Partie 17 : Indécis
Write by Fleur de l'ogouée
Koumba Marimar
Nous sortons de la clinique
tout joyeux, la grossesse progresse bien, monsieur a vu son petit garçon bouger,
il n’arrête pas de dire qu’il lui ressemble, il est complètement fou, on n’a
pas arrêté de rigoler depuis ce matin, nous ressemblons enfin à une vraie
famille, nous passons la plupart de notre temps ensemble, je profite de mon
bonheur sans remord.
-Tu veux manger quoi
aujourd’hui ma petite maman tortue
-Arrête de m’appeler comme ça
c’est tout sauf romantique
-Mais ce n’est pas le but, vu
que tu abrite le bébé et que tu déplace avec lui, ça me rappelle les tortues
qui se déplacent avec leurs maisons
-Tu n’es pas sérieux Marc
Encore un fou rire,
décidemment il s’est levé du bon pied mon petit amoureux, j’aime le voir aussi
détendu loin du type froid qui rejetait mes appels. Avec lui il faut vraiment
savoir sur quel pied danser, aller dans son sens mais au point où j’en suis-je
n’y peux rien, je suis totalement amoureuse de lui. Son sourire, son regard
posé sur moi, ses mains explorant toutes les parties de mon corps, ses lèvres
effleurant chaque centimètre de mon être, absolument tous chez lui m’envoûte.
Oui je suis naïve de penser que Nina abandonnerait aussi facilement 10 ans de
relation mais quelque chose me dit au fond de moi qu’il est prêt à tourner la
page, ses dernières semaines tout à complètement changé, plus de sorties, plus
de temps passés ensemble et beaucoup plus de démonstration affective. Il n’est
pas parfait, il n’est pas libre mais je ne sais pas pourquoi mon cœur s’obstine
à le vouloir, je suis totalement emprisonnée, avant lui j’ai connu deux hommes,
avec Ludovic avec qui nous avons fait 2 ans ensemble tout marchait bien, il
était fonctionnaire et avait des petits business à côté, tout allait bien entre
nous avant qu’il ne soit affecté à Oyem, quelques mois après son arrivé là-bas
il m’a appelé pour m’annoncer qu’il avait trouvé mieux et qu’il ne voulait pas
me perdre plus de temps, j’ai pleuré durant des semaines, c’est Cynthia qui m’a
ramassé à le petite cuillère. Avec Paul c’était différent, déjà il était plus
jeune que Ludo, il avait 3 ou 4 ans de plus que moi et était étudiant à l’UOB,
il vivait dans la zone, et c’est en sortant les matins à la même heure qu’on a
fini par sympathiser, ensuite nous nous sommes mis en couple. Ce qu’il m’a
montré dans cette relation était infernal, tromperie, humiliation dans le
quartier, escroquerie, quand nous sortions ensemble j’étais tout le temps endetté,
parce que je l’aidais tous les jours, argent du taxi pour aller en cours, les
courses chez lui, m’occuper de tout quand il était en période d’examen, il me
disait que ma récompense viendra quand il sera diplômé, il m’avait promis un
grand mariage à Léconi, il m’avait dit que mes efforts ne seraient pas vains.
La sorcellerie c’est quand ton
copain va soutenir son master, qu’il ne te le dit pas à toi mais que ses amis
rigolos du quartier sont au courant, et qu’ensuite il trouve du travail, quitte
le quartier et finis par doter une de ses camarades de classe qui n’était
pourtant qu’une amie. J’ai fini par mettre une croix sur l’amour à me
concentrer sur moi et à chercher tant bien que mal à sortir de ce sous
quartier, j’aurais voulu en sortir par mes propres moyens, mais au final tous
les chemins mènent à Rome, j’attends un garçon de l’homme que j’aime et c’est
tout ce qui compte pour le moment, si demain tout s’effondre je saurais me
reconstruire, je l’ai déjà fait plusieurs fois. Je chasse de mon esprit ces
vieux souvenirs et je me concentre à mon si joyeux partenaire.
Après avoir fait des courses
nous rentrons à la maison, nous avons pris des plats déjà préparer donc il les
réchauffe, pendant ce temps je prends une douche, je déteste la sensation du gel
qu’on applique pour faire l’échographie c’est désagréable, à chaque fois je
prends toujours une longue douche pour m’en débarrasser totalement. Une fois
bien propre je le rejoins au salon et nous déjeunons tranquillement, un samedi
après-midi dans la paix du cœur, bien heureuse de l’avoir pour moi toute seule.
Nous nous posons devant un reportage, blottit l’un contre l’autre, elle est
belle la vie. J’ai l’impression d’enfin être considéré, fini les furtif moment
d’amours, désormais nous passons du temps ensemble comme un couple légiféré.
Alors que nous étions si bien l’un contre l’autre, son téléphone c’est mis à
sonner
-Toi aussi il fallait me
prévenir avant, bon attends moi j’arrive, donne-moi 10 minutes, dit-il
Il se lève et me dit qu’il
s’en va, je n’ose même pas demander qui vient de l’appeler, après tout je ne
suis que la tchiza, je n’ai pas mon mot à dire. Je le regarde partir et essaye
de me reconcentrer à la télévision mais je n’y arrive pas, mon cerveau
bouillonne. Lui dit-il les mêmes mots qu’à moi ? Est-il aussi doux avec
elle ? Caresse t’il son corps comme il le fait avec moi ? Sa bouche
se ballade-t-elle sur son corps ? L’aime t’il toujours ? Trop de
questions trotte dans ma tête, plus je suis amoureuse et plus je suis jalouse
de le voir s’en aller, Cynthia m’a conseillé de ne pas penser à elle mais c’est
plus facile à dire qu’à faire, je m’imagine souvent l’avoir rien que pour moi,
puis je reviens à la réalité.
Moussavou Marc-André
Alors que je passais une
journée paisible, cette emmerdeuse qui me sert de petite sœur m’a appelé pour
me dire qu’elle est devant chez moi, j’ai rappliqué aussi vite que possible. Et
je l’ai fait rentrer non pas sans lui demander ce que ça lui coûte d’appeler
avant de passer.
-Mais yaya qu’est-ce qui s’est
passé ici ? Où sont les meubles, la télévision et tout ? Et où est
Nina ?
-Toi qui dit souvent que ta
belle sœur est trop douce, c’est elle qui a tout cassé ici
-Non là ça veut dire qu’elle
était vraiment très très très fâchée, qu’est-ce que tu as fait à ma yaya ?
Je n’arrive même pas à la joindre depuis là, je pensais la trouver ici
-Nous nous sommes discutés
mais ça va lui passer, bon c’est qui que tu es venue voir ? Elle ou
moi ?
-Bah vous deux, du coup elle
est où ?
-Chez elle à la sablière, je
te dépose là-bas si tu veux
-D’accord, je veux lui montrer
le nouveau pagne que j’ai choisi pour la cérémonie
-Il va falloir te décider
hein, la cérémonie est dans 3 mois et chaque deux jours tu changes quelque
chose, il faut qu’on apprête nos tenues
-Mais justement voilà pourquoi
j’ai besoin de son aide, j’ai trois tissus que j’aime beaucoup, elle va m’aider
à départager
Nous nous mettons en route
pour la sablière, c’est un bon prétexte pour voir Nina, je vais faire mine
d’être venue accompagner Gémina et doucement lancer mes graines. Arrivé là-bas
son gardien musclé me reconnait et nous fait rentrer sans problème, ensuite
Julie nous installe à la terrasse avant d’aller appeler la maîtresse de maison.
-Bonsoir, dit-Nina
Elle est radieuse, telle la
lumière qui éclaire le monde. Mina se lève pour lui faire un câlin, elles sont
très proches, il faut dire qu’avant Nina Gémina n’a jamais eut de modèle
féminin, ce n’était qu’un enfant quand nos parents sont décédés et avec Gisèle
elles n’ont jamais été proche. Plus jeune je me disais que Gisèle avait tord de
repousser autant sa propre petite sœur mais avec du recul j’ai compris qu’elle
ne voulait simplement pas qu’elle aussi tombe dans le monde de la prostitution,
elle voulait nous préserver, elle a sacrifié sa jeunesse, son corps et son
intégrité pour nous, on lui doit tout.
-Comment ça va Gémina pas
trop stressée à l’approche de ces fiançailles ?
-Un peu ma grande, mais celui
qui m’inquiète c’est monsieur, il devient un peu bizarre
-Le stress du mariage ma
belle, tu sais comment sont les hommes, de grands enfants indécis, un jour c’est
oui et l’autre c’est non
Je le prends personnellement
quand elle le dit et elle n’a d’ailleurs pas tort, j’aime bien passer du temps
avec Marimar son naturel me plaît, mais le chic et la classe de ma bien aimée
me manque, j’ai peur de faire n’importe quoi, si je ne fais pas mieux les
choses. Je les écoute à moitié pendant qu’elle parle de chiffon, de maquillage
et autres trucs de femmes, j’ai quand même été égoïste dans cette histoire,
couchée avec Mari pour me changer les idées aurait suffi, maintenant avec cet
enfant qu’elle porte j’ai l’impression qu’elle me tient par les couilles et que
je n’y peux rien. Inconsciemment peut-être que mon envie de paternité a pris le
dessus, couché avec des femmes sans préservatif surtout par les temps qui courent
c’était suicidaire mais je ne sais pas pourquoi je l’ai fait, je suis en train
de détruire l’équilibre de tout le monde. Nina et Mina les deux sœurs, j’espère
que je ne vais pas ébranler leur si belle amitié et que tout reviendra dans
l’ordre le plus tôt possible. Marimar c’est encore une petite fille, elle a
encore beaucoup de choses à apprendre de la vie, sincèrement vivre avec une
vraie femme me manque, chaque jour je découvre ses défauts et ce que je vois ne
me plaît pas, Nina a trop élevée la barre, je n’en trouverais pas une autre
comme elle.
-Bon ce n’est pas que je vous
chasse, j’ai un RDV pro avec un nouveau client nigérian, mais Mina tu es ici chez
toi, passe quand tu veux
-ça me touche yaya, mais quand
rentres-tu chez vous ? Ajoute-Mina
-Ton frère ne t’as pas dit que
cette fois ci on a définitivement rompu
-Ne dis pas ça yaya
-Mina tu es comme ma petite
sœur donc je préfère rester courtoise devant toi, ton frère n’a qu’à t’expliquer
la situation
-Nina, je me suis excusé je
continuerais à m’excuser jusqu’à la fin de mes jours, je ne peux pas vivre sans
toi. Tu me manques, tu es mon oxygène
-Tu devras apprendre à vivre
sans respirer et en passant j’espère que ton futur enfant et la mère vont bien
Elle s’en va me laissant face
à une qui Mina me foudroie du regard, pendant le trajet retour elle ne
m’adresse pas la parole, je lui ai expliqué brièvement ce qui se passe sans
rentrer dans les détails et elle est entré dans une colère noire, néanmoins ça
me soulage de lui avoir dit que je serais bientôt père, il ne reste que Gisèle
à mettre au parfum. Je la raccompagne jusqu’à chez elle dans un silence complet
-Madame tu ne vas pas me
bouder toute ta vie
-C’est parce que tu es mon
grand frère que je te respecte hein, sinon je t’aurais déjà dit ce que je
pense. Bref, passe une bonne soirée.
Elle descend et rentre chez
elle, je rentre chez moi un peu fatigué il y a trop de drames avec les femmes,
j’ai besoin de décompresser, j’appelle mon fidèle acolyte
-Gars a que niveau ? On
ne se boit pas une petite bière aujourd’hui ?
-Man je suis op, d’ailleurs je
devais être avec mon nouveau bouquet
-Ah le dragueur fou, tu l’as
encore rencontré où celle là
-A une soirée, la petite a le
truc, le coup de rein est électrique. Bon ce soir elle viendra avec 3 copines,
tu feras ton choix bro
-Tu es vrai frère man, donc je
viens chez toi tout al et on prendra le départ ensemble
-Top
Après une bonne douche, je
suis enfin présentable. Ce soir les loups sont de sortis, drague, alcool et
plus si affinité, que demander de plus ? Petite chemise, jean, mocassin
basique comme d’habitude. J’ai ce besoin de plaire, de ressentir l’excitation
des filles, je pense que c’est ça qui m’a toujours freiné dans cette histoire
de mariage, pour moi le mariage c’est une contrainte, c’est se mettre en cage. Avec
mes parents je n’ai vu aucun aspect positif du mariage et j’ai grandis
avec l’idée que je ne me marierai jamais, maintenant que je suis adulte je
pense qu’il y a quand même du bon dans le fait d’être marié mais il y a
toujours ce quelque chose qui me bloque.
La nouvelle conquête de Tim
est magnifique, mais ses copines sont tout juste passables, elle dégage un
sex-appeal intense, le genre de fille qui prend le contrôle pendant les parties
de jambes en l’air, ce salop de Tim il a toujours les meilleurs minis nga, il a
du flair. Je commençais à m’ennuyer quand la troisième copine est enfin arrivée,
longue jambe, taille fine, fesses bombées, une beauté éblouissante ça se voit
qu’elle a été conçue à 4h du matin dans une position douce, ses parents ont
fait du bon boulot, la fille est belle, ma petite Jessica ce soir tu ne t’en
sortiras pas. J’ai passé la soirée à essayer de draguer la petite Jess mais
elle est tenace, sa copine a dit qu’elle ne sort qu’avec les ministres et les
hommes hauts placés en général, je les écoute parler, Tim et moi on se regarde
et on rigole, on est habitué à ce genre de fille, d’abord froide et hautaine
puis elles crient ton nom à 2h35 du matin dans la chambre. Je la laisse faire
la meuf, petit marteau casse gros cailloux, elle va voir ça.