Partie 47: La fin

Write by Mayei

…Naomie…

Depuis que j’ai été chassée de la maison je reste dernière pour la fermeture de la boutique et en profite pour y dormir sur un petit matelas que j’ai rapporté. Plus rien ne va et la nuit, c’est à peine si j’arrive à fermer les yeux car je ne fais que pleurer. Je n’ai plus rien même pour payer le loyer des boutiques. Le propriétaire est plusieurs fois passé pour réclamer son dus et à chaque fois j’ai créer des subterfuges pour qu’ils me laissent un peu plus de temps. Demain j’ai rendez-vous avec l’un d’entre eux et je sais déjà que cela va très mal se passer. Il faut que je leur dise la vérité et arrête de trouver des excuses à tout bout de champs.

Cette nuit encore je n’ai pas fermé les yeux. J’ai passé mon temps à faire mes calculs dans ce maudit cahier. Je barrais encore et encore à chaque fois que les comptes ne tombaient pas. À cette allure je serai dans les rues bientôt.

À cette pensée mes larmes ont resurgi. J’ai pleuré jusqu’au petit matin

L’une des filles : madame il n’y a plus rien dans le magasin

Moi : comment ça ?

Elle : il reste juste quelques sacs qui sont là depuis tellement longtemps. Les gens ne paient pas oh

Moi : ok

Elle : mais mada…

Moi : j’ai compris qu’est-ce que tu veux que je te dise encore ?

La deuxième s’est jointe à elle avec la mine boudeuse mais ne parlait pas pour autant.

Moi : qu’est-ce qu’il y’a ?

Elle : madame nous n’avons pas reçu notre paie et depuis ça traine.

Voilà une autre affaire encore.

Moi : depuis vous travaillez ici ai-je déjà manqué au paiement de votre salaire ? Comprenez que j’ai un léger contre temps et que je vous paierai dès que possible

Elle : hum madame nous on sait ce qui se passe oh. Il paraît que celui qui devait t’épouser a fuit avec tous tes biens et en plus c’est devant nous qu’on t’a arraché la voiture

Je suis restée silencieuse à l’écouter me verser tout ceci en plein visage. Je ne savais pas que les rumeurs allaient aussi vite. Et encore qui a commencé à faire tourner la nouvelle ? Même devant mes employées je ne peux plus garder la face. Comment vais-je faire avec tous ces problèmes qui commencent à me dépasser.

Elle : nous démissionnons car on sait qu’on ne sera pas payé. Le salaire de ce mois c’est mieux il faut le garder pour toi et te débrouiller.

L’autre : eh tout cas. Nous au moins on a un tout ou dormir au lieu de se serrer à l’arrière de la boutique chaque soir

Sa phrase ma mise hors de moi. Je ne concevais pas qu’elle puisse me parler ainsi.

Moi : SORTEZ D’ICI AU PLUS VITE. JE NE VEUX PLUS VOUS VOIR.

Elles ont pris leurs effets et ont quitté les lieux. Dans mon cœur je maudissais Evrard. C’est à cause de lui que je me retrouve dans un pétrin pareil. Je ne vois ni Le bout du tunnel ni par quel moyen je pourrai sortir de cette affaire. Tout ce que j’avais amassé, ma voiture, ma maison que Auguste avait mise en mon nom. Tout tout, j’ai tout perdu. Mon cœur était rempli d’amertume et je le maudissais tellement que je ne senti même pas mes larmes couler.

 

Je me levais pour signaler sur la porte que la boutique est fermée quand j’ai vu le propriétaire venir de loin. J’ai essayé de fuir mais c’était un peu trop tard.

 

Le propriétaire : tu comptais courir pour aller où comme ça ?

 

Moi : euh…je ne courrais pas

 

Le proprio : commence par me donner mon argent

 

Moi : c’est un peu serrer aujourd’hui. Les temps sont durs et les ventes faibles mais je te promets…

 

Le proprio : Naomie j’en ai marre de tes promesses en l’air. Tu penses que je ne suis pas au courant ? Tes filles m’ont fait le compte rendu donc tu sais quoi ? Tu vas prendre tes affaires et quitter les lieux. Je garde tous les sacs à l’intérieur pour me payer

 

Moi (à genou) : je vous en prie ne faite pas ça. Je trouverai une solution mais ne faites pas ça

 

C’est à peine s’il écoutait mes supplications. Il m’a tout simplement foutue à la porte, avec mes affaires que j’avais stockées à l’arrière de la boutique. C’est mieux pour moi si je ne fais même plus signe de vie dans la deuxième boutique. Je parie qu’eux aussi savent très bien ce qui se passe. Les gens me regardaient, des uns se moquaient et d’autres affichaient des mines tristes. Moi qui au paravent snobais les gens ici. Moi qui roulais dans les grosses voitures c’est à cela que je suis réduite ?

 

J’ai arrêté un taxi et j’ai chargé mes affaires à l’intérieur.

 

Le chauffeur : on va ou madame ?

 

Moi : anoumambo

 

C’était la seule option qui me restait. Me rendre Chez ma tante malgré la grosse honte qui m’habitera. Comment tout ceci a pu arriver en un si peu de temps ? Je jure que Evrard ne trouvera jamais la paix. Tout ce qu’il cherche, il ne l’aura jamais.

 

Moi : ça ira ici

 

Lui : d’accord.

 

Il m’a aidée à décharger mes affaires sous les regards curieux des gens. Je détestais ce quartier rempli de boue. Ce quartier tellement sale qu’il te donne envie de rendre. J’ai payé la course et je me suis dirigée vers la cour de ma tante.

 

Suzanne : c’est toi qui est venue en taxi ? (Regardant derrière moi) c’est pourquoi toutes ces affaires ? Tu viens faire un don ?

 

Moi : Tantine Suzanne je peux rester chez toi quelque temps ? J’ai eu des problèmes avec mon fiancé

 

Suzanne : oooooh ! (Frappant dans ses mains) quand on dit que les enfants peuvent courir mais ne savent pas se cacher. Rose oooooh rooooose tu es où viens

 

Rose est une copine de Suzanne. Elle m’énerve aussi cette femme à mettre sa bouche dans les affaires de tout le monde.

 

Rose : c’est comment suzi qu’est-ce qui se passe ?

 

Suzanne : regarde toi même ! Ce n’est pas cette fille qui est passée ici la dernière fois me regarder de haut parce qu’elle avait garé une grosse voiture blanche ?

 

Rose (me dévisageant) : on dirait que c’est elle mais comme je ne vois la voiture nulle part je ne suis pas trop sure

 

Les personnes qui se trouvaient là éclatèrent de rire alors que j’étais au bord des larmes, des larmes de frustration et d’impuissance face à cette situation

 

Moi : tante Suzanne dis moi si oui ou non je peux rester ?

 

Elle ignora ma question et continua dans son délire avec son amie

 

Suzanne : figures toi que son homme l’a laissée oh sûrement qu’il lui à retiré la voiture, c’est en taxi qu’elle est venue cette fois ci

 

Rose : et c’est chez toi qu’elle veut rester ?

 

Suzanne : c’est ce que j’ai entendu aussi

 

Depuis j’étais debout à les regarder faire leur cinéma

 

Suzanne : tu peux rester mais tu dormiras au salon car mon fils occupe la deuxième chambre.

 

Pouvais-je me plaindre ? La main qui demande est toujours en dessous.

 

La nuit tombée, son fils et elle n’ont pas manqué de me narguer avec des piques qui faisaient toutes aussi mal les unes que les autres. Mon cœur était gonflé et j’ai pris la résolution de vendre toutes choses de marque que j’avais pour me prendre ne serait-ce qu’un entré-couché le plus rapidement possible.

Les Péripéties de Mu...