Partie 29
Write by Mayei
… Coralie …
Moi : maman dis moi que c’est faux
Mam : … … …
Papa : elle t’a posé une question Elisabeth, c’est quoi cette histoire de nièce et la petite ? qu’est-ce qui se passe
Mam : … … …
Moi : MAMAN TU VAS PARLER TOUT DE SUITE
Ste : je monte, je n’ai pas le temps pour ces bêtises-là, j’ai mes problèmes.
Elle est passée en bousculant au passage Karine et la petite
Papa : Elisabeth, tu vas parler immédiatement ou je ne réponds plus de moi
… Elisabeth …
Quand j’ai vu Karine avec la petite j’ai tout de suite su que les carottes étaient cuites. Sandra cette petite est toujours entrain de foutre son nez la, où elle ne doit pas. J’ai espéré garder ce secret jusqu'à ma mort mais voilà que mon passé me rattrape et amèrement.
… de longues années avant …
J’étais couchée sur la natte et je peinais à trouver le sommeil ! pour cause, les moustiques et la chaleur. C’était de plus en plus insupportable de vivre comme ça. Quand je pense que certaines filles de ce quartier ont réussi aujourd’hui à se hisser dans la haute société et que je suis encore dans ce sal coin franchement j’ai mal au cœur. Qu’est-ce que je n’ai pas ? je suis belle, une belle taille avec mon joli teint clair sans produits éclaircissants.
Ma sœur, ma petite sœur dormait pour ne pas dire ronflait auprès de moi. Elle, je la détestais encore plus, dans la pauvreté dans laquelle nous étions, elle n’a rien trouvé de mieux à faire que de se faire engrosser par un mécanicien du quartier. Il y a des gens qui n’ont vraiment pas d’ambition. Si elle veut finir ses jours à vendre comme elle le fait au bord de la route c’est bien pour elle.
Le matin est arrivé très vite et c’est avec peine que je suis allée puiser l’eau pour ma toilette. Une fois terminée, je me suis assise devant la porte comme à mon habitude pour attendre je ne sais quoi.
Mam : Élisa, tu fais quoi dehors ?
Moi : m’asseoir dehors encore c’est un problème ? qu’il y a la place dedans ?
Mam : humm… va au moins aider ta sœur à vendre un peu
Moi : on a vu ça où ?
Je me suis levée la laissant la. Que moi j’aille aider quelqu’un au bord de la route ? matin j’ai cherché qui et on vient me provoquer. Elles m’énervent toutes dans cette famille. J’ai suivis les cours jusqu’en terminale. J’ai décroché le bac et maman ne pouvait plus payer pour les études. De toutes les manières, même si je continuais, le travail je n’allais pas l’avoir car on sait tous que ce sont les relations qui parlent.
J’étais là à me manucurer les ongles quand ma copine Thérèse est passée
Tété : ma copine, je te dis qu’on est dans ce quartier on dort oh !
Moi : comment ça ?
Tété : tu te rappelles de Sandrine ?
Moi : oui elle a disparu depuis un moment là
Tété : tchooo, figure-toi qu’elle se mari bientôt avec un riche de la place ooooh
Moi : noooooon tu joues !
Tété : je joue non attends
Elle a fait sortir l’invitation de la Sandrine en question. Quand je vous dis que les filles dehors on de la chance, c’est nous les gars nous montent sans payer.
Tété : en tout cas je lui ai demande une invitation
Au mariage de Sandrine je vous dis qu’il y avait tout le gratin d’Abidjan. Des gens avec de grosses Mercedes, des habits sophistiqués. Ils y avaient des tissus que je n’avais jamais vus au paravent. Heureusement que j’ai tout misé pour être encore plus belle pour ce jour. Nous nous sommes bien amusée et en sortant de la j’ai eue la chance de me faire draguer par un de ces personnages. Il s’appelait Emeric. Le peu de temps que notre relation a duré, j’ai vécu à l’aise oh. J’ai même troque la natte pour un matelas confortable sur lequel ma sœur posait son gros ventre. Ça s’est seulement gâté le jour où il a décidé de me déposer à la maison.
Em : c’est ici que tu habites ?
Moi : oui pourquoi ?
Em (dégouté) : dans ce taudis-là ?
Moi : oh ! c’est comment que tu me parles comme ça ?
Em : je pensais que tu étais de mon monde ! mais regarde moi ça, je n’ai jamais vu un coin aussi sal de toute ma vie. Pardon descend vite de ma voiture, je ne veux plus avoir à faire a toi.
Je ne pouvais même plus parler tellement j’étais étonnée par ce qu’il disait. Il a démarré en trombes. Je suis restée au bord de la route à regarder sa voiture se perdre dans l’horizon et c’est en colère que j’ai regagné notre cabane. Maman était assise avec ma sœur.
Moi : c’est à cause de toi tout ça !
Mam : c’est quoi encore ?
Moi : je te déteste. Je déteste cette pauvreté dans laquelle tu nous fais vivre !
Mam : Elisabeth tu me parles comme ça que c’est quoi le problème
Moi : ne me demande plus jamais ça ! j’ai été humiliée parce que je vis dans ce maudit quartier. Il m’a jetée comme un vulgaire sac de patates
Mam : si c’est pour ta situation qu’il te jette alors il ne t’a jamais aimée
Moi : c’est toi qui connaît l’amour c’est pour ça que je ne connais pas mon père et que tu es célibataire depuis que je te connais
Maman m’a filé une de ces gifles dont je me rappelle jusqu’aujourd’hui. Des ce moment je savais que je devais quitter ce quartier et faire comme si ce pan de ma vie n’avait jamais existé au paravent.
Thérèse et moi avions commencé par faire de petits boulots et nous avons pris un appartement toutes les deux. Les samedis nous fréquentions les endroits class de la place pour espérer tomber sur un bon parti. C’est dans un de ces endroits que j’ai rencontré mon actuel mari.
Quand il a parlé mariage j’ai sauté de joie. Il a demande à voir mes parents mais je ne voulais pas que ce qui s’était passe avec Emeric se reproduise j’ai donc joué la carte de celle qui a perdu ses parents et s’est retrouvée livrée a elle même. Le jour de mon mariage, seule Thérèse représentait mon côté, j’ai descendu l’allée aux bras du père de mon mari.
C’est seulement après mon mariage que je suis retournée voir ma mère et ma sœur qui étaient toujours dans ce taudis. J’étais désormais habituée à la classe donc revenir dans cette saleté me démangeait tout le corps.
Quand ma mère m’a vue elle s’est empressée de venir vers moi et de me palper de partout.
Mam : oh Seigneur merci ! tu es en vie Elisa ! si tu savais combien de fois j’avais prié pour te revoir un jour
Moi : je peux rentrer au moins ?
Je ne tenais pas à ce que quelqu’un me reconnaisse et que ça arrive aux oreilles de mon mari. La maison n’avait pas du tout changé, toujours la même chose. Je ne voyais pas ma sœur
Moi : Anne est où ?
Mam : oh depuis qu’elle a accouché, elle est chez son mari a koumassi tu vois vers le grand carrefour
Moi : ok
Mam : tu portes une alliance !
Moi : oui maman, je suis mariée
Mam : comment ça mariée ?
Moi : mariée tout simplement que veux-tu que j’ajoute ?
Mam : tu es mariée a quelqu’un sans que la famille ne le connaisse ?
Moi : pour qu’il sache que vous êtes pauvres ?
Mam : Elisa c’est quoi ton problème ? tu as honte de nous ?
Moi : tout a fait maman ! maintenant je vis la vie que je devais vivre
J’ai fouillé dans mon sac et j’ai fais sortir une enveloppe
Moi : voici 2 millions, tu peux garder ça sur toi si tu as besoin de quelque chose mon numéro est dans l’enveloppe appelle moi
Mam : tu peux retourner avec ton argent Elisa et soit en sure que nous ne t’appellerons jamais
Moi : ça ne sert à rien de jouer la fière maman
Mam : Elisa sors d’ici avec ton argent, si tu veux ne reviens jamais mais sache que le passé rattrape toujours.
Qu’elle garde ses proverbes, j’ai ramasse mon enveloppe et je suis sortie de la. J’ai rangé cet épisode de ma vie bien loin pour l’oublier complètement. Les pauvres quand on veut les aider c’est eux qui savent se montrer fières.
Les années qui ont suivis, j’accouchais de mon premier fils, ensuite c’était Stéphanie et pour finir Coralie. Je ne manquais de rien. Après la naissance de Coralie, j’ai revue ma sœur Anne car ma mère avait rendu l’âme.
Je vivais dans l’opulence, aucun souci à me faire jusqu'à ce que Coralie décide de me faire avoir des cheveux blancs. Dès qu’elle nous a présenté ce Chris si pauvre je me suis braquée car jamais un me mes enfants ne côtoiera ce qu’on appelle la misère. J’ai connu ça et franchement je n’en veux plus.
J’ai convaincu mon mari de la faire épouser Roland mais voilà que la bonne fille se faisait monter par ce pauvre jusqu'à prendre une grossesse. J’ai réglé la situation mais je savais que si l’enfant restait à ses cotés elle ne l’oublierait jamais alors avant d’arriver à la maternité, je lui ai fait boire une tisane qui l’a endormie et les médecins ont été obligés de lui faire une césarienne. Je m’étais déjà arrangée avec une infirmière pour qu’elle me garde le corps d’un enfant mort-né.
J’ai pris celui de Coralie que j’ai confié à Karine, la fille de Anne jusqu’aujourd’hui
… Coralie …
Maman vient de finir son récit, je pleurais à chaude larmes. Je pensais avoir vue toutes les faces de maman mais la c’est juste horrible. Me priver de ma fille pendant trois années ! me faire croire qu’elle est morte et me laisser la pleurer chaque année lors de son anniversaire, on a vu ça où ?
Mam : je te demande pardon Coralie, je ne sais pas ce qui m’a pris
Je me suis approchée tout doucement de la petite, ma fille et j’ai voulu la prendre dans mes bras. Elle s’est cachée derrière la jeune fille et a refusé de venir vers moi. C’est seulement à ce moment la que j’ai éclaté laissant sortir toute la colère en moi.
Moi : TU ES CONTENTE DE CE QUE TU AS FAIT ? BRAVO TU AS REUSSI, PAR TA FAUTE MA FILLE NE ME CONNAIT PAS. TU AS VOLÉ TROIS ANNEES PENDANT LESQUELLES J’AURAIS PU ETRE PRESENTE POUR ELLE. TU M’AS PRIVEE DU BONHEUR DE LA VOIR GRANDIR COMME TU NOUS A VU GRANDIR
Mam : je m’excuse Coralie. Tu as raison sur toute la ligne
Moi : TU VEUX QUE JE FASSE QUOI DE TES EXCUSES. AUJOURD’HUI MA FILLE NE ME CONNAIT PAS, ELLE REFUSE QUE JE LA TOUCHE. COMMENT TU PEUX ETRE AUSSI MAUVAISE ? JE T’AI FAIT QUOI POUR MERITER CA ?
Papa : calme toi Coralie, nous sommes tous choqués et moi encore plus. Après combien d’années, je me rends compte que je n’ai jamais réellement connu celle que j’appelle femme. Elisabeth tu dois être sérieusement malade pour aller jusqu'à faire passer ta petite fille pour morte. Je me demande si ce mariage en vaut toujours la peine
Mam : je t’en supplie ne dis pas ça, tu sais que je t’aime réellement, ne remet pas en cause notre mariage.
De mon côté je me suis juste écroulée pleurant tout mon soul. Il n’y a pas plus grande douleur que d’être privée de son droit de mère. Loïc regardait maman vraiment abattu tandis que Sandra s’évertuait à me réconforter.
Chris s’est levé à son tour et il est venu vers moi. Sandra s’est écartée et il m’a prise dans ses bras. J’ai ressenti une chaleur soudaine ainsi qu’un bien être indescriptible.
… Chris …
Je n’arrive pas à comprendre comment une femme, une mère peut être mauvaise au point de faire du mal à son propre sang. Je regardais la petite et je n’avais pas de doutes quant au fait d’être son père. Elle me ressemble tellement mais a les cheveux de sa mère. Malgré la gravite de la situation je ne pu m’empêcher de me dire que j’ai fais du bon boulot. Ça c’est sans le vouloir que la petite me ressemble comme ça, c’est que le jour je vais m’appliquer aucun de mes futurs enfants ne ressembleront à Coralie hein… enfin je veux dire Floriane.
Voir Coralie pleurer me fendait l’âme. J’imagine très bien sa douleur, c’est elle qui a poussé cet enfant. Je me suis levé pour me diriger vers elle et je l’ai serré tout contre moi. A ce moment précis tous ces souvenirs, tous ces moments qu’on a eu à partager ont fait un boum dans ma tête. Elle me manque ma Coralie, si seulement il n’y avait pas eu toutes ces péripéties !
Moi : chuuuut calme toi ça va aller
Co : ma fille…notre fille ne nous connaît pas
Moi : l’essentiel c’est qu’elle soit la maintenant, on rattrapera tout ce temps perdu, tu verras ça ira.
Elle s’est blottie contre moi, je sentais ses larmes me mouiller la chemise
J’ai demande à ce que nous quittions cet environnement pour chez Sandra, il y a trop de tensions par ici. Une fois chez elle…
Moi : Karine c’est ça ?
Ka : oui
Moi : vous lui avez donné quel nom à la petite ?
Ka : lyah mais elle n’a pas d’extrait de naissance hein
Co : eeeeeh maman m’a tuée, elle m’a achevée snif
Moi : chérie…euh Coralie calme toi. Ça ne sert a rien de pleurer
La petite était sur les pieds de la Karine en question, il fallait que j’ai une approche.
Moi : lyah ?
Elle s’est tournée vers moi en me regardant avec ses jolis yeux
Moi : tu viens dans mes bras s’il te plait ?
Elle a regardé sa tante
Ka : lyah c’est papa !
La petite a ouvert ses bras et je l’ai prise à mon tour. Ce que j’ai ressenti à ce moment je ne saurais comment le décrire ! c’était si fort, si magique, si doux. C’est ma fille, j’ai ma fille dans les bras. Coralie nous regardait avec des yeux remplis de larmes.
Moi : lyah tu vas chez maman ?
Lyah : Mama ?
Moi : oui chez maman.
Ka : lyah je t’avais dit qu’on venait chez ta maman non !
Elle s’est mise à bouger et je l’ai passée a Coralie. C’était tellement beau à voir. Lyah a passé ses petites mains sur le visage de Coralie pendant qu’elle répétait a plusieurs reprises, Mama
Coralie (en pleurs) : oui bébé, c’est maman. Tu es avec moi maintenant personne ne nous séparera à nouveau