Partie 10 : notre passé
Write by labigsaphir
[ SALIMA ]
-
Tata, qu’as-tu fait ?
-
Jade, que voulais-tu que je fasse ?
-
Tu t’es rabaissée devant cette petite
fille.
-
C’est elle qui tient maintenant les
rênes.
-
Tu es encore sa femme, il t’a dotée.
-
Où suis-je là ?
-
Tu es dans ta famille, tata.
-
Je me retrouve seule avec une grossesse.
-
Tata, c’est aussi de ta faute.
-
N’est-ce pas vous qui me demandiez de
temps en temps de quitter le foyer pour lui mettre la pression ?
-
Tata, tu vas aussi dire que c’est à
cause de nous si tu n’as pas accouché en plus de quinze ans de vie
commune ?
-
Non, non.
-
Tu sais, Malick voulait un enfant. Il
n’a jamais dit qu’il prendrait une deuxième femme.
-
C’est vrai.
Je me lève et vais m’asseoir sur le rocking-chair de
la petite chambre offerte par ma sœur.
-
Que suis-je maintenant censée faire,
Jade ?
-
Je ne crois pas que harcelée Blessing,
soit une bonne décision.
-
Pourquoi ?
-
Tu te rabaisses, tata, tu te rabaisses.
-
Comment faire pour faire suivre ma
grossesse ?
-
Attends, je vais te chercher à boire.
-
Ok.
Elle quitte la pièce et revient avec un pichet
d’eau, m’en sert un verre et me le tend.
-
Merci, ma belle. Dis-je en prenant et
buvant d’un trait.
-
Ça va te calmer les nerfs.
-
Tu crois ?
-
Oui. Calme-toi et essaie de respirer
normalement, cela devrait aller.
-
Merci, Jade, merci.
TOC…TOC…TOC…
-
Oui, Cynthia, entre !
La porte s’ouvre sur Cynthia, l’ainée de ma
petite-sœur, portant un plateau avec un
service.
-
C’est du thé à la camomille, explique
Jade. J’ai demandé à Cynthia d’en faire pour nous.
-
Merci Cynthia.
Elle fait le service, puis s’éclipse. Jade et moi,
profitons en silence du thé et cinq minutes plus tard, j’allonge mes pieds et
soupire d’aise. C’est vrai, je me sens mieux. En ce moment, j’ai l’impression
que tout va vraiment mal.
-
Tata, arrête de pleurer. Supplie Jade en
venant se mettre à mes pieds.
-
Comment ne pas pleurer ? 16 ans de
vie commune, 16 ans ! J’ai tout perdu, Jade. Il a officiellement présenté
cette fille à sa famille et ses amis.
-
Au moment où tu es enceinte.
-
C’est aussi parce que…
PENDANT CE TEMPS…
…BLESSING…
-
Cela fait deux semaines que tu m’évites.
-
Normal, je n’ai pas d’avoir des
migraines.
-
Je promets ne plus crier, Blessing.
-
Non, Jack.
-
S’il te plait.
-
…
-
Tu sais que je vis seule dans cette
grande maison et deux semaines que ma
femme n’est pas là, c’est difficile pour moi.
-
…
-
Permets-moi seulement de venir te voir.
J’ai juste envie de te voir, chérie.
-
…
-
Comment va féfé ?
-
Bien, merci.
-
Et maman ?
-
Ils vont tous bien, merci.
-
ET l’installation de ton frère à la cité
estudiantine de Douala ?
-
Tout va pour le mieux.
-
Ok. Un de mes amis a une société là-bas,
je lui ai suggéré d’engager ton frère afin de capitaliser ses heures creuses.
-
…
-
Blessing, m’as-tu entendu ?
-
Oui. Ce n’est pas en le faisant que tu
comptes me faire plier.
-
Je ne l’ai pas fait pour te faire plier.
Blessing, je n’ai rien à te prouver, tu sais déjà qui je suis.
-
…
-
Demande à ton frère de joindre Monsieur
Dickson, je t’enverrai le numéro par sms, il attend son appel.
-
Merci.
-
J’espère que tu vas bien.
-
Ça va.
-
Au fait, tu es très jolie. A croire que
rester loin de moi, te rend belle.
-
…
-
Bonne journée.
-
Bonne journée.
J’aurai du me sentir plus calme et sereine mais non,
j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. Malick, je ne sais comment a fini par me manquer. Je fais la
dure mais il me manque. Il m’arrive d’avoir envie de l’appeler au beau milieu
de la nuit.
PENDANT CE TEMPS…
[ MALICK ]
La sonnette retentit, je tique, me lève et vais
décrocher le téléphone, ce n’est que Fatima. Je donne l’ordre d’ouvrir et
m’affale sur l’un des canapés du salon.
-
Humm, Malick. C’est comment
ici ?serais-tu devenue une chauve-souris ?
-
Arrête de dire des bêtises ?
Qu’es-tu venue faire ici à cette heure ?
-
J’avais besoin de te parler.
-
Tu es mariée, Fatima.
-
Je sais. Il n’est pas là pour le moment.
-
S’il venait à savoir que tu sors la
nuit, l’on pourrait penser que tu as un amant.
-
Impossible, mon mari me satisfait.
-
Humm.
-
Alors, que fais-tu ici ?
-
Il fallait que je vienne te parler de ta femme ou plutôt, de tes
femmes.
-
Fatima,
-
Tu es mon frère, Malick. Je ne peux te
voir foncer droit au mur et me taire.
-
…
-
Que se passe-t-il avec Salima ?
-
Pourquoi ?
-
L’aurais-tu vu ces derniers temps ?
-
Oui.
-
Et ?
-
ET, quoi ?
-
Malick, elle est enceinte.
-
Je sais.
-
C’est ta femme.
-
Plus maintenant !
-
Tu l’as dotée à la coutume. Que tu le
veuilles ou non, c’est ta femme.
-
Ce n’est pas mon enfant.
-
En es-tu certain ?
-
J’ai aimé Salima comme un fou, tu le
sais parfaitement.
-
Elle ne nous a rien facilité à l’époque,
je le reconnais.
- J’ai cédé à tous ses caprices et à cel