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Write by Farida IB
Bradley…
J’ai du mal à assimiler la nouvelle, mais je garde néanmoins mon calme.
Moi (voix très calme) : papa, je croyais que nous avions déjà fini avec ce sujet, tu n’as pas à me forcer à faire ce que je ne veux pas. Tu n’as pas le droit de me tenir pour responsable des bévues de mon frère.
Papa : figure toi que j’en ai le droit et bien plus, c’est moi qui paie tes études et c’est moi qui décide dans cette maison.
Moi : c’est bidouille et bidon papa, tout ça pour quelque chose qu’a fait Armel, si tu t’occupais plus de lui au lieu de le réprimander tout temps il serait plus réceptif. Le petit, il est juste en quête d’attention, ce que tu n’as pas l’air de comprendre. J’ai quoi à voir dans cette histoire ? Des enfants font leurs bêtises et c’est moi qu’on envoie au pôle Sud pendant que toute ma vie est ici, mes rêves sont ici, ma petite amie, mes amis (avec humeur) ma famille est ici !
Papa : Bradley tu voyageras kit à ce que je ne te traîne par les pieds, je viens d’entamer tes inscriptions à l’Université de Johannesburg qui ne vont pas tarder à aboutir. C’est parce que tu te sens libre que tu te permets de tripoter ta petite amie partout dans cette maison pour servir d’exemple à ton frère. Ma décision est prise, tous les aînés ELLI sont sortis diplômés de droit, c’est une tradition et une tradition ne se brise en aucun cas.
Moi (emporté) : voilà nous y sommes, il faut toujours que nous recevions des injonctions venant de toi. Tu prends des décisions qui t’arrangent et nous sommes obligés de les subir. Papa, je veux faire des études d’urbanisme, c’est ce qui m’a toujours passionné. Le droit ce n’est pas ma tasse de thé. Papa ne me brise pas mes rêves à cause de tes ambitions politiques s’il te plaît.
Papa (se voulant conciliant) : Brady comprend qu’après tout, je veux ton bien et celui de toute la famille, il faut bien que j’assure ma pérennité dans ce système politique comme ton feu grand père et tu sais bien comme moi qu’il ne faut se fier à personne dans ce milieu, il y a des taupes partout. Je trouve logique que ce soit toi mon fils aîné qui m’aide à gravir les échelons. Tu me trouves injuste en ce moment, mais tu me remercieras plus tard. Des amis, tu en auras partout et cette fille qu’est-ce qui te fait dire que vous ferez long feu ensemble ? Pense à ton avenir mon fils.
(je soupire bruyamment)
Moi : celui que tu as déjà hypothéqué, pfff je vais prendre de l’air.
Je sors complètement abasourdi, les choses de papa, il prend des décisions qui l’arrangent lui et te met sur le fait accompli. Pourquoi a-t-il fallu que Deborah l’ouvre ? Et son père qui voulait profiter de la situation pour avoir une rançon parce que je ne sais pas ce qui peut motiver un homme à faire recourt à la justice sans chercher à connaître les tenants et les aboutissants d’une affaire avant de tirer des conclusions hâtives.
Comment pourrais-je m’en sortir avec le droit ? Le comble, je ne comprends même pas l’anglais. Ce n’est juste pas mon fort, moi, j’aime la créativité et l’innovation. Ce que j’aime encore plus c’est ma liberté, surtout celle concernant mes choix !
Il me parle de ma relation avec Tina, qu’est-ce qu’il en sait ? Et Tina, comment va-t-elle le prendre ? (soupir bruyant)
(bruit d’un verre qui se casse)
Amouchka…
Je suis à deux semaines près de me retourner à Bruxelles et jusque-là l’ambiance à la maison est toujours morose. Je passe plus de temps avec Liam pour éviter papa. Nous avons finalement pris un appartement meublé afin d’avoir plus d’espace et d’intimités. Liam, il ne se décourage pas, il dit qu’il comprend papa donc de lui laisser le temps d’assimiler les faits. À part ça tout est normal, nous continuons nos sorties en amoureux parfois avec Nahia qui fait plus d’amples connaissance avec ″le beau″. La petite escroc se fait faroter tout temps et elle aime bien ça lol. On peut dire qu’elle le mérite parce que c’est elle qui supporte la plupart du temps, mes humeurs de femme enceinte et avec mes bouffées de chaleur ce n’est pas du jeu krkrkr.
Nahia (entrant) : rorhhh Amou tu manges encore ce truc dégueu ? Tu en trouves même où ? Et depuis quand tu sais manger des chenilles toi ?
Moi : laisse l'affaire, les choses de Mirabelle (ma collègue de travail centrafricaine). J’étais souvent dégoûtée de la voir manger ces bestioles, mais me voilà accro de ça maintenant.
Nahia : tes enfants-là ont des goûts trop bizarres, chenilles, pattes de poulet et les graines de noix de palme que tu ingurgites tard dans la nuit quand tu penses que je dors tssuiipp.
D’ailleurs même, tu fais quoi ici à l’heure-là ? Tu n’iras pas chez ton zamour aujourd’hui ? Je ne suis plus habituée à te voir à la maison.
Moi : je suis épuisée, je n’ai pas envie de bouger. Il peut se gérer tout seul là-bas l’odeur de son parfum m’énerve.
Nahia (fronçant les sourcils) : celui qu’il vient de changer il y a deux jours parce que les trois autres t’irritaient également ? Vraiment Amou, tu abuses !
Moi : c’est de ma faute peut-être ? Je ne supporte pas, c’est tout, laissez moi respirer (je passe en la bousculant.) bouge tes fesses, je vais au salon suivre la télévision en paix et ne viens pas m’étouffer là-bas. J’ai besoin d’espace !
Nahia : pardon ohh passe, je te le concède. Ma vengeance est dans ton ventre, il n’y a pas de doute que l’un parmi eux sinon les deux seront ma copie conforme.
Moi : tsuiippp mes enfants ne te feront pas cet honneur.
Nahia : tu sais toi-même que ma plus grande qualité, c’est d’être patiente, dans moins de cinq mois nous aurons confirmation.
Je pousse un long juron puis vais m’affaler sur le divan au salon, je défile les chaînes et tout me fait chier. Documentaires, série policière, musique chiante bref tout me fait chier en ce moment, j’étouffe à la limite. Malgré la pluie, dehors de grosses gouttes de sueur perlent sur mon visage.
Je suis occupée à pestiférer contre les programmes télé au Togo et ne sens même pas la présence de papa derrière moi, il était même à la maison (soupir), ce n’est pas ma veine.
Pa : ça va ? Je ne t’ai pas trop vu dernièrement.
Moi : j’ai connu des jours meilleurs.
(il prend place dans le divan en face.)
Pa (voix posée) : ça ira, c’est une grossesse et ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile à vivre dans la vie.
(un peu gênée, j’acquiesce juste un sourire)
Pa (toujours calmement) : je ne t’en veux pas, tu sais ? J’étais peut-être déçu, mais je reste fière de toi. Tu aurais pu rester là-bas et vivre ta vie te connaissant, mais tu m’as considéré et tu es venue jusqu’ici pour me présenter tes excuses (rappelez-moi de dire merci à Ma lol).
(il soupire et continue.), tu sais moi je vois en toi le fils que je n’ai pas eu la chance d’avoir, je voulais que tu fasses de longues études et que tu assures ma relève. Le détail que j’ai omis, c’est que tu es une femme et la plupart du temps ce genre d’imprévus survient dans vos vies. Je me suis résigné à l’accepter, néanmoins, j’aurais voulu que tu ne lâches pas tes études et tes ambitions, tôt ou tard, tu seras appelée à te marier, mais ton scénario de vie ne doit pas en pâtir.
Moi (un peu émue) : Pa, sache que ce n’était pas mon intention de te blesser. Je voulais te rendre plus fier de moi que tout, mais l’homme propose et Dieu dispose. Je n’ai jamais eu l’intention de mettre fin à mes études ni changer de religion pour autant, j’avoue que je me suis toujours promise de tout mettre en œuvre pour maintenir cette lueur de fierté dans tes yeux lorsque nous réussissions.
(voix enrouée) Pa, je tiens à te présenter mes excuses une fois de plus et te dire combien je t’aime. Je te suis tellement reconnaissante pour tout ce que tu fais pour nous, tu nous donnes le meilleur de toi-même et tu t’es toujours montré compréhensif envers nous. Tu restes cet homme que j’admire et que j’admirai même avec le meilleur mari au monde. J’ai toujours été dur de caractère, mais de ce que je sais, je ne perdrai jamais les valeurs que tu nous as inculqué.
Pa (tout autant émue) : je n’en doute pas, je te souhaite un bon courage pour la suite. J’accepte tes excuses à condition que tu respectes ton engagement.
Moi (me jetant à ses pieds en larmes) : merci Pa, je ne te décevrai jamais.
(il me relève et s’en suit un silence pesant)
Pa (se raclant la gorge) : ton homme est charmant et bien éduqué.
Moi : euhh… euhh merci.
Pa (après une courte pause) : es-tu certaine que dans le long terme, vous n’aurez pas de problèmes liés à la différence de vos cultures, les questions d’éducation des enfants… De racisme ?
Moi (soupire.) : j'en suis consciente, mais je ne peut rien certifier pour l'heure. J'aviserai au moment opportun.
Pa : tu lui fais assez confiance ? Penses-tu que je peux dormir sur mes lauriers si je te confie à lui ?
Moi : Pa, je ne peux pas te le certifier sur un serment, mais jusque-là nous n’avons pas eu d’incidents majeurs et je peux dire qu’il est à mes petits soins depuis que nous nous sommes connus. Après tout ça reste un homme donc je reste aux aguets.
Pa : si c’est cela ton choix, je ne peux que te le concéder et je te souhaite tout le bonheur du monde. Dis à M. Mamour que je veux lui parler ce soir.
Moi : roohh Pa tu ne vas pas t’y mettre toi aussi !
Pa (sourire en coin) : c’est le beau-fils qui l'a dit !