ON S'ÉCLATE !
Write by Farida IB
Yumna…
Donc je suis son regard en même temps que les autres pour voir arriver Eddie suivi de très près de l’objet de tous mes désirs, de toutes mes envies et de mes illusions, j’ai nommé Elias. Je les regarde s’approcher pendant que mon cœur cogne fort contre ma poitrine et mes sens en alerte maximale.
Nahia à moi : c’est toi qui l’as invité ?
Est-ce que je peux même parler ? Les mots sont comme coincés dans ma gorge et la façon dont mon cœur danse le soukous en ce moment là vous ne pouvez pas.
Zaïdia : vous le connaissez ?
Cartia (me pointant du doigt) : c’est son mec.
Moi : mon ex.
Khadija ton surpris : Elias ?
Murielle : ayay ma petite tu veux bien me faire la passe ? Un vrai abogayis celui-là pas les gratins dauphinois encore moins les quiches lorraines.
On n’a pas le temps de donner la réplique qu’ils sont devant nous.
Eux : bonjour.
C’est elles qui répondent en chœur avec de drôles de voix. Je le regarde avec un sentiment partagé entre la stupeur, et l’envie impérieux de me jeter dans ses bras pendant qu’ils font le tour pour faire la bise aux filles. Lorsqu’ils arrivent à ma hauteur, c’est Eddie qui me fait la bise lui me salue par un signe de main. C'est Eddie qui fait les présentations, il paraît que c'est « son ami ». Ils vont ensuite vers le groupe des hommes. C’est lorsque je vois Khalil s’approcher dangereusement d’Elias et Nahia se précipiter pour se mettre en travers de son chemin que je sors de mon état de sidération.
Khalil : il fout quoi ici celui là ? (ton furieux à Elias) Je pensais t’avoir dit de rester loin de ma sœur ?
Nahia : Khalil ne commence pas s’il te plaît.
Ussama s’approchant d’eux : je l’ai invité.
On parle en même temps Khalil et moi.
Khalil le fixant : tu l’as invité ?
Moi : toi ?
Ussama me répondant : oui.
Khalil : tu l’invites pourquoi et en tant que qui ?
Ussama (soutenant son regard) : c’est son mec (se tournant vers moi) n’est-ce pas ?
Elias : oui oui.
Moi (fixant Elias du coin de l’œil) : euh, on est plus ensemble.
Khalil oscille son regard entre lui et moi.
Khalil : vous êtes ensemble oui ou non ?
Salim intervenant : les gars, vous nous expliquez ?
Voix : vraiment ?
Nahia (lui faisant les gros yeux) : grand frère ce n’est ni le moment, ni l’endroit.
Khalil : hmmm.
Ussama le présente à tout le monde en bonne et due forme pendant que mes yeux lancent des éclairs entre Elias et Eddie. Ce dernier m'évite du regard depuis tout ce temps. Je suis prête à parier qu’il est derrière ce carnage, à ce que je vois, ils sont devenus copain comme cochons par on ne sait quelle alchimie. Des commentaires fusent de partout.
Abdallah : on sait maintenant qui va achever le Cheikh.
Jemal : AVC au calme, Al Cheikh mat (le roi est mort).
Ils veulent lâcher un fou rire, mais Khalil leur lance un regard furtif qui leur intime de se taire. C’est à ce moment que la voix dans l’interphone retentit. Tous les amoureux se disent tendrement au revoir, Eddie se décale de telle sorte que je me retrouve face à Elias qui me coule un drôle de regard que Khalil intercepte.
Khalil le menaçant : ne t’avise surtout pas de t’approcher d’elle.
Salim (sur un ton de reproche) : wallah billah tu exagères type, tu sors aussi avec la sœur de quelqu’un.
Bradley (frère d’Eddie) : vraiment !?
Khalil : que je vais bientôt épouser.
Jemal : bah lui aussi apparemment.
Eddie parlant vite : c’est sûr (se raclant la gorge) euh, on y va ?
Je lui lance un regard courroucé en rejoignant les filles qui me bombardent de questions.
Khalil…
Les mini vannes qui nous ramenent de l’aéroport bifurquent sur la droite à l'entrée de la propriété qui va nous abriter durant les trois prochains jours. Nous descendons tous en même temps pendant que les gardes actionnent de décharger nos bagages du coffre. Nous sommes en début de soirée et le paysage est tellement fascinant que nous nous arrêtons un moment pour contempler les lieux.
Jemal : le coin me semble un peu désert, mais la bonne nouvelle, c’est qu’ils peuvent compter sur nous pour le chauffer durant les quelques jours que nous allons passer ici.
Moi : on ne chauffe rien du tout, tu laisses tes idées de vicelards, tu les laisses à 10.000 km de moi.
Jemal levant les yeux au ciel : scusa (pardon) type, nous sommes ici pour faire la fiesta et la règle numéro 1, c’est qu’il n’y a pas de règle du tout.
Abdallah (montant sa main vers lui) : je suis d’accord.
Ils se tapent dans les mains et se font une grimace, ce qui fait rire le type de Yumna qui se trouve entre les deux. (comment est-ce qu’il s’appelle déjà ? Bon bref !) Abdallah se tourne vers lui et le scrute de bas en haut pendant que Jemal le regarde fixement en éclaircissant sa voix.
Jemal : tu as un nom bad boy ?
Lui : oui (regard circulaire sur nous) moi… C’est (se tournant vers Abdallah) Elias... Martins
Le ton paniqué de sa voix nous fait éclater de rire, au même moment deux groomsmen arrivent et nous souhaitent la bienvenue et se propose ensuite de s’occuper de nos bagages lorsque…
Abdallah : c’est bien gentil à vous messieurs mais (pointant Elias du doigt) le bad boy là va s’en occuper (le fixant dans les yeux) tu feras bien ça pour la belle-famille n’est-ce pas ?
Elias : euh oui oui.
Salim sur un ton de reproche : Abdallah laisse ces messieurs faire leur travail.
Jemal (le regard toujours fixé sur Elias) : non laisse le faire, c’est comme ça quand on veut épouser les sœurs des autres.
Elias à Salim : ça ne me dérange pas du tout de le faire.
Abdallah (lui tapotant l’épaule) : weh continue sur cette voie, tu finiras peut-être par intégrer la famille. (ajoutant) Je dis bien peut-être.
Ils se regardent Jemal et lui et se sourient avant de s’en aller vers le hall d’entrée, Liam, Bradley et son frère les suivent amusés et Salim secoue la tête et passe sa route. J’attends d’arriver à sa hauteur pour le toiser avant de leur emboîter le pas. Je m’occuperai de son cas plus tard, Ussama m'a un peu briefé dans l'avion. Pour le moment, je laisse Jemal et Abdallah se charger de lui krkrkr.
Ussama reste avec lui pour l’aider pendant qu’on pénètre tous dans le hall. À l’intérieur, un cocktail de bienvenu est servi à tout le monde au passage. On décide ensemble de visiter les chambres et en profite à faire les répartitions. Étant donné qu’il y en a quatre, on se choisit une Liam et moi, Eddie Bradley et Abdallah prennent la plus grande en face de laquelle Salim et Jemal se sont installés. Ussama et Elias, qui nous rejoignent plus tard dans la grande cour, arrière se gère dans le dernier. On s’attèle à finir d’installer nos quartiers au moment où Liam et Jemal occupent les deux salles de bain. On se rafraîchit ainsi deux par deux ensuite la Oumah va prier avant de rejoindre les autres sur l’île. Vu qu’on a aucun programme officiel pour le moment, les gars décident de faire du Jet Ski pendant que Liam, moi et le bad boy (on l’a finalement tous adopté) sommes tranquillement posés sur les transats à les observer. C’est d’ailleurs mon programme, un petit séjour tranquille sous le soleil. Il faut dire que je traverse la période la plus stressante de ma vie et vous vous doutez bien pourquoi. C’est vrai que plus la date approche, plus les chevaux rentre en ordre. Cela n’empêche toutefois pas que je stresse à bloc. J’ai vraiment, mais vraiment hâte qu’on en finisse. À un moment, je sors de mes pensées pour entamer une discussion.
Moi : il faut qu’on appelle les filles, elles devraient atterrir de leur côté depuis un bon moment déjà.
Liam sortant son téléphone : j’essaie de capter un réseau depuis notre arrivée sans succès.
Moi (faisant de même) : je vais voir si je peux trouver un wifi, ce n’est pas évident qu’on est une couverture réseau par ici.
Elias : je l’ai fait, mais Yumna n’est pas…
Je lui lance un regard sévère.
Elias : euh, je lui ai laissé un message pour lui dire que nous sommes bien arrivés.
Moi : hmmm.
Liam sourit en rangeant son téléphone dans sa poche.
Elias se levant : je vais faire un tour, je viens.
C’est Liam seul qui répond et le regarde partir un moment puis se tourner vers moi.
Liam : alors c’est quoi le programme ?
Moi : je ne sais pas pour vous, mais moi, j’aimerais juste me relaxer.
Liam s’adossant : nous sommes deux dans ce cas, un endroit pareil pour un père de dix gosses, c’est le paradis. J’aurais bien aimé en profiter plus longtemps.
Moi : je me suis souvent demandé comment tu arrives à gérer, ça ne doit pas être facile pour toi parfois.
Liam : ce serait mentir que d’affirmer le contraire, mais paradoxalement leur bruit me manque dès que je m’éloigne d’eux et mes moments préférés, c’est lorsqu’ils sont tous là, près de moi. (souriant) Ils sont, tous autant qu'ils sont, indispensables et aussi importants les uns que les autres avec des caractères propres à chacun.
Moi : je vois bien le genre, vous êtes à féliciter ta femme et toi. Vous faites du bon boulot avec eux.
Liam : tout le mérite revient à ma défunte mère et à Nahia, on ne s’en sortirait jamais sans elles. (soupire triste) Nahia va vraiment nous manquer après son départ.
Moi sourire jaune : on viendra souvent vous voir inch’Allah.
Liam (sur le ton de la plaisanterie) : je pensais que tu dirais que tu viendras la voir souvent.
Moi : lol après tout ce qu’on a vécu l’idéal, c’est de vivre ensemble et si elle n’était pas d’accord pour déménager à Abu-Dhabi, c’est moi qui me serais définitivement installé à Lomé.
Liam : c’est tout à fait légitime…
Il est interrompu par l’arrivée du bad boy.
Elias : excusez-moi de vous interrompre dans votre discussion, j’ai pensé utile de vous prévenir que les dames sont bien arrivées également. Yumna vient de répondre à mon message.
On répond en même temps tous les deux.
Liam : tu penses bien, merci.
Moi fronçant les sourcils : je pensais qu’il n’y avait plus rien entre vous.
Elias : euhh…
C’est le moment que choisis les autres pour arriver, ce qui le fait taire. Ils garent les engins de part et d’autre et restes assis dessus.
Bradley : bon maintenant c’est quoi la suite ?
Ussama et Abdallah fixent Jemal les sourcils arqués.
Jemal : ne me regarder pas comme ça, je n’ai pas eu le temps de le faire (louchant vers moi) j’ai été beaucoup sollicité par mon patron ces derniers temps.
Moi : il fallait passer la main à Yumna.
Jemal : pour qu’elle me rabâche les oreilles après ? Non merci !
Eddie intervenant : bon, ce n’est pas encore grave, on aura juste qu’à improviser.
Salim : mais il faut qu’on mange d’abord quelque chose, j’ai l’estomac dans les talons.
Les autres en chœur : moi aussi !
Salim : je propose qu’on mange un bout ensuite, on ira flâner dans la ville.
Nous nous accordons sur cela et quittons l’île pour l’intérieur, sur place, c’est lui qui s’occupe des commandes et pendant qu’on attend assis au salon Bradley reçoit une notification sur instagram et le vérifie pour tomber sur des photos que Tina vient de partager sur instagram. Apparemment elles chillent autour de la piscine de leur villa cocktail à la main. Abdallah regarde l’image à son tour et ouvre grand les yeux au bord de l’étonnement.
Abdallah remuant la tête : wallah que ça c’est pas ma femme !
Ussama (à qui il vient de passer l’appareil) : si c’est elle (l’air dépassé) non mais Khadija…
Moi le lui arrachant : fait voir (fixant le téléphone) c’est quoi ça ? Où est-ce qu’elles ont trouvé ces maillots de bains ?
Bradley après avoir regardé : c’est la nouvelle collection de Tina.
Enfin, ce sont des bikinis très sexy, je dois dire. Le téléphone fait le tour pour finir dans les mains de Jemal. Eddie se contente de rire pendant qu’on exprime chacun notre indignation.
Bradley : il n’y a rien de drôle là frérot, pour des mères de familles, elles n’ont pas à exposer ainsi leur corps.
Jemal : rhooo les gars elles ne le sont pas toutes en plus elles sont dans une villa privée.
Salim : entourées de serviteurs.
Jemal : relax, ils vont juste se rincer les yeux, au moins elles ne s’ennuient pas du tout elles. (fixant à nouveau l’écran) Par contre la petite Khadija, c’est quelque chose hein.
Ussama lui lance un regard noir, il lève ses mains en l’air et les autres éclatent d’un rire bruyant. C’est lorsque je sors mon téléphone pour appeler Nahia que je me rends compte qu’elle m’a laissé un message, au lieu de répondre par sms, je l’appelle. Ça sonne dans le vide un moment ensuite ça ne passe plus du tout. On se rend compte bien après qu’elles se sont données le mot pour ne pas décrocher nos appels et encore moins répondre à nos messages, mais ne manquent pas pourtant de nous faire le feed-back de leur activité sur les réseaux sociaux avec des images très très aguichantes de Nahia pour ainsi dire. Après plusieurs tentatives vaines, je pète une durite.
Abdallah (essayant de calmer le jeu) : bro laisse la fille profiter à fond de ses derniers jours de célibat, tu devrais penser à faire comme elle au lieu de nous saper l’ambiance.
Ussama/Jemal : vraiment !
Bradley : et si ça peut te rassurer Tina m’a promis qu’il n’y aura pas de stripteaseurs.
Moi : excuse-moi, mais je ne fais pas confiance à ta femme sur ce plan surtout lorsque leur quatuor est au complet et s’il faut ajouter ma fofolle de sœur et Cartia, j’ai vraiment du souci à me faire.
Le bad boy me lance un regard que je soutiens.
Jemal (se voulant rassurant) : au moins tu peux compter sur Salma et ta belle-sœur pour ne pas les laisser divaguer dans des idées bizarres.
Salim renchérissant : il y a aussi Khadija.
Abdallah (remuant la tête) : nan man, c’est la plus dangereuse, je peux t’assurer (lorgnant Ussama) elle, c’est la force tranquille.
Nous : lol.
Liam : bof il n’y a pas de mal à les laisser profiter le temps d’un week-end.
Eddie : est-ce que vous vous rendez compte qu’on perd de précieuses minutes de notre week-end Dolce Vita à tergiverser sur celui des filles ?
Jemal (m’entourant l’épaule) : weh man, lâche-toi un peu et lâche les baskets à ta femme !
Ussama : sa presque femme, elle ne t’a pas encore dit (voix féminine) Yes I do !.
Je lui lance un regard en biais pendant que les autres se tordent de rire. Ils passent à autre chose et improvisent un apéro qu’on prend installés à la véranda sur le toit qui nous donne une vue sur la ville, la méditerranée et les montagnes rocheuses accompagné des bavardages de Jemal et Abdallah qui font le pitre comme d’habitude. Il sonne 18h lorsque nous débarquons dans un restaurant sur une péniche où une table VIP nous a été réservée par le majordome de la propriété.
Nous passons un bon moment à déguster les spécialités culinaires italiennes et à boire du vin rouge. La soirée se poursuit dans un club de sport que nous avons confondu à un casino. Nous nous défions tout de même au ping-pong environ une heure en attendant l’heure des spectacles au théâtre de Taormine. Là-bas, on se retrouve dans deux camps opposés pour la boucle. La même équipe de jet-ski optent pour une virée en boîte du coup je me retrouve de nouveau à glander avec le bad boy et Liam pour une balade nocturne au cœur de Palerme (ville de Sicile), balade au cours de laquelle ils font plus d’amples connaissances. Enfin, Liam lui pose quelques questions auxquelles il répond distinctement. A priori, il semble posé et responsable bien qu’il ait une apparence très louche. Je prévois creuser un peu plus sur lui plus tard, mais il faut d’abord que je connaisse ses réelles intentions envers ma sœur.
J’attends qu’on rentre pour cela, par chance, on se retrouve tous les deux dans la cuisine lorsque je descends pour étancher ma soif. Il range le verre qu’il venait sûrement d’utiliser pendant que je m’approche pour en prendre.
Moi : je pensais que tu dormais déjà ?
Elias : je devais d’abord rattraper mes prières.
Je lève un sourcil.
Moi : ah ok.
Il veut s’en aller et je l’arrête.
Moi : dis moi, cette comédie va t-elle durer longtemps
Elias (me fixant perplexe) : de quoi parles-tu ?
Moi : te convertir, t'intégrer, prier (désignant son chapelet) tout ça, je veux savoir si tu le fais juste pour impressionner ma sœur et maintenant, sa famille. (le fixant) Je vais t'épargner cette peine parce que ça ne te laisse pas pour autant une chance avec elle.
Elias (pendant que je me sers de l’eau) : ce n’est pas du tout mon intention ! Je ne nierai pas que ça faciliterait beaucoup de choses entre nous et que c’est le fait qu’elle m’ait largué qui m’a boosté à me lancer.
Je vide mon verre avant de lui répondre.
Moi : et je suis censé te croire sur parole.
Elias : tu peux me croire ou non, je l’ai fait par conviction et volonté propre. Il va s’en dire que je n’étais pas un fan de religion même si j’ai toujours cru en un Dieu unique. L'islam je l’ai connu certes grâce à Yumna, mais courant ces dernières années, je me suis beaucoup intéressé à ses préceptes en lisant bon nombre de livres dont elle n'a même pas idée. J'y ai trouvé des réponses à des questions que je me suis posées toute ma vie et des similitudes avec mes valeurs. Je citerai au passage l'honneur qui englobe aussi bien celui de l'homme que la femme sans distinction aucune. La compassion, l'entraide, la solidarité, le respect. De la considération pour la condition humaine et la liberté. L'islam combat toutes les formes de discrimination raciale et accorde une importance particulière à la protection de la famille. Il favorise ce qui est profitable à l'homme et repousse ce qui lui est nuisible. (souffle) Des valeurs dans lesquelles je me retrouve. Et si ça peut me permettre de renouer avec ta sœur et de faire ma vie avec elle, mashallah ! Je serai l’homme le plus comblé et le plus heureux du monde.
On se regarde longuement enfin je suis assez impressionné par son discours, mais je ne réponds pas immédiatement. Il ne faut surtout pas qu'il le sache (rire). Je rince d'abord mon verre et prends une voix neutre.
Moi : la dernière décision revient à Yumna, quoique tu n’es pas prêt de sortir de l’auberge parce que notre père c’est une autre paire de manches.
Elias sourire en coin : j’en suis conscient.
Moi rangeant le verre : on verra bien si tu as les couilles pour intégrer la famille.
Il me sourit, sourire auquel je réponds avant de sortir de la cuisine, il me suit.
Moi voix rauque : que ce soit bien clair, on n’est pas devenu amis pour autant. Je t’ai toujours à l’œil.
Il me fait un sourire jaune en ouvrant la porte de leur chambre. Je regagne la nôtre après avoir rattrapé mes prières à mon tour. Je m'endors avec la pensée que le bad boy est un type intéressant. Une nouvelle bataille s'annonce avec le Cheikh ça je le sais, mais au moins elle nous a ramené quelqu'un qui a du répondant, de la répartie et se donne les moyens pour avoir ce qu'il veut. Parce que oui je l'ai remarqué, mais il ne doit pas le savoir krkrkr.
Le lendemain au réveil, j’ai l’exclusivité de la virée en boîte des filles sur le fil d’actualité Facebook de Tina. Sans aucun doute qu’elles se sont bien amusées et je trouve les photos chouettes au fur et à mesure que je les défilent jusqu’à ce que je tombe sur une photo de votre copine en pleine démonstration de danse. Elle porte un pantalon slim destroy avec ce qui me semble être un top manche mince qui laisse entrevoir la naissance de ses seins et une fine bande de peau au niveau de son ventre. Je me tourne vers Liam qui me regarde tout autant choqué que moi, on parle tous les deux en même temps.
Liam : elles n’ont pas fait ça ! ?
Moi : tu as vu Nahia ??
Liam (me tendant son téléphone) : elle ce n’est pas encore bien grave, jette un coup d’œil sur cette image de ma femme en train de glisser d’une barre de strip-tease.
Ce que je fais.
Moi : ouchh elle est sexy !
Liam : ça oui, il faut le reconnaître, par contre il est grand temps qu’on leur impose une limite.
Moi : je suis totalement d’accord avec toi.
Il tente de joindre Amou, mais ça sonne dans le vide, j’appelle Nahia qui décroche au bout de plusieurs essaies avec une drôle de voix.
Nahia posément : salam bae.
Moi brute : tu t’es finalement résolue à répondre à mes appels ?
Nahia toujours posément : désolée, les filles ont confisqué mon téléphone depuis hier.
Moi : j’imagine qu’elles sont aussi responsables des photos aguichantes et des vidéos chocs que vous partagez depuis hier.
Nahia : rhooo il n’y a rien d’aguichant sur ces images.
Moi : ah ouais ? Tu trouves normal que ma future femme twerke à moitié nue dans une boîte de nuit ?
Liam : et la future belle sœur qui se joue les strip-teaseuses.
Nahia : lol n’exagérez pas non plus, on s’est juste lâché un peu trop hier et je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça. Nous sommes ici pour nous enjailler de toute façon.
Moi : tout de même, il y a des limites à ne pas franchir !
Nahia ton lasse : on ne fait rien de mal Khalil (changeant de sujet) à part ça, comment ça se passe en Sicile. Vous vous amusez bien ?
Moi : pas autant que vous quand même.
Nahia : rhhoo Khalibae.
Moi : inutile de vouloir me caresser dans le sens du poil, je ne veux plus que ça se répète.
Nahia : oui monsieur (enchaînant) anyway la fiesta continue pour nous, enfin c’est détente ce matin mais le soir, on se rend à une course de chevaux pour finir la soirée au calme au gîte qu’elles ont loués à Florence.
Moi : sans alcool.
Je me tourne vers Liam qui me fait de grands signes de main.
Nahia dans le combiné : hmmm.
Moi : Aynia…
Nahia : j’ai compris.
Moi : ok ta sœur est avec toi là ? Liam aimerait lui parler.
Nahia : attendez deux minutes.
On l’entend fermer une porte et ouvrir un autre à quelques secondes près pour entendre le bavardage du harem. On se dit au revoir puis je remets l’appareil à Liam, je fonce sous la douche et en ressors vêtu d’un Jellaba pour prier avant de retrouver les gars qui prennent le petit-déjeuner sur le patio. Il semblerait qu’ils aient vu les photos des filles comme nous donc on passe la moitié du repas à triper dessus. Le temps que Liam nous rejoigne, Jemal nous fait part de ses plans pour la suite. Paraît-il qu’on lui a filé quelques tuyaux en boîte.
Jemal avec enthousiasme : c’est l’occasion de sortir vos shorts de bain et de vous raser messieurs, il y a des mannequins et influenceuses mode espagnoles qui nous attendent sur un luxueux yacht à 10 h pétante. Douze des plus belles créatures avec des corps de déesse que j’ai jamais vu. (ton excité) On va s’amuser comme des malades !
Ussama (me devançant) : anh anh sans moi.
Bradley secouant la tête : ma femme va péter un câble.
Liam : ça oui !
Abdallah : la mienne aussi
Eddie ricanant : ohh les chochottes.
Salim le regardant : attends ton tour petit.
Jemal : relaxe les mecs elles n’en sauront rien, on fera comme les autres fois. Ni vu ni connu.
Bradley répondant : dans ce cas, je suis « in » à 100 %.
Salim (se tournant vers moi) : pourquoi pas ? Après tout, c’est la dernière virée nuptiale du trio, on avait prévu tout donner.
Moi : bon, c’est ok pour moi à condition qu’il n’y ait pas d’excès.
Jemal aux autres : et vous les gars, je peux compter sur vous ?
Il y a un brouhaha parce qu’ils donnent tous en même temps un avis favorable, enfin sauf Elias. Jemal s’adresse donc à lui directement.
Jemal : tu viens bad boy ? Ou tu préfères rester pour tenir compagnie aux gorilles de Khalil ?
Il hésite à répondre, Abdallah le fait à sa place.
Abdallah : évidemment que non, il ne va surtout pas oser reluquer des filles en présence de la belle-famille.
Eddie (riant pendant qu’Elias se gratte la tête) : ah ça non !
Ussama : on va lui bander les yeux.
Nous : kiakiakia…
On se lève tous pour partir, il reste assis l’air déconcerté. C’est Abdallah qui retourne le chercher.
Abdallah : aller vient, on a besoin de tes muscles pour en mettre plein la vue aux filles. Mais attention pas touche !
Elias sourire en coin : ok ok.
Jemal se frottant les mains : ça va être chaud !
Nous voilà donc partie pour Milan, je perds complètement et totalement le contrôle sur la situation avant même qu’on embarque. Nos bambinas (le seul mot que j’ai appris ici) ce sont données à cœur joie pour nous garantir une journée de folie, et même Ussama s’est prêté au jeu. Au moins nous savons grâce à Chirine que les filles se sont calmées, elles ont eu une folle journée de Lady’s. Lèche vitrine, manucure, soin des mains, soin des pieds, soin de visage, bref les trucs de bonne femme autour de mojitos. Elles ce sont rendues à l’hippodrome en fin d’après-midi fortement chics dans des tenues classes, mais sexy et peu vulgaire cette fois. On les voit faire une promenade à cheval, un tour au restaurant puis au casino avant de s’offrir une nuit de karaoké et de danse orientale qu’elles n’ont pas voulu dévoilés à l’instar de notre soirée Chippendale. Au dernier jour, elles optent pour la détente absolue. Elles alternent hammam, sauna, bain thermal dans l’une des cascades de Saturnia.
Quant à nous… Il vaut mieux qu’on en reste là…