Partie 12
Write by Ornelia de SOUZA
-C'est ici! murmurai-je en me garant devant la bâtisse principale de ma maison familiale.
Je m'extirpai du véhicule me faisant accueillir par ma sublime Irina. Ma jeune sœur me prit affectueusement dans ses bras et me relâcha au moment même où Inès arriva à notre hauteur.
-Irina, je te présente Inès... Inès, je te présente Irina.
Égale à elle-même, Irina la prit dans ses bras et la salua. Connaissant ma sœur, je savais qu'elle ne mimait pas ses réactions. Elle était vraiment heureuse de rencontrer ma belle Inès. Toute cette sincérité me fit chaud au cœur. Je craignais un peu la réaction de ma famille mais Irina venait quelque peu de me réconforter. Mes sentiments envers Inès étaient sincères et je désirais que ma famille le comprenne.
-Donc c'est toi ma belle-soeur? demanda Irina à Inès me sortant de mes pensées
-Elle n'a pas encore accepté mais peut-être un jour; intervins-je devant la gêne visible d'Inès
-Elle va accepter! affirma Irina.Ne t'inquiète même pas. Ma chérie; continua t-elle en s'adressant à Inès; mon frère est le meilleur partie de toute la ville et en plus regarde comme il est beau. Il va te faire de beaux bébés tu vas voir.
Irina éclata de rire suivie par Inès. Les deux jeunes femmes s'en allèrent bras dessus bras dessous sous mes yeux pour mon plus grand plaisir. Nous pénétrâmes dans le vestibule et j'observai avec une quelconque fierté la réaction d'une Inès sous le charme de ma maison d'enfance. Elle ne pût garder ses impressions secrètes. Elle n'avait sûrement jamais été en contact avec autant de luxe et j'étais heureux de lui faire découvrir cela. Mon sourire moqueur s'élargit devant la bouche ouverte d'Inès.
-Ça va? demandai-je en la prenant par la hanche au moment même où ma mère entra dans la pièce.
Elle tenait un plateau qu'elle portait sûrement à la salle à manger. Je vis son regard passer de l'excitation lorsqu'elle me vit à la panique lorsqu'elle aperçut Inès. Elle hurla, lâcha son plateau qui s'écrasa sur le sol et s'exclama.
-Mon Dieu quelle horreur!
Mon rythme cardiaque s'emballa. Je craignais que ma mère ne puisse accepter Inès mais sa réaction dépassait de loin tout ce que j'avais pu imaginer. Mon regard se balada de ma mère à Inès puis d'Inès à ma mère. L'une était figée, l'effroi et le dégoût peint sur son visage et l'autre restait muette sûrement aussi surprise que moi.
Je ne savais que faire mais Irina prit les choses en mains. Elle s'approcha de ma mère et la fit sortir de la pièce. Inès se retourna alors vers moi et je paniquai. Que pouvais-je bien lui dire? Comment pourrais-je lui expliquer la réaction de ma mère ?
Pour fuir son regard et ses questions, je me dirigeai vers les débris de verres que j'entrepris de ramasser dans le plateau. Je savais qu'elle me cherchait du regard mais j'étais lâche. Je ne m'expliquais pas vraiment la situation alors je ne savais pas comment le lui expliquer.
Dès que j'eus finis de ramasser les débris, je me dirigeai vers la salle de séjour évitant soigneusement de croiser le regard d'Inès. Là sur un des canapés, ma mère était assise le visage enfouie dans les paumes de ses mains sanglotant douloureusement. Irina la tenait par les épaules et tentait tant bien que mal de la réconforter. Ashley qui était installé sur un autre canapé les jambes croisées me jeta un regard sévère. Je ne savais pas qu'elle était là et j'aurais nettement préféré que ce ne soit pas le cas.
-Tu as vu ce dont tu es responsable ? me lança t-elle en se levant de son siège.
-Pitié, ne commence pas
-Quoi? Que je ne commence pas? Tu as vu l'etat dans lequel se trouve notre mère par ta faute?
Je l'observai un moment. La rage en elle lui sortait par tout les pores. Je n'allais pas empirer la situation en rentrant dans ces provocations alors je choisis de l'ignorer.
-Je vous en prie, sortez de la pièce et laissez moi seul avec notre mère !
-Mais tu te prends pour qui; reprit Ashley. Tu penses qu'on va te laisser la briser plus que tu ne l'as déjà fait?
-Ash! intervint durement Irina.
Elle la prit par le bras et l'obligea à sortir de la pièce. Je m'installai alors près de ma mère qui tremblait de tout son être et je la pris dans mes bras. Elle éclata en sanglots sur mon épaule. Je me contentai uniquement de la serrer dans mes bras pendant de longues minutes. Les rires rauques et visiblement moqueurs d'Ashley me parvinrent.
Merde! Cette pimbêche se moquait sûrement d'Inès mais que pouvais-je faire? Je ne pouvais pas abandonner ma mère dans cet état. Elle était plus importante que mes sentiments, plus importante qu'Inès mais il fallait absolument que je fasse la part des choses. J'étais aussi responsable d'Inès alors je me devais de la protéger. Ma famille devait respecter mes choix et rien d'autre.
-Maman; finis-je par dire. Tu ne peux pas faire ça. Je ne te connaissais pas ainsi. Cette femme...
-Cette femme Carin? demanda ma mère en levant son visage sali par ses larmes vers moi. Pourquoi tu me fais ça ?
-Ce n'est pas contre toi! C'est la femme que j'aime et...
-Non, tu ne peux pas aimer ÇA ! cria ma mère pleine de désespoir.
-Ne la traite pas comme ça maman! criai-je à mon tour. C'est une humaine comme toi et moi alors arrête de faire comme si je t'avais ramené une bestiole...
-Tu ne comprends pas; dit-elle en secouant la tête de gauche à droite avant de sombrer à nouveau dans les larmes.
Il s'agissait de ma mère et je l'aimais malgré tout mais là, je trouvais qu'elle dépassait les bornes. La simple vue d'Inès ne pouvait pas avoir créer tout cela. J'avais plus l'impression qu'elle relâchait ainsi les tensions qu'elle avait emmagasinée depuis le départ de mon père. Ou du moins, je l'espérait...
Je la pris à nouveau dans mes bras au moment même où mes sœurs entrèrent dans la pièce suivies d'Inès. À leur vue, ma mère me repoussa, se leva et se dirigea vers la salle à manger.
-Maman? l'appelai-je avant de la suivre.
Dame Esther était assise autour de la table. Elle se leva automatiquement à notre entrée et s'excusa. Ma mère la renvoya d'un geste nerveux de la main avant de prendre place autour de la table.
-Pourquoi es-tu autant en colère mère ? questionnai-je
-Pourquoi je suis en colère Carin ? Pourquoi toi tu me fais ça plutôt ? Pourquoi n'es-tu pas comme tout les autres garçons ? J'avais espoir cette fois-ci lorsque tu m'as dit que je ne serais pas déçue. J'avais espoir que la femme que tu me présenterais serait une bonne femme...
-Mais c'est une bonne femme; intervins-je. Tu ne fais pas l'effort de la connaître et tu la juges maman?
-Tu crois donc que c'est elle le problème Carin ? fit-elle en baissant la tête. Pendant longtemps, j'ai cru que mon fils était un homosexuel parce que je ne t'avais jamais vu en compagnie de femme. Mon cœur de mère s'est apaisé lorsque tu nous as présenté la toute première même si elle était diminué physiquement, elle était néanmoins une femme. J'étais heureuse mais ça c'était avant de me rendre compte que mon fils ne sortait qu'avec des handicapés.
-Maman! l'interpellai-je. Ce sont des humaines et...
-Et quoi bon sang? lâcha t-elle en tapant du poing sur la table. C'est parce qu'elles sont humaines que tu ne peux être attiré par aucune femme bien portantes Carin? Écoute moi et comprends que je n'ai rien contre les handicapés mais ton comportement m'inquiète Carin.
-Maman, tu ne comprends pas ! dis-je vraiment persuadé qu'elle ne me comprenait pas. Elles ont bon cœur et elles sont humbles. Les filles bien portantes ne sont pas ainsi.
-Mon Dieu, ils ont jetés des sorts à mon fils! s'exclama ma mère en portant sa main à sa bouche.
-Quoi? dis-je pas très sûr d'avoir compris.
-Tout s'explique Carin; continua t-elle. On t'a jeté un sort et c'est pour cela que tu ne te sens pas attiré par les femmes normalement constitué. Tu as réussi professionnellement alors ils veulent t'empêcher de fonder une famille épanouie.
-Arrête moi ce délire maman ! dis-je excédée. Tu vires dans la paranoïa là.
-Mais c'est toi qui vire dans la paranoïa sans t'en rendre compte; renchérit-elle. Sinon pourquoi penserais-tu que toutes les femmes hormis les handicapés sont malsaines ou ne sont pas humbles?
Touché ! Ses mots étaient justes mais elle ne me comprenait pas. Ce que je ressentait auprès de ces femmes étaient uniques. J'étais attiré vers elles d'instinct et jamais elle ne me décevait mais ma mère n'était pas en état de comprendre cela. Il fallait que je calme immédiatement les choses.
-Maman je te supplie de respecter mes choix. Cette femme je l'aime et je peux même te promettre, te jurer maman que ce sera la dernière. C'est la dernière et la bonne.
Ma mère leva la tête vers moi. Ma promesse avait visiblement débloqué quelque chose.
-Je te le promets alors viens faire sa connaissance!
Ma supplication atteint son but. Elle hocha la tête et se leva visiblement prête à faire des compromis. À ce moment précis, des hurlements nous parvinrent de la salle de séjour. Il s'agissait d'Inès...
Je me hâtai pour la rejoindre ma mère à mes trousses. Une belle claque me fut administré dès que je mis pied dans le salon. Inès venait de me frapper.
-Pauvre homme ! Tu n'es qu'un imbécile ! s'epoumona Inès. Ramène moi chez moi tout de suite!
Avant même que je ne puisse réagir de nouveau, elle me gratifia d'une seconde gifle. La colère s'empara de moi. Je n'admettais nullement que quiconque lève la main sur moi mais avant même que je ne puisse bouger, Irina et Ashley se jetèrent sur elle, l'empêchèrent de me frapper à nouveau et tentèrent de la calmer. Inès telle une furie se débattit et repoussa mes sœurs. Elle poussa Ashley si violemment que celle-ci heurta l'un des canapés. Ma sœur cria de douleur déclenchant les hurlements de ma mère.
-Laisse mes enfants tranquille sale monstre!
La situation m'échappait. Je ne supportais pas que cette femme qui me sembla soudainement étrangère s'en prenne aux membres de ma famille. Je la poussai brutalement pour lui faire ressentir ce qu'elle venait d'infliger à ma mère et à ma sœur. Je la saisis par le poignet et je la traînai hors de la salle de séjour.
-Toi tu restes là ! ordonnai-je en la menaçant de mon index.
Je retournai dans le salon où ma mère était penché sur une Ashley allongée sur le ventre qui gémissait de douleur. Irina respirait bruyamment les cheveux ébouriffés affalée sur le canapé en face. D'un coup d'oeil, j'evaluai les dégâts qu'Inès venait d'occasionner.
-Tu es content? me questionna Ashley
-Je...
-Non, tais toi! ordonna ma mère. Tais-toi! Je ne veux plus que cette femme remette les pieds chez moi. Plus jamais! Si c'est elle ton choix, oublie moi. Oublie cette maison et oublie tes sœurs ! Oublie ta famille Carin!
Mon cœur se serra et ma gorge se noua. Déboussolée, je revins sur mes pas empli de rage pour trouver le vestibule vide. Où se trouvait cette sauvage?
Je sortis de la maison sur le pas de course. Elle était installé dans ma voiture côté passager les joues mouillées par les larmes. Si j'écoutais ma colère et ma frustation, je l'aurais sortis de cette voiture mais je ravalai tout mes sentiments et je m'installai silencieusement au volant de ma voiture que je demarrai aussitôt.
Le trajet se déroula dans un silence de mort. Je demeurais silencieux mais je bouillonnais et je ruminais. D'un seul coup, je ne ressentais plus rien pour ma passagère. Rien de plus qu'une rage sombre.
Je conduisais machinalement sûr de mes gestes. Un virage à gauche et Inès lâcha un cri qui me parvint à peine tant mes oreilles bourdonnaient.
J'arrêtai la voiture en fracas et j'en descendis. Je la contournai et j'ouvris la portière du côté d'Inès.
-Descends! dis-je ne pouvant plus contenir mon besoin de violence
Elle scruta le quartier désert puis elle demeura silencieuse.
-Descends! ordonnai-je en serrant mes poings. Je t'ai dit de descendre.
-Je ne vais pas descendre; me défia t-elle. Ramène moi chez moi je t'en prie!
Elle fit la sourde oreille. Elle ne comptait pas descendre. Ma colère grimpa d'un coup. Sans hésiter un seul instant, je la saisis par les cheveux et je la traînai hors de la voiture. Je plaquai son crâne contre le capot de la voiture.
-Pour qui tu te prends? questionnai-je.Oser me frapper! Frapper ma famille! Je vais te faire passer l'envie d'être violente je te l'assure. Tu vas regretter. Aujourd'hui c'est le dernier jour où tu lèveras la main sur quelqu'un.
-Lâche moi! supplia t-elle répandant une joie inexplicable et une envie de détruire en moi
Je ne pouvais plus me contrôler. Le pouvoir que je possédais en ce moment sur cette femme me rendait fou. Je pourrais la tuer si je le désirais. Elle le mériterait car après tout elle venait de lever la main sur ma famille et sur moi. Elle se débattait et elle hurlait de douleur mais cela m'incitait plus à lui faire du mal.
-Vas-y ma cherie! Débats toi! Débats toi! J'aime quand c'est difficile. J'aime quand il y a des obstacles.
Je libérai mon emprise par pure sadicité. Je voulais lire de l'espoir dans ses yeux. De l'espoir en vain...
Elle recula, tremblante. Elle inspecta les alentours une fois de plus d'un air désespéré.
-Quoi?m'exclamai-je. Tu veux crier?Personne ne va t'entendre. Personne ne vit dans ce quartier à par moi. Toutes ces maisons sont vides. Elles n'ont pas d'occupants.
Je lus le désespoir dans ses yeux avant de la saisir et de la pousser contre la portière fermée de la voiture. Elle poussa un cri d'effroi lorsque son bras traversa la vitre. Son hurlement réveilla les instincts les plus bas que je possédais. J'enserrai son coup et je la poussai sur la banquette arrière après avoir ouvert l'une des portières. Elle tenta de se défendre en saisissant mon col puis déchira ma tenue. Je la maitrisai rapidement avec des coups de poings avant de franchir son intimité incapable de contrôler mes désirs les plus sombres. Elle ne tarda pas à s'évanouir me laissant profiter de son corps.
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(Mélaine)
Depuis la veille, je n'avais eu aucune nouvelle de Carin malgré mon stratagème. Je m'attendais à ce qu'il accourt pris par la gêne ou par la culpabilité d'avoir profité de moi et de ne pas s'en souvenir mais visiblement cela n'avait pas pris. Je ne pouvais plus attendre. Je ne pouvais pas le laisser oublier qu'on avait coucher ensemble même si la vérité était tout autre. J'avais pris les choses en mains et pour que tout se déroule comme prévu, il fallait absolument que je ne me fasse pas oublier.
Je me trouvais devant le portail de Carin me demandant si venir le voir était une bonne idée. Mais je n'avais plus rien à perdre. Au moment de sonner, je notai que le portail était entrouvert. Je renonçai et j'entrai directement dans la maison. Elle était silencieuse et semblait vide. J'evoluai découvrant le salon sans aucune présence de Carin. Des bribes de mots me parvinrent de la chambre. La même chambre où j'avais dormi nu contre l'objet de mes désirs. J'avancai dans le couloir et je me figeai dans l'entrebâillement de la porte devant le spectacle hors du commun qui se déroulait sous mes yeux. La défigurée était allongée dans le lit et Carin était assis à ses côtés. Mon cœur galopa à une vitesse inimaginable. Avant que je ne puisse réagir, Carin se leva, me prit par le bras et me poussa dans le couloir. Je refusai de le suivre en retirant vivement mon bras de son emprise et en le repoussant.
-Qu'est-ce que tu fais ici? me demanda t-il
-Le portail était ouvert et je suis déjà venu ici plusieurs fois alors...
-Alors??! Alors quoi? hurla t-il. Tu t'es donné le droit d'entrer chez moi sans ma permission?
-Ne me dis pas que tu couches aussi avec elle! fis-je excedée qu'il detourne le sujet
-Ce ne sont pas tes affaires Mélaine...
-Si puisque tu as couché avec moi Carin alors je te préviens...menaçai-je
-De quoi? Dis moi? me defia t-il en s'approchant de moi. De quoi me préviens-tu? Tu t'es donnée à moi alors ne viens pas me déranger ou me réclamer quoique ce soit.
-Je vais la tuer! sifflai-je verte de jalousie
-Sors d'ici! ordonna Carin en me poussant vers le salon
Je refusai d'avancer une fois dans la salle de séjour et je me retournai vers Carin.
-Ne pense pas que tu vas profiter de moi et t'en sortir ainsi !
-C'est ça ! dit-il désinvolte. Menace moi autant que tu le veux. Si nous avons vraiment couché ensemble, tu t'es donné à moi alors je ne vois pas ce que tu me reproches. D'ailleurs je n'ai aucun souvenir de ça et Dieu seul sait ce que tu m'as fait pour...
-Qu'est-ce que tu sous-entend ? l'arrêtai-je
Il se frotta les yeux avant de jeter un coup d'œil dans le couloir. Il craignait visiblement que la défigurée ne vienne.
-Va t-en maintenant! ordonna t-il. Et ne remets plus jamais les pieds dans ma maison. Je ne veux plus jamais te voir alors oublie moi.
Il me raccompagna tel un videur qui sortait un indésirable et ferma son portail derrière moi. Mes entrailles se contractèrent tant la colère me prit l'estomac. Il venait de m'ordonner de disparaitre de sa vie. Quelle humiliation! C'était une défaite que j'avais du mal à avaler. Je venais de perdre une bataille mais sûrement pas la guerre.