Partie 13 La force de mon amour

Write by labigsaphir

[ BLESSING ]

- Que vas-tu faire ?

- Chercher une chambre, Marimar. Je ne vais pas passer ma vie à squatter chez toi. Je vais me prendre une chambre et recommencer à zéro.

- Qui t’a demandé de partir ?

- Attends, tu as des enfants et nous sommes serrés comme dans une boite de sardine.

- Mais tu dors au salon, Blessing.

- Oui, mais je ne vais pas continuer ainsi.

Je me lève et arpente la pièce en soupirant et levant les yeux au ciel, avant de me rasseoir sur le canapé. Marimar se lève, vient s’asseoir près de moi et prend mes mains.

- Que se passe-t-il, Blessing ? Tu sais, tu peux m’ouvrir ton cœur.

- Je sais, murmurai-je en fermant les yeux.

- Alors, qu’y a-t-il ?

- Je me sens lasse.

- Je ne comprends pas.

- Après Jack, je crois avoir eu peur de faire face à cette douleur.

- Laquelle ?

- La déception.

- J’ai l’impression de m’être jetée dans une autre relation parce que j’avais peur de la solitude et aussi,

- Et aussi quoi ?

- Le besoin de prouver quelque chose à quelqu’un, je ne sais pas.

- Prouver quoi et à qui, Blessing ?

- …

- Tu n’as rien à prouver à quiconque, vois-tu ?

- ….

- Jack est parti, tu t’es relevée, a fait partir la petite et termine ta formation en bureautique dans deux semaines.

- …

- Sais-tu combien aurait fait comme toi ?

- …

- Non, je crois que tu as peur de te faire mal.

- …

- Es-tu amoureuse de Malick ?

- Je ne sais pas.

- Comment ça, tu ne sais pas ?

- Marimar, c’est compliqué.

- Explique toujours.

- Il y a des moments où j’en suis follement amoureuse.

- Et ?

- Et des moments où j’ai l’impression de ne rien ressentir pour lui, des moments comme celui-ci.

- Comment est-ce possible ?

- Je n’en sais rien. J’ai l’impression qu’il y a deux personnes en moi.

- Blessing, je suis perdue.

- J’ai l’impression que deux personnes vivent en moi, l’une en présence de Malick et l’autre, quand il n’est pas là.

- Et quand as-tu l’impression de te reconnaitre ?

- Quand Malick n’est pas là, j’ai vraiment l’impression de reconnaitre mes faits et gestes.

- Humm.

- Suis-je folle ?

- Non, bien sûr que non mais ce que tu ressens est assez bizarre. C’est aussi bien que tu le saches mais que faudrait-il faire de cette information ?

- Je n’en sais trop rien.

- Alors, que vas-tu faire ?

- Je n’en sais trop rien, Marimar.

- Je te propose de rester ici, encore quelques jours avant de t’en aller.

- Ok mais dis-toi que je vais partir. Je partirai de toutes les façons, je sais.

- Je sais.

- Merci d’être là pour moi.

- C’est normal.

Je me lève, vais puiser l’eau à la pompe et vais prendre ma douche pendant que les enfants de Marimar se réveillent. Je l’aide à faire le petit-déjeuner et les habiller avant de quitter la maison. En me rendant au carrefour, je fais une petite prière et en profite pour envoyer un message à ma call-boxeuse, il faudrait que nous fassions le bilan.

QUELQUES HEURES PLUS TARD…

- Et si nous allions manger un bout ? Me propose Camron.

- Je suis barbouillée, désolée.

- Blessing, j’aimerai juste te changer les idées parce que tu as vraiment l’air morose.

- Désolée, je sais ne pas etre de bonne compagnie ces derniers temps.

- Ton mec te manquerait-il ?

- …

- Navré, je sais que ce ne sont pas mes affaires mais en tant qu’homme, je crois pouvoir te donner mon point de vue.

- Je ne crois pas que tu puisses être partial.

- Pourquoi ?

- Tu as des vues sur ma personne.

- Ce qui est vrai. Blessing, tu sais,

- Que Blessing sait quoi ? Intervient Decielle en se mettant entre nous.

- Que tu es une petite fouine, réplique Camron en serrant les dents.

- On dirait que j’ai interrompu quelque chose, insiste-t-elle lourdement.

- Non, tu n’as rien interrompu, Decielle. Rétorquai-je en soupirant ; cette fille a le don de m’agacer.

- Comme tu as refusé de venir au baptême du neveu de Camron, j’y suis allée et c’était bien.

- Cool.

- J’ai rencontré des gens bien, je t’assure.

- Tant mieux pour toi.

Le téléphone de Camron se met à sonner, il s’excuse et s’éloigne en décrochant. Decielle me force à la regarder en posant les mains sur mes épaules.

- Que veux-tu encore ? Soupirai-je en serrant la bride de mon sac.

- Ecoute, Blessing, je ne sais pas ce que tu veux ou ce que tu comptes faire de ta vie mais moi, j’en ai une idée.

- Wow ! Tu sais mieux que quiconque ce que je voudrais.

- Non, je me suis mal exprimée, excuse-moi.

Elle se retourne, j’en fais de même et constate qu’elle observe Camron qui est au téléphone. C’est la première fois que je me rends compte du regard qu’elle pose sur lui.

- Blessing, tu as eu une certaine expérience de la vie et tu as magnifiquement rebondi. Manifestement, il y a un problème avec ton homme.

- Arrête de tourner autour du pot, où voudrais-tu en venir ?

- Tu as eu ta chance avec ton fiancé, l’homme à la voiture. Permets-moi aussi d’en avoir, Une.

- Attends, je ne comprends rien. Qu’ai-je à y voir dans tout ce que tu racontes.

- J’ai l’impression, vois-tu, non j’en suis certaine ; elle semble chercher ses mots.

- Decielle, je t’écoute.

- Lors de ce baptême, j’ai pu approcher la famille de Camron et vois-tu,

- …

- Je les apprécie tous et sais maintenant de qui Camron tient.

- Humm.

- Tu te fiches manifestement de tout ce qui est position, privilèges et noms, sinon tu ferais tout pour arranger avec ton homme.

- …

- Camron est un fils de bobo, il a bon cœur et est extrêmement généreux.

- C’est ce qui t’intéresse chez lui.

- Non, détrompe-toi, c’est un homme bien.

- Un homme avec qui tu comptes jouer.

- Non, je suis en train de tomber amoureuse de lui.

- Wow !

- Oui, mais vas-y, fonce !

- Il y a un hic, fait-elle en levant les yeux au ciel.

- Lequel ?

- Toi !

- Pardon ?

- Il ne me regardera jamais comme il te regarde.

- Nous sommes seulement des amis, Decielle.

- Pour toi, oui mais pas pour lui.

- Je ne comprends pas.

- Il a un faible pour toi, Blessing.

- Oh non !

- Non, non, ne fais pas semblant de n’avoir rien remarqué, s’il te plait.

- Decielle,

- Depuis que tu as commencé à prendre de la distance avec ton mec, il se rapproche de toi.

- Je suis navrée.

- Je sais que tu ne l’aimes pas, alors laisse-le-moi, s’il te plait.

- Il est à toi, Decielle.

- Ne te dresse donc pas sur mon chemin.

- Mais,

- Alors, que se passe-t-il ici ? Vous semblez en grande discussion depuis quelques minutes. Les mines que vous arborez sont graves, nous interrompt Camron.

- Une discussion entre fille, n’est-ce pas Blessing.

- Oui, Decielle, une discussion entre filles.

- Ah tant mieux, fait-il ne posant sa main sur mon épaule ; je sens le regard de Decielle sur moi.

- Et si nous allions nous promener après avoir déposé Blessing chez elle ? Propose Decielle en prenant la main de Camron.

- C’est une bonne idée, Camron. Fais-je en tournant la tête.

- Blessing, n’est-ce pas la femme de la dernière fois ?

- C’est elle, Camron, confirmai-je.

- Celle qui prétend que Blessing vole son mari ? Lâche Decielle en se mettant entre Camron et moi.

- Je ne crois pas que Blessing vole son mari. Voudrais-tu que j’aille lui dire deux mots ? Demande Camron.

- C’est inutile, Camron.

- Humm, sais-tu qu’elle est en train de Sali ta réputation ?

- Elle ne me colle pas à la peau, ce n’est pas grave. Mes amis et ma famille, savent qui je suis.

Je regarde de son côté et me rends compte qu’elle me montre du doigt en s’adressant à trois jeunes femmes. Celles-ci se frottent les mains et discutent en faisant du bruit, je suis une fois de plus au centre de toutes les attentions. Je soupire et m’avance vers le véhicule de Camron. Decielle est plus rapide et pose la main sur la portière avant, côté passager.

- Non, Decielle. Fait Camron en débloquant les portières.

- Non, quoi ? Demande-t-elle, perdue.

- Laisse Blessing s’asseoir devant, s’il te plait.

- Pourquoi ? Bougonne-t-elle en attachant la figure.

- Ce n’est pas grave, Camron. Ce n’est qu’un siège de véhicule.

- Non, j’insiste.

- Camron, s’il te plait. Dis-je en m’installant sur la banquette arrière.

Il laisse faire, nous nous asseyons et Camron démarre. Il met un CD dans le lecteur. La voix de velours de NJIE prend place, je me laisse aller et me mets à chantonner.

- C’était le plus beau des rendez-vous, mon bel amour.

- Toi aussi, tu l’aimes, constate Camron.

- Oui, elle chante et bouge divinement bien.

- Ah oui, oui.

- C’est qu’il n’est pas mal, le son Intervient Decielle.

- Pas mal ? Rebondit Camron en la regardant les yeux gros.

- Quoi ? Qu’ai-je dit de mal ?

- Rien. Decielle, elle est l’une des meilleurs.

- Ah bon ?

- Mais oui. Où dois-je te déposer ?

- Je croyais que nous étions tombés d’accord, nous promener après avoir déposé Blessing.

- Je vais lui changer les idées.

- Dans ce cas, je viens avec vous.

- Non, Decielle, non.

- Pourquoi ? Est-ce un rendez-vous ?

- Non.

- Mais alors quoi ?

- J’aimerais discuter avec elle.

- Quoi, un rendez-vous galant ?

- Non, Decielle. Je suis un homme et aimerai discuter avec elle en tant qu’ami.

- Tu peux aussi le faire en ma présence.

- Non, Decielle, non.

- Camron, je crois qu’elle aimerait passer un peu de temps avec son ami. Crus-je bon d’expliquer.

- Nous verrons, demain. Conclu-t-il en changeant de vitesse.

Decielle se tait, je comprends qu’elle boude, déçue. Elle murmure un au revoir en descendant une dizaine de minutes plus tard.

- Passe devant, Blessing.

- Ok.

Je change de place et au moment où la voiture démarre, je croise le regard assassin de Decielle ; je viens de me faire une ennemie gratuitement.

- Camron, je ne crois pas que tu ais été tendre avec Decielle.

- Elle a des sentiments pour moi mais ils ne sont pas réciproques.

- …

- Je suis amoureux de toi, Blessing, je l’ai toujours été.

- …

- Tu le sais parfaitement.

- Et moi, je ne le suis pas.

- Ecoute, pas que je veuille casser du sucre sur le dos de ton mec ou ex, je ne sais comment l’appeler.

- …

- Il est trop vieux pour toi et à mon humble avis, te vieillit.

- Pardon ?

- Tu fanes à ses côtés.

- Oulaaaaaah, tu sais faire preuve de tact avec les femmes.

- Je suis désolée, Blessing mais il fallait que je te le dise.

- Camron, je n’ai pas besoin d’un homme dans ma vie en ce moment.

- Laisse-moi juste être ton ami, pas ton petit-ami.

- Tu es déjà mon ami.

- Alors, laisse faire.

- Je souhaite rentrer chez moi.

- C’est dommage, je comptais t’emmener déjeuner.

- Nous pouvons y aller, tu as vraiment une tête de bigleu.

Nous éclatons de rire, mon téléphone se met à sonner. Je décroche en posant la main sur la bouche.

- Bonjour bébé.

- Bonjour.

- J’espère ne pas te déranger.

- …

- Blessing, je suis vraiment désolé pour tout.

- …

- J’étais en colère et ma réaction était dispro

BLESSING, petit femm...