On continue

Write by Plénitudes by Zoé

Chapitre 14 : On continue


**** Ruben ****


Marla : C‘est donc ce que j’ai vécu pendant mes vacances. Je peux t’assurer qu’à moins d’un cas de force majeure on ne me reverra pas de sitôt à Lomé.

Moi (dépassé) : Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ? J’aurais peut-être pu t’aider.

Marla (détournant le regard) : Je ne vois pas trop ce que tu aurais pu faire en étant ici et puis je préférais t’en parler de vive voix.

Moi : Certes mais…

Marla (me coupant) : J’ai fait de la pâte de maïs avec de la sauce tomate aux pattes de bœuf et plein de piment comme tu aimes. L’un des avantages de revenir d’Afrique.

Moi : Puisque tu me prends par les sentiments ! Mais ne crois pas qu’on a fini cette conversation. On en reparlera.

Marla (souriant) : Mais oui, mais oui.

Elle s’en va dans le coin cuisine et me sert une énorme portion, je remarque qu’elle fait des efforts côté ménage et je suis fière d’elle mais bon le lui dire ce serait le meilleur moyen pour qu’elle arrête. Trop compliquée cette enfant. Je me régale quand :

Marla : Au fait, j’ai rencontré quelqu’un.

Moi (sentant mon appétit s’envoler) : Ah oui? Et qui ça? 

Marla (sourire rêveur) : Il s’appelle Laurel et avant que tu ne dises quoi que ce soit sache que cette fois c’est différent.

Moi (me levant de table) : Ah….

Marla : C’est quoi cette réaction ? Tu n’es pas content pour moi ?

Moi (serrant les poings) : Que je sois content pour toi ? Sérieusement ? (haussant le ton) En partant d’ici tu étais sensé aller recoller les morceaux avec ta famille et revenir reposée et confiante pour te consacrer seulement sur toi et sur ta nouvelle relation avec Dieu mais te voilà encore à te jeter au coup du premier venu et tu veux que je sois content pour toi ? Franchement, tu me déçois.

Marla (se levant) : Tu vas tout de suite sortir de chez moi, je n’ai pas besoin qu’on me dise combien je suis décevante, je le sais déjà merci. Snif, mais jamais je n’aurais pu penser que cela viendrait de toi. Tu reviendras quand tu te seras calmé.

Moi :…

Je pris la porte et dans le couloir, je donnai un gros coup de poing au mur en me faisant péter les phalanges au passage. Elle me rend dingue ! Je n’ai pas décoléré tout le long du trajet de retour et en rentrant à l’appartement, j’étais quelque peu soulagé que Gilbert ne soit pas là. Je n’avais pas du tout envie d’entendre « Je t’avais prévenu » de sa part. 

Je me dis que ce qui m’énerve le plus au final c’est de lui avoir fait du mal mais sur le moment j’étais beaucoup trop fixé sur ma propre douleur pour m’excuser. Dans l’état actuel des choses, même si je lui dis que je l’aime, elle ne pourra pas me retourner mes sentiments, trop obnubilée qu’elle sera par un énième homme sorti de nulle part qui finira par lui briser le cœur ou qu’elle finira par envoyer bouler parce qu’elle aura trop idéalisé la relation. Pour le moment, je vais me tenir loin d’elle et me guérir de mon addiction avant de retourner vers elle. C’est le mieux à faire


++++  Trois mois plus tard ++++


**** Nadège ****


Je suis mal, très mal. Le ventre commence par pousser et je n’ai toujours rien dit à Thierry. C’est qu’il faut trouer l’art et la manière. Je ne vais quand même pas lui faire : « Eh chéri, je suis enceinte de dix semaines mais je ne te l’ai pas dit plus tôt de peur que tu te fâches. Surprise ! » Ça ne le ferait tellement pas. Surtout que le type, depuis ce fameux soir où il est rentré les vêtements tachés de sang, il n’est plus le même. Il est devenu coléreux, nerveux, à donner des coups contre tout et n’importe quoi. Des tables aux murs en passant par les portes. Si au moins il voulait bien m’en parler, à défaut de trouver une solution, il se libèrerait au moins de son poids.

Ces fameux vêtements, je les ai brûlés alors peu importe ce qu’il a fait cette nuit-là, il n’en reste plus aucune trace. Personne ne m’enlèvera mon homme. Par contre, un point positif à tout ça c’est le sexe. Entre nous c’est devenu explosif, intense, chaud, comme s’il voulait extérioriser la rage qui couvait au fond de lui. Je ne m’en plains pas parce que ces derniers temps mon appétit a énormément augmenté, mais à la longue ça ne sera pas bon pour lui. Il risque d’exploser. Je fais preuve de patience avec lui pour l’instant en espérant qu’il finira par s’ouvrir à moi. Quant à comment lui annoncer ma grossesse, il la découvrira en même temps que moi après un malaise qui nous fera atterrir à l’hôpital. Ainsi je ferai mine de l’apprendre en même temps que lui. Je tiens mon plan.


**** Nathaniel ****


Depuis deux mois, je ne fais que transpirer. Je ne respire plus, je suis tout le temps stressé. Je suis retourné au front depuis un peu plus d’un mois maintenant et c’est dangereux pour moi parce que je n’arrive pas du tout à me concentrer, mes pensées me ramènent sans cesse à ce jour où j’ai commis la plus grosse erreur de ma vie. Jamais je ne pensais que Sabine l’apprendrait, d’ailleurs comment l’a-t-elle appris ?

Ce jour-là, pendant notre voyage, quand j’ai posé un genou à terre, devant tous ces inconnus en croyant faire mon petit effet, jamais je n’aurais pensé qu’elle était au courant pour Sara. Rien dans son comportement n’aurait pu me mettre la puce à l’oreille, elle était aussi douce, prévenante et avenante que d’habitude. Lentement, honteux, je m’étais relevé sous le regard compatissant de la foule et nous sommes rentrés à l’hôtel. Nous sommes rentrés à Angers le lendemain soir dans une atmosphère pesante. Moi cherchant comment lui parler de Sara en lui faisant bien comprendre que pour moi ça n’avait aucune espèce d’importance et qu’à mes yeux c’était une erreur. Ce qui me retenait c’était que peu importe ce que je dirais, elle en serait blessée parce que je n’ai pas honoré la promesse que je lui avais faite de ne plus toucher d’autre femme. Elle m’est tellement précieuse, je ne peux pas la perdre. Surtout pas de ma propre faute.

Dans le silence, je l’ai ramenée chez elle et au moment de se séparer, je cherchais quoi lui dire quand elle m’a dit : « Je veux la rencontrer. Nous avons des choses à nous dire toutes les deux ». Voilà pourquoi depuis deux mois je transpire abondamment, je ne suis pas du tout tranquille et j’ai fait une erreur qui a failli coûter la vie à toute mon unité. Si ça n’avait pas été la main de Dieu, je ne serais pas ici bien vivant. Mais, je n’ai pas le choix, je rentre le mois prochain et j’en profiterai pour demander à Sara de venir rencontrer Sabine. J’ai mal à la tête rien que d’y penser. Dans quoi me suis-je encore mis ?


**** Sabine ****


La seule chose que je peux retirer de ce voyage, c’est la confirmation que j’ai laissé délaissé ma mission pour mon couple. Durant ces jours-là, j’ai quelque peu oublié les personnes dont j’avais la charge et je me repens sincèrement d’avoir failli faire de mon couple une idole. Je vais devoir mettre les choses au clair avec cette Sara mais en attendant le retour de Nath, je dois me concentrer sur ces personnes que j’ai négligés : Marla, Ruben et Thierry. C’est ma part dans ce monde. Je dois d’ailleurs m’y remettre rapidement avant de partir en stage dans un laboratoire de traitement de l’eau en Angleterre, à Londres plus précisément. Ça me fera du bien je pense de m’éloigner six mois de toute cette pression. Après cela je n’aurai qu’à revenir soutenir mon mémoire, puis mon diplôme en poche, nous verrons si je suis plus utile ici ou ailleurs selon que je serai conduite par la Très Haute Autorité qui gouverne ma vie.

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