Partie 49 : un deal
Write by labigsaphir
- Vraiment, dit Oan, j'ai l'impression que l'amour vous dérange.
- Huhum, Oan, je n'aime pas ça, tu comprends.
- Comment ça, tu n'aimes pas ça ? Mais à quoi jouez-vous tous les deux ?
- Au lieu de parler pour ne rien dire, tiens ton fiston.
- Waaaaah mon fils, tu as pris la laideur de ton père hein. Je t'assure que tu es très vilain.
- Ehhhh Oan, laisse mon fils tranquille, tu en veux, celle-là ?
- Aka fous-moi le camp, je discute avec mon petit.
- Ne lui dis donc pas que son père est laid.
- Est-ce alors faux ?
- Tchiiip ! Laisse, je mets nos valises dans le coffre. Tu pouvais quand même nous aider ou bien ?
- Que tu as les fesses et les seins ?
- Salopard !
- Oui, je sais que tu me supportes comme ça. Je t'aide que je vais me sucrer avec quoi ?
- Imbécile ! Remets-moi mon fils, ici.
- Pardon, il faut aller te muscler la bouche sur Louhann.
- Type, ne rigole pas avec ça... Je serais maintenant en train de réactiver les petites de Yaoundé.
- Remercie Louhann, elle t'a sauvé de la hernie. La mbinda( les rapports sexuels, argot camerounais) vous a même fait quoi ?
- C'est ce que tu dis un peu comme ça ?
- Mais dis-moi,
- Huhum. Nous étions ensemble chez Louhann , les derniers jours pour négocier ton voyage au Cameroun avec le petit ou bien ?
- C'est aussi ce que je wanda.
- Je croyais que vous aviez enfin trouvé un terrain d'entente.
- Moi aussi. Vraiment, le troisième pied nous fait souvent faire des choses.
- Ha ha ha ha ha Elric, le showman.
- Je t'assure, cette fille a le don de m'énerver.
BRRRR....BRRRRR.....BRRRRR....
- Oui, bébé...Tu es avec mes parents...ok, Non je les appellerais plus tard...Oui, Tu iras chez madame Minsem ? ...Pour quoi faire ? ...Humm. Je n'aime pas ça...j'aimerai te savoir en sécurité et donc savoir où tu es, à tout moment....Pourquoi insistes-tu ? Pourquoi voudrais-tu aller rester à l'hôtel alors que mes parents t'offrent l'hospitalité ?...Ok, à tout à l'heure.
- Elle veut aller à l'hôtel ?
- Oui.
- Et qu'est-ce qui te dérange ?
- Le fait de se retrouver seule dans un hôtel.
- Quoi ? Tu as peur qu'un autre ne la drague ?
- Mouff !
- L'amour, c'est quelque chose hein, elle a pris le cadenas et avalé.
- Krkrkrkrk laisse seulement.
- La petite-là t'a mangé le cerveau hein...Le saducteur tremble déjà comme sa go est loin.
- Dis donc, dépose-moi, tu ya(comprends, argot camerounais) nor ?
- Ha ha ha ha ha Ekric est amoureux.
- Pardon, doucement, ne blesse pas les oreilles de mon fils.
- Où va-ton maintenant ? Pardon dépêche-toi, je dois aller m'occuper des fesses et seins de ma go.
- Salopard !
- Allons chez Karaba ka sorcière.
- Carrément Karaba la sorcière ?
- Tu vois un autre nom ?
- Ha ha ha ha massa tes affaires sont toujours bizarres.
- Laisse seulement, certaines femmes rentrent dans ta vie et laisse seulement la poisse.
- Quand tu te sucrais sur elle, jusqu'à la présenter à tes parents, à quoi pensais-tu ?
- Hummm.
- C'est vous les moumous qui tremblez en écoutant « Diplôme » de Josey.
- Ga ga ga ga ga tu es malade. Tu fais comme si tu as déjà régulariser la situation de ta go.
- Où même ? Aka elle va attendre dis donc...Tu crois que je l'ai fidélisée, comment ? Si tu parviens à faire grimper une femme au rideau et lui accorder de l'attention, tu as déjà marqué des points et des plus importants.
- Humm.
- Que crois-tu ? Les femmes sont comme des radio-cassettes, elles parlent, parlent à croire qu'elles naissent toutes en parlant. Parfois quand je suis fatiguée de l'entendre bavarder, je réponds seulement par des « Huhum », « Ah bon ? », « tu crois ? » alors que j'ai juste envie de la tirer vers moi, la déshabiller et la fourrer.
- Eukieeee tu parles de ma BS ou bien ?
- Tchiiip ! Des fois, j'ai envie de lui dire « Tais-toi », humm.
- Krkrkrkrk j'imagine.
- C'est encore pire, lorsqu'elle vient de se coiffer.
- Ah bon ?
- Si je ne remarque pas dans l'heure et ne la complimente pas, c'est le « tourne-dos » que tu veux voir ?
- Krkrkkr elle te fait du chantage ?
- Sans ?
- Ga ga ga ga ga akieeuuuu les femmes vont nous rendre dingues.
- Massa il faut voir et sentir la force avec laquelle, elle balance mon pied gauche lorsque je frôle ses pieds.
- La rage ou bien ? Et comme tu es alors un nguéméman( un homme pauvre, argot camerounais) qui ne peut offrir une Bugatti à sa femme.
- Ha ha ha ha ha imbécile !
- Aka gare doucement, il ne faut pas blesser les oreilles de mon fils.
- C'est bon, allons-y.
Nous descendons de la voiture, prenons les bagages d'Alden et rentrons dans le bâtiment abritant le logement de Louhann.
TOC...TOC...TOC...
- C'est comment ? Vous en avez mis du temps, dit-elle en ouvrant la porte ; je vous assure que c'est une psychopathe, elle affiche un de ces sourires.
- Bonjour, fait Oan en entrant.
- Moi, je vais rester ici.
- Elric, toi aussi. Ce n'est pas à cause d'une petite blague que tu vas faire ta chochotte.
- Mbom( type, argot camerounais), entre, type.
- Ecoute ton ami, Elric. Nous sommes quand même les parents d'Alden. Passele-moi, s'il te plait.
- Wééééé il a pu voyager hein, il a quand meme vu Charles de Gaulle,. Mon fils, tu as percé, un vrai Biyo'o ; Je regarde Oan qui étouffe un rire, une vraie psychopathe.
- Faites comme chez vous, dis donc, nous invite Louhann ; je m'assieds sur une seule fesse.
- C'est comment ma BS ? Lui demande Oan avec un large sourire.
- Tout va pour le mieux ; elle a un regard coulant vers ma personne.
- Louhann, j'aimerais savoir.
- Avant de parler des vrais choses, si nous dînions ?
- Je n'ai pas faim, Louhann, arrête de te foutre de ma gueule !
- Doucement, il ne faut pas faire peur à notre fils.
- Elric, calme-toi, me glisse Oan.
- Je nous ai fait un ndomba de poisson dans les feuilles de bananiers comme au village.
- ....
- Ca sent bon, dis donc.
- Elric, je sais que tu aimes ça ; je me concentre sur la TV.
- Je promets que nous parlerons après avoir dîné.
Elle change le petit, lui donne le biberon avant le mettre au lit. Je me contente d'une orange et d'une pomme, même si j'ai faim. Oan et Louhann, font la conversation ; moi, je m'en fous à la limite. Lorsqu'ils ont terminé, ils me rejoignent au petit salon.
- Pourquoi ? Demandai-je en me tournant vers elle.
- C'était juste une blague, répond-elle en souriant.
- UNE BLAGUE ? UNE BLAGUE ? Sais-tu à combien s'élèvent les pénalités ?
- L'argent, ce n'est pas ce qui manque aux Biyo'o, à ce que je sache.
- Louhann, fais-je en soufflant, freinant l'envie que j'ai de la gifler. Louhann, nous ne parlons pas de mes parents ou de leur fortune mais plutôt de notre fils.
- Je sais, réplique-t-elle en détournant le regard.
- Mais Louhann, j'ai été des vôtres durant tout le processus. Pourquoi as-tu lancé cette procédure, et surtout sans le lui dire ?
- J'ai pensé que ce serait intéressant pour Elric, de comprendre ce que cela fait de se sentir impuissant.
- Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Nous avons pris le train, nous sommes rendus à l'aéroport ?
- Mais pourquoi as-tu accepté, alors que tu pouvais refuser depuis Limoges.
- Il fallait que Boyo'o comprenne et prenne de la graine. Nous ne sommes pas au Cameroun ici, il n'a pas tous les droits.
- Louhann, tu te rends compte qu'en m'empêchant d'aller au Cameroun avec l'enfant, je pourrais aussi en faire de même ?
- Je sais.
- Et cela ne te gêne pas ?
- ...
- Mes parents ont la possibilité de prendre l'avion pour voir leur fils, et toi ?
- Humm.
- Louhann, que veux-tu vraiment ? Intervient Oan.
- Qu'il me respecte et soit responsable.
- Qu'attends-tu vraiment de moi ?
- Tu ne peux pas me le donner, Elric.
- Tu ferais vraiment mieux de t'y faire.
- Elric, je ne suis pas née avec une cuillère en argent comme toi.
- Où est le rapport ?
- J'en viens, j'en viens.
- Dépêche-toi !
- Du calme, Elric, du calme ; je me maîtrise à cause d'Oan.
- Je disais donc que je ne suis pas née avec une cuillère en argent dans la bouche, comme toi. De plus, je n'ai pas eu la chance de rencontrer un ou une partenaire riche, comme Jeneya.
- Laisse ma copine en dehors de tout ça !
- Elric, tu pourrais encore aller au Cameroun, il suffirait de changer la date des billets, payer la pénalité des billets. Ta copine est assez riche pour le faire.
- Louhann, je ne suis pas avec elle pour de l'argent.
- Je sais, tu es avec elle par amour.
- Louhann, que veux-tu ?
- Le papier que tu veux, je peux te le faire là, tout de suite et signer.
- Que veux-tu ? Demande Oan qui est aussi en train de perdre patience.
- J'ai un soucis de deux millions au Cameroun, lâche-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
- En d'autres termes, il faudrait que je paie l'autorisation de voyager à deux millions de fcfa ?
- Elric, tout de suite les grands maux.
- Est-ce faux ?
- Elric, demande à tes parents de me faire un western Union de deux millions et ils pourront voir leur petit-fils dans 48 heures.
- Non !
- Elric, intervient Oan, tu devrais te calmer.
- Non, Oan, t'en rends-tu compte ?
- Elric, viens par-ici s'il te plait, viens-là.
Il me tire par la manche de mon pull et nous conduit vers la porte.
- Elric, j'ai enregistré toute la conversation. Je l'ai en audio et vidéo, donc calme-toi, s'il te plait.
- Ok ; je suis plus rasséréné et nous allons la rejoindre.
- Alors, qu'as-tu décidé ?
- Je suis d'accord.
- Bien !
- Attends, je vais appeler mes parents devant toi, si tu le permets.
- Ok.
En moins de deux minutes, je mets mes parents au parfum et une heure plus tard, je vais récupérer le Western union de non pas deux millions de fcfa mais quatre millions en deux parties. Louhann fait rapidement une autorisation et la signe devant nous, après avoir compté les billets. J'ai du mépris pour elle et me demande comment est-ce que j'ai pu tomber amoureuse d'elle ?
Pour éviter les mauvaises surprises, je préfère passer la nuit sur son canapé. Oan accepte venir nous chercher demain pour nous conduire à la gare, Alden et moi. Toutes les vidéos et audios, Oan me les a envoyées ; je me les suis aussi envoyées par mail de même qu'à Jen.
- La vie est faite de montagnes russes, ce sont les plu futés qui gagnent toujours.