Oh douleur

Write by Fleur de l'ogouée

Sandra est sortie de l’hôpital aujourd’hui, elle va s’installer à la maison histoire d’être toujours entourer et maman viendra de temps en temps, d’ailleurs avec sa santé fragile je songes à la faire emménager avec nous, même si je sais qu’elle ne voudra jamais renoncer à son autonomie. J’ai finis de mettre de l’ordre dans la chambre d’ami, le chauffeur de maman est là avec ses majestés Mbourou.

Sandra prend un bain pendant que les jumeaux mettent la table et que je finis de frire la banane plantain, dans quelques minutes on pourra passer à table.

Le dossier Jérôme est définitivement clos, je l’ai bloquée de partout et je continues mon petit bout de chemin, cette relation m’aura servi de leçon, on accorde pas une aveugle confiance à un inconnu, malgré la solitude il faut prendre son temps. Si j’avais ouvert les yeux au lieu de faire l’autruche je ne me serais pas mise dans ce bourbier. Francine et moi nous croisons souvent le matin en déposant nos enfants à l’école, aucun mot déplacé, chacune de nous se contente de faire son devoir de mère, même si je sais que les autres mamans qui sont amies avec elle sont au courant, je restes cordiale quand j’en vois une. La vie a repris son cours normal, Mélanie la veuve et mère de jumeaux, toute mon énergie je la consacre a mes projets, j’aimerai vraiment étendre mes services d’ici la fin d’année.

Après manger j’apprête les affaires des enfants pour le week-end, ensuite le chauffeur de maman ira les déposer chez Lydia, Marc emmènent tout les enfants à une excursion qu’organise sa société, ils seront de retour dimanche après midi, il y a quelques temps j’aurais refuser de laisser mes bébés partir, mais il faut que j’apprenne à les laisser respirer et vivre, j’ai une confiance aveugle en Marc, je sais qu’il veillera sur eux. Avant qu’ils partent maman nous demande de faire une prière, et en commençant à chanter une louange, je ressens une sorte de feu en moi puis j’ai prier pour eux “ Seigneur je te confies mes enfants, ils sont tous ce que j’ai de plus précieux au monde, je te les confies garde les sous ta protection divine, j’invoque sur eux le saint esprit afin que toutes armes forgés contre eux soit anéanti, je pries pour mes neveux et leur papa Marc, étend ta main sur eux, je pries aussi pour chacune des personnes qui fera partir de cette excursion, accordent leur ton esprit de discernement. ”

Après mille bisous je les laisse partir, ils vont me manquer mes anges, ils sont tellement ravis de passer du temps avec d’autres enfants en pleine nature, je ne peux que réjouir pour eux.

La maison est bien silencieuse depuis leur départ, maman est allée à une réunion à l’église et Sandra dort assommée par les médicaments, j’attends Lydia avec impatiente, elle nous emmène faire une manucure, enfin si Sandra n’est pas trop fatiguée.

Madame Maganga est là, Sandra s’est réveillée et donc c’est direction le salon de Didi, je ne l’ai pas revu depuis mon retour de Port-gentil, je ne sais même pas comment je vais lui dire que Jérôme est bel et bien marié, elle avait raison.

Le salon de coiffure est étrangement vide pour un samedi à peine deux clientes, je me demande ce qui se passe. Mais au moins on est toutes reçues en même temps. Je finis par demander à une des esthéticiennes où est Didi « Cette traîtresse est allée au Canada, du jour au lendemain, elle a vendu le salon à une libanaise sans nous prévenir, elle est allée comme une voleuse, c’est une fois là bas qu’elle a envoyé un message à l’une d’entre nous pour nous dire qu’elle ne reviendrait plus, la nouvelle proprio à virer la moitié des filles, elle nous à garder nous les claires de peaux, elle dit qu’elle vise une clientèle aisée et que le teint noir n’est pas élégant, elle nous traite comme des animaux, mais regarde on a des enfants à nourrir on est obligés de supporter». Quand celle qui semble être la propriétaire apparaît elle nous salue, c’est une très belle femme, comment peut on être aussi belle de l’extérieur mais tout autant vilaine de l’intérieur, les préjugés sur le teint un maux qui mine notre société depuis des lustres, comment peut on assimiler la beauté à une teinte de couleur de peau, quand es-ce que ce genre de pensée disparaîtra, je ne remettrai plus mes pieds ici, ceci est de la discrimination. L’ambiance est froide je comprends que les clients ne se bousculent pas, après notre manucure on ne s’éternise pas là bas, j’ai vraiment de la peine pour les esthéticienne, je sais que Didi à toujours été obsédé par l’occident mais partir comme ça du jour en lendemain en laissant celles qui t’ont permis de te faire de l’argent pendant toutes ces années dans la merde, j’espère a moins qu’elle s’en sortira là bas.

En sortant de là nous sommes allés dans un bar lounge prendre un verre, martinis blanc pour Lydia, whisky pour moi et smoothie vitaminé pour Sandra la convaléscente.

Sandra: C’est vraiment dommage hein, le seul week-end où les enfants ne sont pas là, il faut que je soit mal au point

Lydia: On va quand même bien s’amuser, soirée pizza devant de bons films

Moi: Pardon pas tes films de shérif là

On éclate toute de rire, ces dernières semaines n’ont pas été de tout repos mais on essaye de remonter la pente comme on peut, ressasser le passé ne nous fera pas avancer, oui j’ai été berné par Jérôme mais ce n’est pas la fin du monde et Sandra se remets de ses blessures..

On a finalement passée une belle soirée avec maman à la maison, les quatre Mbourou comme il y a 10ans, nous toutes contre le monde entier.

Ce matin en rentrant de la messe on a toutes fait la cuisine ensemble, feuilles de manioc, bananes plantains bouillis, poulet frit, manioc, gâteaux au four, les enfants et Marc auront de quoi manger ce soir, on a mis les bouchées double, et on s’est bien amusées. On a passée l’après midi à se remémorer papa, sa grande gentillesse et tout ce qui nous rappelle des moments joyeux, pas de tristesse en ce moment on en déjà bien bavé et en terme de mauvaise nouvelle on a atteint nos quotas.

Il est déjà 18h, pas de nouvelle de Marc et des enfants, ils ont deux heures de retard et je commences un peu à m’inquiéter, mais Lydia me rassure, ils ont sûrement pris du retard au départ, avec autant d’enfants les hommes doivent être acculée, et dire que ce week-end est fait pour les rapprocher de leurs enfants


19h – c’est officiel je suis morte d’inquiétude, non seulement ils ne sont pas là mais ni les téléphones de Marc ni celui de leur fils aînés ne passent, on tombe directement sur le répondeur, j’espère qu’ils sont seulement en retard et rien d’autre, j’aurai du donner au jumeaux un de mes téléphones, pour qu’il puisse me joindre en cas de problème.

20h – PANIQUE à bord

Lydia a pu joindre les femmes de trois collègues de son mari et aucune n’a de nouvelles ni de leurs maris, ni de leurs enfants. Je suis totalement en panique, j’espère que c’est rien de grave qui les retient. Je n’ai plus qu’eux dans ma vie, j’espère qu’il ne leur est rien arrivé de grave. Maman s’est retirée pour prier, Sandra s’est endormi assommée par son traitement, Lydia appelle tout ceux qui pourrait avoir des nouvelles et moi je me sens si impuissante, si faible, je me retiens de pleurer, je préfère être positive, peut-être ils ont eu une panne ou ils

ont pris un chemin plus long que prévu.

08h – On a toutes passées une nuit blanche nos enfants et Marc sont portés disparus, les chasseurs avec qui la société a pu prendre contact ont déclarés que le camp est vide, ils n’y sont plus. Maintenant ils vont essayer de quadriller la zone mais comment quadriller plus de 300 kilomètres de foret, je suis déboussolée. Lydia qui était allées chez elle pour se changer est de retour, elle m’a dit que plusieurs maman se sont données rendez-vous devant le siège de la compagnie où Marc travaille. J’enfile la première robe en pagne que j’aperçois et je la suis dans sa voiture, maman et Sandra reste là, on va les appeler quand on aura des nouvelles. On trouve une vingtaine de femmes devant le locaux, Lydia en reconnaît certaines et va les saluer, moi je restes dans un coin, je sens les larmes venir mais je me retiens, il faut que je sois forte.

Et quand je pensais que ça ne pouvait pas être pire, je vois la chaîne principale de télévision locale installée leur matériels, il ne manquait plus que ça, toute la ville et le pays va savoir que nos bébés ont disparus. Une fois leurs caméras allumées, ils présentent leurs micros à celles qui veulent bien répondre à leurs questions, quand il s’approche vers le bout de trottoir où je suis assise, Lydia surgit de je ne sais où et me sauve en prenant la parole « On a a eu aucune nouvelle de nos enfants et nos maris, ils devaient être de retour hier à 16h, on ne sait pas où ils peuvent bien être et si ils vont biens, personnes ne nous donnent d’information, c’est cette société qui a organiser cet évènement pour célébrer la fête des pères, donc logiquement ils nous doivent des explications, il n’y avait pas de protocole de sécurité mis en place ou des relais de communication? On veut retrouver nos familles».

Lydia a tellement monopolisé la parole que s’en était drôle c’est l’avocate qui a parlé, je pensais être épargnée mais le cameraman n’a pas arrête de faire des gros plans en ma direction, ma tête de zombie apparaîtra à la télévision. Ils ont terminés, le reportage sera dans les titres du journal de 13h, j’espère que d’ici là on aura les nouvelles de nos enfants.

Après deux heures là devant le société, une dame sort enfin pour nous inviter à entrer à l’intérieur des locaux, on nous installe dans une salle de réunion, on nous apporte à boire et à manger, quelques minutes plus tard le DG fait son apparition, il fait un speech bien élaboré mais ne dit rien de concret. Il a assuré avoir dépêché toute une équipe policier, pompier et chasseur autochtones de la zone où se trouve le camps, pour aller à leur recherche. Il a quand réussi à calmer même les plus remontés d’entre nous, il a su utilisé les bons mots, maintenant le plus dur c’est d’attendre, attendre qu’on nous fasse signe, attendre qu’on nous disent dans quel état on les a retrouvés. Certaines on dû vaquer à leurs occupations le cœur meurtrit, mais nous autres sommes là assise devant un écran de téléviseur à attendre que quelqu’un franchisse le pas de cette porte avec une nouvelle.




Bradley Davis


Aujourd’hui j’ai manqué le travail, je vais prétendre que j’étais malade, en vrai je suis juste fatigué, le week-end a été très mouvementé. La demoiselle avec qui je sors en ce moment c’est une véritable panthère, elle est aussi agile qu’un félin on ne peut jamais s’ennuyer avec elle, Hyrimia un prénom original pour une femme originale, elle a la trentaine, elle est cadre dans une banque et n’a pas encore d’enfant, je crois que j’ai enfin trouvé la perle rare, celle que j’ai longtemps cherché pour me marier et fonder une famille. Tatiana a définitivement disparu de ma vie, je me sens nouveau, fini la déprime. Madame vient de terminer la cuisine, un bon plat de sauce d’arachide, on se mets tranquillement à table, on discute de tout et de rien. Elle allume la télé et mets le journal comme à son habitude, je la taquine comme à chaque fois

- Comment une jeune femme peut aimer regarder le journal comme ça

- Chéri il faut s’informer,voir ce qui se passe dans le pays et ailleurs

- Tu n’as pas tort, dis-je un peu plus sérieusement

Après avoir montré un groupe de gréviste qui réclame leurs aérés de salaire, il parle des enfants de membres d’une société très influente qui ont disparus, c’est vraiment triste. Quand je m’apprêtais à faire un commentaire sur le fait que les hommes de ce rang on parfois tendance à s’adonner à des pratiques obscures, j’ai reconnu Lydia et ensuite Mélanie assise par terre, j’ai écouté l’interview avec attention, je suis troublé. Je prends mon téléphone mais je ne sais pas trop si je dois appeler

- Tu connais la dame qui vient de parler là? Me demande Hyrimia

- Oui c’est la cousine d’un de mes amis, je ne sais pas si je dois appeler pour demander comment ça se passe ou si je dois laisser.

- Appelle, on ne sait jamais, elle doit avoir besoin de réconfort

Je suis dans le doute, mais j’appelle Mélanie plusieurs fois elle ne décroche pas, je vais envoyer un message texte au moins elle répondra plus tard si elle veut, j’appelle ensuite Lionel leur cousin, il me donne plus d’information, les enfants de Mélanie étaient du voyage aussi, mon sang se glace quand il me le dit, elle qui a déjà perdu son mari je me demandes comment elle arrive à gérer ça. Je ne ressens plus rien pour elle mais je me fais quand même beaucoup de soucis, c’est une bonne personne. J’envoie encore un autre message et je lui dis qu’elle peut compter sur moi si il le faut.



Jérôme Minko


J’ai obligation de rentrer manger tout les midis à la maison peut importe mon emploi du temps que Francine surveille à la loupe, nous prenons notre repas ensemble, ensuite chacun retourne a ses occupations, c’est contraignant mais je n’ai pas le choix alors je m’attable gentiment. Mon fils qui est d’habitude si bavard est très calme, sa maman lui demande qu’es-ce qui ne va pas mais il ne dis rien

- Petit on t’a embêté à l’école?

- Non, papa

Francine: la maîtresse t’a grondé ou puni?

- Non, maman

- Mais donc pourquoi tu boudes?

- Maëlle et Yvan ne sont pas venus à l’école aujourd’hui et même que la maîtresse a dit qu’ils sont perdus, et puis Greg il a dit qu’ils sont sûrement morts et qu’on ne les reverra jamais. Ce sont mes meilleurs amis papa

Francine: Ne t’inquiètes pas, tu te feras de nouveaux amis mon trésor, mange après tu iras faire ta sieste

Après le repas, avant de me remettre en route pour le travail, un brin de curiosité m’envahit, qui sont les enfants dont mon fils parle et qu’es ce qui leur est arrivés

- France les meilleurs amis de fils, ils ont eus quoi?

- Mais ce sont les jumeaux de ta salope de Mélanie non, apparemment ils ont disparus en brousse avec d’autres enfants, en tout cas c’est ce que j’ai entendu le matin à l’école.

Je ne réponds rien et me mets en route pour le boulot, je ne sais pas si c’est le fait de ne jamais avoir enfanté qui la rend si aigri mais Francine parfois elle me fait peur. En route je tentes d’appeler Mélanie mais rien n’y fait je n’arrive à la joindre nul part, arriver à mon bureau, je fouille l’annuaire pour voir si son nom y est et bingo je trouves son numéro de domicile, mais il n’est plus en service, je cherches alors celui de son agence, j’appelle et ils me disent qu’ils n’ont pas plus d’information que moi et refusent de me donner un numéro où je pourrais la joindre. Je me résignes alors, je continues ma journée de travail tranquillement.

Je n’ai pas cessé de penser à elle, à l’état dans lequel elle doit se trouver, il faut que j’aille chez elle. Il faut que je saches comment elle va. En sortant du travail je vais faire un tour rapide chez elle, prendre ses nouvelles et rentrer avant que Francine ne commence à me chercher. Je plis bagage et je me diriges vers chez elle. Sa voiture est là donc je supposes qu’elle est là, il est 17h à ma montrer, en descendant j’aperçois une silhouette qui m’est familière, Bradley Davis, qu’es ce qu’il fait là.


La veuve