Miss je me tues au taff

Write by Aura


Il se rapproche de moi, une distance d’à peine un mètre nous sépare. Il s’avance de plus bel, il est face à moi à présent. Il me prend dans ses bras, ne dit mots, il me dévisage complètement. Je me rends compte que sa gaieté vire à une pâleur puis une tristesse aigue. Il me prend dans ses bras et me souffle  à l’oreille « je suis désolé de t’avoir fait autant de tort mon cœur, je ne me suis pas rendu compte que tu étais la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. S’il te plait donne-nous une deuxième chance, tu veux ? » Je lui souris, et je le serre contre moi, cette fois j’ai envie de ses lèvres sur les miennes, et il l’a deviné. Juste au moment où  nos lèvres se rapprochent les unes des autres, j’entends mon réveil sonner. Putain !!! Ce n’était qu’un rêve. Je m’immobilise un instant dans mon lit pour reprendre mes esprits. Encore ce cauchemar qui revient tourmenter mon sommeil. Je n’en peux plus. Je jette un coup d’œil à mon réveil, il est 8heures. Zut de zut !!! Je suis une fois de plus en retard. Il va falloir que je me dépêche au risque de m’attirer une fois de plus des foudres de ma bosse.  Je file rapidement à la douche. Je compte les minutes, les secondes. Comment ai-je pu dormir aussi longtemps ? Pas le temps de me faire un petit-déjeuner. Je sors de la douche, m’habille rapidement : un haut vert, une jupe jaune, et des compensés. Je relâche mes cheveux coupés courts et j’attrape mon sac à main au passage. Je grouille rapidement, le temps de me stopper pour prendre un taxi, pas le temps d’un bus. Je sens que cela va peser sur mes dépenses de ce mois. En chemin, je suis en train de prier pour que le chauffeur emprunte des raccourcis au risque d’aggraver réellement ma situation. Oh Seigneur, s’il pouvait prendre 15 minutes pour ce trajet, je te remercierai d’une manière ou d’une autre. Je pourrai si possible aller à l’église cette fois, je serai même prête à consacrer mes journées du Dimanche aux pauvres, je ferai même plus en adoptant un nouveau né si seulement il n’avait pas de parents. Promis !! Cette dernière pensée me fait rire et me sort complètement de ma rêverie. Encore quelques minutes et me voilà au boulot. Je paye ma facture et je monte rapidement les marches des escaliers. A la réception, je passe le bonjour à Melissa, je rencontre Léa au passage et, je m’élance vers mon bocal  (mon bureau).
-Félicitations une fois de plus pour le retard ! me lance Synthia derrière mon dos. Qu’est ce qui s’est passé cette fois-ci ?
- Eh ben disons que j’ai eu du mal à sortir des bras de Morphée.
-Farfelue comme raison. Parle sérieusement à présent.
-Je suis sérieuse.
-Eh ben si tu le dis. Pour ta gouverne, la bosse n’est pas encore là, mais nous avons reçu une note stipulant, qu’il faut que nous puissions nous préparer en conséquence parce qu’il se pourrait bien que l’on signe bientôt avec Sublime, la fameuse boîte en charge de la fabrication des  parfums.
-Merci Seigneur !!! Mais putain quelle idée de s’associer avec ces gars-là. Ce sont des connards.
-Ces connards comme tu le dis pèsent 5 fois plus lourd que nous et c’est grâce à eux que nos productions se feront bientôt connaître sur le marché.
-Bof si tu le dis.
- Oui je l’ai dit. Et peut-être que dans la foulée tu rencontreras un bon gars ….
- … avec qui je ferai des enfants. Balançais-je. Je connais cette chanson et elle est vraiment stupide.
-Non c’est toi qui es stupide de croire qu’Alex va revenir comme dans un conte de fée
-Hein hein très drôle. Je sais que ça n’arrivera pas, mais je n’arrête pas de croire qu’il va revenir.
-Comme je le disais tu es stupide. Regarde la vérité en face pour une fois. Tu n’as pas de ses nouvelles depuis combien ?
-5 ans
-5 ans ! En plus ! Il est parti sans te donner la moindre explication et tu ne crois pas que ce soit suffisant pour tourner la page.
-Si c’est le cas.
-Alors bouges- toi un peu. Tu es jeune, belle et surtout talentueuse, les mecs tueraient pour avoir une bombe comme toi.
- Ouais  maman j’ai compris. Je tâcherai de  faire ce que tu dis.
-Je l’espère. Au fait j’ai fait des sandwichs en venant. Ils sont à la viande achée comme tu aimes
-Oh super !!! C’est toi la meilleure. Si nous étions L je te jure que je me marierai avec toi.
-Arrête tes conneries. Balance t- elle avant de s’éclater de rire.

Cœur en chantier