Partie 36 : La décision

Write by Mayei

…Uriel… 

Ça fait un bon bout de temps que ma vie a radicalement changé, pour le meilleur bien sûr. J’ai déménagé de mon ancienne maison et ma voiture a été changée. Je ne roule plus dans ce tas de ferraille que j’aimais bien pourtant ! Je me rappelle encore de cette joie qui habitât ma mère lorsqu’elle fut mise au courant de ce nouvel emploi. Elle n’a pas manqué de rajouter cette phrase : « c’est peut-être mieux que cette Tisha s’en soit allée ! C’est sûrement elle qui te bloquait ta chance »

Sacrée maman ! 

Je croise constamment Audrey qui aussi travail dans la banque, c’est normal plus qu’elle appartient à son père, il ne faut pas oublier qu’elle a les diplômes pour. Nous nous entendons plutôt bien. Nous avons plusieurs fois déjeuné ou diné ensemble. Elle est d’une excellente compagnie et sait tenir une conversation sans que l’ennuie ne s’impose. Ce qui me plait par-dessus tout est sa simplicité. Elle n’est pas du genre à s’alourdir de superflus. 

Toc toc toc ! 

Je lève ma tête pour savoir qui frappe à la porte de mon bureau et tombe sur Audrey. 

Audrey : tu es encore là ? Il est (regardant sa montre) waouh 20 heures moins 15

Je regardais ma montre à mon tout pour m’assurer que c’était bel et bien l’heure.

Moi : c’est fou comme le temps passe vite quand tu as toute une pile de dossier à examiner. 

Audrey : mais là il faut songer à rentrer. 

Moi : tu as tout à fait raison et je le ferai

Audrey : je t’attends alors. Je suis sûre que si je tourne les talons maintenant tu feras tout autre chose que rentrer chez toi. 

Elle m’arrache un sourire car elle avait vu juste. J’allais tout simplement continuer sur ma lancée. Je n’ai absolument rien à faire à la maison, personne qui ne m’attend donc pourquoi m’atteler à y aller ? 

Sous le regard déterminé de Audrey, je range mon bureau, met tout à sa place et récupère ma veste ainsi que mes clés. Mon téléphone se met à sonner, je le sors de ma poche et constate que c’est un appel de Stella ! je me contentais de rejeter l’appelle avant de reconcentrer toute mon attention sur Audrey.

Moi : nous pouvons y aller 

Audrey : bien 

Elle tourne les talons et je ne peux m’empêcher de loucher sur son joli postérieur rebondi qui est confiné dans cette jolie jupe tailleur. J’ai du mal à comprendre comment sa taille peut être aussi minuscule pour déboucher sur un fessier aussi volumineux. Je pèse même mes mots, j’aurais aimé pouvoir prêter mes yeux pour que cela se voit ! Je secoue la tête et me sors tout ça de la tête. Nous prenons l’ascenseur qui nous conduit au parking sous terrain. 

Je l’accompagne d’abord à sa voiture. 

Moi (refermant sa portière) : passe une belle nuit 

Audrey : toi aussi 

Elle tire sur la ceinture qui passe entre ses deux seins ronds et qui ont l’air si juteux. Merde ! qu’est ce qui m’arrive ce soir ? Je ne sais pas pourquoi je ne fais que penser à ça. Le bruit que fait le moteur de sa voiture me ramène sur terre ! 

Moi : qu’est-ce qui ne va pas ?

Audrey : elle refuse de démarrer 

Moi : essaie encore une fois ! 

Même constat ! Je lui demande s’ouvrir le capot de la voiture et essaie de voir ce qui serait à la base de ce problème mais rien. 

Moi : je crois qu’il va falloir voir un mécanicien. Ce serait mieux de laisser la voiture ici et demain faire ce qu’il y a à faire. 

Audrey : en voilà une mauvaise façon de finir sa soirée. 

Moi (ouvrant la portière) : mais non ! Viens je te dépose 

Audrey : mais non ! Je prendrai un taxi ne t’inquiètes pas pour moi !

Moi : je n’ai rien entendu 

Elle a fini par capituler. J’ai laissé des instructions au gardien afin qu’il fasse attention à la voiture et j’ai démarré en suivant ses indications pour me rendre chez elle. Ce n’était pas loin de chez moi en plus. J’ai garé devant son portail. 

Moi : nous y sommes !

Audrey : merci énormément...

Moi : il n’y a pas de quoi ! ce fut un plaisir pour moi

Audrey : oh que si ! Tu es mon ange gardien 

Je fus surpris de l’entendre dire ça et arquais un sourcil montrant que je ne comprenais pas le pourquoi d’un tel attribut. 

Audrey : la première fois que nous nous rencontrions (pause) tu me sauvais d’une situation vraiment traumatisante et aujourd’hui encore tu me sauve d’une situation complexe en me ramenant à la maison. 

Moi : ... ... ...

Je ne sais quoi dire suite à cela. Nous nous regardons dans les yeux et l’atmosphère de la voiture change soudainement. J’avais l’impression qu’elle était chargée en émotion et en électricité. Elle finit par détourner son regard un instant alors que je ne bouge aucunement.

Audrey (me regardant à nouveau) : tu ne veux pas rentrer ?

Le ton qu’elle avait employé relevait plus d’une grande envie que toute autre chose alors je me voyais mal refuser. Nous quittions tous les deux la voiture et elle ouvrit son portail. Encore une fois, tout était simple dans cette maison mais surtout très propre. Tout était rangé à sa place. C’était rein comparé à ma maison qui avait besoin des services d’une dame de ménage pour avoir cet aspect. 

Audrey : je te sers quelque chose à boire ? Un martini ? 

Moi : de l’eau ça ira merci !

Elle revint avec de l’eau dans une belle carafe et un verre. Elle me servit et s’excusa un instant. J’en profitais pour continuer mon inspection. Elle revint plus tard débarrassée de sa tenue de travail. Elle portait une robe simple qui lui collait à la peau. Mon cœur fit un bond, un bond qu’il n’avait plus fait depuis Tisha. 

Elle ne portait pas de soutien et ses seins d’une rondeur parfaite pointaient avec une telle insolence ! Elle portait ses cheveux au vent ce qui était différent de ce chignon strict qu’elle faisait à chaque fois pour le boulot. Elle était tout simplement belle, sans artifice.

Audrey : tu as faim ? Je vais préparer quelque chose 

Moi : tu es belle Audrey !

Je me surpris d’entendre cette phrase sortir de ma bouche. Je pensais la dire uniquement que dans ma tête. 

Audrey : merci...c’est...c’est gentil !

Moi : tu devrais plus souvent porter tes cheveux au vent de cette manière 

Audrey : tu veux dire que mes chignons sont de mauvais goût ?

Moi : euh...non ce n’est pas...

Audrey (éclatant de rire) : je te taquine ! Tu veux manger quelque chose de spécial ?

Moi : ne te déranges pas pour moi ! On peut commander une pizza et se la faire livrer, pourquoi pas ?

Audrey (souriante) : et comme par hasard j’ai une folle envie de pizza ! Va pour la pizza 

Elle se renversa un peu de vin dans son verre à elle et pris place près de moi en mettant ses pieds dans le fauteuil qu’elle recouvrait avec sa robe avant de mettre la télévision en marche. Je la regardais à la volée pour ne pas qu’elle remarque quoi que ce soit et je suivais la trajectoire de son verre qu’elle porte délicatement jusqu’à ses lèvres charnues. Elle les ouvre délicatement et prend une gorgée en fermant les yeux et en poussant un petit gémissement de satisfaction. Ce geste si anodin réveille pourtant certaines sensations en moi. Je me racle la gorge ce qui lui fait ouvrir les yeux.

Moi (touchant son front) : d’où te vient cette cicatrice ?

Audrey (amusée) : oh celle la ! (Posant son verre) j’étais une sacrée bandite quand j’étais enfant. Je me suis fait ça en jouant à la cour de récré. Je courrais un peu partout et j’ai glissé résultat une ouverture qu’on a dû recoudre. Et pas qu’une fois pour être précise. J’ai donné du fil à retorde à ma mère 

Moi : à te voir comme ça on ne saurait deviner. 

Audrey (air coquin) : les apparences sont trompeuses.

Je ne sus pourquoi mais je saisis dans sa remarque qu’elle parlait de bien plus que de ce dont nous étions en train de parler sur le moment.

Audrey : Si tu te rends au groupe scolaire les mirabelles, tu n’auras qu’à dire Bouadi Anne-Audrey et tout le monde te parlera de mes frasques. Même les maitresses qui ne m’ont pas eue.

Moi : les mirabelles ?

Audrey : oui !

Moi : j’y ai aussi fait mon primaire ! 

Audrey (surprise ) : ah oui ! 

Nous avons poursuivi la discussion en nous trouvant énormément de points communs. Nous avons fait les mêmes écoles ce qui m’étonne car je ne l’ai jamais croisée et encore c’étaient des écoles modestes pour une telle famille. Nous avons dégusté la pizza avec appétit et terminé avec un bon café. 

Moi : je crois que je vais chercher à rentrer 

Audrey : ah oui ! Il y a boulot demain

Moi : je ne te le fais pas dire 

Audrey : je te raccompagne 

Elle voulut se mettre debout mais l’un de ses pieds resta coincé dans sa robe et elle manqua de se retrouver à même le sol. Je la rattrapais de justesse. 

Moi (la regardant dans les yeux) : ça va ?

Audrey : oui 

Je la tins toujours fermement et pus sentir sa peau douce telle de la soie. C’était la première fois qu’il y avait une telle proximité entre nous et cette même atmosphère qui régnait dans la voiture repris place. 

Moi (lui caressant la joue) : tu devrais faire plus attention !

Pour toute réponse elle ferma les yeux et approcha ses lèvres. Je n’allais pas détourner la face puisque depuis le début de la soirée, je ne pensais qu’à ça. Je lui suçais la lèvre inférieure avant de lécher sa langue et entamer franchement ce baiser si savoureux. Elle resserra ses bras autour de mon cou et le baiser se fit encore plus approfondi jusqu’à ce qu’elle se retire. 

Audrey : je...su...je suis désolée (se cachant le visage) je suis désolée 

Moi : pourquoi ? Je l’ai voulu toute la soirée ce baiser et je peux t’assurer que je ne suis pas déçu 

Audrey : je devais te raccompagner...

Moi : pas de soucis 

Elle m’accompagne jusqu’à la porte et sans qu’elle ne s’y attende, je la saisis par la hanche et me mis à l’embrasser de nouveau. Elle ne me rejetta pas et participa pleinement à ce baiser jusqu’à ce qu’à bout de souffle nous y mettions un terme. 

Moi : dors bien Drey 

Audrey : dors bien Uriel 

Elle referma le portail et je rejoignais ma voiture. Je réalisais encore ce qui venait de se passer et démarrais jusqu’à chez moi. Ma nuit fut plus douce que d’habitude et c’est avec excitation que je me préparais pour ma nouvelle journée de travail. 

J’étais à mon bureau lorsque Audrey arriva dans un pantalon qui me coupa le souffle encore une fois. Elle avait lâché ses cheveux, ce qui m’arracha un sourire. Je vois qu’elle a pris en considération ma remarque de la veille.

Nos regards se croisaient une seconde et elle détourna son regard aussi vite. Elle ne va quand même pas me dire qu’elle est gênée ! Elle s’arrêtait pourtant chaque matin pour me saluer avant de se rendre à son bureau. Aujourd’hui je crois que ce sera l’inverse ! 

J’ai quitté mon fauteuil pour me rendre à son bureau. Elle n’était même pas encore assise. 

Audrey (me voyant) : Uriel ?

Moi (refermant la porte derrière moi) : comment tu vas Audrey ? Tu ne t’es pas arrêtée à mon bureau aujourd’hui !

Audrey : ... ... 

Moi : tu regrettes ce qui s’est passé hier ?

Audrey : ... ...

Moi : parle s’il te plaît ! Je ne veux pas être le seul à avoir apprécié 

Audrey : ce n’est pas tous les jours que je me présente comme une fille aussi facile !

Moi : facile ? Facile parce que nous nous sommes embrassés ?

Audrey : ... ...

Je m’approchais d’elle et lui caressais les cheveux. 

Moi : tu as laissé tes cheveux. Je ne pensais pas pouvoir dire ça aussitôt mais je me sens bien avec toi. Je sors d’une relation qui m’a laissé un goût amer mais c’est comme si avec toi tout est différent. Je ne me voyais plus dans une quelconque relation ou du moins pas pour le moment mais notre petite soirée d’hier me fait changer d’avis. Je ne suis pas du genre à fuir devant une situation et je dis toujours ce que je pense donc voilà un peu...la balle est dans ton camp 

Audrey : ... ... 

J’étais un peu déçu qu’elle me réponde avec un silence. 

Moi (m’en allant) : on se dit à tout à l’heure dans ce cas

J’avais la main sur la poignée de la porte prêt à l’ouvrir 

Audrey : Uriel !

Moi : oui ?

Audrey : tu m’as plu depuis la soirée du dîner 

Un large sourire se dessina sur mes lèvres. 

...Djénéba...

Je fini d’attacher mon foulard, mets mes parures sans oublier de prendre mon sac de marque puis retrouve mes amies assises au salon. 

Fatima : ah oui ! Ça c’est la femme de Abdoul !

Moi : en effet 

Mariam éclata de rire. Nous devons nous rendre à un mariage pour lequel je suis la marraine. J’ai prévu à cet effet une grosse enveloppe que j’utiliserai pour la griotte car lors de ce genre d’événement il ne faut pas s’attirer la honte. Cet argent vient de mon compte, c’est mon propre argent que je gagne à la sueur de mon front avec mon commerce de pagne. Il ne fallait pas qu’un quelconque parent de Abdoul aille raconter que c’est l’argent de leur fils que j’utilise à tout va !

Nous montons à bord de ma voiture. Mariam commence déjà avec les chants. 

Fatima : je n’arrive pas à croire que Ramatou va finalement se marier. 

Moi : c’est vrai qu’elle a quand même galéré hein. Nous sommes de la même promotion et nous sommes toutes mariées avec au moins deux enfants ! 

Mariam : j’ai cru entendre dire que c’était une affaire de génie ! Il ne voulait pas la laisser malgré tous les sacrifices. Il ne voulait pas perdre une femme aussi claire selon ce que j’ai entendu. 

J’éclatais de rire face à une explication aussi loufoque. Nous sommes en quelle année et les gens arrivent côte à croire à ce genre de trucs ? Sans gêne, on parle de génie. Non mais puis quoi encore. Elle n’avait tout juste pas trouvé le bon, maintenant c’est fait et c’est le plus important.

Mariam : Djeny, regarde, regarde là-bas c’est la fille que nous avons corrigée la dernière fois. 

Je tourne ma tête de façon furtive et aperçois Charlène. Mon cœur se met à battre rapidement mais je ne le laisse pas transparaitre pour ne pas attirer l’attention de mes amies. Je participe à leur moquerie. Elles ne savent pas que la mère de cette dernière a une fois porté une plainte contre moi. Ce sont mes amies mais elles sont quand même pipelettes sur les bords et j’évite de leur dire certaines choses pour ne pas retrouver mon nom un peu partout. Je prie pour que le feu rouge vire rapidement au vert. Une fois que c’est fait je peux aisément souffler. 

Nous continuons notre route jusqu’à la cérémonie. Dès que nous mettons le pied dehors, la griotte qui nous reconnaît se met à chanter nos louanges. Elle chante en langue mais ne peux traduire ainsi : « Djénéba femme battante, femme de Abdoul, mère de ses enfants » « Djénéba, femme forte, femme indépendante, femme intègre » et continue encore et encore et les atalaku doublent d’intensité quand je me mets à faire pleuvoir les billets de banque. 

Je m’éclipse un instant pour voir la mariée et lui souhaiter les vœux les meilleurs avant de lui glisser à elle aussi une belle enveloppe sans compter les cadeaux que j’ai envoyés avec moi. 

La fête a duré jusque tard dans la nuit et j’ai dû déposer mes amies avant de penser à rentrer. J’ai déposé Fatima en dernière position et en sortant de son quartier, une voiture a attiré mon attention d’autant plus que la plaque m’avait l’air familière. C’était la plaque de ma deuxième voiture pourtant c’était une femme que je ne connaissais pas qui la garait devant sa maison. Je restais pensive jusqu’à rejoindre la maison. 

Je garais et remarquais que la prado manquait effectivement. Je sentais l’énervement me gagner, il n’avait tout de même pas osé. Je ne voulais pas tirer de conclusion hâtive donc me contentais de rentrer au salon, trouvant un Abdoul assis devant la télévision. 

Abdoul : ça a été le mariage 

Moi : super ! Mais je n’ai pas ma voiture, la prado !

Abdoul : oh, je suis sorti avec elle ce matin et j’ai eu un problème. Elle est chez le mécanicien, un souci de moteur 

Moi : ok...je monte prendre une douche 

Il mentait de sang froid avec une telle dextérité, sans même bouger les cils. Le mécanicien avait maintenant une grosse paire de seins et de fesses ! Il fait comme s’il ne me connaît pas ! il sait que lorsque je m’énerve, je démarre au quart de tour ! Et si je demandais à Fatima de mener son enquête plus que la fille en question est dans son quartier ! Non, je ne veux pas entendre d’autres commentaires encore sur mon couple.

Je mis du temps sous la douche à penser à toutes les éventualités et surtout que faire. Abdoul ronflait déjà quand je revins dans la chambre. Il a sûrement dû baiser cette pute pour être aussi fatigué. Je tirais ma main pour prendre son téléphone qui était de son côté du lit. Il n’y avait rien dans son journal d’appel tout comme dans ses messages.

Le salop ! Il avait tout supprimé. Je continuais ma fouille jusqu’à dans son WhatsApp. Rien de suspect également. J’étais sur le point d’abandonner lorsqu’une notification apparue. Le numéro n’était pas enregistré. J’ouvris sans ménagement et sans scrupule.

« As-tu aimé les vidéos ?» 

Ma tension monta automatiquement. Je soufflais pour me calmer. J’allais encore me jouer d’une autre voleuse de mari, comme je m’étais jouée de Charlène. 

Moi « j’ai reçu mais ma femme était dans les parages. Du coup j’ai effacé sans pouvoir regarder. Peux-tu me les ramener s’il te plaît » 

Je crois que je n’aurais jamais dû demander ça. Je me mis la main sur la bouche en regardant la vidéo. Comment une femme réussit-elle à écarter aussi largement et grandement ses jambes ? Elle se touche elle-même en gémissant comme une folle. C’est donc ça que fait Abdoul à ses heures perdues ? C’est ce genre de saletés qui l’attirent ? Je me suis transférée la vidéo avant d’effacer la conversation. 

Je me rappelais immédiatement du string sous le matelas. Et si c’était la même fille ? J’ai sorti le string que j’avais gardé pour je ne sais quelle raison et pris la photo pour la lui envoyer. 

« C’est maintenant que tu trouves mon cadeau, ta femme ne fait pas le ménage ou quoi »

J’en étais sure ! Je le savais. Je bloquais ces larmes qui menaçaient de couler et me glissais sous les draps. 

Le lendemain je fis le petit déjeuner pour mon mari et mes enfants comme s’il ne s’était rien passé il y a quelques heures. Je confiais les enfants à la fille de ménage et sortis vaquer à mes occupations. Je revins avec une société de sécurité pour installer des camera un peu partout et surtout dans notre chambre à des endroits cachés. Si Abdoul pense qu’il va continuer à se foutre de ma gueule il a mentis. 

Le soir à son arrivée, je l’accueilli avec une bassine d’eau chaude dans laquelle je trempais ses pieds et me mis à le masser.

Abdoul : ça fait un grand bien 

Moi : contente que tu aimes. Au fait je voulais te prévenir que j’irai certainement au Ghana dans deux jours pour ravitailler mon magasin 

Abdoul : ok pas de soucis ! Mais et les enfants ?

Moi : j’ai déjà arrangé avec ma mère, ils resteront avec elle. La fille de ménage ira aussi avec eux pour aider maman 

Abdoul : ok pas de soucis 

Cette nuit-là il me fit l’amour avec beaucoup d’entrain surement heureux de savoir qu’il pourra ramener sa maîtresse aux talents de contorsionniste dans notre lit.

...Cyrah Elloh !...

Beurk...beurk...beurk.

Hakeen (maintenant mes cheveux) : ça va ?

Je bouge la tête en signe de non et continue à vomir tout ce que j’ai pu manger la veille. Lorsque c’est enfin fini, je m’assois à même le sol, complètement vidée de mes forces. 

Hakeen en profite pour prendre la serviette qu’il mouille au passage et m’essuie le visage. Il retire ensuite mes vêtements et me passe sous la douche. Je le laisse faire sans broncher. Il finit par m’essuyer le corps et me coucher dans le lit. Si j’avais su qu’être enceinte rendait aussi raplapla, j’allais réfléchir à deux fois avant de sauter comme une folle. 

Hakeen (la tête sur mon ventre) : et si on laissait maman se reposer un peu.

Je ne pus m’empêcher de sourire après sa phrase.

Hakeen : je vais demander à ce qu’on te monte la nourriture ici

Moi (mine de dégoût) : je n’ai pas faim ! 

Hakeen : il faut pourtant que tu te nourrisses et prennes des forces. 

Moi : il faut surtout que je me prépare pour t’accompagner régler cette affaire 

Hakeen : n’y pense même pas ! Tu n’as pas besoin de tout ce stress actuellement. 

Je le regardais comme s’il avait deux têtes et que c’était la première fois que je le constatais.

Moi : tu ne penses vraiment pas que je vais rester couchée ici et te laisser tout seul affronter ça 

Hakeen : il ça le falloir pourtant !

Moi (me levant) : c’est hors de question ! 

Hakeen : RESTE COUCHÉE CYRAH JE VAIS DEMANDER À CE QUON TE MONTE LA NOURRITURE

Je n’étais pas habituée à ce qu’il hausse le ton de cette manière avec moi du coup je suis restée tranquille sur le moment à le dévisager. 

Hakeen : je suis désolé d’avoir crié mais comprends que tu as besoin de calme. Tu n’es plus seule, il y’a le bébé à qui on doit penser et ce qui va se passer tout à l’heure sera tout sauf calme. Il faut éviter de t’exposer. 

D’une part je comprenais mais je voulais vraiment l’assister. Il sortit pour sûrement demander qu’on me fasse à manger. Il se sentait mieux, bien mieux depuis la dernière fois et c’est aujourd’hui que cette histoire doit être réglée. Je suis fatiguée, à chaque fois que nous venons par ici c’est pour des règlements de compte à n’en point finir. C’est harassant tout de même ! C’est Anne qui me portait ma nourriture !

Anne : tu n’as pas bonne mine 

Moi : la fatigue ! Il est où Hakeen ?

Anne : avec leur père ! Ils se sont tous enfermés

Moi : je vois ! Je ne pourrai pas être présente, s’il te plaît promets-moi d’être mes yeux là-bas 

Anne : si ce n’est que ça tu peux compter sur moi ! Je peux même la frapper si tu veux 

Moi : tu es folle 

C’est le cœur en miette que j’ai regardé Hakeen aller affronter cette histoire tout seul. Je suis restée avec nana qui était censée prendre soin de moi. Elle a passé tout son temps à me faire rire. 

...Ina Kwan...

Je me suis réveillée avec le sourire aux lèvres. C’est le grand jour aujourd’hui, je vais enfin avoir tout ce que je convoitais du plus profond de mon cœur : Hakeen Fanti. 

Je me suis dirigée sous la douche pour une bonne douche apaisante. Il m’en faut pour affronter cette journée qui ne sera pas de tout repos. Après mon bain je me tiens debout devant le miroir pour admirer mon beau visage ! 

« Aaaaaaaah »

Je criais en me mettant la main sur la poitrine. Seigneur ! J’ai...j’ai cru voir bonnie à la place de mon reflet dans le miroir. 

Avec la peur au ventre je m’avançais vers le miroir et son reflet y était toujours. 

Moi : bo...Bonnie !

Bonnie : je ne peux pas venir de façon physique au royaume mais j’ai mes tours. 

Moi : qu’est-ce que tu fais ici ?

Bonnie : je suis venue collecter mon dû  

Moi : ton dû ? De quoi parles-tu ?

Bonnie : souviens-toi lorsque je t’ai remis la potion. Je t’avais dit qu’un jour je viendrai chercher mon du 

Moi (agacée) : que veux-tu ?

Bonnie : ton ventre !

Moi : mon ventre ? hein ?

Bonnie : ta capacité à procréer 

Moi : mais ça ne va pas ? Jamais de la vie, jamais de la vie je ne ferai une chose pareille pour une potion qui n’a même pas marché en plus !

Bonnie : que tu as mal utilisée, nuance ! Le pacte était déjà scellé avant que la potion soit faite 

Moi : je m’en contre fiche, tu n’auras pas mon ventre vieille folle. Dégage espèce de sorcière !

Bonnie : tu l’auras voulu 

Non mais n’importe quoi ! Une potion que je n’ai même pas pu utiliser elle va se pointer devant moi et me sortir des âneries pareilles. 

Je passais ma robe lorsqu’on frappa à la porte. C’était une servante qui m’annonçait que mon père me demandait. Je lui intimais l’ordre de fermer ma fermeture éclair et je descends le retrouver.

Papa : nous allons être en retard 

Moi : de toutes les manières ça ne peut commencer sans moi 

Papa : tu me parles autrement jeune fille 

Moi (levant les yeux au ciel) : si tu le dis 

J’ai fait sortir la pâte que m’avait remise maman et la calais dans ma joue. Je ne devais sûrement pas l’avaler. Pas avant le moment venu ! C’est comme ça que nous rejoignions la place où tout le monde était déjà présent. Je sentais les regards en biais de la famille Fanti surtout de cette laide de Anne.

Je pris place en croisant mes pieds. Puis cet oracle d’une laideur affreuse approcha. Oui j’exagère mais il est laid. Et se mit à parler de je ne sais quoi puisque je l’écoutais d’une oreille distraite 

L’Oracle : Ina Kwan, déplace-toi jusqu’au milieu 

Ce que je fis.

Il me tendit une décoction dans une petite calebasse que j’étais sensée voire 

L’Oracle : bois le contenu ainsi nous saurons que tout ce qui sors de ta bouche n’est que pure vérité

Maman avait donc raison et cette pâte que j’avais dans la bouche devait être avalée avec la potion de l’Oracle pour en annuler les effets. Une fois tout le contenu ingurgité, je le lui tendis en me marrant intérieurement. Et ça se dit oracle du royaume, sensé nous protéger ou nous avertir en cas de grand danger !

L’Oracle : maintenant raconte-nous tout 

Je n’eus aucun mal à tout raconter comme la première fois, avec les mêmes points et les mêmes virgules. 

Rimê : où est donc passée la servante qui avait témoigné pour toi ?

Moi : pourquoi me poser cette question ? Elle est de votre maison ce n’est pas à moi de surveiller ses allées et venues 

Ma réponse souleva un bruit dans la foule. Je sais, je suis d’une impolitesse caractérisée.

Okou Fanti : Comment as-tu pus passer sans que quiconque ne s’en rende compte ?

Moi : tout simplement parce que votre servante sait comment avoir accès à votre maison sans se faire prendre par qui que ce soit.

On appela ensuite mon futur mari qui prit place. 

L’Oracle : Hakeen Fanti ! Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

Hakeen : pas grand-chose ! Vue que je ne rappelle de rien du tout. Tout ce dont j’en suis sûre c’est qu’avec toutes mes facultés en place je n’aurais jamais tenté quoi que ce soit sur la fille Kwan surtout que je venais ici pour mes fiançailles. 

Anne (toussant) : de bien lui dire 

Je lui lançais un regard mauvais qu’elle me rendait très bien ! Je ne la supporte pas celle là ! Encore moins que Cyrah. J’étais juste pressée que l’Oracle en vienne au fait puisque depuis Hakeen ne fait que dire qu’il ne se rappelle de rien. 

L’Oracle : Hakeen Fanti, la décision te revient ! Bien que tu ne te souviennes pas, Ina Kwan a ingurgité la potion qui était sensée lui serrer la gorge au moindre mensonge et ça n’a pas été le cas. Ce qui veut dire qu’il y a une part de vérité quelque part ! Trois choix se posent à toi, prendre Ina en mariage pour laver cet affront, être banni de cette contrée mais comme tu n’as pas encore d’enfants nés cette sanction ne s’étendra pas à eux et pour finir la mort.

J’avais déjà mon sourire aux lèvres ! 

Hakeen (regardant sa famille) : je ne me vois pas mourir pour quelque chose que je n’ai sûrement pas commis. Pour nous Fanti, la terre de nos ancêtres est d’une importance capitale. La terre représente ce que nous sommes, elle fait entièrement partie de nous. Mais aujourd’hui je me vois dans une situation saugrenue. Je vais devoir me séparer de cette terre qui m’a vu naître et grandir 

Time : nooooon !

Moi (me levant) : quoi ?

Non non non non ce n’est pas ce qui était prévu non et non. Il était censé m’épouser pas être banni. Les Fanti je restent pas loin de leurs terres 

Hakeen : je décide d’être banni 

Moi : noooooooon

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