchants. Jules est décédé hier matin, et déjà à peine le soir vous en avez après sa femme pour des biens qu’il a à peine acquis.

 

Ma voix s’élevait au fur et à mesure que je parlais. Je vis une, puis deux, puis trois personnes sortir de la maison et s’attrouper autours de nous. Je compris que s’en était assez. La belle mère n’avait pas pipé mot.

-          Solange, prend les enfants et montez dans la voiture. Je m’adressai ainsi, à la veuve qui ne se fit pas prier par deux fois. Elle tira ses marmots et se dirigea vers la voiture. J’allais me retournai quand une main masculine m’agrippa.

-          Mon fils, calme toi. Tu connais les femmes et leurs caractères C’était le père de Jules qui venait de faire son apparition.

 

Très colérique de nature, cet homme au fil des années était parvenu à un calme et à une sérénité que je ne m’expliquais pas vraiment. Il avait ses derniers des expressions sages et assez pointues, qui nous remettaient son fils et moi sur les droits chemins de la vie. Il extériorisait une certaine paix du cœur et c’est cette paix qu’il venait d’étaler. Je m’abandonné dans ses bras et mon esprit s’appropria ses mots. Il me conduisit vers mon véhicule et en ouvris la portière.

-          Mon fils te sera reconnaissant de t’occuper de sa famille. Je n’ai pas besoin de les voir avant le jeudi. Ramène-les à la morgue pour la mise en biais et les adieux à la dépouille de Jules. Sois fort, SAM, j’ai besoin de mon second garçon. Il me fit une tape dans le dos avant d’ouvrir la portière.

Le son de la voix de Kirk Franklin, me captiva, le refrain passait avec les douces voix qui reprenaient le chœur. Je m’assis derrière le volant. Le cuir du siège chauffant me réchauffa tout autant le corps, que la musique me remettait d’aplomb. En silence, je déplaçai ma voiture en direction de chez Dame Agnès CELHY, ma douce et tendre grand-mère.

 

La villa ‘’les hibiscus‘’, était à trois rues de la maison de Jules. Je ne mis que quelques minutes pour me mettre à klaxonner. Je vis le gardien, ouvrir le portail et j’introduisis ma voiture dans l’allée. La verdure caractéristique de cette demeure exhalait des senteurs suaves de fleurs. J’aperçu grand-ma sous la véranda. Elle reconnaitrait parmi mille le coup de klaxon de son petit fils comme elle aimait si bien le dire.

 

Elle portait une longue robe fleurie. Ces cheveux, couleurs cendres exprimaient bien combien la jeunesse n’était plus au rendez vous. On aurait dit une jeune dame de la cinquantaine, mais ma grand-ma en avait bien déjà quatre vingt deux. Elle ne tenait certes pas de canne pour marcher, mais elle pouvait difficilement dissimuler les difficultés qu’elle connaissait à marcher. Elle avança et descendit la première marche. Les enfants l’avaient déjà rejoint. Elle se tint là, ébouriffant leurs cheveux, communiant avec l’insouciance de ces petits êtres. Solange les avait rejoints tenant d’une main son ballot. Elle salua grand-ma en une génuflexion, signe de respect. Je les rejoignis en ce moment là.

-          Fiston, je sais que tu dois être bien déboussolé. Comment vont Ray et junior ?

-         

-          Allons à l’intérieur.

 

Elle se dirigea vers le salon, suivi du petit groupe. On discuta une trentaine de minutes. Ma grand-mère, me remit en confiance comme jadis. Dans le silence de la salle, on n’entendait que sa voix. J’eu droit à mon verset biblique du jour et à la bonne petite prière de Dame Agnès. Solange et ses enfants étaient passés à table entre temps. Mémé leur avait fait préparer par la servante la chambre d’ami. J’avais enfin un souci en moins. Je pouvais enfin rentrer chez moi. Je fis la bise à cette belle et valeureuse dame et repris la route.

Trente minutes plus tard, j’étais chez moi.

 

*

*  *

Ray

Il est vingt deux heure, mon trésor vient juste d’appeler, il est en chemin pour la maison. Je vérifie le couvert avant de venir m’asseoir devant mon ordinateur personnel. J’avais quelques rapports à amender et à envoyer aux états unis pour le compte de ma boite. J’avais eu ma mère au téléphone quelques heures plus tôt. Elle avait envie de passer récupérer son petit fils, pour le reste de la semaine. J’accueillie la nouvelle avec beaucoup de joies, je souffrais pour mon boud’chou, surtout pour ce rythme sur lequel son père et moi vivons. Le voir passer un moment loin de ce rythme infernal, était pour moi un soulagement. Mon mail parti enfin, je regardai l’image des hommes de ma vie sur l’écran de mon ordi. Je fis un large sourire et au même moment, Sam mit sa clé dans la porte. Il entra tout arcbouté. Je semblais voir sur son dos, la terre entière. Il balança sa serviette dans le canapé, me fit la bise sans mots dire et se dirigea vers notre chambre. Je le suivi et le vis parsemer le couloir de ses vêtements. Je me baissai pour les ramasser tout en marchant derrière lui. Il entra sous la douche et j’entendis le bruit de l’eau qui tombait au sol.

-          Trésor, je te fais une infusion de camomille ?

-          Oui, je pense que cela me fera vraiment du bien.

-          Je te sers ton repas en chambre si tu veux…

-          Non c’est bon ray, je vais manger à table. Tu as le bonsoir de Grand-ma, elle va héberger Solange et les enfants le temps que nous trouvons une solution définitive pour eux.

-          Ok.. Mamie a appelé ce soir. Je parle de ma mère. Elle a dit de te saluer et compte prendre Junior avec elle pour quelques jours. Qu’en penses-tu ?

 

Mon homme sorti de la douche, emmailloté dans son peignoir. Son torse de marbre pouvait se voir aisément. Il avança vers moi et l’effluve de son eau de Cologne me fit frissonner. Il me prit par la taille et se baissa pour m’embrasser. Le doux baiser, s’accentua et sa langue se mit à chercher la mienne. La sensualité de ses gestes m’émoustilla. Je l’enlaçai de mes jambes, juste à la taille et me laissai porter. Mon homme compris l’invitation et me conduisit dans notre grand lit. Ses mains froides sur mon corps me firent frissonner. Je portais juste un petit short et mes cuisses nues se galbèrent à ce contact, qui me procurait une sensation exceptionnelle. C’est bien l’une des raisons pour lesquelles je ne pourrai jamais vivre cette vie de royauté. Le charme du moment présent prenait d’avantage de la valeur. Je sentais le sexe de mon homme prendre du volume. Je ne me fis pas prier, car le sexe a une de ses vertus dé stressantes, que seuls ceux qui le pratiquent peuvent en parler. Il n’était toutefois pas seul dans le besoin. Je m’offris à lui, accompagnant son va et vient par des ondulations de mon bassin. Mon rythme s’accéléra, il comprit que j’étais entrain de parvenir à l’extase et accéléra également. Il grogna et s’agrippa à moi. Je sentis les traits de son visage se détendre entièrement. Il eut un large sourire et me fit  une bise sur le front avant de s’étendre à coté de moi.

-          Pour Junior, je crois que cela ne pose pas de problème qu’il aille chez ta mère. Juste qu’il ne faut pas qu’il s’y éternise. Je crois qu’un éléphant est passé par-dessus mon corps.

-          Hummm… toi tu as faim… allons tu vas manger un peu de légumes.

 

Je me levai, forte de mon charme sur mon homme et toute nue, je me rendis au salon. Sam ne se fit pas prier pour me suivre. On dina puis après qu’il ait bu son thé, nous avons retrouvé notre lit.

La nuit fut courte, le stress et l’amertume ne disparurent pas pour autant. Ma mère passa chercher son petit fils, quelques minutes avant que Sam et moi ne partons de la maison. Mon homme suggéra, de jouer mes chauffeurs pendant quelque temps, ceci me énormément plaisir. Il me déposa au bureau et passa également me prendre à la pause pour m’emmener déjeuner.

Les jours passèrent en coup de vent. Jeudi nous retrouvais tout de noir vêtue, je me tenais à son bras, coller à lui de peur d’être arraché par la mort. Mon homme connaissait mes moindres angoisses et craintes. Il me ramena vers la voiture et m’y installa.

Rayons de soleil