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Write by kony ariane
Marc
Antoine Guenou
Ken m’a
rejoint dans la voiture.
-pourquoi ne
l’avoir jamais dit grand frère?
-j'avais
donné ma parole à papa et mon devoir c'est de te protéger
-je suis
désolé pour tout ce que tu as dû traverser sans moi
-t'inquiète,
papa a été là quand j'ai eu besoin.
-je t'aime
grand frère
-tu
quoi ? Je croyais que tu disais que c’était un truc de filles de se dire
je t’aime
-ne gâche
pas le moment.
-je t'aime
aussi petit
Mon portable
sonne et je lui fais signe de se taire. Il me regarde avec des yeux de Hibou
-allô Adiza,
bonsoir c'est Marc- Antoine
-Marc-Antoine ?
-Oui,
comment vas-tu ?
-je vais
bien merci et toi ? J’ignorais que tu étais à Cotonou.
-je vais
bien. Je suis arrivé il y’a quelques heures. J'ai une affaire urgente à régler
je repars dimanche en matinée
-ah
d’accord. Bonne arrivée. J’espère que Lydia et les enfants se portent bien
-merci, ils
vont tous bien. J'ai d’ailleurs un paquet pour toi de sa part. Mais je voudrais
parler avec toi d’un sujet qui me tient à cœur.
-d’accord,
demain je suis de repos. Je ne suis pas à la maison mais demain au plus tard à
onze heures j’y serai et je ne bouge pas de la journée.
-aurais-tu
une heure à me fixer ?
-passe
déjeuner avec moi. Qu’est ce qui te ferait plaisir ?
-tu sais
moi, comme me le dis ta sœur je suis un gourmand, je ne suis pas difficile.
Pour te dire tout ce que tu me proposeras, je l'honorerai.
-entendu
-comment vas
Jordy ?
-il va bien,
merci de demander
-ma belle
c'est normal c'est mon neveu. Je ne te retiendrai pas plus longtemps. On se dit
à demain. Bonne soirée et que Dieu nous garde
-bonne
soirée, oui qu’il nous garde bisous
-bisous ma
chérie.
Lorsque je
raccroche, mon frère est surexcité et à la fois tendu.
-elle n’est
pas chez elle. Où peut-elle être ? Elle ne dort pas chez elle… penses-tu
qu’elle soit chez son frère ? Elle lui aurait tout dit ?
-tu peux te
taire ? Merci. Ramène-moi à la maison. J'ai faim et sommeil
Le désarroi
dans lequel se trouve mon petit frère me fend le cœur. Souvent nous ne mesurons
pas la douleur qu’un homme amoureux peut ressentir lorsqu’il perd l’être que
son cœur a choisi. Jamais ken ne serait sorti de chez lui avec une chemise à peine froissée. A cet instant son
apparence physique lui importe peu. Je l’ai entendu dire à un client qu’il est
occupé et lui suggéré d’appeler une de ses collaboratrices. C’est une situation
inédite. Même lorsqu’il a connu la déception avec la fille Toupé, il ne l’a pas
vécu de cette façon. J’espère vraiment qu'Adiza m’écoutera et entendra raison.
-
concentre-toi sur la conduite à moins que tu veuilles mourir et laisser un
autre s’occuper de ta petite femme. Dans ce cas tu me laisses sur le côté de la
route et tu meurs seul. Moi je ne suis pas prêt à laisser la mienne
- jamais,
elle n’est mienne
-c’est mieux
ainsi
-tu crois
qu’elle est avec ce Kianel ? Il attend la première occasion pour la
consoler
-idiot
Je ne
pouvais plus tenir je suis parti dans un fou rire.
Lui et moi
avons dîné. C'est plutôt moi qui ai mangé. Il n'a fait que tourner et retourner
la nourriture dans son assiette.
Nous sommes
restés au salon un moment puis j’ai souhaité me retirer car avant de dormir, je
devais appeler ma femme.
-mais
pourquoi veux tu dormir si tôt ?
-non mais ce
garçon a quoi ? Ce n’est pas parce que toi tu ne peux pas appeler ta femme
que moi je ne pourrai pas appeler la mienne. Je vais l’appeler et lui rappeler
combien de fois je l’aime et que j’ai de la chance de l’avoir dans ma vie.
-tu es
méchant là
-ma
solidarité a des limites mon petit.
-Passe ton
coup de fil et reviens, je vais nous déboucher une bonne bouteille
-tu crois
vraiment que l’alcool résoudra ton problème ? Moi je n’en suis pas
certain. Va te reposer et tu penseras à la meilleure façon de lui dire combien
tu as été un gros nul pour les paroles dépourvues de sens que tu lui a déballées.
-tu as
raison.
C’est sur
cette note que nous nous sommes dits bonne nuit.
Adiza
Moustapha
Après avoir
parlé avec la maman d’Aurélien, je me suis endormie d'un sommeil profond. J’ai
rêvé de mon amour. Il me disait que nous nous aimerons toujours et qu’il me
voulait heureuse. À mon réveil j'ai pleuré car je l’ai perçu comme une
bénédiction de sa part voire un adieu. Que son âme repose en paix.
Je venais de
sortir de la salle de bains quand la porte de la chambre s’est ouverte avec
fracas.
-maman !
-bonjour mon
ouragan
-bonjour
maman, mamie ne m’a pas fait de blague ?
-non c’est
vrai elle ne t'a pas fait de blague. Tu as bien dormi ?
-Oui maman,
je vais au centre commercial avec mamie
-super. Tu
restes sage d’accord
-oui maman,
je ne cours pas dans les rayons.
-parfait, je
t’aime mon petit
-je t’aime
aussi maman, mais je suis un grand. Ken a dit que c’est moi le chef
-oui tu es
le chef
-demain on
va au parc de tatie Cassie hein maman ?
-Ken est
très occupé. Je pourrais t’y emmener moi
-non maman
c'est entre hommes
-file mamie
doit t’attendre.
À cet
instant sa mamie a toqué et est entrée.
-bonjour ma
chérie, bien dormie ?
-bonjour
maman, oui merci et toi ?
-comme un
bébé. Nous nous avons une journée chargée. Je te le ramène ce soir.
-entendu. Je
ne vais pas tarder à rentrer également.
-passe une
bonne journée ma chérie.
-merci maman
vous aussi. Bisous mon chéri
Je suis
allée au marché rapidement puis direction maison car je dois faire la cuisine.
À onze
heures trente, Marc Antoine est arrivé. Il a toujours cette chaleur qu’il
communique. C’est un homme assez raffiné et doté d’une grande humilité.
-ta sœur… je
n’ai pas osé le lui dire mais elle
exagère. J’ai dû venir avec une valise pour toi. Elle a fait le marché. Des
côtelettes de bœuf et de porc fumés, du djougblé et j’en passe. Elle t’a tout
envoyé. Elle dit que c’est tout ce que tu aimes.
-et tu as
tout ramené ?
-Quand le
maître de ton cœur parle tu exécutes
Sa phrase
est un témoignage de l’amour qu’il a pour sa femme.
-ça sent
bon, tu nous fais quoi ?
-une bonne
sauce de gombo garni. Ta femme m’a filé l’information
-tu m’as
tué. Tu es ma belle sœur jusqu’à demain. Je te garde hein, tu ne peux plus
bouger .
Nous avons
ri.
-je suis
venu ce weekend pour toi.
-pour
moi ?
-c’est toi
l’affaire urgente
-ken…
-Je suis au
courant de ce que notre mère a fait lors de votre rencontre. Je te demande
pardon. Que cela ne constitue pas un frein à ta relation avec Ken. Elle a
toujours été une castratrice. Elle aurait voulu lui trouver une femme, comme
elle l’a fait pour la plupart des décisions qu’elle a prises pour lui. Savoir
qu’il a trouvé sa moitié sans elle, lui est insupportable. Elle a toujours eu
ce besoin de reconnaissance de ses enfants. Ken et moi l’avons toujours su. Lui
il lui a toujours cédé. C’est un peu comme si il prenait son indépendance et ça
m’a très chère mère ne le supporte pas. Je suis heureux tu sais ?
-ah oui, et
pourquoi ?
-Pour la
simple raison que ce soit toi la femme, bon que dis-je la perle que mon petit
frère a déniché qui fait de lui un homme. Je ne l’avais jamais vu ainsi. Ken a
toujours été un fêtard. Qui dit fêtard dit conquête. Depuis qu’il te connait
avant même de t'avoir fait part de ses sentiments le bonhomme a changé, comme
si on lui aurait demandé un casier judiciaire de sa vie de fêtard.
Nous avons
éclaté de rire.
-pour être
plus sérieux. Mon père m’a fait promettre de me battre pour ce que je pense
être bon pour mon frère. Je puis t'assurer que si je n’avais pas cette
conviction que tu étais la personne idéale pour lui je n’aurais pas bougé le
petit doigt. Il te regarde comme je regarde ma chère Lydia. Vous n’avez pas
besoin de la bénédiction des hommes. Celle de Dieu vous suffit. Dis-moi, de toi
à moi le petit n’est il pas beau, élégant ? Comme le dit mon fils n’est il
pas ''choco''. Là je te retrouve. Tu es encore plus magnifique quand tu souris.
Tu es une lumière. Je veux cette lumière là pour mon petit frère. Si jamais il
te laisse filer, attends j’appelle ta sœur pour lui dire qu’elle aura une
coépouse. Tu connais la chanson quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend ?
Ne rigole pas je suis sérieux.
Il lance
l’appel vers son épouse et le met sur haut parleur.
-allô bébé,
je suis avec ta petite sœur. Je lui ai dit que si Ken laisse je prends. Elle
hésite à devenir ta belle-sœur. Dis lui un mot
-ma puce,
bienvenue dans la famille. Moi je ne te laisse pas partir hein. On te garde
avec nous.
Nous avons
ri un moment puis il a raccroché.
Marc Antoine
est resté avec moi toute la journée. Il est trop marrant. À un moment il m'a
montré son téléphone. C’était Ken qui l’appelait.
-regarde moi
ce petit. Petit palabre que vous avez eu, il tremble comme une feuille. La
belle laisse moi te raconter une anecdote sur lui.
Et c’est
réparti. Nous étions encore à parler lorsque Jordy est arrivé avec sa
grand-mère.
-bonsoir
maman, coucou mon chéri
-bonsoir ma
fille, mon fils vous allez bien ?
-maman
laisse moi te présenter Marc Antoine Guenou
-Guenou
comme l'avocat ?
-Je suis son
frère aîné maman vous allez bien ?
-Mon cher ça
va, j’essaie de me maintenir. C’est donc vous qui mettez des bâtons dans les
roues à ma fille ? Elle n’est pas seule vous savez. Si vous ne mesurez pas
sa valeur, je me chargerai personnellement de lui trouver un bon mari.
J’ai
écarquillé les yeux tellement j’ai été surprise par sa phrase.
-Pardon
maman, donnez-nous une dernière chance. Je pourrais me mettre à genoux là pour
vous supplier.
-tu entends
ça Adiza, cet homme sait parler aux femmes. Il est sage. Vous je vous aime
déjà.
-merci maman
-bon les
enfants je vais y aller. Jordy viens me faire un gros bisou s’il te plaît.
Je l’ai
raccompagné.
-je parie
qu’il est là pour plaider la cause de
son frère. Cet homme en vaut la peine Adiza
-maman,
merci pour tout.
-le merci te
revient.
Marc Antoine
est resté un moment puis à demander à partir.
-je te
verrai demain. Ton petit mari dit qu’il doit emmener Jordy dans leur coin. Ils
vont me conduire à l’aéroport avant.
-merci
d’être venu j’ai passé une belle journée
-moi de
même.
Ken
Guenou
Je me
demande parfois si Marc Antoine est mon frère. Je n’ai même pas reçu un message
de lui. Mes appels, monsieur les a ignorés. Depuis onze heures qu’il a quitté
la maison, il est vingt heures et toujours rien.
Je suis
foutu. Dans mon métier quand ça dure autant la délibération c'est que c’est
grave.
Je ne sais
où donner de la tête. Je vais-je viens comme un lion en cage.
La solitude
est une très mauvaise une chose. Je suis comme certains de mes clients. Je
comprends ce qu’ils peuvent ressentir lorsque la délibération tarde à tomber.
Je n’ai rien
ou avaler de la journée. Mon cœur m’a montré toutes les phases de ses
battements. Cette angoisse, cette incertitude, cette crainte, cette ignorance
qui est la mienne est un supplice sans précédent.
L’amour, je
croyais en connaître un rayon la dessus, mais je me suis trompé.
C'est un
mystère. Il est tantôt beau fort, grand,
violent, tantôt pénible, fastidieux, éprouvant et combien douloureux.
Et pourtant,
je ne regrette pas le moins du monde de ressentir tout ça. C’est un peu comme
une drogue nécessaire et destructrice à la fois.
Je ne me
résoudrai pas à perdre cette femme. C’est la meilleure muse qu’il me soit
permis d’avoir, la seule. Qui dit qu’on est mieux seul que mal
accompagné ? C’est une citation vraie, je suis mieux qu’avec elle. La paix
qu’elle me procure est comme un peintre devant un modèle, qui entraîne son
esprit à voguer dans les tréfonds de son imagination.
Adiza est
tout ce que je n’ai jamais rêvé chez une femme. Elle est mon idéale, celui dont
je n’ai jamais rêvé mais que j’ai toujours souhaité.
J’étais
installé dans le canapé à broyer du noir, lorsque la porte d’entrée s’est
ouverte. Celui là, il fait comme si de rien n’était. Je ne lui poserai aucune
question, il m’énerve.
-ah ken ça
va ? Je vais me rafraîchir et je reviens
-Marc-Antoine,
tu te fous de moi ou quoi ? Je t’attends depuis des heures et tu viens la
bouche en cœur, tu me dis que tu vas te rafraîchir
-tu es
vraiment mordu de la petite.
Non mais
c’est qu’il se moque de moi en plus.
-je te fais
marcher. Bon installe toi confortablement.
-grand
frère, je suis déjà assis là
-tu ne
m'offres pas un verre de whisky et des
olives ?
-tu es
sérieux là ?
-c'est quand
tu veux…
-ok je
reviens.
J'ai filé à
la cuisine lui apporter son verre et ses fichues olives.
-bien je
peux maintenant te faire le compte rendu. Une dernière chose. Lydia veut que
nous fassions une escapade romantique en août.
-et
alors ?
- deux
billets premiers classe et tu prends les enfants deux semaines.
-c'est
normal que je prenne les enfants. Mais pourquoi je te payerai les billets. Tu
en as les moyens
-tu veux
savoir ou pas ?
-ok pour les
billets. Maintenant parle.
Il se met à
me raconter de long en large leur discussion. Je lui demandais les moindres
détails, la posture d’Adiza, l'expression de son visage. Je voulais tout
savoir.
-tu dis
quoi ? De qui tu parles ?
-la maman de
son feu mari, madame Pani elle-même
-elle dit
qu'elle va lui trouver un mari ? Comment ? Adiza lui a parlé de
moi ?
-apparemment
c’est sa protégée. Mais je lui ai fait bonne impression donc je crois que ça
devrait le faire si tu ne joues pas au nigaud.
-je sais
qu'elle s’est rapproché d’Adiza, mais à ce point ?
-la balle
est dans ton camp. Tu as des sous, sers t'en. Fleurs magnifiques bijoux, tu
fais tout ce que tu peux pour la convaincre et surtout obtenir son pardon parce
que la remarque que t'as faite sur son mari l’a profondément blessée.
-j’imagine
bien. Ok ne t'inquiète pas. Je te le revaudrai frangin. Je suis vraiment désolé
pour ce que maman t’a fait.
-je lui ai
pardonné il y a bien longtemps. Papa s'en est chargé. Il me manque tu sais.
-à moi
aussi. Il a fait de nous de bonnes personnes à tout point de vue. Qu’il repose
en paix.
-oui qu’il
repose en paix. Pour maman, ignore-la, elle va faire des pieds et des mains
mais elle finira par abdiquer. C'est toi son bébé, j’espère que tu pourras
tenir. Tu restes ferme et tu verras
-merci Marc
Antoine
-c’est
normal tu es mon petit frère. Bon je vais parler avec ma femme. Tu devrais
appeler Adiza pour lui rappeler ton programme avec ton fiston. Il l'.a dit à
tout le monde. Sa grand-mère a dû le ramener sous ses exigences.
-ce petit je
l'adore
-ça se voit,
bon à demain. Je suis repu moi.
-c'est ça à
demain.